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Le triomphe de la vérité

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Ouverture de la 2ème session ordinaire de l’année 2012 à l’Assemblée:Le cri de cœur de Nago pour un climat de paix au parlement et au Bénin


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Les parlementaires béninois ont retrouvé depuis ce jeudi 18 octobre le chemin du palais des gouverneurs. C’est à la faveur de l’ouverture officielle de leur deuxième session ordinaire de l’année. Une cérémonie fort simple, rehaussée par la présence de plusieurs personnalités et essentiellement marquée par le discours d’ouverture du président de l’Assemblée nationale Mathurin Coffi Nago.

Il sonnait 10 heures 31 minutes quand Mathurin Coffi Nago a fait son entrée dans l’hémicycle où attendaient déjà ses collègues députés, les présidents des institutions de la République, une forte délégation gouvernementale, les représentants des organismes internationaux, du corps diplomatique et consulaire accrédités au Bénin, les autorités administratives et religieuses de la ville de Porto-Novo ainsi que les têtes couronnées, sages et notables de la ville capitale.

Une fois installé, le président de l’Assemblée nationale a ordonné à la première secrétaire parlementaire de lire l’article 85 de la Constitution qui parle des conditions d’ouverture d’une session et de contrôler le quorum. Au décompte final, 54 députés étaient présents dans l’hémicycle. Ce qui a permis au président Nago de prononcer l’ouverture de la session. Par la suite, le deuxième secrétaire parlementaire a donné lecture de l’article 13 du règlement intérieur du parlement concernant la vacance de siège ainsi que de la lettre de démission du député Barthélémy Dahoga Kassa, appelé au gouvernement à l’occasion du dernier remaniement ministériel.

Aussitôt, son suppléant Wakouté Saguifa a été automatiquement appelé à prendre sa place. Ensuite l’instant fatidique de cette cérémonie d’ouverture, à savoir le discours d’ouverture du président de l’assemblée nationale est arrivé. Un discours dans lequel, Mathurin Nago a fait le tour d’horizon de la situation sociopolitique, économique et sécuritaire nationale. Il n’a pas manqué d’évoquer la crise malienne qui, selon lui, doit être prise au sérieux par les autres pays africains.

Hugues E. PATINVOH

                                                                      Les grandes lignes du discours du Président de l’Assemblée Nationale

Le cri de cœur de Nago pour un climat de paix au parlement et au Bénin

« Je parlais tantôt d’un climat de paix et de convivialité comme gage d’un travail efficient à l’Assemblée Nationale. Mais, la paix devrait être globale et non sectorielle, vous en convenez avec moi.

Or, ce n’est un secret pour personne que notre pays traverse de temps à autre des crises et des tensions qui, si nous ne prenons garde, risquent de nous conduire tous à la dérive. Pour les conjurer, il nous faut instaurer un dialogue politique de vérité, c’est-à-dire franc et sincère, pour faire renaître la confiance entre nous, fils et filles de ce pays. Une ambiance de méfiance et de suspicion n’est pas de nature à permettre la libération de nos énergies intellectuelles, techniques et physiques pour prendre des initiatives incitatives de développement.

Nous devons donc contribuer individuellement et collectivement, à sauvegarder et consolider un climat social et politique apaisé dans notre pays. Nous devons œuvrer à raffermir au Bénin la culture de la tolérance, de la convivialité et du dialogue franc et constructif. Nous devons nous efforcer de reconnaître nos propres limites et de puiser en l’autre ce qu’il a de positif et d’utile.

Comme je l’ai dit tantôt, les visites que j’ai rendues récemment à des personnalités politiques de haut rang et à certains leaders d’opinion s’inscrivent dans cet esprit. Le développement de notre pays, le Bénin, que nous appelons de tous nos vœux, ne peut se réaliser dans l’intolérance, la haine, l’exclusion, l’insécurité et le désordre, bref dans une situation de crise sociale et politique permanente.

Nous gagnerons donc à nous mettre ensemble. Nos divergences politiques doivent être perçues comme des sources d’enrichissement mutuel, profitables à toute la Nation Béninoise ».

La crise malienne préoccupe Mathurin Nago

« Comment ne pas évoquer aujourd’hui ce qui se passe au Mali, un pays frère et ami, souvent cité en exemple et où depuis bientôt un an, la démocratie est mise à mal, démontrant ainsi à notre grande surprise, la fragilité totale du processus en cours dans les pays africains. Cette situation n’a pas laissé indifférentes, les autorités de la CEDEAO, tout comme celles de l’Union Africaine et de la Communauté internationale.

