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Le triomphe de la vérité

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Entretien exclusif avec une ancienne gloire de la musique traditionnelle « Toba »:Ezin Gangnon révèle ses combats avec les forces du mal et parle de son intimité


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Ezin Gangnon répondant à nos questions dans son salon

Il est une gloire jusqu’aujourd’hui indomptée. Il fait depuis toujours, du Toba Hanyé, un rythme issu du département des Collines, dans la commune de Savalou. Son nom, c’est Ezin Gangnon. Après quelques rendez-vous avortés, nous avons réussi à le rencontrer, pour vous, dans son village natal à Kodji, une localité située à une quinzaine de kilomètres du centre-ville de Savalou. Dans son salon, à son retour de la ville, il a accepté de répondre aux questions de ‘’L’Evénement Précis’’. De son nom d’artiste en passant par ses déboires et même son intimité, nous avons tout creusé pour vous informer. A cœur ouvert, l’ancienne gloire qui continue tant bien que mal de tenir le micro se laisse découvrir davantage.

L’Evénement Précis : Les Béninois vous connaissent sous le nom Ezin Gangnon. Présentez-vous davantage.

Ezin Gangnon : Mon vrai nom c’est Ezin Houngninou. Je suis artiste musicien et je joue la musique traditionnelle qu’on appelle Toba Hanyé. Je joue ce rythme à Savalou Kodji, je crois que cela plait bien au public et il en témoigne. J’ai commencé il y a environ 65 ans.

Et votre nom d’artiste Ezin Gangnon, qu’est-ce cela signifie concrètement ?

Lorsqu’on dit Gangnon, c’est juste une façon de traduire la qualité sonore du gong majeur qui conduit le rythme que je joue. Si celui qui, dans mon groupe, est chargé de le jouer, fait bien son travail et que le tempo est rigoureusement respecté, moi j’éprouve du plaisir à chanter. Donc, il suffit que ce gong tonne correctement et le tour est joué. C’est alors, pour cela, que j’ai choisi de me faire appeler Ezin Gangnon.

Vous disiez tout à l’heure que vous avez commencé ce métier il y a de cela 65 ans environ. Quel âge aviez-vous avant de commencer à chanter alors?

J’ai commencé à chanter dès mon bas âge. Puisque je le disais tantôt cela fait 65 ans environ que j’ai commencé.

Vous-même vous en avez combien ?

Aujourd’hui, j’ai déjà 85 ans.

Donc, vous avez commencé autour de 15 ans ?

Oui, je peux dire ça.

Aviez-vous commencé au départ à chanter avec le rythme Toba qu’on vous connait actuellement ?

Au départ, c’était le Tchingounmè. Mais, un jour, un sage de mon village m’a conseillé que ma voix n’était pas appropriée au rythme de Tchingounmè. Et c’est de là qu’il m’a recommandé le Toba. C’est ainsi que j’ai tenté pour la première fois et j’avais subitement ressenti que tout le monde appréciait plus que le Tchingounmè. C’est comme ça que j’ai dû abandonner le Tchingounmè pour le Toba.

De qui l’avez-vous appris à l’époque ?

Celui de qui je l’ai appris s’appelle Gbaguidi Kpénou. Il y avait quelqu’un qui chantait dans le temps qu’on appelait Akpovi Athanase. Donc, c’est le père à celui là qu’on appelait Kpénou Akpovi. C’était lui qui m’avait recommandé le Toba et il m’appuyait avec des conseils. C’est un sage de Savalou. Athanase en question est son fils et lui, il jouait le Tchingounmè.

A l’époque, comment meniez-vous vos prestations ?

Comme j’ai commencé par jouer et que les gens appréciaient, alors j’étais invité à des manifestations où mon groupe et moi allions faire des prestations. Donc, à ces occasions, j’ai commencé par chanter l’amour et les chansons donnant des conseils ainsi que les chansons de deuil. Alors, sur la demande du public, j’ai commencé par lancer des albums sur cassette.

En ce moment, voyez-vous, chanter était un calvaire. J’ai aussi fait des disques. Il y avait un digne fils d’ici, il est de Mondji, on l’appelle Aïgnon Emmanuel qui résidait au Togo. C’est un grand commerçant. C’est lui qui s’est engagé à être mon mécène. Et comme ça, j’ai commencé à connaitre la gloire.

Donc, si on comprend bien, c’est cet homme qui vous a aidé à sortir votre premier album ?

Oui, c’est lui. C’est Aïgnon Emmanuel.

