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Le triomphe de la vérité

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Sensibilisation par six Ong des élèves du CEG Le Nokoué de Cotonou sur les violences basées sur le genre:Les témoignages d’une élève harcelée par son professeur


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Six organisations de la société civile, à savoir Wycliffe Bénin, AIIB, Espoir Plus, Réseau Glégbénou, Grabe-Bénin et FEDe ont fait œuvre utile hier au Collège d’enseignement général Le Nokoué de Cotonou. Dans le cadre de la campagne de sensibilisation des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre initiées par le Réseau Social Watch Bénin en partenariat avec Oxfam, ces 6 organisations réunies ont initié dans la matinée d’hier, jeudi 28 novembre, une séance de sensibilisation des élèves de cet établissement sur la question.

En toile de fond, le chargé des relations publiques de l’Ong Wycliffe-Bénin, le Président de cette activité de sensibilisation et ses collègues ont préféré échanger avec les élèves sur la préoccupante question du harcèlement sexuel en milieux scolaires. Fortement mobilisés, les élèves ont d’abord suivi un téléfilm qui traite bien de la problématique.

Et c’est après ce téléfilm suivi de quelques minutes de question-réponses engagées entre les sensibilisateurs et les élèves que désormais éclairés sur les tenants et les aboutissants de la problématique du harcèlement sexuel, certains ont fait preuve de courage pour témoigner à visage découvert des situations qu’ils ont personnellement vécues. Parmi eux, se trouve Hortense Togbé, élève actuellement en classe de terminale D2 au Ceg Le Nokoué. Comme pour se libérer d’un fardeau qu’elle portait depuis des années, elle raconte devant l’assistance son calvaire.

Donatien GBAGUIDI

                                                                                                                               Témoignage de Hortense

Hortense TOGBE en pleine révélation…

« Le harcèlement, je l’ai vécu ici même au Ceg Le Nokoué quand j’étais encore en Seconde. J’avais en effet un professeur de mathématiques dans le temps qui faisait tout pour que je cède à ses avances. Je rappelle que dans le temps, je n’avais pas eu mon Bepc. Donc, c’est grâce à la moyenne de classe que j’ai commencé la seconde. Et comme il l’a su, il a mis en œuvre sa stratégie. Cette stratégie consistait à m’humilier et de montrer que je ne vaux rien en mathématique.

Chaque fois qu’il vient donc en classe, il ne cesse de me dire que je suis nulle. Il faisait tout, mais puisque je savais que je n’étais aussi nulle comme il le dit, je ne me suis pas trop plaint. Un jour, à mon retour en classe après un tour à la maison, les amis m’ont informé qu’il voulait me voir dans la salle des professeurs. Etonnée, je suis allée, mais accompagnée d’une copine. C’est là qu’il m’a fait comprendre que mes notes ne sont pas bonnes et que si cède à ses avances, il pourrait tout arranger pour moi afin que je puisse normalement en première.

Mais je lui ai fait savoir que s’il était nécessaire que j’échoue, que ce n’était pas un problème. C’est ainsi que sous des menaces à peine voilées, il me dit : « En tout cas, la balle est dans ton camp ». J’avoue que j’étais vraiment troublée après cette conversation. Mais j’ai décidé de ne pas transiger. Quelques jours après, il m’a fait appeler par le biais d’un élève de ma classe.

Là encore, je me suis fait accompagner par une copine. A notre arrivée à la salle des Professeurs, il s’est confié à ma copine qui par la suite m’a fait comprendre qu’il lui demandé qu’on lui amène nos copies dans un endroit donné et qu’il allait tout arranger pour nous. Ma copine m’a fait comprendre qu’elle n’irait pas parce que ses parents ne lui permettent pas de sortir. A cette tentative encore, j’ai résisté et c’est de là qu’il m’a menacé de me faire voir de toutes les couleurs possibles. Sérieusement paniquée, j’ai du alors aller expliquer toute la situation à notre Surveillant qui m’a promis de régler le problème et m’a rassurer de ne pas m’affoler.

Par la suite, je ne sais pas comment ils ont réglé le problème. Mais quelques jours plus tard, dans son souci de me souiller, il a raconté dans tout l’établissement que c’est parce que je sortais avec le Surveillant général que je suis allée lui raconter du n’importe quoi. Et c’est malheureusement cette version que tout l’établissement a gardé.

 Toujours dans sa soif de nuire à mon avenir, lorsque je suis venue en Première, il a pris par un de ses collègues qui est devenu mon professeur de mathématiques à qui il a donné des consignes de m’attribuer de mauvaises notes. Mais comme Dieu sait faire ses choses, un jour, j’échangeais fortuitement avec le gardien de notre établissement dans ma langue quand le professeur en question à qui il m’a désormais confié nous a surpris en train de parler notre langue.

 Coïncidence pour coïncidence, il se fait que lui-même est de mon village. C’est ainsi qu’il m’a abordé et m’a fait comprendre qu’il passera dans la maison pour me parler de quelque chose. J’ai toute suite su que c’est surement de ce problème qu’il voulait me parler. Quand il est venu, il m’a demandé de lui expliquer tout le problème étant donné qu’il me considère désormais comme sa sœur.

Moi-même, me sentant très à l’aise, je lui ai tout narré et c’est de là qu’il m’a fait comprendre que son collègue ne lui avait pas expliqué les choses de cette façon et que maintenant qu’il est au courant de tout, de ne plus rien craindre. Effectivement, par la suite, ce professeur ne m’a plus rien fait et grâce à Dieu, je n’ai plus repris la Première comme il était déjà décidé pour moi»

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