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Le triomphe de la vérité

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Portrait d’un sportif béninois accompli:Okry Nonvignon, un destin glorieux forgé dans la persévérance et l’abnégation


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Okry Nonvignon fait partie des rares officiels techniques africains

A la fédération béninoise d’athlétisme, il y a un nom qui se prononce dans tous les couloirs. Il s’agit de Nonvignon Okry. Il est dans l’administration et sur le terrain. Il a cru en ses forces depuis des années et est actuellement le seul Béninois à avoir poussé le bouchon à ce niveau. Okry Nonvignon fait partie des rares officiels techniques africains et malgré son arrivée tardive dans le milieu, il a acquis beaucoup d’expérience. Ce qui fait de lui un homme accompli et un exemple pour la jeunesse. Il a une seule passion : l’athlétisme.

Sa carrière en athlétisme a démarré tard, c’est-à-dire, en 1986. Il était alors âgé de 17 ans. Il a eu son inspiration plus à l’occasion de compétitions que d’une formation dans une structure formelle parfois sans rapport avec le sport. Mais surtout, il a été amené en athlétisme par son professeur d’EPS, Monsieur Gilbert Koffi SODOKIN qui, lors des tests physiques, lui trouvait beaucoup de talent de sprinter.

 Par la suite, c’est au tour de Martial Sèdami COCOU de le découvrir et de l’apprécier dès sa première séance d’entraînement. Il lui fait cadeau d’une paire de chaussures en pointe de sprinter. Tellement, il était content et convaincu qu’il venait de découvrir l’oiseau rare. Il ne fut cependant pas un très grand athlète. Le niveau de compétition le plus élevé auquel il a pris part fut juste le tournoi de la solidarité, compétition qui réunit tous les ans le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Togo et le Bénin.

Là encore, cette édition à laquelle il a participé se déroulait au Bénin et il était réserviste dans l’équipe de relais 4 x 100 m. Malgré tout, l’athlétisme était pour lui une passion et, autant que ses moyens pouvaient le lui permettre, il était toujours aux entrainements et il ne ratait aucune compétition. Il y avait de la bonne ambiance et était imbattable au départ des courses. ‘’Mes concurrents me qualifiaient de spécialiste des faux-départs’’, a-t-il témoigné. Mais sa force n’allait jamais au-delà des 50 m, ses concurrents le rattrapant et le dépassant vite.

Un grave accident l’a éloigné de l’athlétisme

Il y avait de la bonne ambiance, très peu de moyens mais tous étaient heureux de se retrouver ensemble quand bien même la concurrence pour les voyages (sans perdiems) était rude. Sa carrière d’athlète fut courte. Il s’est éloigné des stades à la suite d’un grave accident de la circulation en 1994 entre SETTO et PAOUIGNAN. Ne pouvant abandonner totalement l’athlétisme qui le passionnait beaucoup, il a commencé à aider les coachs, M. COCOU surtout, qui lui confiait du travail à faire avec les jeunes athlètes.

A ce niveau encore, son dévouement lui a permis de vite évoluer et en 1996, il prend part au stage d’Entraîneur Niveau 1 de l’IAAF (Fédération Internationale), tout premier stage jamais organisé au Bénin avec de bons résultats et un diplôme d’entraîneur. A partir de 1996, il a entrainé plusieurs athlètes et même des lanceurs. ‘’Ce qui m’a valu d’être invité en 1999 à Dakar pour participer à un séminaire sur les lancers’’, s’est-il souvenu.

 Malgré tout, il n’était toujours pas satisfait et il en voulait plus. Il ne ratait aucune formation, ni séminaire qui se déroulait au Bénin. Il se débrouillait toujours. Ce n’était pas facile, pour le retrouver dans l’organisation des compétitions souvent avec ses propres moyens. C’est dans cette période qu’il a rencontré un homme qui l’a orienté définitivement : Mamadou N’DIAYE TOKYO (décédé en 2008 juste après les Championnats d’Afrique qui s’étaient tenus à Addis-Abeba).

