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Le triomphe de la vérité

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Dossier: La qualité du sucre en question


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Sucre consommé au Bénin

Qualité douteuse, du « poison » sur nos étalages

Essentiellement importé en grande quantité, le sucre est un autre aliment de base fortement consommé au Bénin. Aujourd’hui, au sein des consommateurs le doute plane sur sa qualité.

Un ou deux morceaux de sucre dans le café du matin, une pâtisserie à midi, l’envie d’une barre chocolatée pour la pause de 17 heures au bureau, quelques bonbons en voiture et du chocolat pour finir la soirée devant son poste téléviseur. C’est à cette pratique de consommation que s’est soumis Francis D., agent comptable dans un établissement financier de la place.

 Mais il ignore le problème qui se pose avec la qualité de ce sucre qu’il consomme aussi abondamment. Un tour sur les étalages des bonnes dames des marchés et dans les rayons des supermarchés et boutiques, et l’on se rend compte que le produit se présente en morceaux de cubes blancs, ensuite en cristaux de poudre (blanc ou roux).

Le nutritionniste, Anicet Sèmèvo Sangnidjo le confirme d’ailleurs. Selon lui, « 99% du sucre vendu au Bénin est du sucre raffiné », dit-il. Il pourtant présent dans les sirops, dans les yaourts sucrés, les fruits, les laits gélifiés ou lait concentré sucré, les crèmes desserts, et dans les crèmes glacées.

C’est à juste titre que le porte-parole de l’Association pour la défense des consommateurs et des acquis de la démocratie au Bénin (Adeco-Bénin) clame sa désolation. A en croire Darius Agbo, « les sucres en poudre consommés au Bénin posent problème ». Pour lui, la couleur blanche est due à l’usage de certains additifs.

Il annonce d’ailleurs que l’Adeco-Bénin est actuellement à pied d’œuvre pour montrer les éléments cancérigènes qui le composent. Chef service de la direction de la santé de la mère et de l’enfant, madame Andréa Houindoto aborde la situation avec prudence. Elle indique qu’elle ne saurait confirmer l’usage du formol dans la fabrication du sucre consommé au Bénin, s’il n’y a pas des analyses formelles diligentées à cet effet.

 Selon elle, les analyses devraient se faire sur chaque marque de sucre présente sur le territoire national. Et pour cause, on ne peut savoir quand les fabricants pourraient user de produits chimiques, souvent nuisibles à la santé. Anicet Sèmèvo Sangnidjo est formelle quant à lui : la consommation du sucre est nuisible, car selon lui « le sucre est tueur, un tueur froid, lent, qui empoisonne peu à peu sa proie ».

De graves maladies côtoient les consommateurs

Une alimentation déséquilibrée peut apporter plus de sucre qu’il n’est nécessaire pour couvrir les besoins énergétiques de l’organisme. Or, nous ne pouvons pas éliminer dans les urines le sucre que nous absorbons en excès comme c’est le cas pour d’autres molécules telles que les sels minéraux.

Ainsi, les spécialistes expliquent que la présence de sucre dans les urines signale une situation pathologique comme un diabète sucré ou une atteinte rénale. 35 millions de personnes meurent chaque année de maladies non transmissibles dans le monde telles que le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires…. Tout comme le chef service de la direction de la santé de la mère et de l’enfant, madame Andréa Houindoto, madame Danielle Pliya Tévoédjrè confirme le fait.

A en croire la consultante en nutrition, « les sucres non nutritifs appelés aussi édulcorants de synthèse ou non caloriques vendus en pharmacie sont à déconseiller formellement. Car ce sont des sucres artificiels chimiques aussi nocifs que le sucre blanc ». Quant au nutritionniste, Anicet Sèmèvo Sangnidjo, il ajoute que le sucre raffiné est mortel pour les êtres humains qui l’ingèrent parce que les seules choses qu’il apporte sont ce que les nutritionnistes décrivent comme des calories « vides» ou « dépouillées .

