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Le triomphe de la vérité

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Mobilisations contre la situation politique et socio économique du Bénin: Les centrales syndicales annoncent l’offensive contre la révision de la Constitution


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pour les syndicalistes Yayi doit replier avec ses dérivesTous de rouge vêtus, les secrétaires généraux de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Dieudonné Lokossou, de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (Cstb), Paul Essè Iko, la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), Pascal Todjinou, la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin), Noël Tchadaré, ont analysé la situation sociopolitique que traverse actuellement le Bénin. Hier à la Bourse du travail, pour les responsables des centrales et confédérations syndicales qu’ils représentent, « le régime de Boni Yayi n’est plus apte à gérer le pays ». Et comme pour se justifier, ils ont passé en revue certaines préoccupations majeures notamment, le projet de révision de la constitution, la violation des libertés, la correction de la Lépi, le Régime d’assurance maladie universelle (Ramu), les licenciements dans les sociétés privées, la suspension de salaire aux contractuels reversés, les récusations des administrateurs nommés par la Cstb et le Conseil national du patronat du Bénin (Cnp-Bénin) au sein du conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Soutenus à cet effet par les membres de ‘’Alternative citoyenne’’ et du ‘’Mercredi rouge’’, et la Centrale des Syndicats du Privé et de l’Informel du Bénin (CSPIB), les conférenciers ont clamé haut et fort que le Bénin est malade de ses gouvernants. Dans ses propos liminaires, Pascal Todjinou a soutenu que « le pays va mal et si l’on ne fait pas attention, la dérive est à notre porte ».

Déclaration LIMINAIRE Confédérations et Centrales ci-après : CSTB, CSA-BENIN, CGTB, COSI-BENIN et CSPIB

Les Secrétaires Généraux des Confédérations et Centrales ci-après : CSTB, CSA-BENIN, CGTB, COSI-BENIN et CSPIB se sont réunis à Cotonou, à la Bourse du Travail, le Vendredi 26 Juillet 2013. Au cours de la rencontre, ils se sont penchés sur quelques sujets brûlants de l’actualité nationale et ont décidé de faire connaître leur position commune sur lesdits sujets qui constituent depuis quelque temps des préoccupations majeures pour les travailleurs et les populations de nos villes et campagnes à travers la présente conférence de presse.

