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Le triomphe de la vérité

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L’honorable Bonaventure Aké Natondé, ancien ministre et député FCBE, au siège de l’événement précis:«Le dialogue est le seul secret pour une rentrée normale »


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L’Honorable Aké Natondé: « Le K.O. du président Boni Yayi est très propre »

Invité de la Rubrique « Sous l’Arbre à palabres », l’ancien ministre de l’enseignement secondaire et député FCBE au sein de la 6ème législature de l’Assemblée Nationale, Bonaventure Aké Natondé livre son regard sur l’actualité nationale. Il se prononce à cette occasion sur la vie de sa formation politique, le Congrès pour le développement et la solidarité (CDS-Finagnon) au sein de la mouvance présidentielle ainsi que de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) dont il est membre du groupe de travail pour la correction. L’honorable Aké Natondé évoque dans cet entretien à bâtons rompus les prouesses de la Haute école de commerce et de management (HECM) dont il est le promoteur.

Et si on en parlait

Un mot d’introduction à cet l’entretien

C’est pour moi une grande joie d’être dans les locaux du journal ‘’L’Evénement Précis’’ que je prends du plaisir à parcourir chaque semaine. J’ai l’occasion aujourd’hui de découvrir la jeune équipe qui anime cet organe de presse. Vous comprenez donc toute ma joie de vous rencontrer physiquement. Je connais quelques uns parmi vous et je suis d’autant plus heureux que cet entretien me donne l’occasion de vous rencontrer tous ensemble et de pouvoir partager avec vous et à cœur ouvert ma vision des choses.

Je tiens à vous féliciter déjà pour le travail que vous faites. Ce n’est pas facile et je l’imagine. Tout le monde le sait, le travail de journaliste comporte beaucoup de difficultés et de risques. Je vous exhorte à ne pas baisser les bras et à renforcer encore davantage votre professionnalisme, l’impartialité dans les informations que vous donnez, et forcement, les lecteurs vous feront davantage confiance. Parce que ce ne sont pas tous les journaux qui arrivent à assurer la régularité dans la parution. Cela mérite d’être salué.

Comment se porte actuellement votre formation politique ?

Je vous remercie. Je suis le président du Congrès pour le développement et la solidarité (CDS-Finagnon) qui est un parti politique assez jeune, créé en 2009. Il faut avouer que la création de ce parti est la transformation d’un mouvement politique que nous animions depuis longtemps et qu’on appelait Comité de mobilisation. C’est donc le comité de mobilisation qui, dans sa phase de maturation, a été transformé en parti politique dénommé CDS-Finagnon.

Je peux vous dire que le CDS se porte très bien avec tous ses acteurs aussi. Le CDS-Finagnon qui est un parti de la mouvance présidentielle a participé avec bonheur aux diverses échéances électorales qui ont eu lieu tout dernièrement dans notre pays en 2011, à savoir l’élection présidentielle où nous avons apporté notre soutien franc au président Boni Yayi qui a été réélu dès le 1er tour. Cela est à notre actif et nous nous en félicitons. Nous avons pris part aussi aux élections législatives avec l’alliance Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Cette participation a permis à cette alliance de décrocher deux sièges sur les quatre de la 24ème circonscription électorale.

C’est une première lorsqu’on connaît la géopolitique du département du Zou. Je peux donc dire que le CDS-Finagnon se porte bien, d’autant plus qu’avant ces élections, son président que je suis a eu la chance de participer au gouvernement de combat du président Boni Yayi qui nous a fait confiance en nous faisant appel pour l’accompagner dans les derniers mois de son premier mandat. Concrètement, nous nous apprêtons aujourd’hui à affronter l’avenir au sein de cette formation politique.

Parce que, dans un premier temps, l’objectif était de nous concentrer dans un fief donné qui était la 24e circonscription électorale, pour gagner les élections de 2011. C’est ce que nous avons fait. Il est question pour nous maintenant de nous élargir, si bien qu’après les élections de 2011, les structures du parti ont été installées dans tout le reste du département du Zou. Les quatre communes qui restent au niveau de ce département, les communes de la 23e circonscription ont toutes leurs structures de base. A la suite de ça, nous sommes en train de nous élargir dans les autres départements.

Aujourd’hui dans l’Ouémé, nous avons une forte base, ainsi que dans le Couffo. Les préparatifs vont bon train pour ce qui concerne les départements du Borgou et de l’Atacora. D’ici à là, notre ambition est que le CDS-Finagnon puisse couvrir tous les douze départements du pays, parce qu’un parti est d’abord national. Voilà ce que je peux vous dire brièvement à propos de la santé politique du CDS-Finagnon aujourd’hui.

On constate que le CDS-Finagnon est tellement ancré dans les Fcbe qu’il sort rarement se prononcer sur l’actualité nationale, comme après l’entretien du Chef de l’Etat.

Oui, nous sommes bien ancrés au cœur des Fcbe et de l’Umpp qui regroupe toutes les forces de la mouvance, parce qu’aujourd’hui les regroupements sont prioritaires. Mais quand vous me parlez de la sortie du Chef de l’Etat et que vous avez attendu la réaction du CDS-Finagnon, le fait de ne pas se prononcer est déjà une prise de position, pour ce qui nous concerne parce que nous ne comprenons pas que le président de la République donne un entretien et que cela provoque autant de vagues.

Pour nous, la paix est sans prix et nous ne sommes pas dans la dynamique de jeter de l’huile sur le feu pour provoquer des situations qui, à la rigueur, pourraient devenir incorrigibles dans notre pays. Donc, nous pensons que le président de la République est dans son droit de s’ouvrir aux Béninois sur les sujets qui le préoccupent. Que les uns et les autres se prononcent, c’est bien. Mais, nous n’aimerions pas que quelqu’un vienne perturber la paix dans notre pays.

Votre appréciation de cet entretien du Chef de l’Etat ?

J’ai suivi le président de la République et j’ai vu qu’il y a des gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase. Parce qu’un Chef d’Etat dans notre pays, c’est une véritable poubelle. Kérékou en a fait les frais, Soglo a subi et aujourd’hui, c’est le tour de Boni Yayi. Il faut que nous apprenions à respecter un tant soit peu l’institution qu’est le président de la République. Le président a déversé sa bile parce qu’il a subi tout ce qu’il a emmagasiné depuis des années où on lui dit qu’un Chef d’Etat ne parle pas. Il a tout sorti au cours de cet entretien. C’est une réaction humaine.

Vous étiez fier de voir votre Chef d’Etat parler ainsi ?

De toutes les façons, ce n’est pas une question de fierté ou pas. Le Chef de l’Etat a parlé et vous n’avez pas à me demander si je suis fier ou pas. Moi, j’ai entendu le message du Chef de l’Etat. Il a sa manière de s’exprimer. On l’a compris.

On n’attendait pas mieux de vous, ancien ministre ancré dans la majorité présidentielle !

Donc, je ne peux pas critiquer le Chef de l’Etat. C’est ça ?

Votre collègue ancien ministre, Candide Azannaï a eu une tout autre lecture de ce message.

