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Le triomphe de la vérité

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Edito: Les cinquante députés sont où ?


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J’attends impatiemment de voir comment la mouvance compte faire le plein de députés lors des législatives prochaines. Pour le moment, les contestations internes qui prennent de l’ampleur et les incohérences qui s’accentuent dans la conduite stratégique n’apportent  qu’une impression : la moisson ne sera pas abondante pour les FCBE.
Dans sa fanfaronnade du 14 février dernier, la mouvance nous avait bien promis 50 députés. Et beaucoup y ont vu une volonté de conduire une campagne électorale tout feu tout flamme avec une cohésion interne qui cimenterait d’emblée tout le groupe. Nous en sommes aujourd’hui à la gestion de contradictions qui s’aggravent, des démissions en cascade et à une liste FCBE qui part en lambeaux. Avec Christine Ouinsavi et Monhoussou Moussou officiellement partis, et d’autres incohérences souterraines agitant les bases FCBE, on se demande si la véritable lutte dans certaines circonscriptions ne serait pas réellement entre les partisans de la mouvance.
Je vois mal, par exemple, comment le ministre Issa Azizou pourra battre campagne pour le succès de sa liste, lui qui est suppléant de son propre collaborateur, le DG/SONAPRA, Idrissou Bako. Et encore, il a fallu battre une véritable     campagne en instrumentalisant à souhait les têtes couronnées et les notables de Kandi pour obtenir la « faveur » d’être le suppléant de son collaborateur.
En dehors de la première circonscription électorale, une bonne partie de la liste de la mouvance est en proie à une grogne sourde. Il est possible qu’à coups de promesses de nominations et autres prébendes dont la mouvance est coutumière, l’on parvienne à calmer les esprits. Après tout, si Chabi Sika s’est si généreusement offert en sacrifice dans la huitième circonscription où il n’est plus du tout candidat, c’est parce qu’il a reçu des assurances sur sa chute finale,  probablement à la CEB.
C’est certainement à coups des mêmes promesses que les candidats FCBE de la onzième circonscription qui étaient tous sur le départ, ont pu revenir dans la course, en attendant de voir ce que fera sous peu le chef de l’Etat. Mais ceci ne marchera pas partout. La démission de Christine Ouinsavi aura immanquablement des répercussions dans la vingt-et-unième circonscription. Les mécontents ne manqueront pas de se rallier à l’Union fait la Nation (UN), avec Séfou Fagbohoun. Les sourdes rivalités vivaces dans la région Agonlin feront le jeu de l’alliance électorale RB-RP et surtout de la liste PEU de Vodonou. Quelle que puisse être la diplomatie déployée par Aké Natondé.
En clair, la mouvance combattra la mouvance. A ceci s’ajoute le thème officiel des FCBE pour cette campagne : la révision de la constitution. C’est une erreur monumentale. Ce thème pratiquement tabou est du pain béni pour l’opposition, notamment, dans les centres urbains où la population est sensible aux dérives du régime. Je l’ai déjà dit ici : les FCBE n’auraient pas trouvé mieux, s’ils cherchaient à fournir des arguments efficaces de campagne à l’opposition. Si celle-ci s’organise efficacement en s’arc-boutant à ce thème généreusement offert, elle réduira à leur portion congrue, les performances de la liste FCBE. Je ne vois donc pas cette liste réaliser les mêmes résultats qu’en 2011. Elle aura probablement les moyens de l’Etat à disposition avec la candidature d’une vingtaine de ministres. A cet égard, à moins que les ONG en lutte pour la bonne gouvernance se mobilisent contre ces prédations, voitures de l’Etat, conducteurs, tickets valeurs  seront utilisés.
Peut-être aussi que les promesses de Yayi feront la différence. Le chef de l’Etat s’est en effet lancé dans une vague de promesses qui font sourire. Promesses de bitumage de voie et d’électrification à Zè par-ci, visite de chantiers autoroutiers à Sèmè par-là, opération de charme envers les cotonculteurs et les zémidjans, annonces de recrutement dans la Fonction publique,  de l’eau et de l’électricité pour certaines localités, c’est désormais le lot quotidien des Béninois qui se demandent s’il y a encore au Bénin une limite à la démagogie. Malgré tout cela, il faut compter sur la maturité des électeurs.
Car, même au plus fort du K.O de 2011, la mouvance n’a pu former à elle seule une véritable majorité, sans recourir à la RB et à d’autres forces politiques. Cette fois-ci, si elle parvient à conquérir une trentaine de députés, elle n’aurait réalisé qu’une performance exceptionnelle.

Olivier ALLOCHEME

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