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Le triomphe de la vérité

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Editorial:Un islamisme latent


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L’information est passée presque inaperçue sur le fil de l’Agence Bénin Presse (ABP). L’agence rapporte dans son édition du 24 août dernier que « selon les membres de la cellule communale du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), des Nigérians « barbus » auraient débarqué dans des mosquées de Bantè à la recherche d’enfants de la tranche d’âge de 8 à 10 ans, à destination du Nigéria pour aller, disent – ils, apprendre à lire le coran ». Au lendemain du 11 septembre, c’est-à-dire onze ans après la tragédie que l’on sait, cette information n’est pas du tout anodine.

L’ABP ajoute qu’ « à en croire les membres MAEP/Bantè, les forces de l’ordre sollicitées pour aller les déloger poseraient le problème de carburant. La situation n’est donc pas maitrisée alors que personne ne sait à quoi ces enfants déjà recrutés sont utilisés ou seront utilisés pour ceux en cours de recrutement ».

Les interrogations angoissées de l’ABP trouvent évidemment leur source dans la funeste réputation des islamistes nigérians. Ils ont réussi à créer dans leur pays une psychose générale de peur et de crime. Le Nigeria est un pays en sursis, assis sur un volcan qui crache épisodiquement quelques coulées de feu, faisant des morts, des blessés, du sang, des larmes…

Au nom de la religion, des milliers de personnes ont été assassinées par de faux dévots endoctrinés et soulés de haine. Pour qu’ils en arrivent là, il a fallu un lent mais patient lavage de cerveau afin de transformer des êtres parfaitement normaux en machines à tuer, des démons arrachés à toute humanité, abrutis pour tuer, dressés pour porter le glaive.

Tout le monde s’étonne que le Bénin soit resté jusqu’ici comme un ilot de paix dans un océan d’agitations. Le fléau de l’islamisme a pu toucher non seulement le Nigeria mais aussi tout le Sahel. La proximité du pays avec cette poche d’insécurité a nourri toutes les supputations. Mais les révélations de l’ABP montrent que les islamistes se préparent avec minutie.

 Comme naguère aux Etats-Unis, en Afghanistan ou en Somalie, ce sont ces êtres fragiles qui seront dressés dans leurs écoles de formation. Ces esprits neufs et surtout arrachés à leurs milieux d’origine, donc à leurs parents, feront de parfaits esclaves en des mains avisées. Ces maîtres feront d’eux ce qu’ils voudront.

Il faut se demander comment les parents eux-mêmes acceptent de livrer leurs progénitures à des inconnus. Peut-être que les recruteurs ajoutent aux arguments religieux des arguments financiers capables d’endormir nos pauvres parents du village. Il ne faut pas sous-estimer non plus la force de conviction des religions monothéistes.

Elles arrivent à toucher les âmes, non par la preuve mais par l’invocation de Dieu. L’Etre Suprême peut servir de prétexte à tout, il autorise tous les espoirs. Dans un bled reculé comme Bantè, et surtout dans ces nombreux villages perdus dans les forêts d’acajou, il est facile de faire croire aux agriculteurs qu’Allah les sauvera de l’enfer s’ils mettaient l’un de leurs innombrables enfants à son service.

Il est plus difficile toutefois de comprendre le dénuement des forces de sécurité. Pire encore, leur relative insouciance face à un fléau dévastateur comme le terrorisme, pose problème. Ceux qui voulaient savoir si le Bénin est préparé pour contrer les menaces terroristes savent déjà à quoi s’en tenir. De toute évidence, utiliser le Bénin comme base-arrière ou comme base de recrutement, pourrait relever là d’une stratégie à laquelle tout militaire béninois devrait être sensibilisé.

Les commandants d’unité tout au moins ne devraient jamais ignorer ce que représentent cette forme d’islamisme et ses dangers dans la sous-région. Le recrutement des enfants s’opérationnalise sur le même mode que celui des enfants soldats dans les guerres civiles africaines. Ils sont réputés inconscients donc plus sauvages et plus téméraires que les plus âgés.

Le tour de passe-passe joué, l’on a en main de potentiels Mohammed Atta, prêts à porter le glaive dans la plaie. L’endoctrinement mis en œuvre achève en eux l’œuvre de formatage intellectuel savamment orchestrée. Les tueurs mis sur le marché peuvent difficilement faire la différence entre le bien et le mal. Jetés dans une spirale de haine. En sera-t-il ainsi chez nous ? N’osons pas l’imaginer.

Olivier ALLOCHEME

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