Candide Azannaï, c’est son droit le plus absolu. Nous sommes dans un pays de démocratie où la liberté de parole est garantie par la constitution. Je ne suis pas forcément obligé d’avoir le même point de vue que lui. Je ne dis pas que tout ce que disent Azannaï et les autres est faux. Je ne dis pas forcément ça, mais je dis qu’il faut éviter l’exagération.

Entre Candide Azannaï et le Chef de l’Etat, qui a exagéré ?

Je pense que ça, c’est une question-piège. Je ne suis pas là pour porter des jugements de valeur sur les gens.

Avez-vous suivi la dernière sortie de Lionel Agbo ?

Oui.

Il affirme que le Palais de la République est plein de corrompus. Qu’en pensez-vous ?

J’aurais été plus content de Lionel Agbo si c’est au moment où il était au Palais de la présidence qu’il a dénoncé les faits. Aujourd’hui, je ne sais plus de quelle position il parle, sous quel manteau il se trouve parce que la politique est tellement remuante. Aujourd’hui, vous portez un manteau et vous avez d’autres avis et ensuite on voit les gens changer de manteau et les avis aussi changent de couleur et de forme, alors que les événements n’ont pas évolué. Franchement, pour moi, si cela peut contribuer à corriger certaines choses, pourquoi pas ? Mais si c’est juste parce qu’il se retrouve dans une nouvelle position aujourd’hui qu’il a fait cette déclaration, je suis désolé.

Le Chef de l’Etat l’a assigné

Mon avis est que le président aurait pu se passer de cette assignation parce qu’il a subi plus de chose où il n’a pas assigné les gens en justice. C’est son droit le plus absolu parce que le Bénin est un Etat de droit. Mais je crains qu’il ne soit obligé d’envoyer des assignations tous les jours. Parce que quand vous suivez bien l’actualité dans notre pays, dans les journaux, sur les émissions interactives et autres, on ne fait que s’attaquer au Chef de l’Etat qui est une véritable poubelle. Le Chef de l’Etat est comme une poubelle où on jette toutes les ordures. Si chaque fois que quelqu’un l’égratigne ou quelqu’un fait une offense à sa personne, il va aller devant la justice, il risque de multiplier les assignations. Même vos journaux ne sont pas tendres avec lui.

Vous pouvez aussi faire l’objet d’assignation

Je continue de participer aux actions de l’Etat en tant que membre de la majorité présidentielle. Je suis comptable de la gestion du Chef de l’Etat que j’ai contribué à élire. Comment voulez-vous qu’on m’assigne? Au contraire, moi, je ne suis pas dans la position où quelque chose de pareil puisse arriver. Je ne peux que défendre le bilan du gouvernement. Nous allons faire des propositions de manière à permettre au Chef de l’Etat d’accomplir sa mission correctement afin de finir son second mandat en beauté.

Même en étant au parlement ?

Bien sûr, c’est la continuité. Par exemple, sur un terrain de football, on distribue les rôles et je pense sincèrement que tout le monde ne peut pas rester au gouvernement. Il faut qu’il y ait des gens à l’Assemblé et d’autres au gouvernement et vice versa. Certains qui étaient à l’Assemblée sont allés au gouvernement. C’est normal que les choses bougent de cette façon.

Nous avons ensemble bâti le plan de la refondation et il est question de mettre en place le cadre législatif qui permettra de gérer tout ceci. Alors, au niveau de l’Assemblée nationale, nous sommes en train de légiférer pour prendre toutes les dispositions et mettre en place toutes les lois qui permettront d’asseoir les reformes. Il fallait me poser la question si je m’attendais à aller au gouvernement. Je n’ai pas démarché pour aller au gouvernement.

A un moment donné, le président de la République qui est le chef de la mouvance a estimé que j’avais un rôle à y jouer. Sinon ce que tout le monde savait est que j’étais prêt pour aller à l’Assemblé nationale en 2011 parce que tout était préparé pour ce résultat. Mais, entre temps, si j’ai été appelé au gouvernement, ce n’est pas à cause de cela que je vais me détourner de mon objectif premier qui est d’aller à l’Assemblé nationale. La fonction de ministre et celle de député sont deux fonctions tout aussi prestigieuses l’une que l’autre.

Mais, c’est avec vous qu’a éclaté l’affaire dite des ‘’collèges électoraux’’.

Ce sont des candidats qui ont échoué aux élections qui ont créé cette affaire pour se défendre devant la Cour Constitutionnelle. Mais, ils ont été déboutés parce que la création des CEG est une prérogative de la fonction ministérielle. C’est de l’autorité du ministre. C’est lui qui décide de la création des CEG et il y a des critères que le ministre suit. Lorsqu’il y a nécessité de créer des CEG, on en crée. Ce n’est pas parce qu’il y a élection qu’on va se refuser de créer des collèges.

Cette année, il n’y a pas élection, mais il y a eu création de collèges. Même dans la vingt-quatrième circonscription électorale, il y en a eu encore. Est-ce que c’est parce que nous allons aux élections municipales l’année prochaine ? Et pourtant, le ministre qui m’a remplacé n’est pas du Zou. Il est plutôt de la Donga. Mais, il y est quand même venu créer des CEG. Cela veut dire que je n’ai pas fini de créer les CEG, il en restait qui pouvaient être créés encore.

Vous aviez, entre temps, introduit les vacataires aux postes de surveillants, censeurs, etc…

C’est archi faux ! Aucun vacataire ne peut aller dans l’administration d’un collège. Il n’a pas de contrat avec l’Etat. Vous pouvez me dire que j’ai promu des jeunes parce que, pour moi, quand on a une jeunesse bien formée, il faut absolument la mettre au travail. Peut être avant mon arrivée, les jeunes n’étaient pas directeurs de collèges, censeurs, surveillants. Mais en mon temps, le mythe a été brisé parce qu’il ne faut pas attendre que les gens aient les cheveux blancs avant de leur confier des responsabilités.

C’est pour révolutionner les choses et on a respecté strictement les critères. Ce n’est pas parce que vous êtes simplement jeune que vous êtes nommé directeur, mais c’est parce que vous êtes professeur certifié A1 et que vous remplissez les conditions pour être nommé directeur, chef d’établissement ou censeur. Mais les contractuels dont vous parlez, eux, ils n’ont été que dans les conditions de surveillant général. Ce que les textes permettent. Mais, il faut que tu sois dans cette position pour commencer à apprendre le travail administratif quitte à devenir plus tard censeur adjoint ou encore directeur d’établissement.

On a appris que le pourcentage est élevé chez ceux d’Agonli…

Ce n’est pas vrai. Ce sont des propos politiques. Sinon, j’ai promu des gens sur les 12 départements du pays et si vous regardez bien, lorsque j’étais au ministère, même dans mon cabinet, quand les nominations de l’enseignement secondaire et de la formation technique ont été publiés, ce sont les 12 départements qui ont été pris en compte. Mais c’est normal que des ressortissants d’Agonlin et du Zou se retrouvent promus.

