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Le triomphe de la vérité

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Poursuite d’anciens ministres devant la Haute Cour de Justice: Armand Zinzindohoué et Kamarou Fassassi rejoignent Noudégbessi, Biaou et Soulé Mana Lawani


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Les anciens ministres Armand Zinzindohoué et Kamarou Fassassi n’ont pas échappé à la sentence que les députés de la sixième législature ont prononcé à l’endroit des autres anciens ministres François Noudégbessi, Rogatien Biaou et Soulé Mana Lawani. La décision concernant les poursuites à leur encontre devant la Haute Cour de Justice a été prise lundi à la suite d’un débat très houleux, surtout en ce qui concerne le cas Armand Zinzindohoué. La décision de poursuite de l’ancien ministre de l’intérieur a été prise par 66 députés pendant que 12 ont voté contre et 03 se sont abstenus. Il est important de signaler que les députés de la RB, de l’Un en plus du dissident Fcbe, Candide Azannaï ont essayé, vaille que vaille, de prouver l’innocence du ministre Zinzindohoué dans ce dossier ICC-Services. Malheureusement, ils avaient en face une majorité qualifiée de députés prêts à sceller le sort de celui-ci. Même les déclarations tonitruantes de Candide Azannaï sur les autres personnalités impliquées dans ce dossier n’ont pas émoussé l’ardeur des bourreaux de Armand Zinzindohoué. Toutefois, certains députés ont souhaité que le processus ainsi enclenché aille jusqu’à son terme afin que la lumière soit faite sur tous ces dossiers de corruption et de malversations diverses.

 

Réactions de quelques députés sur le dossier Zinzindohoué

YacoubouMaléhossou:« C’est un dossier un peu compliqué. Comme vous le savez, la semaine passée, j’ai dit qu’il y a beaucoup de nos cadres qui ne veulent pas aider notre chef d’Etat. Les cadres ont reconnu que le ministre aurait reçu de l’argent chez les promoteurs de ICC-services. Le président Boni Yayi doit chercher à comprendre. Avec ce que nous avons lu dans le dossier, je crois qu’il n’y  a pas de preuves palpables. Mieux, s’il y avait quelque chose, le garde du corps du ministre et  son chauffeur doivent le savoir et tous ceux-là  ont témoigné qu’ils n’ont rien vu. Sur quelle base on va l’envoyer à la Haute cour de justice (HCJ). Ce n’est pas parce que la Haute cour de justice (HCJ)  est une institution budgétivore qu’on doit lui envoyer des innocents. C’est la méchanceté de la justice. Je suis prêt à ce que les gens soient jugés mais dans la justice. On ne peut pas se baser sur des rumeurs pour envoyer des gens à la Haute HCJ. Car leur intention, c’est d’envoyer le ministre Zinzindohoué en prison pendant des mois. Ce n’est pas le président qui a dit qu’il veut envoyer Zinzindohoué à la Haute cour de justice (HCJ)  d’après les rumeurs. Il n’est pas si mauvais. Si les  gens veulent voter, moi je ne voterai pas. Car, je ne veux pas avoir des erreurs sur la conscience ».
Soulé Sabi Moussa :« Je vais baser mon intervention sur ce que j’ai pu soutirer  du rapport. Il indique premièrement que les promoteurs de ICC service ont bénéficié du soutien du ministre. Deuxièmement que l’un des principaux promoteurs, Emile Tégbénou a bénéficié d’un garde du corps, d’un permis de port d’arme, il serait reçu par le ministre Armand Zinzindohoué et que, plusieurs fois, le ministre en question aurait reçu de ce dernier plusieurs millions. Si ces faits sont avérés, il s’agit de corruption. Voulez vous que ces faits soient avérés ou pas ? Dans le même rapport, il est indiqué que le ministre Zinzindohoué ne s’est pas opposé à la perquisition et qu’il ne se reproche rien. Alors s’il ne se reproche rien, je sens qu’il est innocent. Pourquoi allons-nous l’empêcher de dire tout haut qu’il est innocent ? Le moment est venu de lui permettre de dire tout haut qu’il est innocent. Nous sommes en présence d’un dossier cupide. Je souhaite vivement que nous lui donnions la chance de se défendre ».

Parfait Houangni:« Mon intervention aura deux sens. Le premier,  c’est que Maléhossou m’a devancé totalement. Les dossiers n’ont pas les mêmes caractères. Mais, je voudrais intervenir dans un cadre général. Nous légiférons pour quelle fin ? Nul n’est censé ignorer la loi. Il s’agit de la corruption qui gangrène, entretenue par l’impunité et cela pendant des décennies. Le doute profitera à l’accusé. Pour nous, le doute sera un début de sagesse ».

