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Le triomphe de la vérité

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Le président de l’Ong ALCRER, Martin Assogba au sujet des déclarations du Chef de l’Etat le 1er août dernier:« Le Chef de l’Etat a le devoir de nous réunir plutôt que de nous diviser »


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Martin Assogba, ces propos étaient mal venus de la part du premier responsable qui gouverne et qui normalement devrait avoir des propos d’union et de réconciliation

Suite à la polémique suscitée par certains propos du Chef de l’Etat le 1er août dernier, le président de l’Association de lutte contre le régionalisme, ethnocentrisme et le régionalisme (ALCRER), Martin Assogba livre à travers cette interview son analyse de ces propos présidentiels. L’acteur de la Société civile invite le Chef de l’Etat à privilégier des propos rassembleurs aux dépens de ceux qui font le lit à la division.

L’Evénement Précis: Que vous ont inspiré, en tant que président d’une organisation qui milite contre le régionalisme, la référence du Chef de l’Etat à ses militants du nord profond ?

Martin Assogba: Je pense que le Chef de l’Etat s’était emporté le jour où il faisait l’interview avec les journalistes. Mais, moi je dis que ces propos étaient mal venus de la part du premier responsable qui gouverne et qui normalement devrait avoir des propos d’union et de réconciliation.

Il faudrait que le Chef de l’Etat écoute correctement les revendications et les interpellations de ses populations parce qu’en 2006, ce sont 75% des Béninois qui avaient voté pour lui malgré qu’il existait sur le terrain d’autres politiciens qui étaient candidats contre lui. Mais, si aujourd’hui, chacun crie son ras-le-bol, lui-même doit pouvoir se demander ce qui ne va pas.

Il ne faut pas qu’il écoute certains vendeurs d’illusion qui sont autour de lui. Il faut qu’il écoute son peuple parce qu’il a été élu par le peuple et c’est le peuple aujourd’hui qui est mécontent de lui. Alors, il dit que, lui aussi a des partisans et qu’il va les faire venir du Bénin profond. Je pense qu’il a déjà regretté ces propos-là et nous n’allons plus revenir là-dessus et je suis sûr que lui-même ne voudra plus répéter de si graves propos.

 Un si grave propos ne doit pas venir de la part d’un responsable comme lui. Nous, nous sommes là pour faire la promotion de l’unité nationale. C’est pour cela que nous devons dénoncer tout propos ou acte régionaliste commis par qui que ce soit. Donc, nous disons au Chef de l’Etat qu’il a le devoir de nous réunir plutôt que de nous diviser et que nous ne l’avons pas élu pour nous diviser, mais pour qu’il nous réunisse, pour qu’il nous donne le goût du travail.

Et donc, que ses propos doivent être des propos rassembleurs et non des propos de division. Les gens dont il parle en disant qu’il peut les faire venir du Bénin profond sont nos frères aussi. Je pense qu’il a déjà regretté ses propos.

Les concours de recrutement dans la fonction publique sont de plus en plus soupçonnés de faire le lit au régionalisme. Que vous inspire cette situation ?

Oui, effectivement qu’il y a beaucoup de soupçons de régionalisme par rapport aux concours. Beaucoup de nos enfants, nos jeunes qui concourent parlent de régionalisme. C’est pourquoi, moi je voudrais que dans tous les secteurs aujourd’hui, il faut faire comme la Poste du Bénin qui associe, en tant qu’observateurs, du début jusqu’à la fin les organisations de la Société civile (Osc) dans ses concours.

 Donc, il faudrait que désormais, même les ministères, s’ils n’ont rien à cacher ou à faire comme business par rapport aux concours, s’ils ne veulent pas faciliter l’admission à certaines classes privilégiées de population, à certaines ethnies ou à certaines régions, la fonction publique, en organisant les concours, n’avait qu’à associer les syndicats et les Osc.

Ainsi, nous serons tous informés de la manière dont les choses se déroulent, de la préparation en passant par le concours-lui-même jusqu’à la proclamation des résultats. Nous saurons ainsi qui a concouru, qui est en droit d’être admis et qui est admis effectivement. Donc, c’est ce que nous conseillons à l’administration publique dans le cadre de l’organisation des concours désormais au Bénin. Et il faut qu’ils nous entendent pour faire en sorte que cela soit ainsi parce que le pays est à nous tous.

Et lorsque le Chef de l’Etat parle d’une administration performante, la performance de l’administration passe par l’organisation de concours corrects avec des personnes qui ont réellement concouru, qui ont travaillé et qu’on doit déclarer admis et non faire des placements de certains qui n’auraient même pas concouru.

Alors, pour faire taire le bruit de favoritisme, je demande au Chef de l’Etat de donner des consignes à tous ses ministres, à toutes les directions de nos ministères, à tous ceux qui sont chargés de s’occuper des concours de recrutement des agents permanents de l’Etat dans tous les secteurs et de faire participer les syndicats, les organisations de la société civile.

 Ça va faire taire la polémique et tout sera transparent parce que le Chef de l’Etat lui-même n’a de cesse de prôner la bonne gouvernance. La bonne gouvernance passe par la concertation dans l’organisation de tout concours et de toute activité publique au Bénin.

Nul ne sera de trop. Mais il faut associer les personnes appropriées pour qu’elles puissent témoigner de ce que la transparence est de mise dans l’organisation des concours dans notre pays tout comme dans l’organisation des marchés publics. Parce que là-bas aussi, il y a trop de magouilles…

Est-ce à dire que vous épousez la revendication de la Fesyntra-Finances qui exige d’être impliquée au processus d’organisation des concours au Ministère de l’économie et des finances ?

