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Le soleil de plomb qui s’est levé hier sur Cotonou n’a pas empêché les membres du Forum des travailleurs et des peuples pour une nouvelle gouvernance et les usagers des marchés de Cotonou de descendre dans les rues de la capitale économique du Bénin. L’enceinte de la Bourse du Travail grouille de monde. Travailleurs de tout secteur et usagers des marchés de Cotonou en rangs serrés se préparent pour une marche pacifique. Avec en mains des pancartes et banderoles portant des messages hostiles à la gestion faite des marchés, ils avaient en tête de peloton, les secrétaires généraux de la CSTB, de la Fesyntra-Finances et autres. L’objectif était d’aller exiger un nouveau mode de gestion des marchés Missèbo, Gbogbanou, Dantokpa ainsi que le dédommagement des vendeurs et vendeuses de friperies dont les marchandises ont été brûlées par la Sogéma.A l’esplanade extérieure de la Bourse du Travail, une horde de forces de sécurité attendent pour encadrer la marche. Quelques minutes après, la foule décolle et s’ébranle vers la direction générale de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogéma) où différentes motions ont été lues en scandant des chants hostiles à la gestion faite de la société par l’actuel directeur général, Lazare Akomagni. Armés devuvuzélas, les manifestants ont traversé toute la ville de Cotonou. Comme itinéraire, ils ont  emprunté l’axe Bourse du Travail-Carrefour Saint Michel. De là, la foule s’est ébranlée vers l’Eglise Notre-Dame en passant par le passage supérieur de Steinmetz. Ala descente du passage supérieur de Ganhi, les voilà revenus  sur le tronçon qui mène vers la Sogémaen prenant parl’hôpital de la mère et de l’enfant (Homel), le lycée technique Coulibaly et le marché Missèbo pour enfin chuter à la Sogéma.

Du fond du cœur
Arrivés à la Sogéma après près de deux heures de marche, ils ont chanté et crié pourdénoncer les traitements que la Sogéma fait subir aux usagers des marchés, en général, aux revendeurs et revendeuses du marché de friperie de Missèbo, en particulier. A la vue du directeur général, Lazare Akomagni, lesdécibels ont grimpé. Au nom de l’association des revendeurs de friperie de Missèbo (Arefrim), Félicité Amoussoua déploré les tracasseries policières et celles de la direction générale de la Sogema, les exactions, les déguerpissements tous azimuts et les rançonnements de tout genre.A cela, s’ajoute le transfert du marché de friperies sur un site litigieux attesté par une décision de justice. Cette marche est soutenue par le Forum des travailleurs et des peuples pour une nouvelle gouvernance. Ainsi, à cette occasion, Thérèse Wahounwa a exigé le dédommagement des usagers dont les hangars et marchandises ont été incendiés le 04 décembre 2014 par la Sogéma, le maintien des revendeurs et revendeuses sur le site actuel de vente de Missèbo de même que la restitution des millions collectés pour réinstallation sur le site litigieux de PK3, la reconstruction des hangars modernes sur le site de Missèbo. A cela, s’ajoute l’exigence d’élection des prochains  directeurs généraux par les responsables des marchés.  Pour sa part, le directeur général de la Sogéma, Lazare Akomagni a justifié les réformes engagées pour le fonctionnement du secteur. Pour lui, « rien n’est fait contre les intérêts des usagers ». Néanmoins, il dit avoir pris note des doléances qu’il étudiera avec la hiérarchie. Les manifestants promettent revenir à la charge si rien n‘est fait dans les prochains jours.

Emmanuel GBETO