« Il lui manque les minéraux naturels qui sont présents dans la betterave à sucre ou la canne à sucre. De plus, il note que la consommation du sucre est pire que de ne rien prendre, parce que le sucre vide et prive le corps de vitamines et de minéraux précieux, en raison des exigences que sa digestion, sa désintoxication et son élimination imposent à notre organisme tout entier.

Le nutritionniste régule la consommation

A chaque tranche d’âge, les analyses ont prouvé que l’enfant comme l’adulte consomme trop de sucre. Pour Madame Andréa Houindoto, il est conseillé simplement de ne pas en consommer. Mais s’il faut en prendre, cela devra être en petite quantité. « Il est suffisant que la part du sucre libre soit d’environ 5% de la ration calorique apportée par les glucides (55 à 58 % de la ration calorique totale) c’est-à-dire 60 calories ou 15g de sucre, ou 3 morceaux » conseille Danielle Pliya Tévoédjrè.

Comme le sel et l’huile, le sucre est présent dans d’autres aliments que nous consommons régulièrement. C’est ce que reprend la consultante en nutrition en soulignant que notre organisme n’a pas besoin de sucre libre, c’est notre goût qui réclame cet aliment discutable et discuté… Selon elle, « les céréales complètes, le pain complet, les fruits, certains légumes lui fournissent le sucre sous sa meilleure forme : diluée et accompagnée des éléments favorisant son assimilation correcte. Dans ce cas le sucre devient un bon aliment énergétique ».

Des produits de substitution viennent au secours

L’Adeco-Bénin conseille pour sa part la consommation du sucre roux. Car selon cette association, c’est le sucre de première qualité. En réalité, il y a une multiplicité de sucres au point où au niveau du grammage et du poids, nous n’arrivons pas à comprendre. Aujourd’hui, au lieu de deux ou trois morceaux de sucre pour prendre la bouillie, on en utilise le double.

En sa qualité de nutritionniste, Madame Andréa Houindoto suggère l’emploi du sucre roux différent de celui blanc, du fait qu’il contient déjà sur son emballage certains éléments nutritifs qui seraient sans doute composants du produit proprement dit. Pour madame Danielle Pliya Tévoédjrè, le sucre roux est le moins raffiné des sucres industriels et apporte 370 calories pour 100 g contre 387 pour le sucre blanc, mais il est aussi nocif au-delà de 30 g par jour.

Elle confirme cependant que le miel apporte à l’organisme des minéraux, des oligo-éléments, des vitamines et des sucres divers. C’est un aliment complet dont l’avantage réside dans son contenu élevé en fructose (40 %) qui ne dépend pas de l’insuline pour être brûlé et lui confère un pouvoir sucrant supérieur à celui des deux autres sucres.

Emmanuel GBETO

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Production du sucre au Bénin

Sucobe, une industrie béninoise aux mains des Chinois

Loin des regards indiscrets, l’industrie productrice du sucre au Bénin opère à Savè. Bien qu’étant une entreprise béninoise, elle est actuellement aux mains des Chinois et commercialise sans bruit des milliers de tonnes de sucre produit (en poudre, mis en sac de 25 et 50Kgs) chaque année.

Située dans l’arrondissement d’Offè dans le village d’Akpatcha sis dans la commune de Savè, la Sucrerie de Complant du Bénin (Sucobe) opère sous cette appellation il y a déjà plus d’une décennie. Connue sous le nom des 3S, à savoir la Société sucrière de Savè alors agonisante, Sucobe réformée tombe aux mains d’une entreprise chinoise après une convention signée entre le gouvernement béninois et ladite société chinoise en 2003. Le but étant de mettre en location cette industrie en vue de la ressusciter.

Aujourd’hui, cet objectif semble progressivement atteint puisque l’industrie continue de vivre grâce à la rigueur de la gestion des Chinois. Du directeur général de l’entreprise, Zhao Dongdone en passant par Liu, l’actuel directeur des ressources humaines (DRH) sans oublier le directeur des affaires financières (DAF), l’administration de cette entreprise béninoise est assurée par les Chinois. Les quelques cadres qui interviennent à leurs côtés le sont en tant que collaborateurs.