Donc, ce n’est pas qu’on a fait une fixation là-dessus. Même les jeunes dont je parle ont été promus dans tout le Bénin et c’était la première fois en 2010 qu’on a vu des jeunes accéder à ces postes de responsabilité. Ils sont encore en poste. D’ailleurs, il y a plus de dynamisme dans les administrations des collèges parce que je suis enseignant et je sais qu’enseignant et jeune, ça veut dire quelque chose de très important.

Il y a aussi quelques recommandations

Personne ne peut vous dire que les recommandations manquent. C’est impossible. Le directeur de publication de ce journal certainement reçoit des parents qui disent ‘’aide un ami ou un parent comme rédacteur dans ton journal’’. Ça arrive, je suis chef d’entreprise, chef d’établissement. Cela arrive dans le public comme dans le privé.

Maintenant, c’est à nous de voir si la personne qu’on nous propose réunit les critères ou si le besoin est là. Il ne suffit pas d’amener quelqu’un pour que la personne se retrouve inutile. On ne peut pas nommer deux directeurs, ni deux censeurs à la tête d’un CEG, par exemple. S’il n’y a pas la place, c’est qu’il n’y en a vraiment pas. Les recommandations ne manquent pas. Mais, il faut que la personne remplisse les conditions données avant d’être nommée.

Que retenez-vous de votre passage au ministère de l’enseignement secondaire ?

Je suis très heureux que la seule année scolaire que j’ai passée au ministère, il n’y ait pas eu une seule journée de grève généralisée et il me semble que depuis 1990, c’est la première fois que, au cours de l’année 2010-2011, il n’y a pas eu une seule journée de grève généralisée parce que nous avons maintenu le contact permanent, le dialogue social permanent avec les enseignants et ce n’était pas les occasions pour aller en grève qui manquaient.

Surtout qu’il y avait des élections et vous savez qu’il y avait beaucoup de manipulations au niveau syndical. Mais nous avons quand même réussi à calmer tout ceci. Aucun syndicaliste ne peut dire que je l’ai reçu nuitamment pour le calmer. C’est parce que, justement, c’est un dialogue franc avec les syndicalistes et lorsque je fais des rencontres avec eux, c’est souvent devant la presse. Les doléances, nous les connaissons, nous faisons des réunions périodiques et le point pour voir ce qui est déjà réalisé et ce qui reste à faire.

Quand les syndicalistes eux-mêmes voient que la bonne foi y ait, et que les décisions qui sont prises sont en train d’être respectées, même si ce n’est pas encore parfait, nous évitons la grève. J’arrive à les calmer parce qu’ils sont mes collègues. Il y a eu grève l’année qui a suivi et on a failli connaitre une année blanche. Mais, ce n’est pas parce que le ministre Djimba ne sait pas négocier. C’est un problème national auquel il a été confronté.

Les fonctionnaires qui ne sont pas enseignants, le personnel non enseignant de l’Etat a eu une augmentation salariale et tout simplement les enseignants ont estimé qu’ils viennent d’être rattrapés par leurs collègues qui ne sont pas des enseignants alors que eux, ils ont perçu les 25 % parce que la fonction enseignante est spécifique. Donc, si les autres obtiennent les mêmes 25% qu’eux, il faudrait qu’ils en obtiennent davantage d’autant plus que le décret qui a été pris n’a pas exclu les enseignants.

Ce qui peut se comprendre mais qui pourrait être négocié autrement. C’est parce que les syndicats d’enseignants n’ont pas été associés aux négociations avec les autres corps. On aurait du le faire. En ce moment, si les enseignants avaient quelque chose à dire, on aurait rédigé en conséquence le décret qui donne l’augmentation et faire pourquoi pas des promesses sur l’avenir en ce qui concerne les enseignants puis éviter cette grève généralisée. Heureusement l’année a été sauvée.

La corruption est aussi présente dans l’enseignement

Moi, je pense qu’aucun corps n’est parfait. Mais, l’un des corps les plus parfaits au Bénin, c’est l’enseignement parce que dans l’enseignement, on ne traine pas de gros sous, il n’y a pas l’argent. Vous savez que c’est souvent là où il y a l’argent que la corruption trouve son siège. En réalité, lorsque je prends l’organisation des examens chez nous, le Bénin peut se vanter d’avoir l’un des systèmes éducatifs les plus performants en Afrique où même le ministre ne connait pas les résultats avant qu’ils ne soient proclamés. C’est toute une organisation.

Tout est corrigé sous anonymat. Il n’y a pas de magouille possible. Les résultats sont affichés au vu et au su de tout le monde. Donc, je dis la main sur le cœur que dans l’enseignement, il n’y a pas beaucoup de corruption. Cela peut se passer dans les classes pour les passages en classe supérieure, mais c’est minime.

Il faut donner des dessous de table pour la correction du CEP et du BEPC….

En mon temps, nous n’avons pas eu ce genre de problème d’autant plus que les directeurs départementaux sont bien instruits pour accomplir leurs tâches. Si cela se passe ainsi, ce serait la faute aux directeurs départementaux. Moi, je n’ai pas eu ce genre de dénonciation. Je l’ai appris après, avec les cas qui se sont révélés. Mais, en notre temps, on n’a pas eu ce genre de dénonciation. Et vous êtes bien placé pour savoir que les enseignants, s’il y en avait eu en mon temps, ils auraient tout dénoncé. Ils m’auraient écrit.

Je n’ai reçu aucune lettre de dénonciation à la fin de l’année 2010-2011 soit disant que quelqu’un aurait été soudoyé pour recruter des correcteurs. Maintenant, je ne dis pas que ça ne se soit jamais passé. C’est possible. Mais à une très moindre échelle. Puisque l’information n’a pas été portée à mon niveau.

Alors, face à la perspective d’une rentrée perturbée, quelle solution vous préconisez aujourd’hui pour qu’on ait une rentrée normale ?

Le seul secret pour une rentrée normale, c’est le dialogue. Le dialogue est à sens double.

Les syndicalistes disent qu’ils attendent le gouvernement depuis plusieurs semaines.

Je ne suis pas dans le secret des dieux pour savoir si c’est effectif. Mais, j’ai quand même lu dans la presse que les ministres en charge de l’éducation, que ce soit celui du primaire, du secondaire ou du supérieur, sont en train d’organiser des rencontres. Et les conseils sectoriels pour le dialogue social, on les a refait, c’est-à-dire qu’on les a fait renaitre de leurs cendres et on les a réactivés et ça continue. Moi, je pense qu’il faut que tout le monde sache raison garder, que le gouvernement se montre ouvert dans le dialogue et que les enseignants aussi ne perturbent pas la rentrée. Parce que, eux aussi, ils sont enseignants et en même temps parents d’élèves.

Que le gouvernement donne les 25% ?

Moi, je ne pense pas que le problème se pose de cette façon là.

Les syndicalistes ont annoncé avoir deux revendications, à savoir, le remboursement intégral des défalcations sur salaires et les 25 %.

