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Le triomphe de la vérité

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Conférence publique à Ouidah: Bio Tchané demande plus d’investissements publics sur les villes


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L’Alliance pour un Bénin triomphant (ABT) a organisé une conférence publique à Ouidah, le samedi 08 novembre 2014. C’est l’Institut de Développement endogène (IDEE) qui a servi de cadre à cette conférence dont le thème a porté sur « Les Villes du Bénin : état des lieux et perspectives ». Prenant part à cette conférence, le président Abdoulaye Bio Tchané a mis l’accent sur le rôle de l’Etat dans la gestion des villes. Selon lui, l’Etat doit œuvrer à rendre les villes plus ouvertes sur le futur en les dotant d’investissements plus étendus que ce qu’elles reçoivent aujourd’hui. Prenant le cas de la ville de Cotonou, il a indiqué que son aménagement « doit désormais tenir compte de la dimension environnementale avec la création de plusieurs espaces verts, d’espaces de loisirs et de plages aménagées.» Il ne s’est pas arrêté qu’au cas de Cotonou. Le président a, pour ce qui concerne Ouidah, proposé que les pouvoirs publics y jettent un regard futuriste qui mettrait cette ville aux commandes du tourisme béninois. «Car, il lui faut des investissements qui soient en adéquation avec sa vocation touristique. Il nous faut des villes tournées vers le futur » a-t-il indiqué. « Nous voulons insister sur la nécessité de repenser l’aménagement de nos villes pour les adapter à leur vocation et aux exigences des années à venir », note le Président de l’Alliance ABT. Il faut dire que cette conférence a eu comme conférencier principal l’expert en urbanisme, Fondateur et ancien directeur général de la SERHAU-SEM, Bachir Oloudé. Pour lui, « il n’y a plus de règles dans nos villes ». Il faut alors une véritable politique des transports urbains au Bénin. «A côté de cela, souligne t-il, il faut que nos villes soient propres, vertes, productives, attractives, compétitives et sécurisées». Il a aussi précisé que depuis 2012, 50,25% des Béninois vivent en ville et qu’en 2025, ils seront 62% voir 80% en 2050. Ce qui devrait amener les autorités à se préoccuper de la beauté, la propreté et de l’aménagement de centres urbains. Plusieurs autres personnalités dont le professeur Honorat Aguessy, des sages de la ville, des principaux responsables de l’Alliance ABT, et une foule nombreuse venus des quatre coins de la ville ont assisté cette conférence initiée dans le cadre de la journée mondiale de l’urbanisation.

CONFERENCE DE L’ALLIANCE ABT OUIDAH LE SAMEDI 08 NOVEMBRE 2014
CONTRIBUTION DU PRESIDENT ABDOULAYE BIO TCHANE

THEME : Les villes béninoises, état des lieux et perspectives.

– Honorables Députés ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatiques et les Représentants des Organisations Internationales ;
– Monsieur le Premier Adjoint au Maire de Ouidah ;
– Majestés et Têtes couronnées de Ouidah et des environs ;
– Mesdames et Messieurs les Sages de Ouidah ;
– Honorables invités ;
– Mesdames et Messieurs ;

