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Le triomphe de la vérité

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Edito: Déclarations d’hypocrisie


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Les déclarations de soutien à Lionel Zinsou se multiplient au sein des FCBE. Elles battent toutes des records d’hypocrisie et de confusion. Dans la mise en scène orchestrée hier à Parakou, le présentateur de la motion de soutien à Zinsou n’arrivait pas à prononcer le nom du candidat. Rachidi Gbadamassi présent, on a tout entendu, sauf vive Lionel Zinsou ! Candidat imposé du haut du sommet, mais candidat de consensus, le premier ministre vient moissonner en terre inconnue, avec le soutien d’acteurs qui se moquent bien de lui.
On pourrait croire que la troupe FCBE obéit au doigt à son chef qui a choisi son dauphin. Et le dauphin est si difficile à défendre qu’il faut les pressions les plus insoutenables pour que la troupe suive. Là-dessus, il faut tirer un coup de chapeau à Boni Yayi. Dans l’environnement difficile qui est la politique béninoise, il a réussi le tour de force d’amener un parfait intrus  à prendre ce que tout le monde convoitait chez les Cauris : le dauphinat. Presque tous les grands leaders FCBE ont défendu le franco-béninois ou sont sur le point de le faire. A l’exception notable de Karimou Chabi Sika en disgrâce depuis les législatives, ils se sont dit prêts à mener la bataille pour la victoire de Zinsou. Nous nous attendons à voir bientôt la machine FCBE  se mettre en branle pour le porter au pinacle. Seulement, tout ceci est trop beau pour être vrai.
On assiste simplement à la poutinisation des FCBE utilisées par Yayi pour reconquérir le pouvoir en 2016. Il tente l’impossible pour rester dans l’ombre ou même régner en premier ministre tout puissant, ce qui lui permettrait de gérer la réalité du pouvoir. Ceci se ferait avec un président fantoche, enfoncé dans ses rêveries françaises, incapable au surplus de mettre le pied dans le pays réel. Lionel Zinsou voulait un bout de territoire à diriger pour appliquer ses théories afro-optimistes, Yayi le lui offre sur un plateau d’argent.
Il faut tout de même une certaine gageure pour prétendre au fauteuil présidentiel alors même que, hormis le patronyme, tout votre passé  jure une autre nationalité. On peut certifier que Lionel Zinsou n’a jamais vécu un an d’affilé au Bénin avant d’avoir été nommé premier ministre. Il vient implémenter dans un pays qu’il prétend  sien la pire incongruité qui se puisse imaginer dans l’espace politique français. Il veut obliger les Béninois à voter pour un homme qui ne s’est senti pleinement Béninois qu’il y a moins de sept mois. Il faut être Boni Yayi, un homme qui ne croit qu’aux rapports de force et aux coups tordus, pour semer cette zizanie dans sa propre famille politique. Il faut être Boni Yayi, un homme qui a bénéficié de l’onction populaire alors qu’il sortait de nulle part, pour vraiment y croire.
Car, au fond, en dehors de son expérience internationale que l’on vante avec peu de conviction, les FCBE mêmes ne connaissent que très peu Lionel Zinsou. Comment réussir en quelques mois une transmutation intellectuelle comparable à un virage à 180° pour croire en un homme qu’on ne connait pas, avec qui on ne partage presque rien sauf une nationalité  encore fragile ? Comment ? Comment enfin amener la population à adhérer à cette mise en scène hollywoodienne, dans un contexte de haute concurrence ? Telles sont les véritables questions qui se posent aux leaders FCBE.
Sorti de nulle part, Lionel Zinsou tente bien évidemment de récolter là où il n’a pas semé. Ouvrier de la 25ème heure, c’est un homme sans base et sans électorat qui vient faire de la politique en terrain miné du Bénin. Les Béninois vont lui réserver une surprise  que les générations raconteront. Et il en est des Béninois comme de tout autre peuple digne qui sait se faire respecter. Le vrai visage de ses soutiens sans conviction ne tardera pas à s’afficher dans les jeux de couloir qui feront rage d’ici quelques semaines.

Par Olivier ALLOCHEME

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