Cakpo Zannou : «  Je crois que le dossier ICC Services  est un dossier complexe qui intéresse toutes les populations. Quel est le sort réservé à ces spoliés ? Je pense que nous ne devons pas nous arrêter en si bon chemin ».

Monhossou Monsou:«  Je crois qu’aucun dossier concernant ICC Services  ne peut être traité avec légèreté puisqu’on connait les dégâts subis par nos populations. Ces promoteurs ont abusé du peuple.  Si le ministre Zinzindohoué est cité ici, c’est parce que la procédure l’exige. Moi, je vote oui ».

Pascal Essou :«  Il faut offrir aux prévenus la possibilité de se défendre et je voudrais bien que cela soit effectif. Et pour que cela soit ainsi, il est nécessaire de promulguer et de publier un certain nombre de textes de lois. Il faut programmer la révision de la constitution pour permettre à la procédure d’aller jusqu’au bout. Concernant le dossier ICC Service, son évocation crée la psychose dans la tête des populations. Toute initiative qui tend à faire la lumière sur ce dossier doit être saluée ».

Candide Azannai:«  Je voudrais sincèrement aborder ce dossier avec beaucoup de calme.  J’avais dit que le rôle que je considère être juste est celui de l’appréciation de l’opportunité de la poursuite. Lorsqu’on évacue le motif du meurtre, il n’y a plus rien qu’on soit en mesure de reprocher au meurtrier. Mais de quoi parlons-nous ? Nous parlons de l’affaire ICC Services. Qu’est-ce que c’est ? C’est un placement d’argent aux fins d’escroquerie avec des promesses de taux d’intérêts importants. Autrement dit, cette structure est entrée en activité au vu et au su de tout le monde. Il s’agit d’une activité illégale dans un domaine financier. Il y a des dizaines de centaines de structures qui opéraient également dans le temps.  L’affaire ICC Services a commencé en 2006. Je rappelle que cette affaire a un ancêtre dans le pays dans les années 1990. Lorsque cette affaire a éclaté, j’avais dit qu’il s’agit d’une affaire privée et de faussaires. Et ceux qui ont placé et ceux auprès de qui on a placé l’argent sont tous des voleurs. Nous étions en 2006. Mais où étaient les structures de veille ? En 2006, qui était ministre des Finances, de la Micro finance, directeur de la BCEAO ? Plus tard, celui qui a pris les rênes du Ministère de la micro finance, il était où ? Si nous prenons l’affaire ICC Services et consorts, voilà ceux qui devraient être interpellés ? Mais le ministre d’Etat, Kogui N’douro Issifou, où est-ce qu’il était ? Nous devons être des coopérateurs de la vérité. Il m’a semblé et même j’ai un document dans lequel il est écrit que le ministre Armand Zinzindohoué a fait la connaissance de ces messieurs de ICC Services au domicile du chef de l’Etat. Que reproche-t-on à Zinzindohoué s’il est poursuivi alors que tous  ceux-là ne le sont pas ? Le crime de Armand Zinzindohoué, c’est seulement d’avoir voulu faire du bien à son chef. Puisque dans les procès-verbaux, nulle part, il n’ y a des preuves palpables contre Armand Zinzindohoué. L’affaire a surgi à un moment où le président Yayi prenait de l’eau de tous les côtés ».

Rosine Vieyra Soglo :«  Ce dossier est essentiellement politique. Je ne comprends pas pourquoi vous, femmes, vous avez donné l’argent. C’est une souffrance pour la population. Je dis que depuis quelque temps, il y a une dérive pour mettre les gens en prison. Car, je crois encore que nous sommes dans un Etat de droit ».

Théophile Ahouanougan :«  L’affaire ICC services, je m’en souviens comme hier. Pour moi, c’est le plus grand scandale des cinq dossiers. C’est vraiment triste pour les populations. Ce qui me gêne dans ce dossier, c’est que les promoteurs de ces structures ne sont que des hommes de Dieu. J’invite les députés à dire oui ».

Lucien Houngnibo:«  C’est un dossier complexe et nous devons prendre nos responsabilités. Le peuple béninois est responsable, dans cette affaire. Quelles sont les dispositions prises par le gouvernement pour arrêter la saignée ? Il y a 100 milliards qui ont servi d’épargne forcée  et ce sans retour. Que faire pour régler les spoliés  ? Je voudrais demander aux collègues d’essayer de voir. Il faut encadrer les  ONG et voir  la procédure pour leur création. Il faut donner la chance à  Zinzindohoué de se défendre. Aux collègues RB, je demande de rendre service à Zinzindohoué en l’envoyant à la Haute cour de justice (HCJ) ».

