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Le triomphe de la vérité

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Edito: Femmes en politique


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Le « mois international de la femme » (MIF au lieu de JIF) continue. On croyait qu’à fin mars,   les passionnés de folklore allaient enfin s’arrêter pour passer à autre chose. Que non ! Jusqu’au week-end dernier, quelques bonnes têtes ont trouvé la bonne idée de célébrer la JIF2014.

                A force de « Je vous aime, je vous adore, vous êtes toutes belles », les femmes ont pensé à une exhortation à la danse et aux applaudissements. Elles sont devenues les porte-flambeaux les plus enflammés   de la yayicratie. Les microcrédits ont fait le reste.  Orientés sur les couches les plus défavorisées surtout en ces périodes électorales, ils rendent des services énormes aux FCBE.  Dans leur tête, c’est l’argent de Yayi, c’est lui qui, en souffrant énormément, en travaillant jour et nuit, sans aucun sommeil, a pu leur trouver ces fonds. Fruits de sa magnanimité sans limite, de son extraordinaire générosité, il fait des choses que personne n’a faites depuis cent ans…C’est un envoyé de Dieu.

                De ce fait, la participation des femmes de la mouvance présidentielle à la vie politique a pu être réduite au folklore et à la manipulation. La promesse des 30% de femmes au gouvernement a été oubliée. Aujourd’hui, il y a six femmes   sur les 27 membres du gouvernement, soit 22%. C’est-à-dire, en dessous des promesses présidentielles. Mais au-delà de ces saupoudrages institutionnels qui ne rendent pas compte d’une volonté réelle d’accorder à la gent féminine sa vraie place en politique, il y a que la bataille pour la conquête des positions ne se fait véritablement qu’à force de persévérance.  Oui, de plus en plus, il y a des femmes qui adhèrent aux partis et s’y activent. Activisme de surface ?

                Oui, trop souvent, elles choisissent de jouer les seconds rôles dans les partis et regroupements politiques. Timorées par les charges que ces engagements comportent, mais surtout par la vindicte permanente de leurs sœurs qui ne ratent aucune occasion pour leur glisser des peaux de bananes et les critiquer, les femmes béninoises sont pourtant à la veille d’une révolution. Elles se rendent bien compte que les opportunités qui s’ouvrent sur le chemin du militantisme peuvent bien leur permettre une certaine autonomie.

Avec les progrès de l’éducation dans toutes nos contrées ainsi que le travail soutenu des organisations de la société civile acquises aux droits des femmes, l’on voit de plus en plus de femmes convaincues de ce qu’elles peuvent apporter du neuf dans l’arène politique. Quelques-unes sont carrément des meneurs d’hommes et ne s’en privent guère. ReckyaMadougou en est d’ailleurs un prototype achevé, quoi que l’on puisse dire.  Nous voyons derrière leur capacité de mobilisation des potentialités accumulées au long d’expériences souvent douloureuses ainsi que des choix difficiles. Beaucoup ont une vie matrimoniale mouvementée, d’autres ont carrément oublié qu’elles sont femmes, à force de vivre dans l’univers machistes de la politique.

                Voici maintenant que le temps vient. Le temps vient où être femme ne sera plus une tare mais un atout. Cela n’est pas dû à la création de l’Institut national pour la promotion de la femme (INPF). Mais il y a que les milieux politiques ont été secoués par l’activisme  et le folklore de Yayi sur le rôle de la femme. Peu de partis et mouvements, désireux de conquérir l’espace public, se hasardent aujourd’hui à exclure les femmes de leurs postes stratégiques. Le politiquement correct commence par revêtir des atouts féminins au Bénin. C’est une évolution des mentalités qui s’accentuera dans les prochaines années, lorsqu’on voit le poids électoral de la gent féminine en 2011. Yayi n’a pas pu faire son k.o sans la sourde mais tenace détermination des femmes reconnaissantes pour les microcrédits accompagnés des manipulations que l’on sait.

                Nous entrons dans une petite révolution perçue d’ailleurs par certains  politiques.  Tout porte à croire que ceux qui n’auront pas leur projet « promotion de la femme » n’auront que leurs yeux pour pleurer.

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