1- La revision de la constitution

Tout le monde se souvient des combats menés avec opiniâtreté et les lourds sacrifices consentis par les vaillants travailleurs et travailleuses de notre pays pour soustraire notre peuple, de l’arbitraire, de l’injustice, de la privation des libertés, toutes choses érigées en système de gouvernance pendant plus de deux (02) décennies par les barrons du PRPB de triste mémoire. Ces différentes luttes déclenchées par les syndicalistes et certaines forces sociales, en raison du non paiement par le gouvernement révolutionnaire de salaire aux travailleurs, de pensions aux retraités ont conduit à la Conférence Nationale souveraine de Février 1990 qui a débouché au terme de ses travaux sur le rétablissement des libertés publiques et l’adoption par notre peuple d’une nouvelle Loi Fondamentale le 11 Décembre 1990. C’est en se fondant sur les dispositions des articles 154 et 155 qui prévoient le mode de sa révision, sa relecture ou son amendement, que le Chef de l’Etat le Docteur YAYI Boni a réintroduit par décret 2013-255 en date du 06 Juin 2013, à l’Assemblée Nationale, le projet de loi portant révision de la Loi Fondamentale. Il faut rappeler au passage que, en 2008 déjà, un rapport sur la « relecture de la Constitution » a été déposé par la Commission AHANHANZO-GLELE. S’inspirant de ce rapport, le Président de la République avait transmis à l’Assemblée Nationale, le premier projet de loi portant révision de la Constitution par le décret N°2009-548 du 03 Novembre 2009. Mais, face au tollé général provoqué et à la mobilisation de la classe politique et de la société civile, le Chef de l’Etat s’est rétracté en retirant ce décret de transmission au moyen du décret N°2012-088 du 26 Avril 2012. En revenant à la charge le 06 Juin 2013, le Président de la République croit prendre tout le monde au dépourvu en minimisant la capacité de réaction de certaines forces sociales de notre pays notamment les syndicats, la société civile, la classe politique etc…. Depuis l’envoi de ce projet en catimini à l’Assemblée Nationale, sans un minimum de vulgarisation pour recueillir au préalable sur le contenu du document, les avis ou amendements des populations en général et des travailleurs en particulier, comme l’exigent les usages, le pouvoir s’est contenté de sonner la mobilisation dans le camp de la mouvance présidentielle. Et, depuis lors, on assiste au quotidien à des marches organisées sur toute l’étendue du territoire national avec à la clef, la participation active des Ministres, des Directeurs de sociétés, des Hauts fonctionnaires qui s’accrochent à leurs privilèges. Peut-on oser de façon solitaire et unilatérale prendre la décision à moins de trois (03) ans de la fin d’un mandat, de modifier ou de réviser, sans un consensus national et dans un climat de suspicion légitime, un instrument de cette envergure au motif que cela serait inscrit au programme du candidat YAYI ? Les autres arguments que l’on ressasse en surfant sur la naïveté des populations analphabètes est qu’il faut intégrer dans la constitution la cour des comptes, la CENA, l’imprescriptibilité des crimes économiques, etc. L’introduction maladroite de l’initiative populaire et le contenu de l’article 31 nouveau relatif à l’exercice du droit de grève en République du Bénin dans le projet de révision opportuniste constituent non seulement un danger pour notre Pays mais des atteintes graves portées à la liberté des personnes, à notre démocratie qui se trouve anesthésiée depuis l’avènement du régime de YAYI Boni. Il ressort de tout ce qui précède que, malgré les tintamarres et autres clapotis médiatiques orchestrés chaque jour par les tenants du pouvoir sur une question essentielle, l’acte de révision opportuniste de notre loi fondamentale est perçu, par la grande majorité silencieuse, comme un acte de haute trahison et un complot ourdi contre le peuple d’où la résistance, les grognes, les réserves et les réticences que l’on observe ça et là. En raison de l’absence d’une large popularisation du contenu du projet de révision de la Constitution, de concertation préalable avec les forces vives de la nation, ne serait-ce que pour obtenir un minimum de consensus autour d’une question aussi sensible, les Confédérations et Centrales syndicales représentées à la Conférence de presse de ce jour, s’opposent avec force et vigueur à toute modification ou révision opportuniste de notre Loi fondamentale. Par conséquent, elles font appel au patriotisme des députés à l’Assemblée Nationale, toutes tendances confondues pour user des prérogatives que leur confère la constitution en se démarquant du Président de la République par leur vote négatif par rapport à ce projet de révision suicidaire pour le peuple et qui de toute évidence recèle des non-dits. Tous les travailleurs se réservent le droit d’utiliser, en temps opportun, tous les moyens légaux dont ils disposent pour faire échec à ce projet, au cas où il passerait en force au mépris de la volonté populaire. Nous estimons que, face aux problèmes cruciaux de paupérisation et la misère ambiante qui constituent une obsession permanente pour les travailleurs et le peuple, la révision opportuniste de la Constitution ne saurait être identifiée comme une priorité absolue à l’heure actuelle.

