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Le triomphe de la vérité

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Déclaration du député Eric Houndété au sujet de la correction de la LEPI: «L’organe de supervision de la correction de la Lépi sera un appendice du gouvernement »


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La polémique s’enfle toujours autour de la liste électorale permanente informatisée (LEPI). Le consensus qui semblait se dégager au sein des députés à l’assemblée nationale sur la correction de cette fameuse liste électorale vient d’être rompu. En effet, après avoir rejeté en commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme le rapport sur l’étude de la proposition de loi portant actualisation de la liste électorale permanente informatisée le jeudi 22 novembre dernier, les députés de l’opposition, Union fait la Nation plus Prd, ont unanimement claqué la porte de la commission au cours de leur réunion du mardi dernier au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Comme motif de ce boycott des travaux de la commission, ils ont expliqué ne pas cautionner une « mascarade » par rapport à la reprise d’un vote régulièrement fait. C’est d’ailleurs ce que tente de repréciser le député UN Eric Houndété à travers cette interview qu’il a bien voulu accorder au journal l’Evénement Précis.

L’Evénement Précis : Honorable Eric Houndété, dites-nous ce qui se passe au sein de la commission des lois autour de la correction de la LEPI

Eric Houndété : D’abord, il faut savoir qu’il est question de corriger la LEPI si elle existe. C’est vrai qu’il y a des gens qui se sont promenés dans des bureaux pour déclarer avoir vu la LEPI, comme si les armoires, les cartons et autres, les machines étaient la LEPI. La LEPI, nous ne l’avons pas vu. L’une de nos exigences, c’est de publier la liste qui a servi à faire les élections de 2011, afin qu’à partir de cette liste s’il y a des corrections à faire, ces corrections se fassent. Les travaux actuellement en cours ne prennent pas en compte tel qu’il se doit ces éléments là. Et surtout, il s’agit de corriger.

Pour corriger, on n’appellera pas ceux qui l’ont faite, cette mauvaise liste électorale, ce n’est pas eux qui vont venir s’asseoir pour dire qu’ils la corrigent. Parce qu’il faut savoir d’abord dans quelle intention ils l’ont faite comme cela. Et vous comprendrez avec moi tout l’acharnement que la majorité déploie pour pouvoir contrôler les organes qui vont gérer cette correction.

Dans un premier temps, ils ont voulu maintenir les soit disant techniciens qui ont fait la liste et ensuite mettre en place un dispositif de supervision ou de contrôle politique qui soit un organe constitué essentiellement des gens de la majorité à l’assemblée nationale, puis des gens de la majorité au niveau de l’exécutif, directeur de ci et de ça. Nous nous acheminons vers un organe de supervision qui est un genre d’appendice du gouvernement. Et donc, je m’attends à ce que rien ne se fasse.

Et bien, il n’est pas exclu que toutes ces démarches participent d’une stratégie qui consiste à embrouiller l’Assemblée nationale, à embrouiller l’opinion afin que rien ne soit corrigé, afin que le temps passe pour qu’on constate que rien n’a été fait et rien ne sera fait. Je vous rappelle que nous avions vécu le même scénario entre 2009 et 2011 où, de temps en temps, on annonçait que tout allait bien se faire. Et puis, au finish, rien de bon n’a été fait. Et c’est ça qui a généré les villages fictifs, des gens qui doivent voter à des dizaines de kilomètres de chez eux. Cela a généré même des enfants qui ont voté.

 Aujourd’hui, le dispositif mis en place ne reconnaît pas ces failles. Or, s’il ne les reconnait pas, il ne peut pas les corriger. Ce que veut l’opposition, c’est que d’abord, toutes les insuffisances de la LEPI soient inventoriées comme il se doit. C’est vrai que des gens sont passés à l’Assemblée nationale pour dire ce qu’ils pensent de la LEPI. Mais, l’Assemblée nationale n’est pas la seule institution dans le pays. Elle ne peut pas confisquer la correction de la LEPI. Est-ce que les travaux du groupe de travail ont été reversés aux députés ?