Cela fait combien d’années que vous avez sorti votre premier album ?

Le premier album date déjà de 55 ans.

Comment l’avez-vous intitulé ce premier opus ?

(La vedette entonne une chanson pour répondre à cette question après quelques secondes de réflexions. En résumé, la chanson signifie : «c’est au moment où l’on subit les vicissitudes de la vie qu’on parvient à distinguer ses meilleurs amis. Quand tout fleurit, l’on a beaucoup d’amis et parents. Mais quand ça tourne au vinaigre, tout le monde disparait. Et là, tu es seul face à ta misère »). C’est donc l’une de mes premières chansons.

Peut-on dire que vous avez eu cette inspiration après avoir traversé une douloureuse expérience ?

Exactement. C’est compte tenu effectivement des difficultés. (Pour continuer, il entonne une deuxième chanson, tête baissée après un long soupir. La chanson, en résumé, traduit ceci) : «si quelqu’un vient dans cette vie et que le destin le pourvoit de richesses, qu’il pense à son prochain qui souffre de la misère. Mais, il n’a qu’à le faire avec beaucoup de prudence. Car, l’homme est complexe, naturellement égoïste, jaloux et mesquin. On n’arrive pas à le maitriser ».

 (Toujours poursuivant l’entretien en chanson, Ezin Gangnon me narre l’histoire d’un de ses amis à qui il a confié un secret. En effet le chanteur s’était épris d’une femme qui, selon ses explications dans la chanson, avait une beauté de fée. Le plan qu’il avait tracé pour amener celle-ci à admettre ses sentiments, il l’a confié à son meilleur ami en question qui, en retour, est allé le saboter chez sa future belle mère. La vedette soulignait que la nature étant impartiale, le saboteur est resté jusqu’à nouvel ordre sans femme et c’est alors qu’il s’est rendu à l’évidence qu’il s’était en fait confié à quelqu’un qui lui en voulait. Il a mentionné que malgré tout, il s’est quand même marié à la femme en question).

Donc, cela s’est passé avec vous-même ?

Oui, avec moi-même.

Est-ce une histoire réelle ?

Si tu demandes à ma première femme Gbéto que j’ai mariée à Doïssa, tu auras des témoignages. Ça s’est passé réellement et avec moi-même.

Quand vous avez chanté comme ça, quelle est l’ambiance qui a prévalu après entre l’ami et vous ?

Il est plus âgé que moi. Mais, c’est mon ami. On est toujours ensemble au nom de l’amitié qui nous lie. Néanmoins, lorsque j’ai chanté, il s’était nettement identifié à travers la chanson. Et il a pris un choc. Mais, moi aussi, je ne l’avais pas pris en adversaire. Donc, comme ça, nous sommes restés ensemble jusqu’aujourd’hui. Il est déjà tout vieux. C’est à peine qu’il se lève même maintenant.

Et lui, il a fini par se marier après?

En tout cas, il a fini par se marier. J’estime qu’il est nécessaire qu’on ait des amis. Mais il faut être beaucoup vigilant.

Vous avez produit combien de disques à peu près dans le temps ?

J’en ai produit 25 avant qu’on ne cesse de parler de disque.

Et c’est toujours le sieur Emmanuel qui vous aidait ?

Oui, il était le seul. Et quand le temps de disque est dépassé, nous avons commencé avec les cassettes. Et là, j’en ai produit 32. C’est après ça qu’on a commencé par utiliser les disques 33 tours. Là, j’en ai produit 14. L’époque des 33 tours étant désormais révolue, j’ai commencé avec les CD. Je suis aujourd’hui à mon cinquième Vidéo CD (VCD).

On se rend bien compte que vous avez un palmarès assez riche. Dites-nous, à quand remonte votre première prestation sur scène ?

Il y a un peu longtemps que j’ai commencé par tenir en haleine un public sur un podium. Je peux le situer de façon estimative à 21 ans.

 C’était où en ce moment ?

C’était à Abomey. Ensuite, j’ai commencé par y monter aussi à Cotonou.

C’était à quelle occasion à Abomey ?

C’était lors d’un concours départemental de musique. Ce concours était destiné à tous les chanteurs, notamment à tous ceux qui jouaient les rythmes Toba, Tchingounmè et autres. En ce moment, nous étions nombreux. Il y avait Allèdo, Alokpon, en tout cas, nous étions nombreux à y participer. Le concours a d’abord commencé à Savalou. Et la phase finale devrait se dérouler à Abomey. Donc, dans la commune de Savalou, il y avait Alokpon, Allèdo, Adikpé et autres. Pour ce qui concerne le rythme Toba, c’est moi Ezin Gangnon qui ai ravi la vedette aux autres concurrents comme Allèdo et autres.

