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(Usagers et autorités dont le ministre Bako-Arifari « séquestrés »)

Les populations de Zagnanando ont barricadé hier la voie traversant leur localité. Cet incident a bouleversé le calendrier du ministre des Affaires étrangères qui s’est retrouvé prisonnier de cet engrenage.

Les ressortissants de Zagnanado étaient à deux doigts de mettre le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Béninois de l’extérieur dans une situation inconfortable. En effet, ces derniers ont bloqué la route nationale inter-Etats qui traverse cette localité. Et pour cause, un bus avait percuté un des leurs. Révoltées, elles n’ont trouvé mieux que de manifester leur ras-le-bol en barricadant la voie. En provenance de Malanville via Parakou, il devait rapidement rallier Cotonou où il était attendu par le président Boni Yayi, pour embarquer pour N’djaména. Comme les nombreux véhicules qui y étaient, en l’occurrence, celui du directeur de la télévision nationale, Stéphane Todomè, son cortège a été immobilisé par les nombreux troncs d’arbres disposés sur la chaussée. Après s’être informé de la situation qui prévalait, tel un fin diplomate, le ministre est allé discuter avec les leaders de la fronde. Face à l’impolitesse de certains parmi eux, le chef de la diplomatie béninoise a fait honneur à son rang. Calme, pondéré et surtout soucieux de ce que toute violence soit évitée, il a discuté avec les uns et les autres. Les populations exigeaient la venue du ministre des transports, Lambert Koty qui leur aurait promis que des dos d’âne seront érigés sur cette route courant février 2013. De même, ces dernières, souhaitaient l’intervention des élus locaux, en l’occurrence le maire et le chef d’arrondissement de la localité qui les auraient délaissées depuis un bon moment. Réaliste et pragmatique, le ministre Bako-Arifari a fini par convaincre les insurgés de libérer la voie. Il a cependant dû faire don de cent mille francs cfa pour l’édification de ces dos d’âne mais à condition que le goudron ne soit pas endommagé, a-t-il exigé. Ainsi, après trois heures de conciliabules, les populations de Zagnanado se sont décidées à laisser passer le cortège du ministre des Affaires étrangères qui a réussi à rattraper son vol in extrémis, mais pas dans les conditions idéales. Aux dernières nouvelles, il a fallu l’intervention du maire de Zagnanado, Symphorien Misségbétché, pour rétablir la circulation, et ce, aux environs de seize heures.

Nafiou OGOUCHOLA