Il est toutefois fort regrettable de constater les hésitations des uns et des autres, notamment des responsables politiques et militaires locaux, à s’engager véritablement dans le processus de règlement rapide de cette crise qui, si l’on n’y prend garde, pourrait affecter toute notre sous-région. Aujourd’hui, c’est un devoir impérieux pour chacun de nous et pour tout démocrate de s’engager résolument afin de trouver les voies et moyens pour le retour et la préservation de la paix au Mali et dans le reste de l’Afrique.

Nous parlementaires, avons un grand rôle à jouer pour la stabilité des institutions démocratiques dans tous les pays de l’espace ouest africain et pour la mise en œuvre effective des dispositions communautaires en faveur de la libre circulation des personnes et des biens, gage d’une intégration réelle.

Dans ce cadre, j’ai pris des contacts avec mes pairs de l’espace CEDEAO, pour la relance effective des activités de la Conférence des Présidents de Parlement de l’Afrique de l’Ouest (CPAO) dont le Bénin assure actuellement la présidence. La prochaine réunion de cette instance, prévue pour se tenir du 23 au 26 janvier 2013, doit servir de base à cette relance que nous attendons de tous nos vœux.

Dans le même esprit, des contacts sont pris et maintenus avec les Responsables du Comité Interparlementaire de l’UEMOA, du Parlement de la CEDEAO et du Parlement Panafricain afin de contribuer, à travers réflexions et actions diverses, à la transformation positive de ces Institutions régionales ».

L’appel du Président de l’Assemblée Nationale aux ministres de Boni Yayi

« …je voudrais suggérer aux Ministres de la République de participer plus nombreux et plus souvent à ce rendez-vous républicain, comme cela se fait partout ailleurs, afin de manifester régulièrement leur considération, leur respect et leur intérêt à l’Etat, aux Institutions et aux lois et règlements qui les régissent ». C’est l’exhortation adressé hier par le président Mathurin Coffi Nago aux membres du gouvernement dans son discours d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale.

Il est important de rappeler que plusieurs fois déjà les députés ont déploré et dénoncé l’absence répétée de certains ministres aussi bien aux travaux en commission, comme à des séances plénières. Une situation qui selon eux constitue un outrage à l’égard de la deuxième institution de l’Etat.

Les justifications de Nago sur ses rencontres avec les personnalités politiques

« …Vous comprenez donc à présent les raisons profondes de mes visites organisées au cours de cette année à l’endroit de différentes personnalités politiques et civiles de notre pays. L’organisation de ces visites procède donc de mes convictions profondes et d’une volonté ferme de mobiliser tous les moyens et tous les appuis nécessaires à l’accomplissement correct et efficace de la mission qui m’a été confiée en tant que Président de l’Assemblée Nationale ce 21 mai 2011 par mes collègues députés ».

C’est la déclaration faite hier par le président de l’assemblée nationale pour justifier les nombreuses visites qu’il a effectuées ces derniers temps à différentes personnalités politiques du Bénin. Ce subit changement de démarche a surpris certains observateurs de la vie politique nationale qui ont tôt fait de qualifier ces sorties de campagne précoce pour l’élection présidentielle de 2016.

Mais, il n’en est rien réplique Nago qui explique que c’est prenant en compte les difficultés que traverse le Bénin ainsi que les urgences et les défis qui s’imposent à la 6ème Législature, qu’il a décidé de créer au sein du Parlement, avec la collaboration de tous ses collègues, un environnement apaisé et propice au dialogue franc et sincère. Mieux, il a dit avoir initié et mis en œuvre au plan interne un programme de contacts et d’échanges en vue d’associer toutes les tendances politiques aux réflexions sur les objectifs et les actions à réaliser par le parlement.

D’où ses nombreuses rencontres avec les Présidents de groupes parlementaires, les fréquentes réunions du Bureau et de la Conférence des Présidents, les rencontres d’ensemble initiées au niveau de tous les députés. « Je considère en effet que seuls les contacts et les échanges peuvent rapprocher les opinions a priori divergentes et les ramener à des points de convergence et de compromis » a-t-il expliqué. Ces diverses consultations lui ont permis révèle t-il d’avoir l’accord de tous les groupes parlementaires sur les principaux dossiers législatifs à traiter, les réformes juridiques et institutionnelles à entreprendre, les actions et les démarches à mettre en œuvre.

Mieux, ce travail à l’interne a été accompagné et conforté par une action à l’extérieur en direction des principaux chefs de partis et leaders politiques et des organisations de la Société civile. Le président Nago a-t-il convaincu ses détracteurs ? Difficile pour l’instant de l’affirmer. Mais au regard de ses déclarations, on peut sans risque de se tromper dire qu’il aura trouvé le créneau idéal pour se justifier.

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