Allèdo a d’abord été battu par un artiste de la commune de Glazoué. C’est un ressortissant de Ouessè Wogoudo qui lui avait damé le pion. Par la suite, ce vainqueur est devenu mon challengeur à Abomey. Et là bas, je lui ai ravi la vedette. En ce moment, c’est du Toba système que raffolait le public. Et nous étions trois (3). Après Abomey, un autre concours était immédiatement organisé à Cotonou. Là bas aussi, j’étais le premier.

Donc, c’est là où vous vous êtes véritablement révélé au public ?

Oui, c’est là. Et même jusqu’à l’heure où je parle, je demeure la gloire incontestable de ce rythme. Personne ne m’a encore défié sur ce terrain, à ce que je sache.

On se rappelle qu’il y a un peu plus de deux ans, vous avez quand même passé le témoin à un de vos fils, Adisso, qui aujourd’hui fait ses armes. Et pourtant, vous continuez de jouer. Pourquoi ?

Oui, je continue de jouer et correctement. Je dis et je le répète : personne ne m’a encore défié. Ce que c’est que le Toba, j’en ai parlé un peu dans une de mes précédentes chansons. Il est vrai que ce n’est pas moi qui ai inventé ce rythme. Si on devrait en citer quelques ténors, je peux parler des Alèdo, Ahohouégbé, Kingbè, Azigui, Adakpé, Houégbè, pour ne citer que ceux là. Je n’ai vu aucun de ces anciens en train de jouer. Pour Adakpé, par exemple, je ne l’ai jamais vu en train de jouer. J’en ai seulement entendu parler.

Il en est de même pour Houégbè aussi. Quant à Allèdo, je l’ai vu jouer quelques fois. Mais, ce qui a fait que je suis aujourd’hui comme l’étoile du rythme est que, moi, ma façon de l’exécuter possède une marque particulière. Et c’est mon rythme que toute la nouvelle génération joue. Il n’y a encore personne parmi eux qui ait joué son propre rythme. Qu’on veuille ou non, ce n’est que ma façon de jouer qu’ils peuvent copier. Ils ont tenté en vain d’innover, mais ils reviennent toujours à mon système. C’est pour cela que je m’estime indomptable en la matière. (A travers une chanson, il compare son rythme particulier à un manuscrit).

En substance, il raconte : «le Toba est comme un manuscrit, lorsque c’est quelqu’un qui l’écrit, il le signe de son nom et cela reste à jamais gravé. Le Toba est exactement comme ça ». Et il poursuit : « Si moi je l’ai hérité d’Allèdo, ce n’est pas ce qu’il jouait que je joue. Mais plutôt, je l’ai totalement façonné ». (Et comme conseiller de la nouvelle génération d’artistes, il poursuit toujours sa chanson en ces termes) : «J’autorise tout le monde à jouer. Mais il faut que tous ceux qui aspirent à le faire par devoir d’honnêteté, observent minutieusement et se réfèrent à moi, ne serait-ce qu’en venant me suivre pour apprendre comment je joue».

On aurait appris qu’entre temps, il y avait eu un contentieux entre Allèdo et vous. Puis, vous êtes allé jusqu’à chanter un morceau pour exprimer vos sentiments. Que s’était-il passé ?

Oui, effectivement, il y avait une telle situation. Mais, c’était parce que Allèdo n’avait pas bien compris mon message qu’il s’était mis en colère. S’il avait réellement compris, je crois que cela n’allait même pas le toucher. Au moment où je l’ai connu, il jouait un autre système du rythme Toba. Mais, au moment où moi j’ai commencé, je n’ai joué ni son rythme, ni le rythme de quelqu’un d’autre. Donc, quand il m’a vu faire, il a abandonné son système à lui pour commencer par exécuter le mien.

Et quand on m’invitait à des cérémonies pour prester, il m’envoyait son secrétaire qu’il dotait d’un magnétophone. Je lui faisais même de la place et il chantait aussi avec nous. Le soir, il rentre avec l’enregistrement dont ils se servaient pour mettre au pas leurs morceaux. C’est de là qu’il a laissé définitivement son système à lui pour commencer par jouer mon rythme. Donc, tout cela s’est passé avant que je ne chante le morceau dont tu parlais tout à l’heure.

