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Le triomphe de la vérité

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DECES ET OBSEQUES DE MANDELA: « Ses valeurs de militantisme, de paix, de justice, de pardon, et de foi en la victoire, sont de grandes sources d’inspiration pour toute génération », selon Nassirou Bako-Arfiari


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Ass Nat (131)Le monde pleure l’homme de paix, de la réconciliation, et du vivre ensemble. Mort le 5 décembre dernier d’une infection pulmonaire à l’âge de 95 ans, le plus célèbre prisonnier de Robben Island, ancien Président de l’Afrique du Sud, Nelson MANDELA, a marqué plus d’un Africain. Invité de BBC le week-end dernier sur l’émission Le Débat Africa N°1 – BBC Afrique, le Chef de la Diplomatie béninoise parle des valeurs de l’illustre disparu. Hélène ALEX et  Francis LALOUPO ont aussi fait réagir le ministre béninois sur cette importante actualité.

 BBC et Africa N°1 Paris : Mandela est un symbole de lutte contre l’oppression et l’Apartheid. Avec  son décès, c’est le monde entier qui est en deuil. Prix Nobel de la Paix, il a été élu à la tête de l’Afrique du Sud en 1994, au terme des premières élections démocratiques du pays…Votre souvenir à vous de Nelson Mandela, c’est quoi ?

Nassirou BAKO-ARIFARI : Avant de parler de mon souvenir, permettez-moi d’abord de présenter mes condoléances au peuple sud-africain et à l’ensemble de tous les hommes épris de paix et de justice dans le monde et qui feront certainement revivre les idéaux de Madiba à travers le monde. Mandela pour moi, c’est l’histoire de toute une jeunesse. Je l’ai connu à travers les luttes estudiantines et scolaires que nous avions menées. J’ai beaucoup lu sur lui. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de le connaître personnellement. Mais, ce que j’en retiens, c’est un grand humaniste, c’est le symbole de la non violence, du pardon, et plus particulièrement de ce qu’on peut considérer comme la contribution de l’Afrique à sa propre renaissance. C’est une perte immense, mais il a laissé une vision. Il a incarné des valeurs et celles-ci sont immortelles.

Quelle a été l’effet de sa disparition sur le climat général du sommet franco-africain auquel vous avez participé (NDLR : ce sommet a eu lieu à l’Elysée du 6 au 7 décembre 2013)

 L’effet a été senti dans le protocole du sommet par le changement de l’ordre du jour qui s’est d’ailleurs ouvert par la présentation des hommages à l’illustre disparu, la présentation des condoléances au peuple sud-africain. Il y a eu beaucoup de témoignages. La première intervention a été celle du Président François HOLLANDE qui s’est prononcé sur cette grande perte pour le monde. Ma collègue des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Mme  Nkuana MACHABANI, a aussi pris la parole pour remercier tous les participants, et à travers eux leurs peuples, pour les marques d’affection et de sympathie à l’égard de l’illustre disparu. De même Mme ZUMA, Présidente de la Commission de l’Union Africaine, s’est prononcée. Au total, l’agenda du sommet a été bouleversé. Même dans les rencontres à huis-clos, l’ensemble des intervenants parlait toujours de lui. Son image a tout le temps plané sur le sommet.

En quoi les hommes politiques de votre génération peuvent s’inspirer de la vie et l’exemple de MANDELA, puisque vous êtes de la génération de 1960 ?

Ses valeurs de militantisme, de paix et de justice, de persévérance et de foi en la victoire sont de grandes sources d’inspiration. Malgré  sa souffrance derrière les barreaux, MADELA n’a pas changé ses idéaux. Mieux, il a pardonné. C’est une grande référence pour éloigner dans nos pays les phénomènes de conflits interethniques, de rejet de l’autre, et de l’exclusion, car il a de la place pour chacun et pour tous dans nos pays.  Il faut tout faire pour préserver la paix et la stabilité dans nos différents pays. Ce serait la meilleure manière pour nous de rendre hommage à MADELA

Finalement, il y a peu de MANDELA dans le monde. Ces valeurs peuvent-ils être incarnées par d’autres ?

Dans l’Histoire, de grands hommes apparaissent pour revivifier certaines valeurs. Il est vrai que tout le monde ne peut pas être MANDELA. Mais, il faut reconnaitre que de la fin des années 1990 à aujourd’hui, il n’y a plus de tensions endémiques en Afrique comme le conflit rwandais par exemple. La démocratie, les droits de l’homme, etc, sont de grandes avancées en Afrique. Des mécanismes ont été mis en place pour prévenir des conflits. Ce n’est pas toujours efficace parce qu’il y a parfois manque de moyens. Mais c’est déjà un pas.

 (Djibril BOUSSOU, avec extraits du débat animé par Hélène ALEX et  Francis LALOUPO)

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