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Obsèques du général défunt: Le Général Mathieu Kérékou inhumé à Dassagaté, après des hommages inédits


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Dépouille KérékouAprès les cérémonies d’adieu  grandioses  à Cotonou,  la dépouille mortelle du général Mathieu Kérékou, a  parcouru des centaines de kilomètres, avec la même ferveur, avant l’euphorie de Natitiongou, sa ville natale. Elle s’y repose depuis samedi dernier au quartier Dassagaté, en compagnie à côté de Maman Yokossi,  la chère mère du Général.
Un dernier voyage d’une rare effervescence. De Cotonou  à Natitingou, en passant par Porto-Novo, Bohicon, Savè, Parakou, N’ Dali, Djougou, l’impressionnant cortège qui transportait ce vendredi, la dépouille mortelle du Général Mathieu Kérékou  a fait grand bruit sur tout le parcours. Des populations et autorités des villes traversées ont bravé le vent sec d’harmattan qui sévit en ce moment, pour dire un dernier au revoir à ce grand homme d’Etat. Amassées tout le long des voies à chaque escale  du cortège,  des jeunes, femmes et sages scandaient à cœur joie et en harmonie, le fameux slogan, «Kékéréké » de la belle époque,  où Général était encore au pouvoir. L’apothéose se réalise à l’entrée du cortège à Natitingou ce vendredi aux environs de 18h30min.  L’immense foule qui attendait  la dépouille de Mathieu Kérékou, depuis des heures,  traduit l’accueil historique  que réserve pour une dernière fois, les filles et fils de cette commune qui a vu naître Mathieu Kérékou,  il y a 82 ans. Il y avait mort d’homme. Mais c’était également comme une fête dans une ville remise à neuf pour vivre cet évènement, qui a également suscité le déplacement de plusieurs personnalités béninoises, en provenance de Cotonou. De géants effigies du général trônaient un peu partout dans la ville, comme ses nombreuses banderoles, où sont inscrites des messages fort émouvants ; « Va en paix, mon général, nous ne t’oublions jamais ». « Mon général, tu as vécu. Tu es éternellement un grand homme ».
Le jour suivant, à savoir,  le samedi 12 décembre fut encore époustouflant. Le stade omnisport de Natitingou, qui accueillait,  la messe d’enterrement du Généra et  les derniers hommages, était exceptionnel, parés. Les tribunes officielles, comme ceux devant abriter les participants et le catafalque étaient si bellement aménagées,    qu’on croirait à un grand instant de joie. Manière sans doute solennelle pour saluer le départ de cette terre d’un grand  chef d’état,  dont le décès survenu, le 14 octobre 2015 dernier a laissé tout un peuple dans  l’émoi.
Ils étaient tous présents. Têtes couronnées de Natitingou et d’ailleurs, sages et notables venus de presque toutes les communes du septentrion, autorités locales, personnalités publiques de haut rang, etc. Un parterre à la  grandeur de l’illustre disparu, avec en peton, le chef de l’Etat béninois, Boni Yayi et son homologue,  togolais, Faure Gnassigbé. Quant  arriva sur les lieux, la dépuille mortelle à 10h45min,  les coups de cañon,  la fanfare de la gendarmerie et des ovations nourries s’entremêlèrent dans un bruit assourdissant dont les échos s’échappèrent sur les  nombreuses montagnes avoisinantes. La messe de circonstance a été présidée par  l’Evèque de Natitingou, Pascal Nikoué, qui n’a pas manqué de glorifié le général. «Voici  un homme qui a le plus contribué à l’amour de la patrie, qui avait en esprit le bien commun » a-t-il affirmé, ajoutant que «si la nation l’honore aujourd’hui, ce n’est nullement parce qu’il n’avait jamais commis d’erreur, mais c’est parce qu’il a reconnu ses erreurs en demandant pardon à son peuple, à un moment donné de l’histoire de notre pays ». Et de finir, son homélie par ces mots : « notre société  a besoin de modèle. Mathieu Kérékou en est un. Que son exemple serve à tout le monde »
Entre autres intervenants,   l’ancien ministre Pierre Osho a aussi salué la grandeur de l’homme, lui qui fit  l’un de ses fidèles compagnons et camarade de lutte depuis la période révolutionnaire. « Ni infaillible, ni parfait, Mathieu Kérékou, était simplement un authentique descendant de notre terroir, un vrai chef » a-t-il clamé. « Il avait un sens aigu de l’Etat et du devoir national, le respect de l’autorité, de la loi, l’esprit de rigueur et de responsabilité » a-t-il aussi dit.
«Papa, si nous avions su que nous t’aimions tant, nous t’aurions aimé davantage. Nous promettons de demeure tes dignes héritiers. Nous avions l’intime conviction que ton âme est déjà entré au paradis » a  affirmé,  très émotionnée, l’une des filles du  général.
Le Chef de l’Etat,  Boni Yayi, pour une dernière fois, a aussi  rendu hommage au Général, et comme pour immortalisé davantage sa mémoire,  a décidé de donner son nom au Lycée militaire des jeunes filles de Natitingou, désormais baptisé,  Lycée Militaire de Jeunes Filles  Général Mathieu Kérékou.
Après ces derniers hommages au stade de Natitingou, la dépouille  mortelle a été conduite vers sa dernière demeure au quartier Dassagaté de la ville, où elle a été inhumée  dans un mausolée, à côté de la mère du Général, Maman Yokossi, décédée depuis 1986.

Christian Tchanou

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