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Le triomphe de la vérité

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Eugène Azatassou, Coordonnateur national des FCBE à propos des crises au sein des FCBE, de la mouvance et de 2016: « Les vibrations au sein des FCBE étaient prévisibles, mais on va les gérer »


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Eugène Azatassou, Coordonnateur national des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) affirme être conscient qu’il y a véritablement malaise, aujourd’hui, au sein de l’alliance politique qu’il dirige. Il appelle les différents leaders et tous les militants à l’esprit collectif pour la sauvegarder et consolider ses acquis  en vue de mieux  poursuivre le combat après le départ du président Boni Yayi en  2016.

 L’Evènement Précis : Monsieur le Coordonnateur national, une manifestation des FCBE a été dispersée le week-end dernier à Bembèrèkè. Quelles en étaient les causes ?

 Eugène Azatassou : J’ai effectivement été informé de cette situation. Et j’ai appelé différents acteurs politiques locaux pour essayer de comprendre. Mais, je pense qu’il s’agit tout simplement d’un malentendu. Et je voudrais dire qu’il faudrait que nos militants fassent très attention pour ne pas tomber dans ce genre de travers. Faire très attention, c’est essayer de mieux comprendre la situation pour pouvoir la gérer. Il faudra aussi que nous apprenions à porter l’information le plus largement possible à l’ensemble des militants lorsque l’on projette d’organiser une activité de ce calibre, pour qu’aucun militant ne soit pris de court et ne pas avoir l’information telle qu’elle se présente exactement. Je pense que ce malentendu va se régler très vite.

 Qui étaient les réels organisateurs de cette manifestation ?

 C’est une manifestation FCBE. Et cela, je crois qu’il y a un malentendu, mais je ne voudrais pas m’étendre là-dessus. Nous sommes en train de le régler pour que tout rentre dans l’ordre. Je ne voudrais pas en dire plus pour le moment.

 

 Comment peut-on expliquer le fait que les FCBE connaissent davantage de remous et diverses forfaitures depuis des mois ?

 

 L’alliance FCBE est une alliance proche du pouvoir du Dr Boni Yayi. Et c’est une grosse alliance. Pour affirmer cela, il suffit de regarder les résultats obtenus depuis longtemps. Et avec une grande force politique, très proche du pouvoir, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des remous, parce que dans l’environnement de tout pouvoir d’Etat, et ce depuis la nuit des temps, il y a toujours eu des vibrations et de fortes vibrations. Et, il y a aujourd’hui à FCBE, d’autant plus de vibrations où nous nous orientons vers une situation où le pouvoir va être remis en cause et reconquis par les urnes. Par rapport à cela, et avec toutes ces élections qui approchent, vous ne devriez donc pas vous étonner. On s’attendait à ce qu’il y ait des vibrations et des remous au sein des FBCE, mais on va les gérer.

 Est-ce que c’est parce que de mauvaises options sont faites et que beaucoup de gens se sentent frustrés face à la manière dont le pouvoir est géré et partagé que la maison FCBE continue de tanguer ?

C’est ce qui se dit couramment, qu’il y a beaucoup de gens frustrés. Et c’est vrai. C’est d’ailleurs l’une des causes de ce malaise que l’on sent à FCBE. Mais cela ne peut pas être la seule cause. Je ne suis même pas sûr qu’elle soit la cause déterminante, parce qu’il y a un certain nombre de gens, qui ne peuvent pas au regard de la gestion du partage du pouvoir, dire qu’ils n’ont rien eu et qui, quand même, entretiennent cette polémique et ces remous au sein des FCBE. Mais, il n’y a pas que cela. Il y a le fait aussi que c’est l’environnement du pouvoir. Un pouvoir, ce sont des intérêts et cela fait vibrer. Et c’est ce à quoi, on assiste.

Ne pensez-vous pas que ce sont ces remous persistants qui ont suscité récemment des manifestations d’indépendance à travers la naissance de nouvelles alliances au niveau de la majorité présidentielle ?