Le gouvernement va certainement juger ces revendications et saura prendre ses responsabilités. Moi, je propose au gouvernement de prouver toute sa bonne foi en maintenant le dialogue, en recevant autour de la table de négociation les syndicalistes, les représentants des enseignants. Et on n’a pas besoin de plus que ça pour que l’atmosphère se détende. Maintenant, il y a aussi des grèves qui sont politiques. Et par rapport à ça, il n’y a rien qu’on puisse faire contre. Quelle que soit la bonne foi dont vous faites preuve, celui qui a décidé d’aller en grève, va en grève quand c’est une grève politique.

Et comment différencie-t-on les grèves politiques des grèves apolitiques ?

Non, ça il faut le demander aux syndicalistes puisque, ce sont les syndicalistes eux mêmes qui ont mis sur la table cette histoire de grève politique. Donc, ce sont eux qui savent ce qu’ils mettent dedans.

Un exemple de grève politique ?

Vous voulez m’en donner ?

Non, on souhaite que vous parliez de cela ?

Avant les élections, nos syndicalistes que je respecte beaucoup, ont dit que ce sont des grèves politiques qu’il y a eu. Ce que moi je comprends, c’est que c’est une grève peut être initiée par une idéologie donnée pour renverser un gouvernement, pour pousser le peuple à voter contre un gouvernement. Mais dans notre pays, le peuple ne raisonne pas de la même façon. Et le peuple n’aime pas du tout que l’on martyrise quelqu’un. Vous avez vu, ça s’est passé, mais malgré ça nous avons réalisé le K.O.

Parlons un peu de votre K.O. Comment vous l’avez fabriqué ?

Non ! On n’a pas fabriqué le K.O. Mais, on a travaillé pour l’avoir. Vous savez, je vais vous dire la vérité à cœur ouvert. J’ai pitié du président élu lorsque je vois l’acharnement avec lequel on veut tout faire pour mettre en cause ce K.O. Et on dit que la LEPI (Liste Electorale Permanente Informatisée) a été fabriquée sur mesure. Mais le K.O. ne peut pas être plus propre que ça.

Avec des milliers de Béninois qui sont restés sur la touche ?

Est-ce que vous avez connu une élection dans ce pays où même quand on faisait l’inscription manuscrite, tous les Béninois allaient s’inscrire parce que les inscriptions sur les listes électorales sont volontaires et facultatives ?

Dans le cas actuel, ils ont voulu s’inscrire.

Attention ! Ceux qui n’étaient pas volontaires étaient devenus volontaires, peut être au moment où on ne peut pas continuer d’inscrire les gens jusqu’au jour des élections. A un moment donné, la LEPI étant un outil technique, il fallait clôturer pour faire le dédoublonnage et sortir les cartes d’électeurs. Ceux qui ont combattu la LEPI, après, étaient près à s’inscrire.

Comment le K.O. est propre ?

Non, le K.O. est très propre. Moi, j’ajoute très propre, parce que d’abord ce n’est pas le gouvernement qui a fait la liste. Moi, quand je prends ma région, je n’ai personne parmi ceux qui sont intervenus pour la Lépi parce que je n’étais pas député à l’Assemblée nationale. Et vous êtes d’accord qu’avant que je ne vienne à l’Assemblée nationale, tous les députés de la 24è étaient de l’opposition.

Les quatre (04) étaient de l’opposition et ils ont positionné les leurs dans les structures de la CPS/LEPI pour réaliser la LEPI dans toutes nos communes dans le Zou. Et nous sommes allés avec cette LEPI là. Nous n’avons pas fabriqué une autre LEPI pour la maison. Et pourtant, combien ils ont eu ? On les a frappés de très loin dans ma région. Dès le premier, tour on a fait soixante et quelque pour cent. C’est cette LEPI réalisée, non pas par le gouvernement, mais les opposants dans la vingt quatrième qui a servi à les battre.

Donc, je ne peux pas comprendre, puisque nous n’avons pas mis une personne en plus. Si c’est aujourd’hui que je suis député que la LEPI est faite et que nous gagnons, on peut dire que oui, c’est moi qui ai désigné les personnes. Je n’ai pas pu désigner une seule personne. Les onze (11) de la CPS par commune, ça venait des autres. Et même pour trouver des personnes pour être membres de bureaux de vote, c’était difficile parce qu’on n’avait aucun député.

Le seul qu’on avait tous azimuts fait élire était allé de l’autre côté, ils étaient tous de l’opposition. Donc, la LEPI, dans cette région, ce sont eux qui l’ont réalisée. Ça n’a pas empêché que le fils du terroir soit battu, écrasé simplement parce qu’il y a des rapports de forces. Le président Yayi Boni a eu la grande adresse de se faire entourer de personnes avec qui il ne peut pas perdre les élections. Avant les élections, moi je disais au président que si le Bénin se réduisait à mon fief, il passait au premier tour.

Je ne savais pas que ça allait avoir un effet boule de neige dans les autres régions. C’est un effet d’entrainement. C’est tout le pays, à part les zones où on a perdu les élections, sinon dans la grande majorité du pays, on a gagné les élections parce que le peuple a eu confiance au discours que nous avons tenu.

Mais, l’argent aussi a parlé.

Mais l’argent, peut être que ça a parlé dans tous les sens. On ne fait jamais d’élection sans dépenser. Même aux Etats Unis, on dépense encore plus. Vous savez, Obama a dû mobiliser six cent milliards de francs Cfa avant d’être élu il y pour quatre (04) ans.

Vous, vous avez mobilisé combien ?

Non ici, nous n’avons pas de moyens. Nous n’avons pas de grands moyens. Mais, c’est vous dire simplement qu’on a de l’amour pour notre peuple et aussi notre peuple a de l’amour pour nous.

Le nom Aké est financièrement figuratif dans la région Agonlin ?

Oui, vous savez qu’au pays des aveugles le borgne est roi. J’ai le peu qu’il me faut. Dieu m’a donné le peu qu’il me faut. C’est tout. Je ne peux pas dire que je suis un grand riche. Est-ce qu’il y a de riches au Bénin ? Allez aux Etats Unis et vous verrez ce qu’on appelle être riche.

 Ces indicateurs font que le K.O. est propre ?

Non, le K.O. est clair. On a fait les présidentielles et après nous sommes allés au législatives. Ça s’est confirmé. C’était la même tendance. Sept (07) candidats ont fait des recours contre moi seul. Mais dans aucun des recours, ils n’ont dit qu’ils ont obtenu tel nombre de voix dans tel bureau de vote et on les a reportés sur les Fcbe. Ils ont juste parlé des CEG qu’on assimile à la corruption électorale. Nulle part on n’a créé de CEG sans qu’on ait ouvert deux classes de sixième au moins, trois des fois.

Mais rien n’a été dit sur les résultats en tant que tel. On a essayé seulement de trouver la forme en disant qu’avant les élections, ils ont fait ci, ils ont fait ça pour gagner la sympathie de la population. Mais comment est-ce qu’on peut juger ça ? C’est difficile de juger si c’est parce qu’on a fait ça que les populations nous ont aidés. On posait des actes avant d’aller au gouvernement. C’est parce que le président a compris avec qui il fallait composer pour que la population adhère à sa cause qu’il nous a sollicités.

