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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Clément Adéchian, promoteur du club AdjobiFc de Sakété: «La Fbf n’a ps respecté ses promesses d’accompagner les clubs»


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Clément Adéchian netSanctionnés et relégués en division régionale pour avoir refusé d’entamer la phase retour du championnat en cours, Adjobi et Jap ont fait un recours qu’ils ont déposé au comité exécutif de la FBF. C’est le point que fait Clément Adéchian, président du club Adjobi de Sakété dans cet entretien. Il a d’abord expliqué comment la situation qui prévaut actuellement est arrivée.

L’événement Précis: Votre club Adjobi s’est engagé cette saison pour la Ligue 1 de football. A mi-parcours, il a été relégué en division régionale pour un forfait lors du match de la 14ème journée.

Clément Adéchian: La relégation du club en division d’honneur est grave. On a l’impression que certains qui connaissent bien ce que signifie la gestion du football, ses réalités, ses difficultés et la façon de le manager ont décidé de s’amuser à un moment donné. S’ils s’amusent, nous allons les laisser faire. Mais, ce que nous savons et que nous avons expliqué clairement à la communauté de Sakété qui a pris plaisir depuis une dizaine d’années à voir leur club jouer au sein de l’élite du football, est que quand ce bureau a été élu, nous avons voulu prendre des garanties suffisante qu’effectivement, à défaut de sponsor, il y aurait au moins un accompagnement des clubs par la fédération béninoise de football. Ce qui a été clairement expliqué par le président Glèlè Valère quelques jours avant le début du championnat qui nous avait promis qu’à la troisième journée, les clubs auront un accompagnement de la Fbf et de la ligue professionnelle. Mais, nous avons attendu jusqu’à la neuvième journée et ne voyant rien venir, nous (Adjobi, Jap, Dragons, Asos et Panthères) avons décidé d’écrire à la fédération pour lui rappeler les engagements et lui notifier également que nos ressources s’épuisaient et que nous ne serons plus en mesure de continuer le championnat si rien n’est fait jusqu’à la fin de la première phase. Nous avons été reçus aussitôt après la lettre par le président Ahouanvoébla qui nous a promis que quelque chose serait fait avant qu’on ne reprenne la phase retour. Nous avons fini la phase aller. Après la trêve de deux semaines, la fédération n’a toujours rien fait et à notre grande surprise, le calendrier de la phase retour a été lancé. Le président Ahouanvoébla, vu la persistance de la menace que nous lui avions adressée, a encore décidé de rencontrer les cinq clubs à trois jours de la reprise. Les clubs ont décidé que si l’argent ne sort pas, ils ne vont pas jouer. C’est ce que Adjobi et Jap ont respecté. C’est ce que certains du groupe des cinq, Asos et Dragons ont fait semblant de respecter. Panthères ayant reçu de la pression n’a pas pu respecter et est allé sur le stade. Suite à ce mouvement, la Ligue a pris des sanctions à l’encontre de ces clubs. Elle a décidé de reléguer les deux clubs qui ont fait forfait en division d’honneur. Ce que nous n’allons pas accepter.

Dites-nous quelles appréciations vous faites de la manière dont le groupe des cinq que vous constituiez a exécuté la décision qui était de ne pas reprendre le championnat…

Effectivement, on était cinq clubs à prendre la décision. Mais, il y a eu la pression sur les Panthères. Alors, les Panthères n’ont plus respecté ce qui a été convenu et se sont retrouvés sur le terrain pour signer forfait contre Jap. Du coup, ce club n’était plus concerné. De l’autre côté, Asos et Dragons ont fait un boycott à la 14ème journée en allant sur le terrain. La journée qui a suivi alors qu’on croyait qu’ils devaient maintenir le mouvement, ils sont allés jouer régulièrement. Ce qui a mis à mal le mouvement que nous faisions pour que la fédération respecte la parole donnée. Si nous avons dit que nous n’avons plus d’argent et qu’il fallait que la fédération nous viennent en aide et que parmi nous, d’autres ont commencé, c’est bien parce qu’ils ont trouvé l’argent qui leur manquait.