On y voit, par exemple, un interprète, des agents de sécurité et des secrétaires et autres agents subordonnés. Plus d’un millier, les agents qui officient dans les différentes unités de productions sont recrutés dans plusieurs catégories. On distingue les contractuels employés sous un contrat à durée déterminée, des contractuels sous un contrat à durée indéterminée puis enfin des agents occasionnels ou saisonniers qui sont, pour la plupart, des ouvriers de l’entreprise.

 Les contractuels font au total environ 365. Le salaire minimum perçu conformément à la convention qui lie la Direction et ses différents agents est de 32.000 FCFA. Conformément à la même convention, le salaire du cadre le plus côté de l’entreprise est de 132.000 FCFA. Une rémunération qui a suscité des contestations dans les rangs des syndicats de la société qui ont fini par obtenir quelques améliorations non significatives après les différents arrêtés pris part le gouvernement.

La convention elle-même est actuellement en cours de révision parce que vieille déjà de 5 ans. C’est la condition exigée pour qu’elle subisse des modifications. Malgré ses difficultés, le personnel s’affaire bien au travail. La preuve, actuellement, Sucobe produit annuellement, des tonnages considérables.

Cette année par exemple, la production est estimée à environ 21.000 tonnes, un record que la direction ambitionne dépasser les prochaines années. Et pour le faire, la superficie emblavée pour la culture de la matière première que constitue la canne à sucre est élargie et on attend pour cette saison, une production beaucoup plus importante.

La chaîne de production du sucre béninois et le marché de Sucobe

Huit mois après leur plantation, la canne à sucre mure, c’est-à-dire arrivée à maturation est brûlée pour être ensuite entassée par les ouvriers dans un tracteur qui l’achemine vers le pont bascule pour le pesage. Dans un endroit dénommé la Cour à canne à sucre, les cannes brûlées sont déposées sur un instrument baptisé table d’alimentation pour être lavées et déchiquetées dans la machine dite déchiqueteur.

Ainsi déchiquetées, elles sont acheminées vers le Moulin (un dispositif formé de cylindre pour presser les tiges de canne à sucre déchiquetée) en vue d’en extraire son jus, lequel sera par la suite soumis à des traitements spécifiques. C’est précisément à ce niveau que des produits chimiques tels que l’acide phosphorique, l’air de chaud et le gaz sulfureux y sont mélangés.

Ce mélange obtenu subit ensuite une transformation. Le jus devient ainsi du sirop, lequel sera prélevé dans les appareils à cuire auquel on ajoute l’amorce (un produit fait d’un mélange de sucre et d’alcool). Il faut préciser que c’est l’amorce qui permet de faire apparaître les cristaux. Après la cuisson de ce mélange, la masse cuite obtenue est envoyée dans les machines dites Malaxeurs d’attente qui les acheminent vers les Malaxeurs distributeurs, lesquels les envoient vers les appareils centrifuges qui permettent d’en extraire les cristaux qui sont enfin acheminés vers les ensacheurs pour être ensachés avant d’être mis en consommation.

 En parlant de la mise en consommation, ce sont les boutiquiers des régions des Collines et du septentrion qui sont les potentiels clients de la Sucobe. Cette année, la Société Béninoise des Brasseries (Sobebra) s’est ajoutée et devient ainsi un gros client de la société. Il faut dire que la plupart de la production est faite sur commandes. Ce qui explique le fait qu’il n’y a généralement pas d’excédent.

 La demande étant donc plus forte que l’offre, la commercialisation du sucre de la Sucobe se fait sans aucune forme de publicité. Etant donné que chaque année, certains sacs sont également exportés au-delà des frontières nationales, notamment en Chine et dans certains pays européens comme la France. Surtout que la qualité est reconnue comme l’une des meilleures au monde.

Donatien GBAGUIDI

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Consommation du sucre au Bénin

A Natitingou, les vendeuses ignorent la qualité de leur sucre

Marché Yara de Natitingou, il est 16h. Dans l’enchevêtrement des étalages et l’animation des grands jours, le sucre blanc s’expose comme tous les autres produits. Mme Gagnon, l’une des revendeuses du produit, nous dévoile les prix de ses marchandises. Mais elle tient à préciser : « Ce sac que vous voyez, nous l’avons acheté à 24000 F. C’est un sac de 50kg », dit-elle en pointant du doigt un sac blanc contenant le produit. Plus loin, une autre vendeuse atteste que le sac de 50kg est acheté 26 000F dans un marché voisin.

