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Abdoulaye Bio Tchané sur Afrique Télévision:« Fin 2016, nous aurons fini avec le délestage »


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ABT_sourireLe ministre d’Etat chargé du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané, était l’invité de la chaine Africa Télévision le samedi 28 mai pour discuter des réformes entreprises par le gouvernement. Selon ses propos, des solutions immédiates de production interne de l’énergie électrique sont trouvées et pourront pallier d’ici à décembre 2016 aux problèmes du délestage. Aussi, est-il revenu au cours de l’entretien sur la gratuité de la césarienne, les réformes au port de Cotonou et la filière coton qui sont depuis peu les grands points d’intervention du gouvernement.

Africa Tv : L’un des premiers problèmes auxquels le gouvernement est confronté est la question de l’énergie. Comment gérez-vous cette situation ?

Abdoulaye Bio Tchané : Le problème de l’énergie au Bénin est structurel. Un problème  qui se pose depuis des années. Nous sommes venus au gouvernement depuis début avril et c’est  une crise qui ne nous a pas laissé le temps de beaucoup réfléchir. Alors que, pour ce problème d’énergie, nous avons d’abord la demande qui est dans l’ordre de 250 voire 300 mégawatts et de l’autre côté, nous avons surtout une offre qui est étrangère. Donc, la capacité de production intérieure est inférieure à la demande  alors que  la première semaine quand nous sommes venus, c’est le black out total. Ni de fourniture d’énergie du Nigéria, ni de fourniture d’énergie du Ghana. Alors, ça nous a ouvert très tôt les yeux sur le problème et nous a permis de prendre immédiatement des résolutions.

De manière concrète, quelles sont les mesures que vous avez prises ?

Les mesures urgentes que nous avons prises sont de produire de manière locale une capacité minimum qui puisse nous permettre d’ici à fin décembre 2016 de trouver une solution au problème du délestage qui frappe les ménages et les enreprises. Donc, d’ici à fin 2016, nous aurons fini avec le délestage et à long terme, c’est-à-dire, à l’horizon 2018, nous serons en mesure de produire suffisament à l’interne pour compétir avec les importateurs que nous avons aujourd’hui. Donc, nous allons avoir une capacité qui va dépasser les 300 mégawatts de demande actuelle à l’interne.

Ça sonne à mes oreilles comme une incantation ?

Je parle sur la base des projets concrets qui sont lancés ou qui vont être lancés et dont le financement est bouclé. Il y a une production de 120 Mgw dont le financement est bouclé avec la Banque Islamiqe de développement, 20 Mgw déjà bouclé avec l’Agence Française de Développement  et le Mcc, le programme américain qui va produire 40 voire 50 Mgw d’électricité ; c’est-à-dire que nous avons déjà sur la table un financement certain pour une capacité non négligeable. Maintenant, il y a également des partenaires privés qui sont intéressés à produire de l’électricité et à la vendre soit sur la chaine conventionnelle ou sur le renouvelable.

Sous le régime précédent, l’un des projets phares est la gratuité de la césarienne. Mais depuis quelques semaines, on apprend dans les centres de santé que l’acte de gratuité n’est plus opérationnel. C’est à croire que le gouvernement est  dans le reniement total.

Non, ce que nous devons comprendre, c’est que la césarienne n’a jamais été gratuite parce que le financement n’a jamais été bouclé entièrement  depuis l’origine au moment où le projet a commencé. On savait à peu près ce que la césarienne coûtait. Et si vous multipliez le nombre de césariennes par ce financement disponible là, c’est qu’il y a un déficit qui n’est pas couvert par l’Etat. Si bien que lorsque le projet avait commencé, il y a eu un appel au point où ceux qui n’accouchaient pas par césarienne ont commencé par le faire si bien que le coût a commencé par s’élever d’année en année.

C’est-à-dire que, pour le moment, ce n’est plus gratuit dans les centres de santé ?

Ce n’est plus gratuit parce qu’il n’y a pas de financement pour ça.

Il y a aussi le fait que dans certains lycées et écoles, il n’y a plus de stocks de vivres ni de ressources pour subvenir aux besoins alimentaires à travers les cantines des enfants. Comment expliquez-vous cela ?

Bien sûr, parce que le financement de la gratuité n’est pas allé jusque là. Vous savez, on peut décréter la gratuité sur tous les services de base mais encore, faudrait-il avoir les moyens pour couvrir cela. Les ressources n’étaient pas là, mais il y avait de la propagande pure et simple. Et aujourd’hui, nous sommes face à cela. Et nous allons assumer, regarder chacune de ces opérations et assurer le financement chaque fois que nous les maintenons. Si non, on dira que ce n’est pas la gratuité mais un financement partiel.

Au sujet du coton, vous avez pris des décisions. Quelles sont les perspectives ?

Il  y a eu suffisement de réformes qui ont permis à cette filière de retrouver une couleur et ce que nous voulons faire, c’est bâtir sur cela. Et, au cours des trois dernières années, on est revenu sur certains points de ces réformes qu’on avait faites. Maintenant, on a remis tout à plat. Ce que nous voulons, c’est ouvrir le secteur à d’autres spéculations.

La critique est  que Patrice Talon reprend la main sur une filière d’où il avait été exclu. Qu’est-ce que vous répondez à ça ? 

Patrice Talon a participé comme beaucoup d’autres aux réformes de ce secteur et il sait, comme beaucoup d’autres et  moi,  que l’avenir du coton est dans les mains  du  secteur   privé et non dans les mains du secteur public. Nous verrons, dans les semaines à venir, ce que la gestion du coton par l’Etat a coûté les trois et quatre dernières années. Ça a été un gouffre et nous n’avons pas les moyens de poursuivre la gestion de cette filière de cette façon. C’est ce qui a été entrepris et ce n’est pas la volonté du chef de l’Etat de reprendre à son propre intérêt une filière dans laquelle il s’est désengagé personnellement.

Le port de Cotonou, le poumon de l’économie nationale, avec 60% du PIB est menacé de déclassement. Quelles sont les réformes que vous pensez engager immédiatement dans ce secteur ?

Nous  allons faire comme réforme avec fondamentalement comme objectif la compétitivité ; améliorer la sécurité du port ; faire en sorte que l’opérateur économique du Niger ou du Burkina Faso, lorsqu’il pense importer, se dise, je passerai par le port de Cotonou parce que c’est mieux  pour moi.

Votre challenger le plus immédiat, c’est Pascal Irénée Koupaki, qui est dans le même gouvernement que vous. Vous ne vous sentez pas un peu à  l’étroit ?

Pascal Koupaki et moi sommes des amis depuis plus de cinquante ans et la compétition elle n’est pas là. Nous sommes là pour servir l’un et l’autre nos compatriotes.

Vous allez devoir assurer le bilan économique et politique de Patrice Talon ?

C’est bien ça  et je m’y suis préparé. C’est d’ailleurs  pour cela que je me suis engagé dans ce gouvernement et tous les jours, c’est-à-dire, jour après jour, nous étudions les solutions les plus appropriées pour résourdre ces problèmes.

Interview de Spéro Sagui

Transcrit par Yannick SOMALON   

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