Aux dernières nouvelles, vous auriez fait  recours de la décision. Est-ce que vous confirmez ?

Oui.

Quel est son contenu ?

Ce recours consiste à expliquer clairement l’intention dans laquelle nous sommes restés en ne jouant pas les matches de la reprise. Cette intention qui répondait aux exigences que nous avions formulées dans notre lettre et qui consistait à demander à la fédération de nous donner un peu d’argent parce qu’on en avait pas. Ce n’est pas la même chose qu’un forfait. Un forfait, c’est quand vous vous annoncez sur un terrain et que, par la suite, on ne vous voit pas. Mais, dans notre cas, nous avons annoncé qu’on n’ira pas sur le terrain parce qu’on attendait quelque chose. Je crois, c’est la chose la plus importante à prendre en compte. C’est ce que nous avons essayé de préciser dans le recours qui est directement fait au comité exécutif de la Fbf.

Pensez vous que ce recours va aboutir ?

C’est ce que nous espérons. Au-delà de la ligue professionnelle qui a pris la décision, il y a des gens qui sont lucides au niveau du comité exécutif, à commencer par le président. Vous savez, cela ne va servir à rien qu’on continue de fragiliser la famille du football béninois. Il y a près d’une dizaine de clubs qui ne jouent pas le championnat. Aujourd’hui, nous en manquons parce que si, peut-être, ils participaient encore, on aura plus d’argent. Car, derrière eux, il y avait un milliardaire. On les a mis sur la touche et on veut en mettre d’autres encore. C’est pour aller où ? Le football est un jeu collectif. Si vous ne jouez pas collectif, vous perdez toujours.

Beaucoup pensent que vous avez fait forfait pour fragiliser l’équipe en place. Que leur répondez-vous ?

Est-ce que le groupe qui fragilise annonce comme nous l’avons fait en envoyant une lettre au bureau exécutif ? Est-ce qu’un groupe qui veut fragiliser rencontre le président ? Je ne pense pas que ce soit vrai. Ceux qui le pensent, qu’ils m’excusent, c’est parce qu’ils ne comprennent rien au football.

Beaucoup pensent également que c’est peut-être parce que vous connaissez comment ça se gère que vous insistez sur l’accompagnement…

Exactement. L’année dernière, nous avons eu les mêmes problèmes. Mais, cela ne nous avait pas empêché d’accompagner deux fois les clubs. L’actuel président le sait bien. C’est dans les subventions que la FIFA a envoyées qu’on puise pour le faire si on n’a pas de sponsor. Pourquoi l’équipe en place ne veut pas le faire ? En tout cas, c’est quand on joue au ballon que la fédération existe.

Pensez-vous vraiment que l’argent que vous demandez existe dans les comptes de la fédération ?

Ce n’est plus une question à poser. Les responsables actuels ne peuvent pas nous dire qu’il n’y a pas d’argent dans le compte. Il y a toujours une subvention de la FIFA qui arrive et c’est de 250 mille dollars. Suivant nos investigations, c’est déjà arrivée. Aussi, quand on quittait les affaires, on a laissé 85 millions dans le compte. Donc, il est impossible qu’on nous dise qu’il n’y a pas les moyens pour aider les clubs.

Qu’avez-vous à dire pour mettre fin à cet entretien ?

J’ai seulement à dire au président Ahouanvoébla qu’il a fait 12 ans au comité exécutif avant de devenir président et qu’il sait que, systématiquement, il n’y a aucun moyen pour que la fédération n’accompagne les clubs. Alors, il faut qu’il fasse le nécessaire. Laissez les clubs jouer toute une phase aller sans leur venir en aide n’est pas bien.

Propos recueillis par Anselme HOUENOUKPO

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