2- Violation des libertés par le gouvernement de Yayi Boni

La question relative à la paix sociale, aux libertés publiques et aux droits humains a toujours constitué des préoccupations de premier ordre à tous les peuples du monde entier et plus spécifiquement aux travailleurs, producteurs des biens et services, souvent gaspillés ou mal répartis par ceux qui nous gouvernent. Nous ne le dirons jamais assez, depuis l’avènement du régime du changement en Avril 2006 mué quelques années plus tard en refondation, il est bien aisé de constater, avec regret que, les violations des libertés et des droits de l’homme sont devenues des pratiques récurrentes du gouvernement du Docteur-Président qui, malgré les nombreuses protestations des syndicalistes, des journalistes et des leaders d’opinions persiste dans ce comportement blâmable. Sur le registre des violations constantes des libertés notamment syndicales, d’opinions et de presse, on assiste aux interdictions de marches de protestations ou de sit-in aux travailleurs, l’encerclement sans cause par les forces de sécurité publique de la bourse du travail au mépris des règles de franchise, les menaces, intimidations et dénigrements des Responsables syndicaux à la base et au sommet, les violences physiques exercées sur les enseignants en grève à Cotonou, Abomey, Godomey avec la caution morale de certains préfets connus pour leur zèle, l’interpellation par la Brigade Economique et Financière (BEF) d’un dirigeant syndical pour un délit fictif de non dénonciation, l’enlèvement, la séquestration à domicile et la filature d’un juge honnête qui a tout simplement accompli son devoir avec loyauté. Le dernier fait marquant est celui intervenu le 20 Juillet 2013, où le Ministre du Travail et de la Fonction Publique qui est un coutumier de ce genre de frasques, a encore récidivé avec l’interdiction sous de fallacieux prétextes d’un sit-in projeté sur son Ministère, par les travailleurs dont les maigres salaires ont été arbitrairement suspendus par le gouvernement alors que ce Ministre a du plaisir à abandonner son poste pour conduire en personne dans le septentrion des marches de soutien au Président de la République pour la révision opportuniste de la Constitution et pour d’autres causes. Nous déplorons une fois encore ici l’embastillement du Secrétaire Général de la CGTB à la maison d’arrêt de Cotonou pour dit-on, défaut d’assurance pour son véhicule et celui des Camarades de la CSTB, KASSA MAMPO Gilbert, ALI YERIMA Philibert, ALI YERIMA Ignace et FARADITO Paul arbitrairement détenus dans les geôles de Missérété pour délit d’opinion. Heureusement que les intéressés viennent de recouvrer leur liberté grâce à la pression des organisations syndicales et de l’opinion publique.
Comme si tout cela ne suffisait pas, des compatriotes ont été arrêtés, séquestrés et déférés au motif de la couleur de leur tenue.
Après avoir atteint provisoirement l’objectif de la liquidation à la douce de certains partis politiques de l’opposition, le gouvernement tente vainement par tous les moyens illégaux, de museler les responsables des confédérations syndicales crédibles taxés sans la moindre preuve d’être de mèche avec les opposants imaginaires et certains hommes d’affaires pour renverser un régime démocratique où le Président a été brillamment réélu par un K.O foudroyant en Avril 2011 pour un dernier mandat de cinq (05) ans. A cet effet, le Président de la République, garant de l’Unité nationale, saisissant l’opportunité de la fête du 1er Août 2012, a fait publiquement appel, sur les chaînes de télévisions nationales à «ses gens du Nord» pour venir combattre ses compatriotes de la partie méridionale. Dans quel pays sommes-nous ? Pour un OUI ou un NON, le Chef de l’Etat permet à une catégorie de citoyens dont ses Ministres et d’autres cadres mus par des intérêts inavoués d’aller le soutenir à travers des marches folkloriques organisées partout, pendant ce temps, on empêche d’autres citoyens de jouir des mêmes droits. Avec ces violations répétées des droits humains, des libertés publiques, d’opinions, de presse et notamment syndicale, l’on veut malicieusement imposer à notre peuple fier de sa tradition de résistance, la pensée unique en faisant une pâle imitation du lugubre passé du PRPB ou en s’inspirant des pratiques anti-démocratiques et dictatoriales ayant eu cours dans un pays voisin il y a quelques années. En sonnant ce jour l’alerte à propos de la gouvernance calamiteuse, des questions de liberté et autres qui influent négativement sur le développement socio-économique de notre pays, nous souhaitons que le Chef de l’Etat prenne avant qu’il ne soit trop tard, des mesures idoines pour faire rétablir le respect strict des libertés publiques et des droits de l’homme avec l’application sans discrimination aucune à tous les citoyens des règles et des principes y découlant. Les prédateurs des libertés doivent faire beaucoup attention pour ne pas répondre demain de leurs actes devant le tribunal du peuple.