Les CEG électoraux fonctionnent toujours ?

Il n’y a eu aucun CEG électoral. Tous les CEG existent et fonctionnent avec des centaines d’élèves. Donnez-moi le nom d’un seul CEG qui n’a pas existé et qui est créé de façon circonstancielle pour les élections ou signé par moi qui ne soit pas fonctionnel. Tous les CEG créés sont fonctionnels avec plusieurs classes. Les députés ont reçu une séance de formation, qui nous a beaucoup édifiés sur la question de la LEPI. Si les journalistes pouvaient en bénéficier, c’est sûr qu’ils comprendront beaucoup de choses.

On nous a fait venir des experts qui nous ont expliqué que, dans aucun pays, la LEPI ne peut être propre à cent pour cent (100%). Mais que, si déjà les marges d’erreurs étaient réduites à ce pourcentage, ce serait acceptable. Et je crois que le Bénin a rempli ces critères là. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher à améliorer ce qui existe. Je crois que vous avez eu un représentant qui était venu avec nous au Centre national de traitement. On était tous étonnés ce jour là.

On ne savait pas que le Bénin disposait déjà d’une technologie aussi avancée pour que, dans une base de données où il y a plus de six millions de personnes, on puisse retrouver aussi rapidement des gens. Dès qu’on tape le nom de quelqu’un, il apparait. Moi-même, on l’a fait devant vous et toutes les informations me concernant sont apparues. Donc, ici ceux que vous avez appelez les ‘’gens laissés en rade’’, en fait ce ne sont pas des gens laissés en rade.

Mais ceux qui ne s’étaient pas inscrits et qui sont maintenant prêts à s’inscrire. Les gens qui, à cause de manipulations techniques, se sont retrouvés à voter ailleurs à de dizaines de kilomètres de chez eux. Donc, vous pouvez être d’Assiangbonmè et on vous met dans un centre de vote d’Assiangbonmè et que vous vous retrouvez à vingt deux(22) kilomètres de votre domicile. Mais, aucun Béninois n’a été déplacé d’une commune à une autre commune.

Personne n’est d’Abomey et a retrouvé son nom à Natitingou. Les gens ont retrouvé tous leurs noms dans leurs propres villages mais à des distances éloignées, parce qu’à la dernière minute, la technique n’a vraiment pas fonctionné. Nous devons corriger ça, intégrer les gens et reprendre les cartes d’électeurs, pour que ce soit des cartes à puce. Je suis membre du groupe de travail de la LEPI et nous sommes en train de travailler là-dessus.

Je suis désolé quand j’entends certains tenir certains propos au sujet du travail que nous faisons. C’est un travail correct que nous faisons. Il a contribué activement à la victoire du Chef de l’Etat et jusqu’à l’heure où nous parlons, Candide Azannaï est toujours de la mouvance présidentielle. Ce que j’ai entendu dire de lui et qui n’est pas vrai est que le travail que notre groupe est en train de faire sur la LEPI est du pipo. Ce n’est pas vrai. Il n’est pas du groupe. Donc, il ne peut juger du travail du groupe.

Ah bon !

Non, nous avons passé des nuits blanches à travailler. Aucune œuvre humaine n’est parfaite. Mais, mes amis, vous allez nous féliciter à la fin.

L’UN réclame, à travers un communiqué, la parité.

La parité est une question vraiment très passionnelle. Elle soulève beaucoup de passions. D’abord autour de nous, je ne vois qu’une seule femme ici. Pensez-vous que vous avez la parité ? Dans mon service, c’est le même cas. Donc, si on n’est pas arrivé à faire la parité femme-homme, ne me dites pas que c’est en politique que c’est possible.

La parité entre mouvance et opposition n’est pas logique. Vous me direz que si l’opposition représente 10% de la population et que la mouvance est à 90%, alors on donne la moitié aux 10% et le reste aux 90%. Ce n’est pas juste et vous le savez bien avec moi. Vous êtes d’abord avec moi que dans tout ça, tous ceux qui sont opposants aujourd’hui peuvent être de la mouvance demain, et vice versa. Donc il ne faut pas que nous fassions des lois qui aillent contre nous.

C’est ce que je disais à mes collègues de l’opposition la dernière fois. J’ai dis qu’ils veulent la parité. Mais demain s’ils deviennent la majorité présidentielle que deviendrait cette parité ? Cela va jouer contre eux. Mais, ils ont dit qu’ils auraient profité de ça aujourd’hui. Donc le mot parité n’existe pas encore dans notre constitution. Elle a 22 ans et c’est elle que nous sommes en train d’appliquer jusqu’à ce jour. Lorsqu’on sort un nouveau terme, je cherche à connaître son fondement juridique.

Au regard du travail que vous avez fait, êtes vous sûr que les élections communales se tiendront effectivement en mars prochain ?

Je pense que c’est la plénière qui va décider de la question mais en tant que politicien, je dirai logiquement que les élections risquent d’être reportées de quelques mois pour que nous puissions atteindre tous les échéanciers. Qu’on puisse faire toutes les marches du chronogramme et que les élections se passent suivant la Lépi actualisée

Après le dépôt du rapport sur la Lépi, que se passera t-il ?

Après ce dépôt, il faut que les propositions de lois que nous avons déposées soient étudiées en commission et en plénière. Pour la suite, il faut mettre en place les organes prévus par la loi. Une fois ces organes mis au travail, il y a des tâches essentielles dont l’audit citoyen de la Lépi et on va l’afficher sur toute l’étendue du territoire national.

Nous avons, à cet effet, choisi un audit participatif. On affiche la Lépi dans son état actuel sur toute l’étendue du territoire national et tous les citoyens ont le droit d’aller voir et dénoncer ce qui ne va pas afin de faire des corrections. Si vous voyez qu’il y a des étrangers dedans, vous les dénoncez. Là, on attire l’attention des uns et des autres sur cela. Ce qui est sûr, la loi a prévu la sanction des cas de fraude. Une fois que l’audit est fait, tout ce qui est recueilli comme correction doit être intégré.

La suite, on aura maintenant une liste qui sera publiée avec de nouvelles cartes d’électeurs plus complètes. Il faut avouer que les cartes d’électeurs qu’on avait utilisé n’avaient pas toutes les fonctionnalités prévues par la loi parce qu’il n’y avait pas la multi application. Après tout cela, on va aux élections.

C’est un chronogramme de combien de délai ?

Moi, je pense logiquement que les élections peuvent se tenir pendant les vacances prochaines, courant juin ou juillet au lieu de mars.

Finalement, il nous faut six mois minimum pour faire ce travail

Oui.

Est-ce que vous en avez discuté au sein de la commission?

Oui, on en n’a discuté. Selon ce qu’on m’a dit au niveau de la commission, pour l’instant, ce ne sont pas des décisions mais des propositions. Nous ne sommes que 11 députés sur 83, et nous avons versé tout cela au président de la commission qui va le soumettre à la plénière dont on fait partie et on prendra ensemble les décisions.

