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Le triomphe de la vérité

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Edito du 02 Avril: Tractations pseudo politiques


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C’est le jour J. Aujourd’hui, seront officiellement connus,
en effet, les députés membres du Conseil d’orientation
et de supervision de la LEPI (COS/LEPI). Jour de
tractations, de manoeuvres, de coups et de manigances, les
députés béninois ne sont jamais habiles qu’en ces temps-ci
où il y a des intérêts personnels colossaux à défendre.
La dernière fois où un tel climat a régné au sein de la
représentation nationale, c’était en 2009, lors de la désignation
des parlementaires devant siéger à la CPS/LEPI. Rudes
batailles, chicaneries et autres manoeuvres souterraines
avaient meublé ce choix. Chacun sait les rentes tirées de la
participation à ces organes ad’ hoc. Il y a eu, jusqu’ici, non
seulement les émoluments consistants qui se distribuent
aux honorables, mais aussi les clientélismes en tous genres
qu’ils permettent d’entretenir. Le mot « achat de voix »
n’a jamais autant pesé dans la balance politique qu’en ces
temps-là.
Dans la plupart des partis, une partie des dividendes
est versée à la caisse. Il y en a un au moins où l’appui fourni
est clairement assis sur des bases de marchandage. Le butin
est partagé comme au bon vieux temps des razzias, entre
le combattant venu du front et le chef de guerre resté en
couverture.
Ce commerce florissant a rapporté en 2011 pas moins de
22 millions de FCFA par membre. C’était la partie visible de
l’iceberg. En sous-main, on sait que des arrangements nombreux
s’organisent. Ils ont permis à certains députés de s’en
tirer alors avec parfois plus du double des chiffres officiels.
Les parlementaires démissionnaires s’en étaient mordu le
doigt. Certains s’en sont ouverts plus tard à des proches, allant
jusqu’à réclamer, à la fin des opérations, un rappel sur
leurs soldes impayés, condition sine qua non à l’époque du
dégel de la crise. Il a fallu une fermeté absolue pour sortir de
ce guêpier. Les membres réguliers ont pu acheter de nouvelles
parcelles, construire de nouveaux châteaux ou satisfaire
telle lubie de leur maîtresse préférée ou telle autre exigence
de leur « base ». L’argent récolté est distribué comme dans
la mafia sicilienne. C’est pour éviter ce piège que les innovations contenues
dans le code électoral en instance d’être voté
tendent à réduire la composition de la CENA au strict
minimum. Les verrous qui y sont posés de ci de là, veulent
faire croire que les anciens marchandages vont être bannis.
Attendons de voir.
Ce qui est évident, cette fois-ci, c’est la reconduction
presque totale des anciens membres de la CPS/ LEPI dans le
COS. Le cas exceptionnel de la RB sera décanté aujourd’hui,
puisqu’une guerre de tranchée s’organise en ce moment
même au sein du parti avec des menaces claires qui risquent
de sonner l’équilibre précaire existant au sein du groupe.
Mais ce qui fait peur à tous, c’est le comportement
hideux des députés démissionnaires de la CPS qui ont
contribué, pour une bonne part, au sabordage du processus
en 2011. Profitant des échéances qui s’annoncent, l’on
s’attend naturellement à des règlements de comptes visant
à mettre un terme à certaines tendances trop prononcées à
l’indépendance vis-à-vis de la direction du parti. Le fait est
que les démissionnaires d’hier sont encore là, à nouveau.
Sauront-ils rester vigilants sans nuire à l’instrument en
cours de réalisation ? C’est la question.
Les enjeux financiers sont importants pour chacun
des députés. Dans un pays où le système électoral est conçu
à dessein pour servir de vache à lait pour les partis et leurs
barons, il n’y a pas de raison pour que les pratiques d’antan
ne reprennent. Déguisées ou non. Il faudra parvenir un jour
à un système responsable où les prestations électorales ne
sont pas largement et généreusement monnayées. En 2011,
des voix se sont élevées pour crier haro sur le baudet. Peine
perdue. Même les organisations de la société civile, y compris
des religieux notoires, se sont lancées dans la course
au gain. En oubliant toute soutane et toute Bible. Comme
dans les démocraties chevronnées où elles sont bénévoles,
les prestations électorales ont besoin de tendre vers une
citoyenneté désintéressée. Elles éviteraient le jeu sauvage
des tractations d’aujourd’hui qui donnent de nos processus
électoraux le honteux spectacle de la pourriture.

 Par Olivier ALLOCHEME

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