3- La correction de la Lépi

La mise en œuvre conséquente de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) inscrite dans la loi N°2005-14 du 28 Juillet 2005 portant règles générales pour les élections présidentielles au Bénin devrait normalement favoriser une organisation parfaite des élections apaisées et incontestables par les acteurs politiques. Malgré toutes les assurances données au peuple par les promoteurs de cet instrument moderne, il a été relevé à la phase préparatoire des incohérences notoires et de sérieux doutes quant à la fiabilité des résultats ; la phase de recensement porte à porte est venue conforter les inquiétudes exprimées à juste titre par les syndicats, la société civile et des partis politiques traités en son temps de tous les noms. La dernière phase d’enregistrement biométrique a été opérée dans beaucoup de localités avec des KITS obsolètes et constamment en panne. Nonobstant toutes les incertitudes et réserves de certains citoyens, les élections présidentielles ont été impérativement organisées dans notre pays avec cette LEPI à histoire et a permis à un candidat, en l’occurrence le Docteur YAYI Boni de battre ses concurrents en un seul tour et par un K.O historique et sans précédent. C’est dire que la LEPI a apporté certainement des innovations positives en épargnant ainsi le phénomène des votes multiples et surtout celui des «cadavres», en faisant faire des économies à notre pays le Bénin. Aujourd’hui, il est question de corriger impérativement cette fameuse LEPI dans la perspective des prochaines élections. Doit-on alors tirer la conclusion que la LEPI dans sa conception originelle n’est pas ce que l’on a fait avaler au peuple pour les besoins de la cause ? Car l’histoire donne aujourd’hui raison à ceux-là qui ont contesté à juste titre, la fiabilité de cet outil qu’est la LEPI, mais vilipendé et traité avec mépris par le gouvernement et ses nervis. L’on ne peut concevoir ou croire un seul instant que cette LEPI qui a servi à produire ce K.O aussi inédit et époustouflant en Avril 2011, puisse nécessiter deux (02) ans après un toilettage dont le coût estimatif serait d’environ 14 milliards de nos Francs selon une déclaration récente d’un député de la chapelle mouvancière. Seulement, le prix à payer par le peuple pour une opération cosmétique aux fins de rendre la LEPI performante semble onéreuse au regard des nombreuses revendications des travailleurs portées depuis des lustres à la connaissance du gouvernement par les Secrétaires Généraux des Confédérations et Centrales syndicales mais laissées en jachère par les autorités. Par quelle alchimie l’on est arrivé à ce chiffre astronomique et hallucinatoire d’environs 14 milliards de Francs CFA pour une simple correction de la LEPI ? Ici, nous invitons expressément le gouvernement à revoir de façon drastique à la baisse l’effrayant chiffre de 14 milliards de nos Francs CFA annoncé par le député de la mouvance et qui donne du vertige à tous les citoyens depuis que l’information est rendue publique par la voix des ondes et de la presse écrite.

4- Le RAMU

Les Confédérations et Centrales syndicales à priori, ne s’opposent pas à la mise en œuvre d’un Régime d’Assurance Maladie Universelle. Mais cet instrument de solidarité de grande portée nationale doit être complètement dépolitisé. C’est pourquoi sa vulgarisation au sein de la population ne doit pas se faire concomitamment avec la propagande enclenchée par le gouvernement et ses hommes de mains pour la révision opportuniste de notre Loi Fondamentale. Cet attelage est indécent et suspect. Par ailleurs, la prise d’un texte de loi pour encadrer l’institution du RAMU dans notre pays s’avère nécessaire compte tenu des problèmes créés aux travailleurs et aux populations et qui ne sont toujours pas réglés par rapport à la mise en place des structures de fraude tel que ICC-Services et consorts dont les dirigeants par des manœuvres dolosives ont, au vu et au su du gouvernement, pompé illégalement pendant plusieurs années des milliards auprès des compatriotes de bonne foi. D’ores et déjà, nous mettons en garde le gouvernement du changement contre tout prélèvement unilatéral sur le salaire des travailleurs dans le cadre de l’opérationnalisation du RAMU.