Entre la fonction de ministre et celle de député, qu’avez-vous fait de marquant ?

Ce sont deux mondes différents. Mais des deux côtés, il y a quelque chose de commun que je retiens. C’est qu’on sert la nation. Depuis que nous sommes là, vous avez vu que la 6ème législature est une législature qui évolue à grande vitesse. Il y a une ambiance conviviale que j’aime bien puisque je suis un homme très libre. Cela me permet de composer avec les représentants de toute la nation.

Depuis que nous sommes là, vous avez vu qu’on a voté un certain nombre de lois d’importance capitale, à savoir, la loi sur la lutte contre la corruption, celle sur les violences faites aux femmes et bien d’autres lois ont été votées. Les budgets sont votés dans le délai, les critiques parlementaires se passent normalement. Et c’est ce qui devait se passer dans des pays démocratiques. C’est ce à quoi nous contribuons.

Pensez vous que vous défendez vraiment la mission que le chef de l’Etat vous a confiée ?

Je le pense puisqu’on est en train de mettre en place le cadre législatif qui favorise les réformes.

Est-ce pour ça que vous avez été envoyé au parlement ?

Il faut dire que les journalistes interprètent souvent les choses à leur manière. Vous ne savez pas si c’est moi qui ai voulu y aller. Vous n’êtes pas obligés de savoir ce que je dis avec le chef de l’Etat.

Entre député et ministre, c’est la nuit et le jour

Non, du tout pas. Qu’est ce qu’un ministre a de plus qu’un député ?

Un budget qu’il ordonne

Ahhhhhhhh d’accord ! Moi j’ai fait un an au ministère, mas je n’ai jamais ordonné un budget. C’est le Directeur des ressources financières et du matériel (DRFM) qui est délégué et ordonne tout. On ne demande même pas à qui tel ou tel a été accordé. Et Dieu merci, ce n’est pas ma préoccupation. Je n’ai pas senti de différence entre la vie du ministre et celle du député. Et je vous ai dit que Dieu m’a fait le bonheur de me donner le peu de moyen qui me permet de vivre si bien que je ne sais plus ce que je vais chercher là.

Est-ce que particulièrement vous avez contribué à une loi qui a été prise ou en attente ?

Il y a beaucoup de lois que nous avons initiées

Un député.

Généralement, il n’y pas de loi qui soit initiée pas une seule personne. Parce que c’est un travail d’équipe. Même si tu as l’initiative de la loi, tu dois te faire aider par des juristes. Il faut dire que ceux là ont toujours leur touche là dedans pour que nous puissions mettre en forme la loi. Il y a bien d’autres lois dans le circuit et qui attendent d’être votées.

Comme la révision de la constitution ?

Non, je ne suis pas signataire de cette proposition de loi. Je n’ai pas été approché et aussi je n’ai pas vu ce qui est dedans. Et vous êtes d’accord avec moi qu’il y a certaines choses qui me sont chères. J’aime le Bénin indépendamment de ma famille politique et par amour pour ce pays, je ne transigerai pas avec ça.

Que voulez vous dire par là ?

Je veux dire que la révision de la constitution telle qu’elle a été introduite est mauvaise. Nous sommes d’accord que la constitution a des imperfections qu’il faut corriger. Mais, c’est d’une manière consensuelle que cela devra être fait. On devrait introduire ce projet à l’Assemblée tout en sauvegardant les acquis.

Il ne faut pas qu’on laisse des gens prêter des intentions au Chef de l’Etat. Moi, je suis prêt pour la révision de la constitution, mais je ne suis pas du tout contrairement à ce que les journalistes disent dans la logique de maintenir le Président au pouvoir. Si nous faisons ça, cela veut dire que nous aurons perdu quelque chose d’essentiel pour notre pays, à savoir l’alternance. Un chef d’Etat fait un ou deux mandats. Moi je suis dans cette logique. Et je vois le président Boni Yayi exactement dans cette logique aussi. Lui, il est Thomas et a en face de lui des saints Thomas qui ne croient pas et doivent voir.

Je crois que la proposition de loi a été retirée et il n’y pas de débat autour. Quel que soit le moment où on va soulever cette question de révision de la constitution, on en discutera. Mais lorsqu’il y a le moindre doute là-dessus, on va s’abstenir. S’il n’y a pas de doute et que la révision va permettre de garantir plus de liberté et un meilleur fonctionnement des institutions de l’Etat, allons-y. Maintenant, je ne dis pas que c’est à tel moment qu’il faut le faire. On peut le faire aujourd’hui comme on peut le faire dans 10 ans, le Bénin continuera à vivre.

Pourquoi vous vous abstenez quand il s’agit de critiquer le gouvernement ?

Vous ne pensez pas que je dois dire la vérité à mon bord politique pour lui permettre de ne pas tomber dans les erreurs ? Je dois dire la vérité. Ce n’est pas parce que je suis de la mouvance que je vais la cacher. Il faut que nous jouions pleinement notre rôle de député. Car non seulement, il légifère par les lois, mais il doit aussi contrôler les actions du gouvernement.

La nation nous regarde quand nous sommes à l’Assemblée nationale. Il faut que nous portions exactement la voix de cette nation. C’est pourquoi nous ne ménageons pas les ministres. Quand ils viennent, on leur dit les vérités. On a fait une réunion avec le chef de l’Etat où il n’y a avait aucune caméra et il disait qu’on est dans notre rôle et qu’il ne peut pas nous l’interdire. J’ai discuté avec des jeunes récemment. Ce que j’ai transformé en question que je vais bientôt adresser au gouvernement.

Ça concerne le parlement des jeunes qui est une institution qui prépare la relève. Mais aujourd’hui, il se trouve dans une léthargie administrative impossible. C’est dire donc que le président n’a jamais appelé pour demander pourquoi on pose tant de questions. Je sais que le président aime les contradictions.

Vous l’avez pratiqué ?

Oui, je l’ai fait et je sais que le président aime la contradiction.

Il aime donc qu’on le critique ?

Il faut faire la distinction entre critique et injure. En tout cas, pour moi il est très vif d’esprit et il comprend vite. Lorsque vous le contredisez et vous dites « président on ne doit pas faire telle chose ainsi », il comprend vite si effectivement vous avez raison. Et pour le peu de temps que j’ai fait avec lui, j’ai vu un homme ouvert à toutes les idées. Il écoute et saisit rapidement ce qu’on veut lui faire comprendre. C’est une impression du dehors que vous avez eu en voyant des fois le tempérament du Chef de l’Etat.

Quelle impression ?

Celle qui vous amène à penser qu’il n’aime pas la contradiction. Et de plus chacun a son tempérament.

Avez -vous subi une fois une de ses colères sur les chantiers de construction des salles de classes ?

Non, pas du tout.

Cela signifie t-il qu’il a toujours été doux avec vous ?

Non ! Tel n’est pas le cas. Puisque moi-même je ne suis pas doux avec mes collaborateurs. Si vous faites bien votre travail on s’entend. Mais si vous ne le faites pas bien, je n’hésite pas à faire des reproches. Demandez au ministère, on vous en donnera la confirmation.

