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Le triomphe de la vérité

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SEFOU FAGBOHOUN: NI MOUCHE, NI MENU FRETIN


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Ainsi, en apparence, les citoyens béninois qui ont maille à partir avec le Chef de l’Etat sont tous, au mieux, des mouches, au  pire, des menus fretins.

Ce jugement pourrait, s’il ne s’adressait pas aussi à un homme comme Séfou Fagbohoun, remettre les autres mouches sur le sentier de la révolte. Heureusement, et le monde entier le sait, Séfou Fagbohoun n’est ni une mouche, ni un menu fretin. Mais un sphinx, une force tranquille qui fait énormément  peur. Les circonstances de son arrestation en sont les preuves vivantes.

Deux dates, seulement deux dates et un événement majeur suffisent à jeter un autre regard sur l’analyse et les conclusions qu’on doit tirer de cette arrestation qui a ébranlé, en son temps, la République.

Avant donc l’avènement au pouvoir de Yayi Boni, Séfou Fagbohoun possédait déjà les acquis fondamentaux d’un homme hors du commun : la fortune, la gloire et ….. (ce qui est plus rare), l’humilité et le sens du partage. Respecté, adulé et admiré, cet homme fait toujours, aujourd’hui, l’unanimité autour de lui. Plus tard, viendra le reste qui s’agglutinera autour et à cause de ces fondamentaux : l’envie et la jalousie.

Deux dates donc justifient pourquoi Fagbohoun n’est ni une mouche, ni un menu fretin : 6 avril 2006, 4 juin 2006. Ah bon ? Et comment ? S’interrogent déjà, à juste titre, nombre de béninois.

Le 6 avril 2006, le Président Yayi Boni prêtait serment pour son premier mandat. Moins de deux mois plus tard, le 4 juin 2006, Séfou Fagbohoun était arrêté. Le nouveau Chef de l’Etat n’avait donc pas encore eu le temps de s’asseoir convenablement dans son fauteuil présidentiel que, déjà, il posait un acte qui a surpris, de par sa soudaineté, son culot et ses mystères.

Fagbohoun arrêté, il fallait maintenant chercher les preuves de son arrestation. De toute évidence, Yayi Boni n’était ni l’initiateur, ni le metteur en scène de ce montage grotesque. Pour le moment, nous décidons de ne pas tirer sur une ambulance  et gardons donc, en attendant, les tenants et les aboutissants de ce roman feuilleton qui interroge toujours l’histoire  et dont la dernière page n’est pas encore écrite.

Quoi qu’il en soit, Séfou Fagbohoun sera privé de sa liberté, pendant deux ans. Et quoi qu’on dise, Yayi Boni n’est pas l’initiateur de cette méchanceté ; il n’en a été que le bras armé. Car, après seulement 58 jours de pouvoir, il n’avait pas encore eu le temps de connaître du dossier SONACOP qui aura été l’argument majeur de l’incarcération de l’homme d’Adja-Ouèrè.

Mais si Séfou Fagbohoun n’est ni une mouche, ni un menu fretin, quel est alors le vrai visage de cet homme qui, aujourd’hui encore, continue de peser sur la vie politique nationale de par son attitude d’une grande sagesse et ses silences interrogateurs ?

Séfou Fagbohoun, c’est d’abord et avant tout un homme de paix, marqué par la bonté poussée jusqu’à la faiblesse et dont beaucoup  se sont servis comme d’une échelle pour monter dans la hiérarchie politique pour certains, dans la hiérarchie sociale pour d’autres. Tous les béninois l’aiment pour cette bonté, son goût pour le partage et son humilité. Pour quelqu’un qui, à la place de nos diplômes académiques, n’a reçu  que des leçons de droiture, d’honnêteté et de travail, il reste toujours quelque chose. De fait, l’homme d’Adja-Ouèrè n’aime ni la tricherie, ni la méchanceté, ni les jonglages, mais il a une grande confiance en lui. Cette confiance, c’est l’occasion de le dire, se double d’une modestie que les années ne réussissent pas à enlever.

Avant son arrestation, beaucoup lui avaient suggéré de fuir du Bénin. Habilement, fièrement et comme un digne fils nagot, il avait repoussé tous les scénarios de fuite pour affronter son destin. Le spectacle de l’impuissance de ses proches et la trahison de certains de ses amis qui devaient s’étaler en rumeurs dans tout le Bénin l’ont encore aguerri.

Pourquoi l’avoir fait arrêter ? Mystère. Décide-t-on de faire arrêter une mouche ? Jamais. Plutôt …… oui. A condition, bien sûr, que cette mouche soit une mouche tsé-tsé, une espèce qu’on craint  à cause de ses capacités mortelles de nuisance.

Mais, j’ai réservé le plus symbolique pour la fin. Et, en fait de symbole, c’est plutôt une manifestation de puissance, une preuve de rayonnement, un signe de sympathie, une marque de reconnaissance des populations. Bref, un signal fort. A décrypter. Et c’est là que survient l’événement qui renforce les deux dates.

Qu’on en juge plutôt. Arrêté en juin 2006, Séfou Fagbohoun décide, sur les conseils de ses amis, de se présenter aux élections législatives dans sa circonscription électorale. La 21ème en l’occurrence. Et on va voir ce qu’on va voir.

Embastillé à la maison d’arrêt de Cotonou, donc privé de liberté, de moyens financiers, physiquement absent de toutes les tribunes où il faut haranguer les foules, faire étalage de libéralités et de promesses, l’homme d’Adja Ouèrè réussit à se faire élire, du fond de sa cellule, député. Et, pour faire bonne mesure, il entraîne et favorise l’élection des deux autres candidats qui avaient le bonheur d’être sur sa liste. C’était tout simplement magique. Du jamais vu dans l’histoire politique béninoise. Les initiateurs de son embastillement n’y ont vu que du feu. Eux qui, depuis, pour certains en tout cas, goûtent désormais aux ” délices amers ” de la vie carcérale.

Dès lors, les béninois, qui connaissaient déjà l’homme, se sont davantage convaincus qu’ils avaient à faire à un homme mythique, un homme peu ordinaire. Qui n’aime pas entourer ses actions et sa vie du vacarme publicitaire qui alourdit et pollue la vie moderne d’aujourd’hui.

Enfin, sur son arrestation, les vrais acteurs de l’opération, de son montage et de son exécution, le rôle de chacun et de tous, sur les affaires qui polluent en ce moment l’atmosphère politico-juridique au Bénin, Séfou Fagbohoun rappelle son éternelle devise : Je sais tout, mais je ne dirai rien. En tout cas, pas pour le moment. Les débats de caniveau et les mensonges, il les laisse aux autres. Mais attention, je ne suis pas muet et je ne resterai donc pas éternellement silencieux, tient-il à préciser.

Très prochainement donc, le peuple béninois entendra les vérités de l’homme d’Adja-Ouèrè. Et en jugera.-

Jérôme BIBILARY.-

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