A cet effet, les Confédérations et Centrales syndicales invitent les travailleurs de tous les secteurs d’activités à faire extrêmement preuve de vigilance pour ne pas tomber dans le piège d’une nouvelle usine de fraude.

5- Les licenciements abusifs dans les sociétés privées

Des licenciements tous azimuts ont été opérés ces derniers temps dans certaines sociétés privées dont celle cédée par le gouvernement dans des conditions opaques à la société AVIATION Handling Service (AHS) dirigée par un certain Pierre AGBOGBA actuellement en prison à Dakar avec Karim WADE, fils de l’ancien Président de la République du Sénégal, Monsieur Abdoulaye WADE. Ces licenciements pour la plupart abusifs sont intervenus malgré parfois l’opposition formelle de la Direction Générale du Travail sans que le gouvernement n’ait pipé un seul mot réduisant et contraignant ainsi, ces travailleurs à un chômage forcé à un moment, où avec la crise économique mondiale et ses répercussions ici, toutes les chances de retrouver un nouvel emploi sont nulles. Pour avoir seulement revendiqué l’amélioration des conditions de vie des travailleurs surexploités par la Société AHS à l’aéroport, le Secrétaire Général du SYNTRASAA-AHS-Bénin S.A a été licencié purement et simplement pour «faute lourde» avec perte de tous ses droits parce qu’il a donné une conférence de presse le Lundi 03 Mai 2013. Un autre collègue, membre de son bureau a subi le même sort.

Le groupe Bolloré Africa Logistics a également licencié une vingtaine d’agents sous le fallacieux prétexte de «crise économique», alors que la Direction Générale du Travail s’est fermement opposée à cela parce que les conditions pour se séparer de ces travailleurs n’étaient pas remplies. Au moins, la France qui est souvent citée en référence par nos gouvernants, lorsqu’on veut compresser par fantaisie ou fermer par caprice une entreprise le gouvernement français vole au secours des travailleurs et prend le devant des négociations avec l’implication des syndicats de ces sociétés pour sauvegarder ce qui peut encore l’être. Ici, chez nous les collusions d’intérêts empêchent les autorités à agir avec promptitude pour préserver les emplois.

Nous demandons au Gouvernement de revoir la situation de tous les travailleurs arbitrairement licenciés avec les Responsables des deux Sociétés indexées pour rétablir les travailleurs concernés dans leurs droits car, le libéralisme économique tant prôné ne saurait ouvrir la voie à des abus, à l’injustice sociale et à la violation des droits des travailleurs sous des prétextes légers dans notre pays qui se dit un Etat de droit.