C’est un réel plaisir pour moi de me retrouver avec vous, ce jour, pour participer à cette conférence sur le thème : « Les villes du Bénin : état des lieux et perspectives ». Comme nous venons d’en discuter ce thème est d’une importance capitale pour  nous tous.
Je vous remercie d’être venus aussi nombreux pour écouter avec moi, ces échanges que nous venons d’avoir sur les réalités de la plupart des villes du Bénin, leurs perspectives et les mesures que nous devons prendre pour en faire des moteurs du développement économique et social. Je veux à cet égard remercier et féliciter le principal orateur de cet après-midi, l’urbaniste de renom, Monsieur OLOUDE Bachir.
A vous tous, je tiens à vous dire que j’apprécie hautement votre présence parmi nous.
Je veux saluer aussi, la présence dans cette salle  des Diplômâtes, du Premier Adjoint au Maire de Cotonou et des sages de Ouidah.
Je veux également reconnaitre et saluer un ami, Idelphonse AFFOGBOLO qui n’est pas avec nous aujourd’hui mais dont la contribution à nos réflexions sur les villes et en particulier sur Ouidah a été notable.
Enfin pour finir sur cette note, je veux remercier notre hôte de cet après-midi,  Professeur de renommée Internationale,  le Sociologue Honorat AGUESSY
Pour revenir à notre sujet, il me parait important de vous situer sur la démarche qui justifie nos conférences, le choix du thème de ce jour et le choix de Ouidah pour l’abriter.
Nous avons décidés depuis de nombreux mois de lancer ce cycle de conférences comme une des activités de l’Alliance pour participer à l’animation de la vie politique et  sociale nationale en provoquant des débats aux termes desquels nous serons mieux outillés pour faire des propositions à nos compatriotes. C’est aussi l’occasion de faire connaitre notre vision sur chacune de ces questions.
Ensuite, le thème retenu nous a paru aussi important que la gouvernance, l’administration publique et l’agriculture  qui ont fait l’objet des précédentes conférences. En effet, nul d’entre nous ne peut feindre aujourd’hui d’échapper à l’angoisse face au devenir de nos villes confrontées à de nombreux défis. De même, l’état actuel de nos villes qui regorgent d’énormes potentialités, est révoltant pour chacun de nous. La solution qui permettra de hisser nos villes à la hauteur de celles que nous visitons et qui nous affublent de ce sentiment de frustration ne peut venir que de ce genre de Conférence. Au regard de l’enthousiasme que nous avons noté dans les débats, nous avons la certitude que nous ne nous sommes pas trompés.
Enfin, cette activité nous a déjà conduits à Cotonou, Porto-Novo et à Parakou et nous la poursuivrons dans d’autres villes du Bénin. Aujourd’hui nous sommes à Ouidah, l’une des plus anciennes villes historiques créées depuis le 16è siècle.
Mesdames et Messieurs,
J’ai suivi avec attention l’excellente communication qui nous a situé sur l’état de nos villes et les défis à relever au regard de l’expansion démographique de nos villes et des défis d’urbanisation qui s’y posent. J’ai aussi noté ses propositions et surtout les réactions de tous les intervenants que je veux féliciter pour la qualité de leurs contributions.
En ce qui nous concerne à l’Alliance ABT, nous pensons profondément, que la situation de nos villes est fortement tributaire de la politique gouvernementale sur les villes. Nous voulons insister là, sur la nécessité d’une planification stratégique et d’une action volontariste des dirigeants du pays à changer le cours des choses.  Par exemple, nous devons être en mesure de définir avec les représentants de la ville de Ouidah comment nous projetons Ouidah dans dix ans, dans vingt ans et à l’horizon 2050. Nous devons être en mesure de dire comment nous devrons offrir aux habitants de Ouidah un meilleur cadre de vie dans ces différents horizons.
Sur ces questions, Nous voulons être clairs : Nos villes ne peuvent  prospérer et changer de visage, sans un soutien financier plus substantiel du pouvoir central à nos communes ainsi qu’un transfert des compétences. De même, chaque ville devra être soutenue dans un plan qui tienne compte de sa mission, de sa spécificité et de sa vocation.
C’est pour cette raison que nous formulons quelques propositions :

1- De l’appui aux communes
L’Etat doit :
– Au-delà des dispositions légales actuelles, transférer aux communes, la réalisation de certaines infrastructures communautaires : Ecoles, Centres de Santé  etc.
– Apporter aux communes, un financement direct budgétaire de leur programme d’équipement. Il s’agira d’une allocation rigoureusement conforme aux projets et aux programmes transférés aux structures décentralisées
–    Apporter l’assistance technique aux communes dans la conception des projets de développement urbain.
Pour être efficace et se traduire par des réalisations concrètes, ces réformes doivent être accompagnées par un contrôle administratif et un suivi citoyen.

2- Du foncier
L’un des problèmes les plus cruciaux dans notre pays est la gestion du foncier. Dans nos villes, le foncier est très insécurisé. Il est parfois objet de manipulation par les structures administrative, municipale, et étatique.
Il est aussi aberrant de constater que dans certaines de nos villes, les réserves administratives  ont été morcelées et vendues. Parfois, les mêmes terrains sont vendus à plusieurs personnes avec la complicité des autorités administratives et municipales.
Il est vrai qu’à l’heure actuelle, une loi a été votée pour corriger ce que nous venons de dénoncer. Sur plusieurs points, cette nouvelle loi fait l’objet de contestations qui sont à l’origine du retard des décrets d’application qui devraient suivre. Il va falloir là aussi conduire des réformes pour apaiser nos concitoyens, leur donner des titres fonciers sécurisés et rationaliser l’architecture de nos villes.

3- De la spécificité et de la vocation des villes
A chaque ville doit être définie une spécificité et une vocation. Sur ce point, nous rejoignons le Communicateur.
Dans ce cadre, le plan de développement de chaque ville doit tenir compte de cette spécificité et de cette vocation.
Pour illustrer nos propos, je voudrais prendre quelques exemples :
– Porto-Novo est la capitale du Bénin. Les sièges des Institutions, les Infrastructures urbaines, l’assainissement ainsi que l’aménagement de la ville vont traduire notre ambition de donner à Porto-Novo les atouts d’une vraie ville capitale. Pouvons-nous aujourd’hui véritablement dire que Porto-Novo est notre capitale quand il suffit que le seul pont qui existe s’effondre pour que nous en soyons coupés.
Alors je veux dire à Bawa, mon ami de Porto-Novo que l’une des  premières choses que nous réaliserons sera d’ouvrir un nouveau pont sur Porto-Novo.
– Cotonou est notre capitale économique. Son aménagement doit tenir compte des défis d’une ville marchande et  portuaire. Cet aménagement doit également intégrer le fait que c’est une ville de transit qui doit être contournée mais aussi accueillir.  Son assainissement doit constituer un véritable programme national à piloter par la commune, sous le contrôle  de l’Etat. Enfin, l’aménagement de Cotonou doit désormais tenir compte de la dimension environnementale avec la création de plus d’espaces verts, d’espaces de loisirs et de plages aménagées.
– Parakou, ville carrefour et de transit : en pleine expansion, Parakou qui était jadis seulement le point d’arrêt du train, s’est depuis forgée une dimension régionale avec  les trafics de marchandises en direction du Niger, du Nigéria et du Burkina-Faso. L’aménagement futur de cette ville doit tenir compte de ces dimensions mais aussi de  son évolution démographique.
Nous avons les mêmes ambitions pour :
– Abomey, cité historique et des palais royaux ;
– Djougou, ville carrefour et de transit (Togo, Burkina)
– Lokossa, Natitingou, Bohicon, Kandi, etc.

