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Le triomphe de la vérité

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Conférence-débat à Godomey, nuit de l’indépendance: « Il faut opérer un changement radical des mentalités »


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Gaston ZOSSOU EPGaston Zossou, Didier N’Dah et Wilfried Léandre Houngbédji, trois témoins de la démocratie béninoise, ont animé une conférence débat la nuit du 31 juillet 2015 à l’église catholique Ste Thérèse de l’Enfant Jésus de Godomey. Il était question pour les trois communicateurs de faire un diagnostic de la situation actuelle du Bénin et de proposer des solutions. Ils sont revenus sur le fait que le Béninois doit pouvoir opérer un changement radical de mentalité avant qu’un réel développement ne soit possible.

« Il y a encore de la marge pour le pire ». C’est en ces termes que Gaston Zossou a déploré la marche vertigineuse du Bénin vers les labyrinthes du sous-développement. Faisant un diagnostic sans concession de la situation du pays, l’ancien ministre membre de l’Union fait la Nation, note qu’elle est caractérisée par une perte généralisée des valeurs.  En effet, pour marquer la célébration du  55ème  anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, Gaston Zossou, Didier N’Dah enseignant d’histoire à l’université d’Abomey-calavi et le journaliste  Wilfried Léandre Houngbédji, ont été conviés à  réfléchir sur le devenir réel du Bénin après 55ans d’indépendance et 25 ans de démocratie.  Il s’agit d’une initiative du Père Jean-Marie Houézo, Curée de la Paroisse sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Godomey. En se posant la question de savoir pourquoi après 55 ans le Bénin est encore à ce stade, Gaston Zossou  se réfère au délabrement de la conscience à tous les niveaux. Il estime que la politique est le champ le plus vaste de la charité chrétienne et par surcroît, le nerf de la corruption qui gangrène tout le pays. Quant au docteur  Didier N’Dah, il a précisé que le mal se retrouve également à l’université. « Je ne reconnais plus mes étudiants », dira-t-il, un brin déboussolé, déplorant les comportements déviants qui se multiplient parmi ses apprenants. Il a exprimé ses inquiétudes sur le système éducatif et pense qu’il faut opérer un changement radical de mentalité et ce, à tous les niveaux. Quant à  Wilfried Léandre Houngbédji, il a d’abord montré que le délabrement des consciences se lit d’abord dans la négligence dramatique du drapeau national. Montrant plusieurs spécimens de drapeaux délabrés mais pourtant accrochés dans des administrations publiques, le journaliste soulignera que ceci est symptomatique du niveau de patriotisme qui se dégrade dans le pays.   « Nulle part au monde, le processus d’édification de l’Etat ne s’est fait en dehors de la violence », dira-t-il pour souligner le rôle historique de la solution violente pour corriger les tares des citoyens. Il exige, pour le bien du peuple béninois, la justice sociale sans oublier le retour des vertus, des valeurs morales et éthiques. «  C’est la seule issue pour nous, d’éviter le pire », a martelé Wilfried Léandre Houngbédji. Et Gaston Zossou de souhaiter qu’un soleil nouveau se lève sur le Bénin ; et pour y arriver, il pense que chacun doit miser sur lui-même, et non sur la violence. Il estime que le Bénin peut également guérir si tous les Béninois cultivaient l’amour du prochain. La conférence qui a vu la participation de nombreux fidèles, se propose d’être une contribution de l’Eglise à la réflexion sur les grands défis du Bénin d’aujourd’hui.

Yannick SOMALON

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