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Récurrence du phénomène de transhumance au Bénin: Les députés exigent une commission parlementaire d’information et d’enquête


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Réunis en plénière hier Jeudi 22 mai au palais des gouverneurs à Porto-Novo sous la direction du deuxième vice-président, Boniface Yèhouétomè, les députés ont examiné la question orale avec débat relative à la mise en vigueur des textes régissant la transhumance des animaux au Bénin et dispositions prises par le gouvernement pour protéger les populations contre ce phénomène.  Une question déposée au secrétariat administratif de l’Assemblée nationale le 6 novembre 2012 par le député Zéphirin Kindjanhoundé. A la suite des réponses fournies par le ministre de l’intérieur à ces préoccupations, les députés ont exigé la mise sur pied d’une commission d’information et d’enquête ainsi qu’un certain nombre de mesures urgentes à prendre par le gouvernement pour soulager les populations.
Les parlementaires exigent une commission parlementaire d’information et d’enquête sur le phénomène de la transhumance au Bénin. Ils dénoncent, par ailleurs, la mauvaise application des textes régissant la transhumance, le manque de volonté politique et demandent au gouvernement de prendre des mesures sécuritaires urgentes  impliquant aussi bien tous les acteurs que les populations afin de protéger un tant soit peu les populations victimes de ce phénomène devenu récurrent et mortel. Aussi, proposent-ils, l’élaboration d’un code pastoral comme ce fut le cas avec le code foncier et domanial en vue de réglementer ce secteur. C’est l’essentiel de ce qu’on peut retenir du débat qui a suivi la réponse du gouvernement représenté par le ministre de l’intérieur, François Houessou. En effet, invité pour expliquer à la représentation nationale les mesures prises par le gouvernement pour protéger les populations contre ce phénomène ainsi que ce qui est fait en vue de la mise en application des textes en vigueur, le gouvernement reconnait la pertinence du sujet. C’est pourquoi, précise-t-il, il a pris une certaine mesure, notamment, le vote d’une loi règlementant la transhumance des bêtes au Bénin, en 1987. Mieux, de 1989 à 2000, le gouvernement a sensibilisé les populations sur le phénomène. Mais, il déplore la tournure que prend le phénomène sur le terrain, notamment, les viols, les tueries. Face à cela, le gouvernement est en train de vouloir opter pour la nomadisation des éleveurs, bien sûr, sous le contrôle d’un détachement mixte des forces de l’ordre. Cette réponse du ministre François Houessou n’a pas convaincu les députés qui sont revenus à la charge en faisant des recommandations au gouvernement en vue de la résolution de ce problème qui, selon eux, est crucial et est à prendre très au sérieux. « J’ai comme l’impression que, partout, nous posons le problème de moyens. Mais je vois que c’est un problème de manque d’organisation et de volonté politique. Le comité de transhumance n’est pas visible sur le terrain. Les membres de ce comité restent dans leurs bureaux et ne vont pas sur le terrain », s’est offusqué le député de l’Union fait la nation, Gabriel Tchocodo. Son collègue FCBE, Djibril Débourou, tout en reconnaissant la gravité du phénomène et ses conséquences désastreuses sur les populations, suggère qu’il faut préserver la chèvre et le chou. « Je ne sais pas qui trouvera une solution à cette affaire. Certains élus fuient leurs responsabilités et gagnent de l’argent dans cette affaire. Les agents des Eaux et forêts ne réagissent souvent pas. Donc, la responsabilité est partagée », a-t-il fait observer. Pour le député Bio Kansi, ce problème interpelle tout le monde, surtout les députés. Pour cela, il propose qu’il y ait une table ronde qui va se tenir au niveau des Collines et qui va réunir les forces de l’ordre, et en second lieu, que la sensibilisation des élus locaux et des ONG se poursuive. Quant à Karim Chabi Sika, il a fait observer que lorsqu’on mesure la gravité de ce problème, on constate que ce phénomène ne trouvera pas de solution. Il suggère, à son tour, que le parlement aille connaître le phénomène, donc la mise en place d’une commission d’enquête. Son collègue Emile Tossou, quant à lui, invite le ministre de l’intérieur à descendre à Agla pour régler le problème lié aux bœufs qui sèment la zizanie au sein des populations. Le député Orou Dèkè affirme que le phénomène de transhumance est une vieille préoccupation de plus en plus complexe et que le déplacement des troupeaux entraîne les terres cultivables en moins. Mieux, ajoute-t-il, le phénomène de transhumance embrouille les campagnes de vaccination et de contrôles sanitaires. Le député André Okounlola a fait observer que ce problème dépasse le gouvernement et que « ces étrangers » qui terrorisent les populations ont toujours raison devant les forces de l’ordre. Il propose également une table ronde des acteurs et que des dispositions soient prises pour le respect des couloirs de passage. Signalons que la deuxième question orale avec débat posée par le député Eric Houndété et huit autres de ses collègues au sujet des opérations immobilières réalisées en 2007 et 2008 en prélude à l’organisation au Bénin du sommet des pays sahélo-sahéliens n’a pu être examinée. Le ministre de l’urbanisme, Christian Sossouhounto, conformément aux dispositions de l’article 108 du règlement intérieur, a proposé aux députés la présentation d’une communication sur le sujet. Ladite communication sera présentée à la deuxième séance plénière après celle d’hier jeudi.

Hugues E. PATINVOH

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