Nous n’en connaissons pas l’origine

Plus loinencore, une autre commerçante du même marché atteste qu’elle a pris le sac à 24 000 F via sa sœur qui 0l’importerait de Lomé. Effectivement, bon nombre de revendeuses nous ont attesté l’origine togolaise du produit, ignorant parfaitement si c’est le Togo qui le fabrique. Selon nos enquêtes, la majeure partie de ces importations qui accostent au port de Lomé, proviennent en fait des usines brésiliennes.

« Pour vous dire la vérité, je ne sais d’où le sucre vient. Je ne sais même pas s’il est de bonne qualité ou pas », nous confie Philomène Akodjènou, vendeuse dans ce même marché de Natitingou. Et de l’avis de toutes les revendeuses interrogées, il n’y a rien qui puisse leur montrer si le produit est de bonne qualité ou pas.

Olivier ALLOCHEME

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Danielle Pliya Tévoédjrè, spécialiste en nutrition

LE SUCRE

Un aliment inutile et dangereux

Le sucre n’est pas un aliment comme les autres, a sa personnalité propre s’attache une charge affective devenue moyen d’éducation ou plutôt de pression mais aussi de substitution et d’évasion. En manger trop, peut faire courir un risque, lequel ne réside pas tant dans ce que le sucre contient mais plutôt dans ce qui lui manque et dans la façon dont on le mange. Nous avons donc intérêt à bien connaitre cet élément nutritif qui a su se tailler une place si importante dans le comportement alimentaire de l’homme moderne, et béninois.

Consommation du sucre au Bénin.

Le sucre consommé au bénin est essentiellement un sucre importé, puisque le bénin n’est pas producteur de sucre. On le trouve majoritairement en morceaux de cubes blancs, ensuite en cristaux de poudre (blanc ou roux).

Nous consommons le sucre de deux manières :

1 – en l’ajoutant nous-mêmes aux aliments et aux boissons (sucre visible) dont la part tend à diminuer dans la ration globale

2 – en le prenant avec les aliments préparés : entremets, pâtisseries, confiseries, boissons (sucre caché) dont la part tend à augmenter du fait de l’accroissement de la consommation des boissons et aliments sucrés industriels. On le consomme de plus en plus aujourd’hui dans les boissons sucrées rafraichissantes, dans les confitures et conserves de fruits, dans les sirops, dans les yaourts sucrés, les laits gélifiés ou lait concentré sucré , les crèmes desserts, et dans les crèmes glacées.

POURQUOI MANGEONS NOUS AUTANT DE SUCRES ?

Le goût du sucré nous vient très tôt depuis le sein maternel : le lait maternel du fait de la surconsommation de sucre par la mère lors de la grossesse, est selon les femmes très ou trop sucré. Ce goût qui ne correspond pas à un besoin physiologique va être cultivé renforcé par la pression familiale et sociale. Par lui nous exprimons le besoin de tendresse de don, de réparation, de substitution.

Nous nous débarrassons d’un devoir de présence, d’affection avec une confiserie… présente à toutes nos fêtes, le sucre devient aussi l’ami des moments difficiles : la consommation de sucre ou de produits sucrés peut-être la réponse à un stress (physique ou affectif). Un manque peut déterminer la consommation de sucreries (phénomène de transfert dans le sevrage tabagique par exemple).

La prise excessive de sucre est un signe de notre relative incapacité à parvenir à l’état adulte, à faire face aux difficultés de la vie avec maturité sans compensation orale, gustative. La société sait bien utiliser toutes ces failles et par la publicité incite à la consommation excessive de produits sucrés, cultivant, développant le goût pour le sucre et les sucreries. Les jeunes y sont les plus sensibles.