4- De la gestion du transport et de la circulation dans nos villes
Nous n’avons pas besoin de décrire les difficultés  de plus en plus grandes de circuler dans nos villes, les encombrements des gros porteurs sur nos voies urbaines, et le triomphe des motocyclettes (Zémidjan et autres). La ville de l’avenir doit résoudre ces questions de façon efficace, avec moins de frustrations et de pollution. Quand nous avions parlé du tramway à Cotonou, nous avons été surpris par l’incrédulité de certains qui le trouvaient trop moderne et pas pratique pour Cotonou. Et pourtant, nombre de pays africains non encombrés comme nous, l’envisagent aujourd’hui. On ne saurait vaincre les problèmes de déplacement dans nos villes qu’en envisageant des aménagements de voies et des infrastructures qui nous projettent dans le futur. De même, il est indispensable de mettre en place des transports collectifs urbains performants.

5- L’Assainissement
La gestion des ordures liquides et solides est un défi permanent de nos villes. Il importe de soutenir les initiatives privées de recyclage des ordures ménagères. La gestion des dépotoirs en relation avec ces petites et moyennes industries de recyclage et de transformation de déchets doit être une priorité. Les engrais et autres objets qu’ils produiraient pourraient être vendus notamment aux agriculteurs. En cette matière différentes expériences dans le monde pourraient être une source d’inspiration.

Mesdames et Messieurs,
Nous avons fait des propositions d’ordre général. Mais nous nous sentons redevable envers notre ville hôte dont les fils qui nous regardent en ce moment, se demandent concrètement ce qui changerait à Ouidah dans cette vision.
Le palmarès de la Cité des Kpassè est brillant !!!
Nous pensons cependant, que dans sa situation actuelle, il y a assez à faire pour changer positivement son destin
1- La ville de Ouidah a une vocation touristique. Voyons un peu l’état des sites et des temples. Je considère le vodoun comme un patrimoine mondial et une valeur béninoise. On ne fait pas le développement à la place de quelqu’un, c’est pour cela que nous consulterons les sages, maires et Conseillers pour que nous posions sur Ouidah un regard futuriste qui mettrait cette ville aux commandes du tourisme béninois. Toutes les infrastructures modernes d’accompagnement doivent être envisagées.

2- Il est indispensable de consolider ce qui a été fait dans la reconstitution des faits historiques autour de l’esclavage. Nous voulons saluer ici le formidable travail abattu par le Président Nicéphore SOGLO grâce à qui nous avons reconstitué et rappelé à la mémoire du monde,  le premier festival mondial des arts et cultures vodoun, la route de l’esclave et  la porte de non-retour.
3- Nous rendons aussi un hommage mérité au Président Mathieu KEREKOU qui avait en 1998 à Ouidah soutenu et pris part à la marche inaugurale du Repentir instaurée le troisième dimanche du mois de janvier. En 1999, Ouidah a vu aussi la conférence des leaders pour la réconciliation et le développement et le lancement du premier festival Gospel et Racines en 2002.
4- En fait nous voulons reprendre le flambeau autour de tout ce qui a été fait. Nous irons plus loin pour donner ce véritable cachet historique à la ville de Ouidah et y attirer davantage de touristes avec le soutien de toutes les bonnes volontés de Ouidah et bien sûr ses élus.

Mesdames et Messieurs ;
Pour finir, nous voulons insister sur la nécessité de repenser l’aménagement de nos villes pour les adapter à leur vocation et aux exigences des années à venir. Il nous faut des villes tournées vers le futur et qui incarnent notre détermination à aller de l’avant.  Il nous faut des villes qui tiennent compte des besoins de notre jeunesse plus exigeante, plus moderne et plus optimiste sur notre avenir. Et je veux compter sur vous tous pour qu’ensemble nous puissions relever ces défis.
Je vais maintenant conclure mes propos en remerciant tous ceux qui ont effectué le déplacement de ce jour pour assister à cette conférence et je veux dire merci aussi à tous ceux qui ont facilité cette manifestation.
C’est sur ces mots que je déclare close, la Conférence de Ouidah, de l’Alliance ABT.

Bon retour à chacune et à chacun.

Anselme HOUENOUKPO

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