Aké Natondé à l’Assemblée et Hecm a cessé de rayonner. Pourquoi ?

Hecm rayonne toujours et plus qu’avant. Seulement nous ne rentrons pas dans la publicité tapageuse. Certes, nous sommes présents sur les médias de manière très intelligente parce que c’est un couteau double tranchant. Car, on ne peut pas vendre la formation comme une boite de tomate. Ceux qui font ça sont en erreur et d’ailleurs, ils sont très loin d’Hecm en matière d’ancrage. Car, Hecm est la première université privée du Bénin de par le volume d’étudiants, l’étendue des formations et les résultats qu’elle donne chaque année.

Donnez-nous quelques chiffres en parlant des résultats ?

Hecm a eu 656 admis au Bts national soit environs 70% de taux de réussite. Et grâce à nous le taux national est passé à 62 %. Vous voyez l’écart entre le taux national et notre taux. Et nous on est l’école qui présente le plus de candidats. Le deuxième qui vient en effectif a peut être présenté la moitié. Dans les dix filières que nous avons présentées, il y en a 4 dans lesquelles les majors viennent d’Hecm. Et sur les 100 premiers au Bts, il y a 33 qui sont les apprenants de Hecm. C’est l’Enéam qui vient en deuxième position avec 11. C’est donc pour vous dire que notre rayonnement est au top

Quel est le secret de cette réussite ?

C’est le travail et la croyance en ce que l’on fait.

Hecm est-elle implanté sur ses propres sites ?

Certains sites sont en location, d’autres font partie de notre patrimoine. A Jéricho, nous sommes sur notre propre site. A Calavi également, l’immeuble que nous avons fini de construire récemment, c’est aussi sur notre propre site. A Parakou, nous sommes en train de construire un petit beau campus. A Porto-Novo, nous allons bientôt démarrer la construction. Certes, nous formons les gens mais aussi nous sommes en train de construire des bâtiments qui donnent une meilleure image de l’urbanisation à notre pays.

Quel est le capital de HECM ?

Pour une école, c’est difficile de parler de capital. Car, elle n’est pas constituée sous une forme commerciale. C’est interdit par les textes chez nous.

Et le capital Humain ?

C’est important. Nous comptons 3000 étudiants, 250 enseignants, un personnel administratif permanent de 98 voir 100 tous répartis sur 8 centres de formations.

Vous êtes l’unique propriétaire ?

Bien sûr, il n’y pas deux. Je suis le fondateur de HECM. Mais l’école appartient à tous ceux qui contribuent à son rayonnement.

Faites-nous l’historique d’Hecm ?

Hecm a été créée en 1999 dans un contexte où l’enseignement supérieur privé était naissant, balbutiait et cherchait ses marques. C’est en ce moment que j’ai eu l’initiative de créer cette université après avoir servi des années durant dans l’enseignement privé puis estimé que je pouvais apporter un plus.

A notre arrivée dans ce domaine, nous avons révolutionné beaucoup de choses en amenant des systèmes innovateurs pour former les gens et beaucoup d’autres universités nous ont copiés. Nous avons contribué au rayonnement du Bénin. Car, nous recevons des étudiants venant des autres pays que nous formons. Ce que nous faisons ne peut pas se chiffrer en matière d’argent. Car, cela a un gain social plus immense. Et si c’est en matière sociale, je suis multimilliardaire.

La radio ‘’Tonassé’’ dont vous êtes le promoteur n’est plus en vogue comme avant. Pourquoi ?

Elle est toujours en vogue puisque c’est elle seule qui dessert la région d’Agonli. Elle a été créée, il y a 9 ans

Pourquoi vous n’avez pas augmenté ses fréquences ?

Parce que le besoin ne s’est pas fait sentir. Nous couvrons presque toute la région et ses alentours à savoir Zakpota, Zogbodomey et même Bohicon. Il n’y rien à gagner dedans parce que la presse, c’est aussi un domaine social. Et moi en tant que promoteur, je viens en renfort pour compléter les manquants de radio ‘’Tonassé’’. Mais une fois encore, c’est immense ce que nous gagnons sur le plan social à travers cette radio. Surtout parlant de la visibilité qu’elle a donnée à la région.

Il paraît que c’est la radio qui vous a donné l’appétit politique.

Non ! Je faisais déjà la politique avant de créer la radio. C’est vrai que le fait que je pose des actes de développement tel que l’installation de la radio et la construction des salles de classes avec mes maigres moyens m’a lancé en politique sans le savoir. Mais, je continuerai de le faire même si je prends ma retraite politique.

Comment arrivez-vous à vous en sortir dans une région où la sorcellerie est aussi profondément ancrée?

Est-ce qu’il y a plus de sorcellerie à Agonli qu’ailleurs ?

Et le gris- gris ?

Moi je suis né à Agonli, j’ai grandi à Agonli et je ne l’ai quitté qu’à l’âge de 16 ans parce qu’il n’y avait pas la série C et je suis venu au Ceg ste Rita. Je n’ai pas peur de la région Agonli parce que j’ai vécu comme tout le monde là-bas depuis l’enfance. Mes parents y résident encore.

Ils vous ont blindé ou bien ?

Non ! Au contraire à un certain âge, je suis devenu chrétien pourtant mes parents étaient tous animistes et ils m’ont laissé faire. Je n’avais que 14 ans. Et les choses sont restées ainsi jusqu’aujourd’hui.

Est-ce que ce n’était pas du syncrétisme ?

Non, puisque je ne pratiquais plus la religion de mes parents.

Il parait que vous vous inclinez devant les fétiches au village ?

Jamais ! Je peux m’incliner pour saluer les têtes couronnées et les personnes âgées mais je ne m’agenouille pas. Ce que je fais seul devant mon Dieu. Et puis en plus, je suis un descendant de Dada AKAO et selon notre tradition un descendant de Dada AKAO ne s‘agenouille pas. Mais si je le fais pour quelqu’un, ce n’est pas bien pour lui. Car, c’est ‘’ AKOMANDJEKPONOUMEDE’’ qu’on nous appelle.

Paraît-il que vous vous agenouilliez devant le Chef de l’Etat ?

Ce n’est pas vrai. Et je n’ai jamais vu cela.

Mais, des ministres se sont agenouillés pour Yayi Boni ?

Moi, je n’ai jamais vu cela. Vous pensez qu’il va accepter cela. A sa place, je n’accepterai pas.

Vous vous inclinez quand même ?

Oui ! C’est normal. Car, c’est la haute autorité et on lui doit du respect. Il est comme mon père.

La politique et Hecm. Vous arrivez à bien les gérer ?

Il n’y a pas de problème car Hecm est une institution pratiquement avec des hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Je n’ai qu’un regard de supervision. Le docteur Albert Tchinkoun assure mon intérim. C’est un professeur de l’université d’Abomey-Calavi à la retraite et il y a des jeunes comme directeurs d’études et je dirige des réunions périodiques.

Alors, avec le dossier du port sec de Tori, il se révèle que la présidence de la république est pleine des corrompus.