La préparation industrielle du sucre : de la sève au sucre

Les tiges de canne à sucre (14 à 17 % de sucre) sont écrasées et lavées. Les betteraves sucrières (18% de sucre) après nettoyage et mise en tranches minces (cossettes) doivent être soumises à une extraction par l’eau à 85 °. Le jus de canne ou betterave obtenu subit alors une ou deux clarifications (chaux et anhydride carbonique) puis une concentration par ébullition sous vide.

Ces procédés conduisent à la masse cuite (55 à 70 % de matière sèche). Les cristaux formés par refroidissement après centrifugation donnent un sucre de bas titrage (sucre de betterave) ou sucre roux (sucre de canne) contenant 85 à 97% de sucre. Le sucre blanc raffiné s’obtient à partir d’un sirop concentré de sucre de bas titrage ou de sucre roux, filtré sur noir animal et poudre d’os, puis concentré sous vide et cristallisé. On sépare ensuite les cristaux par centrifugation et on les sèche.

SUCRE QUI ES TU ?

Le sucre (blanc ou roux) est un produit chimiquement pur à 99,5%. Il fournit 387 calories pour 100g de substance (le sucre roux en fournit 370) mais ce sont des calories uniquement énergétiques. Quelqu’un a dit du sucre « il est si pur que l’homme ne peut en vivre »

LE SUCRE appartient au groupe des glucides qui se répartissent en monosaccharides (glucose, fructose), en disaccharides (saccharose ou sucre blanc, le maltose, le lactose), et polysaccharides (amidon, dextrines, cellulose, glycogène). Le saccharose qui constitue les 99,5% du sucre blanc est un disaccharide formé de 2 molécules de sucres simples ou monosaccharides : le glucose et le fructose. Le lactose (sucre de lait) et le maltose (sucre de malt) appartiennent à la famille du saccharose qui se trouve non seulement dans la canne et la betterave à sucre mais aussi dans certains fruits comme l’ananas dont il forme le principal sucre.

DIGESTION, ASSIMILATION

Le saccharose après sa dissolution par la salive est transformé seulement dans l’intestin grêle grâce à l’action de la diastase du suc intestinal qui scinde sa molécule en ses constituants (fructose et glucose). Le saccharose est digestible à 98%. De l’intestin le glucose passe dans le sang, il est utilisé dans les tissus comme source d’énergie pour le fonctionnement des cellules. Le sucre est impropre à entretenir la vie, il ne contient ni vitamines, ni protides, ni lipides, ni sels minéraux, ni ferments nécessaires à son assimilation.

– le sucre favorise la carence en vitamines du groupe B

C’est un sucre simple et une fois dans les cellules, le glucose a besoin de vitamines du groupe B pour y être brûlé et produire de l’énergie. C’est pourquoi lorsqu’on consomme du sucre raffiné , l’organisme doit utiliser ses propres réserves en vitamines B pour pouvoir le brûler au risque de les épuiser. Le sucre raffiné est un aliment très pauvre : il apporte uniquement des calories, sans les substances nécessaires à leur utilisation.

– Le sucre blanc favorise la carence en magnésium

Par ailleurs l’assimilation correcte du sucre exige la présence du magnésium et des vitamines du groupe B. Un apport élevé en sucre dans la ration accroit le besoin de ces éléments. Un apport important et répété de glucides raffinés, dont le sucre non accompagnés de la quantité suffisante de vitamines B1 en épuisera les réserves et en déterminera la carence.

Les microbes sont à la fête lorsqu’ils voient le sucre blanc, car c’est leur aliment préféré. Selon le professeur Jaime Brüning dans son livre « la Santé, un fruit de la nature » page 21 « le sucre blanc raffiné a été blanchi avec des produits chimiques. Il devient indigeste, acide, constipe l’intestin et affaiblit le corps, abime les dents et les os en y soustrayant le calcium, ôte l’appétit, provoque le diabète, des problèmes cardiaques, des problèmes nerveux, la goutte, des calculs biliaires, et est à la cause du cancer. »

SUCRE ET SYTEME NERVEUX

Le système nerveux est spécialement dépendant de l’oxygène et du glucose sa seule nourriture énergétique pour son fonctionnement vital et l’un des premiers à souffrir d’un déséquilibre sucre-vitamine B1 au profit du sucre. Mal oxygéné mal nourri, lésé par les résidus toxiques (acide pyruvique) de l’utilisation incomplète du glucose le système nerveux sera gêné dans son fonctionnement d’ou les troubles de comportement possibles, sensibles surtout chez les enfants et adolescents, consommateurs excessifs de sucre et de glucides raffinés (confiseries, céréales sucrées prêtes à l’emploi) et de ce fait victimes d’une alimentation appauvrie et déséquilibrée.

