.
.

Le triomphe de la vérité

.

Polémique autour des réformes politiques et institutionnelles: Le PCB dit «non» à la révision constitutionnelle et dénonce un complot


Visits: 4

Le Parti communiste du Bénin (PCB) n’est pas pour la révision de la constitution suivant le processus actuel. Dans une déclaration rendue publique ce mardi 14 mars 2017, le parti a clairement affiché son opposition à la révision de la loi fondamentale « en catimini ». Il a également dénoncé un complot ourdi par le président Talon contre le peuple. Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration du PCB.

DECLARATION

NON A LA REVISION DE LA CONSTITUTION EN CATIMINI

NON AU COMPLOT TALON-HOUNGBEDJI CONTRE LE PEUPLE

 

1-      Dans une interview diffusée le 7 mars  2017 à la télévision nationale, le ministre de la Justice Joseph DJOGBENOU a déclaré avec assurance que la révision constitutionnelle envisagée par le Président TALON se fera au mois de mars 2017.

2-      Si  le ministre Joseph DJOGBENOU, qui n’est pas membre du Parlement a fait cette déclaration, c’est qu’il est sûr de son fait ; car, comme on dit chez nous : « si un aveugle menace de lapider quelqu’un, c’est qu’il a le pied sur un caillou ».

3-      On se souvient qu’à son arrivée au pouvoir en avril 2016, le Président Patrice TALON entre autres promesses, avait dit qu’il organiserait un referendum avant le mois de décembre 2016 pour demander au peuple de réviser la Constitution en vue du mandat unique pour le Président de la République et pour en diminuer les pouvoirs qui sont excessifs.

4-      Que les pouvoirs du Président soient excessifs dans notre Constitution, le premier à s’en émouvoir fut le Président Justin AHOMADEGBE qui déclarait à peu près ceci, (et ce n’est pas le professeur DETCHENOU qui nous démentirait) : « Les intellectuels à qui nous avons confié la rédaction de la Constitution n’ont sorti rien de bon de leurs crânes ; ils n’ont fait que recopier la Constitution française élaborée par de Gaulle qui est un dictateur ; si un jour, un Président ne veut en faire qu’à sa tête, notre peuple est foutu. »

5-      Avec la pratique faite par le peuple béninois de cette Constitution depuis son élaboration, tout le monde s’accorde pour reconnaitre qu’il y a beaucoup de choses à y revoir ; pour certains, elle est morte et il faut une autre ; pour d’autres, il faut revoir certaines choses qui ne sont plus d’actualité, ou y ajouter d’autres, etc.

6-      Lors de son déplacement à Parakou, Patrice TALON avait même envisagé la possibilité de faire appel directement au peuple sans passer par l’Assemblée Nationale ; tout le monde s’attendait à un grand débat populaire autour de la Loi Fondamentale quand, brusquement, le ministre de la justice vient nous annoncer que la révision de la Constitution se fera en catimini à l’Assemblée Nationale.

7-      Que s’est-il passé alors ? c’est qu’en moins d’un an, le pouvoir de Patrice TALON est plus impopulaire que jamais ; la brutalité et l’arrogance avec lesquelles il dirige le pays l’ont complètement isolé des populations et toute consultation populaire est risquée pour lui ; voilà pourquoi il veut s’appuyer sur maître Adrien HOUNGBEDJI pour faire passer sa révision de la Constitution sans le peuple.

8-      Tout le monde se souvient que sous le pouvoir du Président BONI YAYI, maître Adrien HOUNGBEDJI et son Parti le PRD étaient de l’opposition. Quelle ne fut pas la surprise du peuple quand il a vu Lionel ZINSOU apparaitre le jour du dépôt de sa candidature avec le logo du PRD. C’est à partir de là que maître Adrien HOUNGBEDJI a déclaré que pour lui, le temps de l’opposition est terminé puisqu’il n’y a aucun bénéfice en la matière. Il apparaissait alors plus crument aux yeux du peuple que la politique est, pour maître HOUNGBEDJI et ses acolytes, un jeu qui rapporte de l’argent. Il a eu la malchance, pour ce coup, d’avoir misé sur le mauvais cheval. Qu’à cela ne tienne, dès la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, sans attendre la prise de fonction du nouveau Président, maître HOUNGBEDJI déclare qu’il le rejoint. Depuis lors, des relations incestueuses se sont nouées entre le parlement et l’exécutif dont il est censé contrôler l’action. On a même vu le jour de la présentation du Programme d’Action du Gouvernement (PAG), Patrice TALON s’adresser au Président de l’Assemblée Nationale en ces termes : « Je suis votre poulain ; c’est pourquoi je vous demande à l’avenir, de voter les lois les yeux fermés. »

9-      En fin de règne de YAYI BONI, il y avait deux télécommandes à l’Assemblée Nationale. Aujourd’hui, l’une des deux télécommandes étant mise hors-jeu, il en reste une, toute puissante, qui comme un gros aimant attire autour de lui des hauts-bourgeois corrompus. AMOUSSOU Bruno a déclaré que « l’UNION fait la Nation n’est pas de la majorité présidentielle, mais est le gouvernement » ; la plupart des députés de la Renaissance du Bénin, des FCBE, sont passés dans le camp de TALON ; en décembre 2016, pour le vote de son budget qui aujourd’hui est considéré comme un budget fantaisiste, Patrice TALON a reçu le soutien des 83 députés pendant que les masses criaient la faim et la détresse et tout le peuple dénonçait les violations des libertés ! Aujourd’hui, le peuple n’a plus personne à l’Assemblée Nationale pour le défendre de façon conséquente. Voilà pourquoi Patrice TALON renie sa parole pour aller se réfugier chez maître HOUNGBEDJI avec son texte de révision de la Constitution. Cette Assemblée est aujourd’hui illégitime pour parler au nom du peuple béninois.

10-  Nous assistons là, à un complot entre TALON et maître HOUNGBEDJI la girouette, contre le peuple béninois. Et comme d’habitude, fort de son histoire, le peuple déjouera ce complot machiavélique. Le Parti Communiste du Bénin soutient et encourage les protestations contre le pouvoir autocratique ainsi que toutes les luttes contre la volonté  anti-démocratique de révision de la Constitution[i].

11-   Mais si d’aventure, malgré ces luttes et protestations, les agents de TALON qui sont à l’Assemblée, adoptent cette Constitution avec tout ce que cela comporte d’atteinte aux droits des travailleurs et du peuple, cette dernière ne concernerait plus notre peuple qui dans ce cas, devra se donner les moyens de réunir les conditions pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui prenne en compte ses intérêts.

12-  En reniant ainsi honteusement ses promesses, Patrice TALON apparait non seulement comme un autocrate, un accapareur, un affameur, mais aussi comme un homme sans parole, sans dignité.

Cotonou, le 14 mars 2017

Le Parti Communiste du Benin



Reviews

  • Total Score 0%


Plus sur ce sujet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page