Est-ce qu’il y a des corrompus sans corrupteurs ? Il y a la loi et l’esprit de la loi, mes amis. Je crois, pour ma part, que c’est vraiment malheureux tout ce à quoi on a eu droit dans le cadre de cette affaire du port sec de Tori. Il faut creuser ce dossier pour mieux voir, encore mieux ce qui est caché derrière.

Parce que moi, je vais même jusqu’à mettre un peu en doute certaines déclarations. Car, c’est trop simple de faire des déclarations sur la base de certaines présomptions. Je veux qu’on creuse un peu. Est-ce que ce n’est pas le promoteur qui aurait des difficultés à démarrer les travaux du port sec ? Car, j’ai été surpris de tout ce que j’ai entendu. Vous connaissez le promoteur ? Maintenant, c’est à lui de nous prouver sa bonne foi en démarrant les travaux.

Comme cela, les problèmes de harcèlement dont il a été question seront réglés. Mais, les autres soutiennent qu’ils ne lui ont rien demandé. Qui dit vrai ? Je ne saurais le dire. Mais le président ne pouvait pas faire mieux quand il a pris ses responsabilités pour qu’on ne l’accuse pas de protéger les gens. Mais je pense qu’il faut fouiller pour voir ce qui est en dessous.

Honorable, pensez-vous que le procureur doit s’autosaisir du dossier ?

Si la loi le lui permet. Ca ne gène aucunement. Je suis sûr que les concernés vont se défendre parce qu’il ne suffit pas d’accuser quelqu’un de quelque chose pour que la personne soit coupable. Il y a ce qu’on appelle la présomption d’innocence. Une fois qu’ils seront appelés, ils pourront se défendre et je crois que ce sera la parole de l’un contre l’autre. Et c’est là que les juges vont pouvoir faire leur travail comme d’habitude.

Y aurait-il un thème que vous auriez voulu aborder, en particulier ?

Vous êtes allés dans tout les sens. Globalement, c’est bon. J’aime la convivialité qui règne au sein de cette équipe. J’ai pu parler à cœur ouvert. Je n’ai pas eu droit à des questions pièges quand bien même vous envoyez quelques piques. C’est votre propre, vous journalistes. Etant promoteur de radio, je sais ce que c’est.

Mais, j’interviens très peu même à radio Tonassé qui m’appartient. Les gens m’attendent deux ans avant de pouvoir peut-être m’attraper une fois pour une interview ou un entretien à cœur ouvert. Ce qui fait que, chaque fois que je veux passer à la radio l’audience est immense parce que c’est un débat interactif et les débats pleuvent de partout et c’est bien. Je vous exhorte à continuer. Car vous constituez un maillon important de la démocratie béninoise. La presse est le quatrième pouvoir.

C’est vous qui sauvegardez le reste des pouvoirs en donnant l’information au citoyen, en donnant l’éclairage sur ce qui peut être caché et ça fait peur de manière à ce qu’on ne commette pas des actes qui puissent mettre en danger notre démocratie. La presse est une composante importante de la nation. Elle est aussi un couteau à double tranchant parce qu’elle peut conduire quelqu’un à se suicider. Je vous exhorte à faire preuve de beaucoup de professionnalisme pour que nous puissions jouir des bienfaits de notre presse. Vive la presse. Je vous remercie.

Carte d’identité

Un prince d’Agonlin moulé aux vertus de l’entrepreneuriat

Bonaventure Aké Natondé est un fils du Bénin profond. Né en 1970 à Covè dans la région Agonlin, il fait ses premiers pas à l’école en 1977, précisément à l’école primaire publique de Zogbodji. Il y décroche le Certificat d’études primaires (CEP) en 1982 avant de s’inscrire au Collège d’enseignement général (CEG) de Covè. Au fil de son parcours, il prend goût aux matières scientifiques dans lesquelles il excelle avec de brillants résultats. « Mes professeurs m’ont dit que j’étais brillant et que je dois faire la série C.

C’est ce que j’ai fait une fois arrivé à Cotonou », explique-t-il. Le jeune homme décroche le Baccalauréat C en 1988 après avoir sauté la classe de Première. Une fois, le BAC en poche, il s’inscrit à la Faculté des sciences de gestion (FASEG) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). « J’ai fait des études en sciences de gestion à la Faseg à Abomey-Calavi où j’ai eu une Maîtrise et ensuite un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA). Une fois ces parchemins en poche, Aké Natondé entre dans la vie active par l’enseignement privé.

Professeur et surveillant général au Collège polytechnique Mègan avant de devenir professeur puis intendant –des années durant- à l’Ecole Pigier de Cotonou puis Chef-comptable de la société Polytech Industries du sieur Odjo Tankpinou . Ces expériences professionnelles marquées par l’occupation de divers postes de responsabilités conduisent Aké Natondé à envisager la création d’un centre universitaire : la Haute école de commerce et de management (HECM).

« C’est en 1999 que j’ai créé HECM après avoir fait ces expériences. J’ai senti que mon virus était dans l’enseignement. Donc je suis revenu », confie-t-il avant d’ajouter qu’au moment où il était à l’université, aucun étudiant n’avait dans la tête d’aller dans la fonction publique. Il n’y avait même pas un seul recrutement dans la fonction publique ; ça a repris autour de 1995-1996. Mais moi, j’étais déjà tellement moulé dans le privé que ce n’était plus ma préoccupation ».

Outre ses parchemins et ses obligations professionnelles et politiques, l’ancien ministre et député de la 6ème législature poursuit sa quête du savoir à travers son inscription en Doctorat de Sciences de gestion où il mène ses recherches en vue de sa prochaine soutenance.

Intimité

  Adepte de franchise, symbole de la fidélité en amour

L’Honorable Bonaventure Aké Natondé est un homme aux goûts ordinaires. Digne fils d’Agonlin, il reste très attaché, en matière culinaire, à l’igname pilée accompagnée de sauce arachide avec la bonne viande d’agouti. « A table, j’aime aussi la pâte de maïs avec la sauce légume bien faite ‘’man tindjan’’ », confie-t-il. Amoureux de sport qu’il pratique à domicile, le fondateur de HECM a pour boisson préférée l’eau.

S’il admet de temps en temps le Coca Cola, il ne s’accommode cependant pas de l’alcool. Au nombre des valeurs humaines qu’il apprécie, Bonaventure Aké Natondé évoque la sincérité. Car, confie-t-il, « le manque de franchise est une mauvaise qualité. Il faut être franc dans la vie ». Père de trois enfants (un garçon et deux filles), Aké Natondé est marié à une fiscaliste, inspecteur des impôts en service à la Direction générale des impôts et des domaines (DGID).

Cette native de Bohicon, dont la démarche et l’élégance ont conquis son cœur en 1995, représente, a-t-on appris, une source de grande joie et de fierté pour son mari. D’où la réprobation de toute idée de lui être infidèle. « Quand je l’ai rencontrée, j’ai dit : c’est elle. Personne ne peut dire que j’ai une double-vie », précise ce catholique pratiquant.

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