SUCRE ET DIABETE

La consommation de sucre raffiné crée une véritable dépendance, un besoin pour encore plus de sucre. Tout sucre d’assimilation rapide (sucre, boissons sucrées, confiseries….) ingéré à jeun loin des repas va être rapidement transformé en glucose, lequel introduit dans le courant sanguin en augmente brusquement le taux (hyperglycémie).

 En cours d’exercice ou de travail physique intensif, ce glucose brûlera rapidement, grevant toutefois nos réserves en vitamine B1. Si cette charge brutale n’est pas nécessaire (un sédentaire qui grignote), l’organisme va réagir en donnant l’ordre de sécréter une forte quantité d’insuline pour abaisse la teneur excessive du sang en glucose.

Le taux de glucose va descendre au dessous de la normale (l’hypoglycémie) donnant une sensation de fatigue, et le grignoteur va reprendre du sucre ou une friandise pour se redonner du tonus. Le même double phénomène va se reproduire au niveau du sang, créant un cercle vicieux. C’est l’installation du diabète. Ces alternances brusques d’hyper glycémie et d’hypoglycémie usent à la longue les mécanismes hormonaux régulateurs.

Le docteur Mac Cohen chef service du centre de recherche Hadassah sur le diabète, à Jérusalem,, pense que les individus à tendance génétique au diabète peuvent prévenir son apparition en excluant le sucre de leur alimentation. Selon lui il y a une relation positive entre l’accroissement des cas de diabète et celui de la consommation de sucre. Pour le docteur Jean MAYER de l’université de Tufts aux états -unis le sucre peut agir directement en épuisant le mécanisme de sécrétion de l’insuline et indirectement en provoquant l’obésité, dont le diabète est une conséquence possible

SUCRE, CARENCES, OBESITE

Le goût acquis pour le sucre qui nous a fait perdre celui des aliments aux saveurs plus délicates, favorise le déséquilibre alimentaire. En effet la consommation excessive de sucre, boissons sucrées ; glaces et crèmes glacées, friandises et confiseries diverses) si elle ne s’accompagne pas d’une quantité suffisante d’autres nutriments, conduit à des carences en vitamines, sels minéraux et protéines (cas chez enfants et adolescents).

D’autre part si à la nourriture suffisante et variée s’ajoute une surcharge de sucre ou de produits sucrés, la ration calorique devient plus élevée que les dépenses énergétiques et l’obésité est au bout de la gourmandise.

Enfin sucre et aliments sucrés poussent à manger au-delà des besoins car ils entretiennent la sensation de faim, même chez les non diabétiques : obésité encore ! cette dernière se révèle un facteur de risque en ce qui concerne les maladies cardio-vasculaires, l’hypertension, le diabète, les calculs rénaux…..etc

SUCRE ET MALADIES CARDIO VASCULAIRES

Les nutritionnistes sont tous d’accord sur le rôle du sucre dans les maladies cardio-vasculaires, et ils signalent le danger en ce domaine d’une consommation excessive associée à une ration calorique élevée, ce qui est presque toujours le cas dans nos populations au Bénin.

– Triglycérides : le Dr Palombo de la clinique Mayo aux USA pense qu’une consommation supérieure à 45 kg de sucre par an et par personne (125 g/jour) fera s’élever le taux de triglycérides sanguins, donc celui de la maladie cardiaque. Le Dr Yudkin professeur de nutrition à l’université de Londres, avertit les consommateurs de 110 g de sucre par jour (soit 24 morceaux de sucre) qu’ils ont 5 fois plus de chances de présenter une attaque cardiaque que s’ils en mangent seulement 55 g. Ainsi les travaux établissent que l’équivalent d’une forte quantité de sucre consommée sous forme de fruits introduite dans une alimentation habituellement peu riche en saccharose n’élève pas le taux des triglycérides sanguins.