 

Nous sommes en démocratie. Les uns et les autres peuvent donc créer des organisations autant qu’ils veulent pourvu que cela respecte, les lois et les règles fixées en la matière. Seulement, ce que je peux dire, c’est que nul ne peut être dans deux alliances. On ne peut pas être dans FCBE et dans une autre alliance politique, ce n’est pas possible. Ensuite, je voudrais dire aux militants FCBE de savoir que notre avenir en tant qu’organisation politique dépend de notre cohésion. Les individualités sont normales, aussi, mais il faudrait que chacun comprenne que l’avenir en tant qu’individu est plus incertain que lorsqu’on le construit en tant que groupe, en tant qu’entité. Parce qu’en tant qu’individu, c’est aléatoire, mais en tant que groupe, lorsque nous nous réunissons et nous saisissons des potentialités actuelles dont disposent les FCBE, il est évident que nous puissions encore compter sur l’échiquier politique national. Et nous puissions ainsi continuer de conserver le pouvoir au-delà des termes des mandats du chef de l’Etat actuel. Par conséquent, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Et je pense que bon nombre de militants comprennent cela quand même.

 Ils sont au nombre de combien à le comprendre aujourd’hui face à la crise qui secoue la maison ?

Nous avons, entre temps, entrepris une tournée dans les départements, et nous sommes allés au contact des militants. Et malgré les frustrations diverses, nous les avons vu mobilisés et déterminés. Et cela nous a fait beaucoup plaisir. Mais, en réalité, cela ne nous a pas surpris, parce que comme je l’ai toujours dit, les militants de l’alliance FCBE sont extrêmement intelligents. Ce n’est pas n’importe qui qui mise sur le Dr Boni Yayi en 2006 et  le fait gagner, malgré la présence de tous les ténors de la classe politique d’alors. Ce n’est pas également n’importe qui, qui malgré tout le tollé de 2011, misera encore sur le chef de l’Etat et le fera gagner K.O. Donc, ce sont des hommes intelligents, capables, le moment venu de se déterminer pour l’essentiel. Et cela, on l’a encore constaté, lors de notre tournée.

 Ces militants ne s’accrochent-ils pas visiblement aux FCBE parce que Boni Yayi est encore au pouvoir, et à son départ, l’alliance risque de se casser et de disparaitre, comme ce fut le cas en 2006 avec l’UBF, à la fin du mandat du président Mathieu Kérékou ?

Le chef de l’Etat, Boni Yayi, pour le moment est encore là, et c’est à nous responsables politiques le soutenant de profiter de l’aura dont il dispose pour construire notre organisation. Les militants sont capables de comprendre qu’une fois le chef de l’Etat serait parti, s’ils veulent continuer de garder le pouvoir, il leur faut la mobilisation, la cohésion et le travail sur le terrain. Et ils l’ont compris et s’y adonnent.

 

D’aucuns estiment que le Professeur Eugène Azatassou n’a plus la maitrise du commandement des FCBE et éprouve des difficultés à faire régner de l’ordre au sein du groupe. Qu’en dites-vous ?

Moi, mon problème, ce n’est pas que l’on considère que je maitrise ou que je ne maitrise pas, j’ai un objectif à atteindre, et bon an, mal an, nous progressons vers cet objectif. Vous verrez bien que même parmi ceux d’entre nous qui font des écarts de langages et qui s’adonnent à des déclarations par-ci et par-là, ou qui se constituent en alliance, il n’y en a pas beaucoup d’entres eux qui rejettent FCBE, dans la pratique. Même si c’est de façon formelle, ils se disent toujours FCBE, cela signifie qu’ils comprennent tous que le salut de nous tous se trouve dans la consolidation des FCBE. Même s’il y a des turbulences, nous essayons de travailler dans cette ambiance. L’essentiel pour nous n’est pas de nous faire apprécier ou de faire voir que nous maitrisons. L’essentiel, plutôt, c’est de travailler méthodiquement et d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés et nous y parviendrons.

 Malgré les tergiversations du processus électoral en cours, d’importantes élections arrivent. Et bien de Béninois craignent que la constitution des listes électorales pourrait raviver davantage la crise en votre sein, vu les profondes dissensions qui existent déjà ?