Combien de députés, peuvent nous dire, nous avons les travaux du groupe de travail à part ceux qui sont au niveau de la commission des lois ? Est-ce que la société civile et toutes ces structures qui ont pris par l’Assemblée nationale ont eu droit à un rapport ? Ne serait-ce qu’à mi parcours ? Dans tout pays, chaque fois qu’il y a une commission d’enquête qui passe, tous ceux qui ont été interrogés prennent un rapport d’étape.

Mais vous avez rejeté ce rapport. Comment peut-il être envoyé aux députés ?

C’est avant de l’affecter à la commission des lois que les conclusions du groupe de travail devraient être partagées à l’ensemble des acteurs qui ont défilé ici à l’Assemblée nationale. Maintenant, il s’est passé qu’après avoir insisté longtemps pour dire qu’il faut prévoir, nous voulons établir les règles du jeu.

Alors, il faut faire appel aux deux grands courants du pays : la majorité et la minorité. Chacun d’eux va contribuer à mettre le corps arbitral de façon paritaire. Je rappelle que lorsque le groupe de travail a été mis en place, nous l’avions déjà demandé et on nous a dit que cette parité n’est pas nécessaire et que c’est l’organe qui va faire la correction qui nécessiterait la parité. Mais les mêmes qui l’ont dit ont changé peu après de langage.

A quelle occasion ils vous l’ont dit ?

Interrogés-les tous. C’est à la conférence des présidents. On ne peut pas aujourd’hui changer de langage s’il n’y a pas une volonté de tricher.

A l’allure où vont les choses est ce que les mêmes choses ne vont pas se répéter ?

Personne ne peut être contraint d’assister impuissant ou d’assister en tant qu’élément de décoration à la désagrégation des systèmes. On ne peut pas aller rester là tant que des gens imposent leur majorité et qu’au finish on vienne vous dire que vous étiez là. L’opposition a exprimé sa désapprobation de ce qui allait se passer.

 Ceci d’autant que la commission des lois a violé notre constitution en estimant que le vote qui a rejeté ce rapport n’était pas valable alors qu’il y avait bel et bien neuf députés. Ce qui veut dire que le quorum était atteint. Parmi les neuf, deux sont sortis. Cela voudra dire qu’ils ne se sont pas intéressés au vote.

Le président Nago a récupéré ce dossier et l’a renvoyé au niveau de la commission pour un réexamen. Comment est-ce que vous appréciez cette attitude?

Non, il ne peut pas avoir réexamen du rapport. Le rapport a été rejeté. Tout ce qui reste à la commission, c’est de reprendre le travail.

Voudriez-vous dire que le député Fagnon n’est pas fondé à demander que le rapport soit réintroduit ?

Il n’est pas fondé.

Mais, le député Fagnon a fait référence à l’article 35 du règlement intérieur…… ?

Pourquoi, omet-il les autres articles du règlement intérieur qui lui font obligation d’être présent ? Alors qu’il avait déjà marqué sa présence et a signé la feuille de présence.

Est-ce qu’au niveau de l’opposition, tout le monde est d’accord sur la question de parité que vous réclamez ?

Sinon, comment avons – nous réussi à faire l’unanimité pour rejeter le rapport. Le vote était 4 contre 3.

Les élections sont pour mars 2013, mais jusque là rien n’est encore sûr, est –ce qu’elles vont se dérouler à bonne date ?

Ne vous surprenez pas pour ça. Ce ne serait pas la première fois. Nous avons à faire à un régime qui fonctionne dans la nébuleuse. Il aime les situations embrouillées. Il faut toujours surprendre les gens. Il faut amener les gens dans des situations de sorties difficiles. Personne ne connait aujourd’hui le sort des élections communales à part l’exécutif.

Est-ce qu’il y a des prévisions pour les élections communales dans le projet de budget en étude au parlement ?

On leur a posé la question et ils ont dit que c’est au niveau des dépenses diverses. Ce n’est que sur papier. Mais je n’ai pas encore vu.

Propos recueillis par

Hugues Elphège PATINVOH

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