– Cholestérol : la substitution du saccharose ou sucre blanc par du pain complet sur une longue période (un an environ) amène une chute du taux de cholestérol sanguin chez les sujets dont le poids reste stable ou a diminué. Le docteur Georges Mann a obtenu une élévation du taux de cholestérol en augmentant la quantité de sucre blanc, puis un abaissement de ce taux en fournissant longuement à des étudiants sujets de ces expériences le même nombre de calories, par des céréales et des fruits.

– Tension : la consommation modérée de sucre blanc élève la tension des animaux de laboratoire, alors que les céréales et le pain complet ne le font pas « Arhens et ses collaborateurs, de l’université du Maryland ( 2010) »

SUCRE ET CARIE DENTAIRE

Les bactéries vivant dans la bouche digèrent le sucre au contact des dents, produisant différents acides : formique, acétique, lactique, qui attaquent l’émail des dents et les gencives. Ces bactéries participent à l’édification de la plaque dentaire qui maintient les acides au contact de la dent et accélère la carie. Le sucre blanc (saccharose) est celui qui est le plus actif de tous les sucres dans la genèse des caries dentaires. Le risque de carie est accru quand le sucre est pris entre les repas et sous une forme qui colle aux dents.

SUCRE ET APPAREIL DIGESTIF

Pris à jeun le sucre irrite la muqueuse stomacale, augmente la sécrétion de mucus et retarde la sécrétion du suc gastrique tout en augmentant son acidité. Pris en quantité importante au cours d’un repas, le sucre quitte l’estomac avec le bol alimentaire, c’est-à-dire comme l’aliment dont la digestion stomacale est la plus longue.

 Il devient alors une cause d’acidité, d’indigestion, de fermentation. Des adolescents consommateurs excessifs de boissons ou sodas sucrées ont été trouvés porteurs d’une cirrhose du foie associée à une carence en protéines, dues à la forte ingestion de sucre associée à une alimentation déséquilibrée.

LE SUCRE ET NOS DEFENSES

Des études faites par les Drs A. Sanchez et R.R. Steinman de l’université de Loma linda indiquent qu’une prise de 18 à 20 cuillères de sucre (environ 100 g) abaisse de 50 % le pouvoir phagocytaire (capacité de digérer les microbes) des globules blancs. L’effet suit rapidement l’ingestion des sucres , le maximum se situant une à deux heures après, et durant encore cinq heures après l’ingestion. Un jeûne de 36 heures ou 60 sont seuls capable d’augmenter significativement le pouvoir phagocytaire, donc le système immunitaire.

Si un enfant de 5 ans pesant environ 20 kg reçoit la même quantité de sucre qu’un adulte de 80 kg, par exemple, la même portion de tarte aux pommes ou de crème glacée, il recevra poids pour poids, environ 4 fois plus de sucre… Ne nous étonnons pas s’il se défend mal contre la grippe et les rhumes.

Le sucre blanc produit l’acide oxalique qui envahit les tissus et comme l’acide urique se trouve à l’origine des rhumatismes, troubles nerveux, fatigue et faiblesse sexuelle, stérilité, fatigue excessive. Son élimination par les reins provoque des douleurs et peut-être à l’origine de sang dans les urines. Lorsqu’il y a saturation il se produit dans l’intestin des fermentations qui conduisent aussi surement à l’alcoolisme que l’abus des boissons alcoolisées ; pour les sportifs il agit comme un excitant en apportant des calories, et non comme un énergisant.

LE SUCRE ET LES SPORTIFS

Les glucides constituent les réserves de glycogène qui dans de longues courses, soutiennent l’endurance et déterminent la performance du sportif. Celui -ci ne devrait pas se laisser aller à consommer des sucreries. Les aliments contenant de l’amidon concourent mieux que ces dernières à la mise en réserve du glycogène. Une prise excessive de sucre risque de provoquer des crampes, des nausées, de la distension. Le sucre consommé 30 à 40 mn avant l’exercice peut faire baisser le taux de glucose sanguin et diminuer la performance.