6- Cas des contractuels reverses

S’agissant du rapport de l’IGE relatif au reversement des 1765 Agents occasionnels en Agents Contractuels de l’Etat pour la période de 2008-2012, s’il est avéré au contrôle que certains ont produit de faux diplômes, les Confédérations ou Centrales Syndicales ne peuvent pas, pour des raisons d’éthique et de morale s’opposer à leur radiation de la Fonction Publique. Encore que l’administration devrait prendre les précautions nécessaires pour détecter à temps les faux diplômes. Toutefois, nous ne pouvons pas avant tout cautionner que les intérêts des agents occasionnels reversés en Agent Contractuels de l’Etat qui remplissent les conditions soient sacrifiés sur l’autel de la carence, de l’improvisation et de l’incompétence des cadres de différents Ministères concernés qui ont eu à traiter avec légèreté leurs dossiers respectifs. Le rapport de l’IGE sur lequel le Gouvernement s’est basé pour «abroger purement et simplement les contrats et actes de tous les agents ayant usé des manœuvres frauduleuses pour se faire reverser dans la Fonction Publique» à travers la communication N° 362/13 du MTFP n’est pas exempt d’erreurs ou d’omissions. Il est surprenant, que le MTFP qui recrute même si c’est sur proposition des autres Ministères n’ait pas pu de 2008 à 2012, déceler les supposées anomalies relevées par l’IGE à propos des agents reversés. Curieusement, le même phénomène a été constaté par l’IGE au Ministère du Travail et de la Fonction Publique. Il est bien dommage que, sans même attendre les conclusions des résultats de la commission mise en place, chargée de procéder à la relecture par décision N° 048/IGE/PR du 07/06/2013, des rapports de vérification des agents reversés dans la Fonction Publique, le Ministre du Travail et de la Fonction Publique ait décidé hâtivement de la suspension du salaire desdits agents en violation des dispositions de l’article 16 de leur contrat de travail qui stipule que «tout différend né de l’exécution du présent contrat sera réglé à l’amiable». La commission qui dispose de 21 jours pour déposer son rapport ne l’a pas encore fait. C’est l’occasion de dénoncer et de condamner avec vigueur l’appel abusif aux forces de l’ordre que fait chaque fois le Ministre du Travail et de la Fonction Publique en difficulté pour empêcher les travailleurs, les handicapés et autres usagers de son département d’exprimer leur colère contrairement à la pratique instaurée par ses prédécesseurs. C’est malheureusement encore le cas le 23 Juillet 2013, où par courrier N°368/MTFP/SPC adressé au Président du Comité Interministériel des Agents Contractuels de l’Etat reversés, il a formellement interdit la tenue du sit-in prévu de 8 heures à 11 heures et recourir à la police pour réprimer les manifestants. Nous condamnons et dénonçons sans réserve, la suspension de salaire des Agents Contractuels de l’Etat intervenue sur un fond d’humeur, de haine et de méchanceté gratuite en cette période de carême.
Nous demandons au Gouvernement de faire rétablir les salaires des intéressés en attendant les conclusions du rapport de la commission de l’IGE.

7- La récusation des administrateurs nommes par la CSTB et le CNP-BENIN au sein du conseil d’administration de la CNSS