 Il était Directeur Technique de la Confédération Africaine d’Athlétisme et était chaque fois impressionné par son travail pendant les compétitions. Il était Officiel technique Continental (ATO) et conférencier Niveau 1 de l’IAAF. ‘’Nous étions en contact permanent et N’Diaye ne pouvait rester un mois sans me téléphoner’’, a-t-il affirmé.

L’envol au sein de l’athlétisme continental

En 2001, le Centre Régional de Développement de Dakar invite le Bénin à prendre part au Stage de Formation des Officiels Techniques Continentaux. Deux candidatures ont été envoyées pour le compte du Bénin. Il s’agit de Vincent BOCO et de Feu Welder AGOSSOU. Il a introduit une requête auprès de Monsieur Théophile MONTCHO, Secrétaire Général de la Fédération Béninoise d’Athlétisme pour demander au Directeur du CRD / Dakar Garang KOULIBALY d’accepter qu’il puisse participer en prenant personnellement en charge son billet d’avion. Cette requête est acceptée.

 Finalement, il a été le seul représentant du Bénin, les deux autres n’ayant pu faire le déplacement. Après les examens de fin de stage, 6 stagiaires étaient admis. Il a terminé à la 3ème place. Ce fut l’éphorie à Dakar. Le petit béninois arrivé avec 24 heures de retard qui réussit à son examen d’ATO. Selon le système de formation et de certification des officiels techniques de l’IAAF, il faut 5 ans dans le grade d’ATO pour être autorisé à prendre part au stage des ITOs (Internationaux).

La consécration viendra après

En 2005, il n’avait que 4 ans d’expérience. Il a dû attendre 2009 avant d’être désigné par la CAA pour faire partie de l’équipe africaine après un concours assez rude en avril 2009 à Dakar. Au finish, l’Afrique présente 10 candidats, 6 internationaux sortants et 4 nouveaux, choisis après le concours de Dakar. L’examen a lieu à Paris tous les 4 ans et les titres de transport des nouveaux candidats sont à la charge de leur Fédération d’Origine. La Fédération Béninoise d’Athlétisme mettra donc un billet Cotonou-Paris-Cotonou à sa disposition.

Les résultats sont donnés en novembre 2009 et ce fut encore la surprise, 4 africains sont admis, les Mauriciens Anan SUKHRAJ et Suren AYADASSEN, le Marocain Ahmed ETANANI et le Béninois Okry Christophe NONVIGNON. En tant que Juge, il est chef du Service des Compétitions à la Fédération béninoise d’Athlétisme et à ce titre, il a dirigé beaucoup de compétitions nationales et internationales au Bénin. Chaque année, il est délégué technique de la Région Ouest de la CAA pour au moins une compétition régionale.

Il a été le Délégué Technique du tout premier Jeu de la CEDEAO à Abuja en 2010, Délégué Technique du Premier Tournoi Junior de la CEDEAO à Abidjan en 2012. Comme ATO, il a officié les Jeux Africains en 2003 à Abuja et en 2007 à Alger, les Championnats d’Afrique Juniors à Ouagadougou en 2007 et à Maurice en 2009, les Jeux de la Francophonie à Niamey en 2005, les Championnats d’Afrique seniors à Brazzaville en 2004.

Il a été co-délégué technique des Championnats d’Afrique Juniors à Gaborone (Botswana) en 2011 aux côtés de Vivian Gungaram, Vice-Président de la CAA et délégué Technique des 18èmes Championnats d’Afrique qui se sont déroulés à Porto – Novo en juin – juillet 2012. Comme ITO, il a officié les jeux olympiques de la jeunesse à Singapour en 2010, les championnats du monde juniors à Barcelone en 2012.

Il a été désigné par l’IAAF comme délégué technique du Meeting International de Dakar mais la compétition prévue pour le 12 septembre 2012 est annulée en raison des fortes pluies qui s’abattent sur le Sénégal faisant des dizaines de milliers de sans-abris, hébergés au Stade Léopold Sédar Senghor. Il doit repartir à Paris en octobre 2013 pour passer à nouveau l’examen et en cas de succès, il reste dans le panel des ITOs pour la période 2014 – 2017 et ainsi de suite tous les 4 ans tel que le recommande l’IAAF.

José Mathias COMBOU

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