Je disais dans la chanson que quel que soit ce qui se passera, je demeurerai le sommet de ce système que j’ai inventé. Donc, je disais aussi que si on parle, par exemple, du Tchingounmè, qu’on ne peut pas citer deux personnes avant Alokpon. Et que, pour ce qui concerne le Toba, que c’est moi.

Donc, c’est le morceau qui vous a attiré des ennuis ?

Oui, c’est ça. Cela a constitué dans le temps une énorme pomme de discorde pour tous ceux qui jouaient tant bien que mal le rythme, notamment Allèdo. Donc, j’ai tenté de leur faire comprendre que j’avais bien souligné dans une de mes chansons que je ne suis pas le tenant ni le créateur du rythme Toba, mais que j’ai inventé mon système à moi. Donc, ils n’avaient pas le droit de se mettre en colère. Jusqu’aujourd’hui, Allèdo ne joue pas un autre système, c’est le mien qu’il joue. Dans son système que je lui connaissais, on n’y jouait ni du tam-tam ni de la castagnette, ni la grosse caisse que nous appelons Guidigbo.

C’est moi qui ai introduit ces éléments dans l’exécution du rythme. C’est compte tenu de ces éléments que j’ai fait l’autre morceau pour mieux expliquer les choses. Je suis même en train de préparer le visuel du morceau. Je le ferai pour Adakpé aussi. Puisque quand on parle de ce rythme, il en est un précurseur. Il est de Savalou. Il signe Gbaguidi.

Je mettrai sur le marché ces clips. Je ferai aussi pour Azigui, Houégbè de Monkpa. Là, cela permettra de différencier les systèmes les uns des autres. Kingbè lui, il joue le même système que Houégbè. C’est alors que moi, je suis venu avec mon système qui, aujourd’hui, est joué dans tout le monde entier. Donc, je crois que cela ne devrait pas faire l’objet de colère. Puisque j’avais bien précisé que c’est pour mon système que je suis le roi.

En son temps, vous avez dû affronter des gris-gris ?

(Tête baissée, après un long soupir, il se remet puis répond) : N’en parle plus. Ça là, c’est de petites affaires. Mais, comme moi mon intention à l’époque était de louer ce que je faisais et de lui donner de la valeur, je suis encore là.

Vous aviez même connu un accident dans le temps pour ça. Vous aviez failli mourir.

Oui, c’est vrai que j’ai fait un accident. Mais, jusqu’à ce jour, je ne me suis jamais dit que c’est telle ou telle personne qui a été à la base de cet accident. Je ne me suis jamais dit ça. C’est Allèvi qui a raconté des choses du genre dans un de ses morceaux. Je me demande même où il a eu les informations. Est-ce moi qui lui ai fait des témoignages ? Ou bien, c’est Allèdo lui-même ? Nous ne voudrons pas des querelles inutiles. J’avais voulu interpeler Allèvi dans le temps, mais comme je suis quelqu’un qui n’aime pas les palabres, j’ai dû laisser.

Maintenant quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans votre carrière qui, jusqu’aujourd’hui, vous paraissent comme inoubliables ?

C’est surtout la guerre des gris-gris. C’était une rude bataille. Mais je ne peux pas dire maintenant que c’est à cause de telle personne que j’ai eu telle chose. Je ne peux pas le dire. Néanmoins, j’ai été victime de plusieurs coups bas.

Concrètement qu’avez-vous eu ?

Les difficultés, ça ne manque pas. Mais tout est œuvre de Dieu.

Pouvez-vous nous donner le nom d’une de ces difficultés ?

Je vous ai dit tantôt que j’ai fait un accident. Et tout le monde était déjà convaincu que je mourrais. Et je n’avais plus la certitude que j’allais encore me lever sur mes deux pieds. Mais Dieu merci. Cependant, je ne peux pas accuser un chanteur et dire que c’est par sa faute que j’ai subi tout cela. Non, je ne peux pas le dire.

Qu’est-ce qui fait votre bonheur aujourd’hui dans votre carrière?

La seule chose qui continue de faire ma joie, c’est que j’ai commencé par chanter il y a de cela un bon moment. Je vous ai donné l’âge. Mais je continue de chanter encore. Pour ça, je suis très heureux. Ce nom de chanteur que je porte restera à jamais gravé dans les mémoires. C’est une fierté. En dehors de cela, comme tout autre homme ordinaire, je me suis marié et j’ai eu des enfants. Donc j’ai eu ces bénéfices au cours de ma carrière.