Gaston  Yolou:« C’est une honte de voir du « caca » dans un chapeau. Cette affaire d’ICC services a fait beaucoup de tort au Bénin. Le chef de l’Etat lui-même a été humilié à la veille des élections de 2011. S’il y a une affaire sur laquelle nous attendent nos mandants, c’est l’affaire ICC services. Je ne sais pas pourquoi, aujourd’hui, nous voyons de la passion. Il faut laisser de côté la passion. Ce qui nous est demandé, c’est de permettre à quelqu’un de se défendre devant la justice ».

Firmin Biokou :« Ce n’est pas parce que Zinzindohoué est notre frère qu’on doit dire qu’il n’a rien fait. En cette période sainte, nous devons prendre des décisions saintes. C’est un dossier complexe. Il faut permettre à Zinzindohoué de se défendre ».

Sofiath Schanou :« Il faudrait qu’on puisse nous ajouter dans le rapport, qu’il y a eu trafic d’influence. L’affaire ICC services a fait couler beaucoup de salive et d’encre. Il faut donner la chance à Zinzindohoué de se défendre ».
Rachidi Gbadamassi:« Le président Boni Yayi a prêté serment pour protéger les populations. Seul le contraire serait de violer la constitution de 1990. On veut quelque chose et son contraire. Des bandits ont escroqué  les populations et le chef de l’Etat veut que ces individus soient poursuivis et on crie encore ».

Saka Fikara :«  Je crois que le ministre Armand Zinzindohoué doit bien se porter afin d’aller se défendre. Il faut voter pour qu’il aille se défendre devant la Haute cour de justice (HCJ)… »

Raphaël Akotègnon:«  Pour ma part, l’affaire ICC services a fait beaucoup de mal. Et c’est le moment de faire la lumière dans ce dossier. Vous savez, le nom du président Adrien Houngbédji  a été cité dans cette affaire et les gens ont même parlé de déni d’initié. Je crois que le ministre Armand Zinzindohoué mérite d’aller à la Haute cour de justice (HCJ)… »

Lazare Sèhouéto:«  Nous n’avons pas seulement à envoyer des gens à la Haute cour de justice (HCJ). Je ne sais pas ce qu’Armand Zinzindohoué a fait et que le président Yayi n’ait pas fait. Je vais conclure en disant que si nous voulons faire une bonne lutte contre la corruption, il faut éviter la politique de deux poids deux mesures. Il ne faut pas protéger certains et mettre d’autres à la lumière. Le ministre Zinzindohoué, pour ce que nous avons lu, mérite qu’on le défende parce qu’il n’est pas seul dans ce dossier. On l’a jeté dans ce dossier pour protéger un groupe ».
Sacca Lafia :«  Je vais dire la vérité. C’est que le collègue m’a cité et c’est pour cela que j’interviens. C’est en commission que j’ai dit à mon collègue que les gens de ICC services ont invité mon Ministère pour l’inauguration d’une infrastructure à Glo Djigbé et je me suis fait représenter par ma Directrice de Cabinet. Mais, je ne pensais pas que ce fait anodin pourrait être servi comme argument pour dire que Zinzindohoué ne doit pas aller à la Haute cour de justice (HCJ). Si ma DC m’a représenté, en quoi cela est comparable à un ministre qui a pris de l’argent. Si Zinzindohoué est fautif, il pourra se défendre ».
Ministre Reckyath Madougou  : «  Je voudrais rappeler aux honorables députés que dans ce dossier, les populations étaient allées contre certains communiqués du ministre de l’Economie en disant que le gouvernement ne peut les empêcher de déposer de  l’argent à ICC-services. Contrairement aux députés ici présents comme Candide Azannai. Qu’il se souvienne que c’est lui qui a proposé le préfet Hessou qui a donné l’agrément d’exercice à cette structure ».
Candide Azannai: «  Je pense que la ministre Reckyath ne comprend rien. Le dossier ICC-services a commencé en 2006 et on parle du cas Zinzindohoué en 2009. Elle se trompe, car en 2006, Zinzindohoué n’était pas ministre, et le  préfet Honorat Hessou n’était pas préfet. Dans ce dossier, s’il y a des gens à poursuivre, c’est la ministre Reckyath, ensuite le ministre Kogui N’douro… »

 

Propos recueillis par Hugues E. PATINVOH

 

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