LES AUTRES SUCRES : SUCRE BLANC, SUCRE ROUX, MIEL

D’un point de vue nutritionnel aucun d’eux consommé seul, n’est bon. Aucun d’eux ne contient une quantité substantielle de nutriments autres que des glucides d’assimilation rapide dont nous avons vu les inconvénients.

– Le sucre roux est le moins raffiné des sucres industriels et apporte 370 calories pour 100 g contre 387 pour le sucre blanc, mais il est aussi nocif au-delà de 30 g par jour.

– Le miel apporte à l’organisme des minéraux, des oligo-élements, des vitamines et des sucres divers . C’est un aliment , son avantage réside dans son contenu élevé en fructose (40 %) qui ne dépend pas de l’insuline pour être brûlé et lui confère un pouvoir sucrant supérieur à celui des deux autres sucres. Mais attention une trop grande quantité de fructose, de miel pris lors des repas (déjeuner, dîner) avec des aliments protidiques ou glucidiques ou avec des fruits peut élever le taux des lipides sanguins, et provoquer flatulences, nausées, douleurs, fatigue. Cela est dû à sa consistance sirupeuse et à sa teneur importante en acide formique qui a tendance à inhiber nos enzymes digestives.

LES DANGERS DES SUCRES DE SUBSTITUTION

les sucres cachés sont partout et vous devez les traquer sous leurs multiples déguisements ; l’un des plus courants c’est le sirop de maïs riche en fructose présent dans beaucoup de boissons sucrées car il est beaucoup moins cher que le sucre de canne. Une étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition a rapporté que la consommation de boissons sucrées au fructose de sirop de maïs pourrait contribuer à l’épidémie d’obésité qui commence à affliger les Africains et surtout les Béninois. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Les sucres non nutritifs appelés aussi édulcorants de synthèse ou non caloriques vendus en pharmacie sont à déconseiller formellement car ce sont des sucres artificiels chimiques aussi nocifs que le sucre blanc.

le canderel, l’aspartame, l’alitame,( élaborés à partir d’acides aminés) le cyclamate (interdit aux USA), l’equal,(qui contient de l’aspartame, du dextrose, de la maltodextrine) la saccharine ,le splenda ou sucralose, etc sont à proscrire totalement car possèdent tous des effets cancérigènes potentiel.

EN DEFINITIVE COMBIEN DE SUCRE ?

Notre organisme n’a pas besoin de sucre libre, c’est notre goût qui réclame cet aliment discutable et discuté…Les céréales complètes, le pain complet, les fruits, certains légumes lui fournissent le sucre sous sa meilleure forme : diluée et accompagnée des éléments favorisant son assimilation correcte. Dans ce cas le sucre devient un bon aliment énergétique.

Il est suffisant que la part du sucre libre soit d’environ 5% de la ration calorique apportée par les glucides ( 55 à 58 % de la ration calorique totale) c’est-à-dire 60 calories ou 15g de sucre, ou 3 morceaux.

ET POUR CONCLURE

Nous ne dirons pas que le sucre blanc est un poison, mais presque vu ses nombreux inconvénients sur la santé de l’homme. Le sucre est un non aliment et sa surabondance provoque des effets indésirables dangereux, comme tous les autres aliments d’ailleurs.

Le sucre concentré (sucre blanc, le sucre de canne roux, le miel) ne fait pas exception à cette règle. Une quantité modérée de sucre concentré quand elle fait partie d’une alimentation bien équilibrée suffisamment pourvu en éléments minéraux et en vitamines ne nuit pas au consommateur de santé normale. Ce qui n’est pas le cas pour tous ceux atteints des maladies précitées, tel le diabète, les maladies cardio-vasculaire, les maladies du système nerveux, qui doivent diminuer voire supprimer la consommation de sucre concentré.

Ne soyons donc pas « tenus » assujettis par la « douceur » du sucre, mais maintenons le à sa juste place. Rappelez vous équilibre = santé.

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