 Cela est incontestablement vrai. La confection des listes électorales dans une alliance comme FCBE est difficile. Cela est évident, parce que les gens qui méritent d’être sur ces listes sont très nombreux et il va falloir tailler dedans. Mais, l’essentiel ce sera pour les militants de comprendre que si on n’est pas sur une liste, le plus important est que la liste à laquelle, on s’associe gagne. Et lorsqu’on gagne et on a le pouvoir entre les mains, cela est plus facile de le partager, mais si on le perd, c’est nous tous qui perdrons. Parce que si on travaille à entraver celui qui est positionné, parce qu’on pense en soi l’avoir mérité et qu’on n’a pas été désigné, dans ce cas, il va perdre, la liste va perdre et nous perdrons aussi. Ce n’est donc pas très intelligent d’agir de la sorte. L’essentiel pour nous, c’est de garder le pouvoir.

 

Selon les informations, vous vous concertez déjà autour de la confection de ces listes. Où en êtes-vous ?

 

C’est vrai, que nous nous sommes concertés, nous avons mis en place des comités de réflexion et ils ont fait leur travail. Nous sommes actuellement à l’étape de la finalisation de ces documents avant de les mettre en pratique.

 Est-ce que le consensus y prévaut ?

 

On est en train de l’adopter

 Le chef d’Etat, Boni Yayi, n’aura-t-il pas encore pas son mot à dire dans le choix de tel ou tel candidat, quand il y aura des incompréhensions et des disputes comme d’habitude ?

Le chef de l’Etat est un militant des FCBE et c’est notre leader charismatique. Il sait et nous savons tous d’expérience, que lorsque les listes sont confectionnées d’en haut et les positionnements sont faits d’en haut et que cela ne respecte pas les désirs de la base, ça crée des frustrations, des frictions et des tensions. En tout cas, nous n’avons pas d’inquiétudes à ce que cela se passe ainsi, et que ce ne soit pas les militants qui adoptent ces listes à la base.

Comment les FCBE préparent la succession de leur leader charismatique en 2016 ?

 

Pour l’instant, nous nous occupons de construire notre organisation, de la rendre compacte et cohérente. Et par la suite, c’est de son sein que se dégagera le candidat de l’alliance.

Vous n’avez donc pas le même doute que ceux qui continuent de craindre que Boni Yayi pourrait se faire maintenir au pouvoir par tous les moyens après 2016 malgré toutes les assurances qu’il a déjà faites dans ce sens ?

En tout cas, je le repère quand nous aurons fini de construire notre organisation, nous allons dégager en son sein le candidat qui va représenter notre alliance en 2016, en tenant compte de toutes les contingences et les règles qui seront fixées.

Mais vous n’avez pas répondu à ma question ?

Il y a des évidences sur lesquelles, il ne faut plus trainer. Je n’en dirai pas plus.

Certains annoncent aussi la probabilité des élections primaires au niveau des FCBE pour choisir le candidat de l’alliance qui sera dans la course de 2016 ?

En tout cas, nous fixerons des règles pour le choisir. Cela ne se fera pas au pif.

Ne pensez-vous pas qu’il se fait tard déjà lorsqu’on sait que nous sommes pratiquement à un an et demi de la présidentielle de 2016?

Justement, c’est quand on n’a pas une organisation derrière qu’on peut avoir peur. Mais dans le cas d’une organisation qui couvre le territoire national, cela se fait très vite.

 

Il y en a qui soutiennent qu’il faut désormais un candidat issu d’un parti politique et ayant un riche parcours de militantisme politique, au lieu de continuer avec des « aventuriers ». Etes-vous du même avis ?

 

 Je ne sais pas s’il y a eu des aventuriers qui ont dirigé le Bénin. Toujours est-il que depuis longtemps, et en particulier depuis le renouveau démocratique, les candidats des partis politiques ont été toujours éliminés. En tout cas, nous au sein des FCBE, nous œuvrons à faire en sorte que le candidat qui sera élu en 2016 et qui sera bon pour le Bénin provienne de nos rangs.

Propos recueillis par Christian TCHANOU

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