Pour la première fois dans les annales de l’histoire de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), le Ministre de tutelle de la CNSS, dame KORA ZAKI s’est empressé au mépris des principes du parallélisme des formes et de l’article 9 de la loi N°98-019 du 21 Mars 1998 portant Code régissant l’Institution, de signifier aux administrateurs par courrier en date du 14 Décembre 2012, la fin de leur mandat alors qu’ils ont été nommés par décret. Au même moment, il leur a demandé de lui communiquer les noms des nouveaux membres devant représenter au Conseil d’Administration leurs structures respectives en attendant les prochaines élections professionnelles pour ce qui est des Confédérations ou Centrales syndicales. Le mandat étant arrivé à expiration le 11 Décembre 2012, en raison de l’importance des dossiers en instance, le Ministre du Travail et de la Fonction Publique a saisi cette fois-ci verbalement le Président du Conseil d’Administration pour proroger à titre exceptionnel le mandat des administrateurs jusqu’au 15 Mars 2013, aux fins de leur permettre de liquider les importants dossiers en instance à la Caisse, ce qui a été accepté. Ceci étant, toutes les structures concernées, à savoir : le Conseil National du Patronat du Bénin (CNP-Bénin) et les Organisations syndicales ont par courrier communiqué les noms de leurs représentants devant siéger au sein du Conseil d’Administration de la CNSS à Madame le Ministre du Travail et de la Fonction Publique depuis Janvier 2013. C’est alors que, à la surprise générale, sur instructions du Ministre, le Directeur Général du Travail qui n’a rien à voir dans la gestion de la CNSS, par lettre datée du 20 Juin 2013 adressée au Secrétaire Général de la CSTB, a sommé celui-ci sous de fallacieux prétextes de lui communiquer un autre nom en remplacement de Monsieur METOGNON Laurent.
La CSTB a opposé naturellement une fin de non recevoir à cette requête maladroite. Face à ce refus catégorique, c’est le Ministre même qui prend le relai en saisissant de nouveau par courrier en date du 26 Juin 2013, le Secrétaire Général de la CSTB lui intimant l’ordre de prendre les dispositions pour lui communiquer le 28 Juin 2013 plus tard, «le nom d’un autre représentant régulièrement membre de la confédération syndicale» et que pour des «raisons d’ordre technique», Monsieur Laurent METOGNON ne peut nullement être admis pour siéger au sein du Conseil d’Administration de la CNSS. Cette récusation qui ne repose sur aucun texte juridique n’est qu’un abus de pouvoir et une ingérence flagrante du Ministre dans les affaires du syndicat en violation des Conventions N°98 et N°87 relative à la liberté syndicale et la protection du droit syndical en son article 3, pourtant ratifiée par le Bénin qui stipule que : « les organisations des travailleurs et d’employeurs ont le droit d’élaborer leurs statuts et règlements administratifs, d’élire librement leurs représentants, d’organiser leur gestion et leur activité et de formuler leur programme d’action. Les autorités publiques doivent s’abstenir de toute intervention de nature à limiter ce droit ou à entraver l’exercice légal ».
La même injonction a été faite par courrier au Président du Conseil National du Patronat du Bénin par le Ministre qui a exigé le remplacement sans cause de Madame Violette DJIDJOHO du Patronat avec des arguments qui ne résistent à aucune analyse du point de vue juridique. Les campagnes médiatiques tonitruantes entreprises par des gens biens connus pour intoxiquer l’opinion par rapport à la non installation des nouveaux membres du Conseil d’Administration à la CNSS sont les derniers soubresauts de ces Messieurs et dames qui, font fi des nombreuses dénonciations des actes de mauvaise gestion érigés en système de gouvernance là-bas et continuent allègrement et en toute impunité leurs œuvres de pillage de la Caisse. Pendant qu’une mission de vérification de la gestion du Directeur Général de la CNSS par l’IGE est en cours, l’on a trouvé des moyens financiers pour faire venir des «Inspecteurs» de la CIPRES pour intoxiquer l’opinion, en «donnant raison» au Directeur Général de la Caisse sous le coup d’un contrôle décidé par le Chef de l’Etat et dans l’unique but d’influencer les Inspecteurs de l’IGE. Nous ne savons pas si les fameux «Inspecteurs» de la CIPRES ont cautionné le comportement de ce Directeur Général tout puissant qui s’est permis le luxe de fixer son propre salaire astronomique et taillé sur mesure, par note de service, des frais de mission à l’intérieur et à l’extérieur à ne pas justifier. En tout cas, la vérité finira par triompher tôt ou tard. Il n’est pas superflu de rappeler à toutes fins utiles que, Feu TCHIAKPE Christian, Ex-Attaché de presse ou chargé de communication du Ministre de la Santé qui officiait dans le privé a été pourtant nommé et siégé au nom de ce Ministère au sein du Conseil d’Administration de la CNSS durant quelques années sans être Agent Permanent de l’Etat et cela n’a suscité aucun tollé auprès du Ministère du Travail et de la Fonction Publique en son temps. Si le gouvernement de la refondation est si soucieux de la bonne gouvernance, de la transparence dans la gestion des sociétés d’Etat, pourquoi l’on refuse que des personnes régulièrement désignées par leurs structures légales aillent siéger au sein du Conseil d’Administration de la CNSS ? Qu’est-ce que l’on veut camoufler et de quoi a-t-on peur si l’on n’a rien sur la conscience ? Pendant ce temps, la Caisse demeure toujours sans Conseil d’Administration. Ajoutons que le Patronat et les Confédérations et Centrales syndicales ne sont jamais opposés à la nomination des administrateurs du gouvernement au seins des organes tripartites.
Enfin, au terme de notre analyse, il nous plaît de marquer notre solidarité agissante à tous les travailleurs et travailleuses du Bénin en quête de dignité, d’honneur, de liberté et de la démocratie confisquée dans notre pays par le régime de la refondation qui glisse au jour le jour dans la dictature depuis un certain temps.

Fait à Cotonou, le 26 Juillet 2013

Ont signé

CSTB                                         CSA-BENIN

 Essè Paul IKO                        Dieudonné LOKOSSOU
 Secrétaire Général             Secrétaire Général

 CGTB                                               COSI-BENIN

 Pascal TODJINOU                   Noël CHADARE
 Secrétaire Général                 Secrétaire Général

CSPIB

 Christophe DOVONON
 Secrétaire Général

Emmanuel GBETO

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