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Le triomphe de la vérité

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Edito: Et Dieu créa la Lépi


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Chabi Sika a déjà donné sa tête à couper. Il se verrait bien décapité si jamais notre Lépi était prête à la date du 17 décembre promise par le COS-Lépi. Nicaise Fagnon a déjà répondu que sa tête à lui ne vaut pas grand-chose et qu’il n’est pas un devin. C’est donc promis, nous aurons notre Lépi à la bonne date du 17 décembre. Tiens, c’est même pour cela que mercredi démarre l’audit participatif prévu pour environ deux semaines. C’est merveilleux, la Lépi s’annonce à bonne date.
Seulement, les techniciens les plus optimistes trouvent que la liste ne sera prête qu’au plus tôt à fin janvier. Au plus tôt, parce qu’une panne peut survenir entre-temps, un malin génie de la SBEE peut inspirer une coupure et remise brutale (calculée là aussi) du courant. Ou encore, une de ces querelles dont le si bon Epiphane Quenum est friand  ces temps-ci et l’institution est bloquée pour un bout de temps. Que Komi Koutché réduise le rythme des décaissements des ressources au Cos-Lépi, et les délais sont à l’eau. Que ce soit la promesse du 17 décembre ou le délai objectif de fin janvier, toutes ces échéances tiennent à un fil. La fragilité du processus de correction de notre liste est aux mains de mille aléas qui font craindre le pire. Et c’est pourquoi, Chabi Sika ou même son inénarrable comparse Epiphane Quenum, peut bien se moquer de Saka Lafia et compagnie. De Lépi, il ne sera pas question avant 2015.
La situation arrangerait bien les membres du Cos-Lépi. Les prolongations effectuées allongent les émoluments, d’autant plus opportunément que les élections s’approchent à grands pas. Et si mes informations sont exactes, le Président du Cos-Lépi se prépare lui-même à briguer la magistrature suprême. Il en a le droit, même si nous risquons de tomber une fois de plus dans le schéma de 2011. Il y a trois ans, le président de la CPS-Lépi s’est proprement moqué de nous tous en sautant de son poste à la tête d’une institution aussi capitale et sensible pour un fauteuil ministériel où il avait toutes les chances d’être traité de traitre. Il se fit passer en toute objectivité comme celui qui a donné le petit coup de pousse du destin au K.O. Saka Lafia voit probablement un destin présidentiel derrière la Lépi. Tant pis. Sa base électorale ne connait pas les sophistications morales appelées « délit d’initié » ou parjure. On saluera même sa hardiesse, on louera son intelligence, on célèbrera son argent. Il pourra utiliser l’institution qu’il dirige pour couvrir les 77 communes du pays grâce aux agents recrutés aux frais de l’Etat (c’est-à-dire, à nos frais).  La morale en politique au Bénin est semblable à la conduite en état d’ébriété : elle est dangereuse. Après avoir aidé à concrétiser des rêves ministériels, l’établissement de la Lépi peut bien aider à assouvir des ambitions présidentielles.
Du coup, les priorités sont à géométrie variable. Pendant que le peuple attend sa Lépi avec impatience, les responsables du Cos-Lépi s’occupent à leurs calculs électoraux. Et à leurs querelles. Du coup aussi, nous remercierons bien Dieu si un jour la liste, la vraie, nous sortait saine et sauve des entrailles des ordinateurs. Ce serait le premier miracle que le Ciel ait pu faire à une liste électorale depuis le renouveau démocratique.
A cette allure, nul ne s’étonnera d’un soulèvement tellurique à la manière de celle de Ouagadougou si l’on continue par ces temps de chaleur révolutionnaire à se moquer du peuple et de son inintelligence. Même si cet événement ne se concrétisait pas vraiment, on ne s’étonnera pas de voir le peuple brûler les bureaux de vote et menacer leurs membres. Et c’est en flairant ce parfum de révolte imminente que le gouvernement ne s’est pas prié pour offrir trois milliards supplémentaires au Cos-Lépi. Pour une fois, la célérité du gouvernement a été remarquable. En quelques semaines, il a débloqué au minimum 12 milliards pour la réalisation de la Lépi. Les affidés du pouvoir réclameront bientôt des messes de remerciement ou des marches de soutien pour cette magnanimité du Chef de l’Etat qui reste soucieux d’offrir au peuple une liste irréprochable. Magnanimité ? Non, patriotisme, prospérité partagée, émergence, etc.

Par Olivier ALLOCHEME

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