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Le triomphe de la vérité

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Edito du 11 février 2013: Les menaces terroristes


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Le terrorisme islamique  menace d’embraser toute l’Afrique de l’Ouest. En dehors du Nigeria et du Mali définitivement emballés dans la tourmente, les pays intervenant dans le brasier de Bamako sont plus que jamais dans le viseur des  jihadistes.

Forcés d’abandonner leurs positions dans le nord-Mali, les groupes terroristes ont promis, en effet, de se venger de tous les Etats africains intervenant dans le conflit. Et ces menaces sont à prendre très au sérieux par nos Etats, si l’on sait que ces groupes de fondamentalistes sont habitués à surprendre. Qu’on se souvienne des attentats menés contre les ambassades des Etats-Unis à  Dar-es-Salam et à Nairobi    en 1998. Ce furent les sanglants débuts d’Al Qaeda dont d’autres actions d’éclat vont frapper la superpuissance américaine partout dans le monde. On se souvient encore des attentats du 11 septembre 2001 comme de la plus extraordinaire action qu’un groupe organisé ait pu mener contre un Etat. Les stigmates en sont indélébiles aussi bien dans la conscience publique américaine que dans les relations internationales. Ils ont servi de prétexte, en tout cas, à l’intervention américaine en Irak avec ses corollaires  pour toute la région du Golfe. Peut-on oublier qu’en moins de deux décennies le terrorisme islamique a changé la conception même de la guerre ? Aujourd’hui, les guerres conventionnelles qui opposaient traditionnellement les Etats ont presque totalement disparu, sauf dans quelques rares cas en Asie. Les groupes fondamentalistes qui essaiment la planète sont de petites entités folles aux mains d’extrémistes irréductibles prêts à user des armes pour imposer la foi. Ils n’hésitent pas à faire le sacrifice de leurs vies à travers des actions kamikazes dont la violence n’est plus à démontrer.

Au nom de la religion chrétienne (cas de la LRA en Ouganda) ou musulmane (Al Qaeda et consorts), des individus organisés en viennent à bouleverser des Etats entiers. Le fait est qu’ils constituent une Internationale du crime, recrutant d’un peu partout à travers le monde. Au Nord Mali, on a pu retrouver des Canadiens, des Français, des Nigérians, des Nigériens, des Algériens, des Maliens, des Togolais et même un Béninois.

Cette constellation de nationalités visant à imposer  la religion par le feu est ce qu’il y a de plus incontrôlable. Le Béninois dénommé Abdullah qui s’est retrouvé à la tête  d’une katiba (phalange combattante) du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) n’est rien d’autre que l’un des multiples maillons de l’immense toile de fer et de feu tissée désormais autour de la planète par les jihadistes de tous les pays décidés à asservir la terre entière à leur joug.

 Et c’est là où l’inquiétude surgit : l’armée de mon pays est-elle préparée à affronter cette nouvelle menace ? En clair, disposons-nous aujourd’hui d’un plan antiterroriste susceptible d’être activé immédiatement quand surgiraient des menaces explicites ? Avons-nous le matériel   et les hommes qu’il faut pour faire face à ceux qui disent se préparer à nous envoyer peut-être des kamikazes ?

Ces questions ont l’air saugrenu quand on imagine que le Bénin est un petit pays sans histoire qui ne pourrait pas vraiment constituer une véritable menace pour les terroristes au point de les inciter à venir frapper à Cotonou, Calavi ou Malanville. Mais, à y voir de plus près, le rôle déterminant joué par le Chef de l’Etat dans l’intervention française ainsi que ses prises de position sans ambigüité, sont des éléments qui nous exposent potentiellement à une frappe surprise des extrémistes.

La présence d’un Béninois au sein de l’état-major du Mujao incite déjà à s’inquiéter de possibles velléités jihadistes  au Bénin. C’est ce même Mujao qui a mené des combats contre l’armée française hier encore dans les rues de Gao. La semaine dernière, son porte-parole,  Abu Walid Sahraoui exhortait « au jihad (guerre sainte) contre les régimes infidèles, pour établir la charia (loi islamique) et libérer les musulmans »…

La proximité avec le Nigeria est un autre facteur d’accentuation des risques. Située dans la mouvance  Al Qaeda, la secte Boko Haram qui sévit dans ce pays constitue clairement un facteur non négligeable de  risque. Le renforcement des mesures sécuritaires et la mise en place d’un plan  et d’une cellule antiterroristes sont aujourd’hui dans l’ordre des impératifs.

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