 Aujourd’hui, le chant regorge d’énormes richesses. Ce n’est plus comme ce que nous, on faisait. Chanter pour s’injurier, avant, c’était difficile. Aujourd’hui, c’est devenu un jeu. Et on peut dire n’importe quoi dans la chanson pour apostropher son confrère avec qui on est en conflit. Et paradoxalement, c’est ce que le public aime. Et quand ces genres d’albums sortent, c’est tellement vendu. Donc chanter constitue une richesse.

Donc, si on comprend bien, vous n’avez pas joui de ces richesses au cours de votre carrière artistique.

Je ne suis pas riche. La richesse que les gens sont en train d’avoir aujourd’hui, moi je ne l’ai pas.

Vous venez d’affirmer que vous continuez de chanter. Mais, en dehors de ça, puisque vous n’êtes plus sur le terrain comme avant, que faites vous d’autre, en plus de la chanson ?

Je suis cultivateur. Je suis propriétaire d’un vaste domaine de manioc. De la même façon, je pratique aussi les autres cultures. Et je chante encore.

Vous avez dit tantôt que vous vous êtes marié dans la musique. Et le nom de la dame, c’est Gbéto. Est-elle la seule et unique ?

Non, je me suis marié à trois (03) femmes.

Tant vous avez aimé votre femme Gbéto que vous avez durement lutté pour la conquérir. A cause d’elle, vous avez même chanté. Mais, qu’est-ce qui s’est passé, entre temps, pour que vous en arriviez à prendre deux autres femmes de plus ?

Nous suivons les injonctions du temps à l’époque. C’est ainsi qu’en plus de Gbéto, j’ai pris une autre du nom de Blandine. Ensuite, avec le temps, j’ai conquis une troisième du nom de Dakpanou. Ce n’était pas de ma volonté si je suis arrivé à ce stade. C’est à cause des difficultés que j’affrontais. Gbéto, par exemple, ne m’a pas fait beaucoup d’enfants avant de connaitre la ménopause.

C’est de là que j’ai été obligé de prendre Blandine. Quant à elle, elle ne m’a donné qu’un seul enfant. Alors, j’ai été obligé de prendre la troisième qui est Dakpanou. Avec elle, j’avais eu un certain nombre et c’est nous même qui avions décidé d’arrêter. Vous comprenez donc que c’est à cause du problème d’enfant que je suis arrivé à trois femmes. Sinon, depuis ma tendre enfance, je ne l’ai jamais souhaité ni voulu.

On peut déjà compter jusqu’à combien d’enfants ?

Je vous ai dit tout à l’heure que j’ai connu des problèmes. Mais, si on doit compter, on peut trouver environ dix (10) ou un peu plus.

Qu’avez-vous à donner comme conseil aux jeunes qui, aujourd’hui, s’apprêtent à se marier ?

Si je devrais leur dire quelque chose sur ce point, c’est qu’ils se rendent déjà compte, eux-mêmes, de la cherté de la vie. Même si on ne leur dit rien, je pense qu’ils ne peuvent plus se marier comme nous on l’avait fait avant. De façon succincte, je dirai que la vie est déjà trop chère pour qu’on prenne encore plusieurs femmes. Il n’y a plus de travail et l’Etat ne recrute plus. Tout est saturé. Donc, il faut réfléchir à tout cela avant de s’engager.

Vos enfants vont-ils à l’école ?

Oui, ils fréquentent des écoles. Mais, je n’ai pas eu la chance de voir un de mes enfants devenir fonctionnaires d’Etat.

Etes-vous déjà grand-père ?

Oui, je suis déjà grand père. J’ai déjà deux petits fils. Mais, je n’ai pas encore d’arrières petits fils.

Qu’avez-vous à dire pour conclure cet entretien ?

Il faut être prudent dans la vie. Et il faut aller lentement, mais assurément. Il ne sert à rien d’être trop pressé. Il est vrai qu’on ne va pas croiser les bras et attendre le bonheur, mais il faut aller lentement et sûrement.

Entretien réalisé par

Donatien GBAGUIDI

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3 thoughts on “Entretien exclusif avec une ancienne gloire de la musique traditionnelle « Toba »:Ezin Gangnon révèle ses combats avec les forces du mal et parle de son intimité

  1. boko

    je suis très fier,de votre entretien avec nos artistes traditionnels. je vous et félicite et vous demandez tres sympathiquement de mener tous les actions de rencontrer GBEZE pour nous.merci
    Que le tout puissant vous accompagnes dans démarche.

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