Absolument ! Moi, je soutiens la Fesyntra qui a demandé à être observateur du début à la fin de l’organisation des concours. Il faudrait que cela soit ainsi. Quand la ministre dit que les gens qui doivent participer aux concours ne sont pas encore des agents permanents de l’Etat, je dis que cet argument-là ne tient pas.

Il faudrait que nous puissions faire la veille sur l’organisation des concours et que des personnes neutres puissent assister à la préparation, au déroulement et à la proclamation de ces résultats-là. Ce n’est que comme ça que nous pourrons rendre crédibles nos concours et que les gens puissent cesser de parler de favoritisme, d’ethnocentrisme et de régionalisme dans l’organisation des concours. Il faut associer tout le monde. Le chef de l’Etat a, tout le temps, prôné la transparence. Il faut qu’il donne les consignes dans ce sens.

Entretien réalisé par

Jean-Claude Dossa

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One thought on “Le président de l’Ong ALCRER, Martin Assogba au sujet des déclarations du Chef de l’Etat le 1er août dernier:« Le Chef de l’Etat a le devoir de nous réunir plutôt que de nous diviser »

  1. KOUDEBI MEDARD

    Attelage de la Révision de la Constitution au Ramu :
    une escroquerie politique éhontée en grandeur nature
    MARDI 30 juillet 2013 06:54 Écrit par KOUDEBI MEDARD RICARDO Le Bénin devient définitivement un pays où l’éthique et la morale ont déserté le forum. L’impression est de plus en plus donnée au sommet de l’Etat.Tous les moyens de conservation du pouvoir politique sont en cours de déploiement, au nez et à la barbe des populations désabusées et surtout de ceux-là mêmes qui devraient être les défenseurs du métier qu’ils ont prêté le serment d’exercer.Le cas actuel de la combinaison du Régime d’Assurance Maladie Universelle (Ramu) et du projet forcené de révision de la constitution dans une vaste propagande nationale est un cas préoccupant de conscience qui interpelle tous les Béninois, professionnels de la santé ou non, en tout cas ,ceux qui ont le privilège de comprendre comment fonctionne le système de santé en relation avec la politique et le développement.

    Le Ramu n’est pas une invention béninoise

    Le Ramu est un mécanisme, parmi tant d’autres, de financement des services de santé. Comme dans de nombreux pays africains notamment, la question de l’accè des populations aux services de santé se pose avec une grande acuité au Bénin. Comme l’indiquent les résultats des premiers comptes économiques de la Santé réalisés en 2003-2004 avec l’appui de l’Usaid, a travers le Bureau Régional de l’Institution à Accra , près de 53% des dépenses de santé, notamment l’achat des produits pharmaceutiques sont supportés par les populations elles-mêmes. On en déduit aisément que pour les populations confrontées a une pauvreté sans cesse grandissante, l’accès aux soins de santé devient de plus en plus un luxe, les produits pharmaceutiques représentant la plus grande proportion des soins, surtout pour les soins de santé primaires.
    Dans de telles conditions, le Ramu, fruit de la réflexion des organisations spécialisées dans la santé telles que l’Oms et d’autres partenaires internationaux se présente comme l’une des réponses à cette difficulté dans un contexte où les problèmes de santé se mondialisent, au- delà des particularités épidémiologiques de chaque pays. Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement et même au delà de ces objectifs qui sont a nos portes, de nombreux pays se sont engages dans cet effort, avec l’appui de la communauté internationale. Il est de plus en plus question de réaliser la couverture universelle des populations avec les soins de santé de qualité, ce qui nécessite d’importants moyens financiers et logistiques, dont le rôle de l’Etat devient prépondérant.
    Le rôle prépondérant de l’Etat
    Les populations dont 47% vivent avec moins de 2 dollars par jour pour ce qui concerne le Benin, n’ont pas les moyens de s’offrir cette couverture et en qualité. C’est pourquoi, dans la plupart des pays, l’Etat est massivement intervenu pour mettre en place le cadre légal et réglementaire, ainsi que les structures et l’organisation adéquates pour conduire cette politique dans l’intérêt des populations. Au Rwanda, puis au Ghana, il y a longtemps que le processus a commence même si les fruits sont encore loin de tenir la promesse des fleurs. Le taux de couverture des populations dans le cadre de l’assurance maladie universelle est relevé au Rwanda et est aux alentours de 45% au Ghana. Au Sénégal, l’Etat se prépare à mettre en place, un fonds national de santé, avec une dotation initiale estimée à plus d’une centaine de milliards de francs cfa pour institutionnaliser les efforts en cours, soutenus par de grands intervenants dans le secteur santé comme la Banque Mondiale.
    Le Bénin qui avait eu la chance de connaître depuis plus d’une dizaine d’années des expériences de mutuelles de santé soutenues ici et là par divers partenaires dont la Coopération Suisse, l’Usaid et la Coopération Technique Belge ,n’a pu capitaliser ces expériences bien menées dans les départements du Borgou, de l’Alibori et du Zou pour ne citer que les activités pilotes. Le Ramu a été décrété ex-nihilo, dans une vision de politique politicienne, sans associer les acteurs que sont les bénéficiaires des mutuelles en cours de fonctionnement, les organisations syndicales, l’ordre des Médecins, l’Ordre des Pharmaciens et d’autres acteurs du système tels que l’Association des Economistes de Santé dont le rôle est déterminant dans l’analyse et l’opérationnalisation du système de financement de la santé.

    Des mécanismes de financement alternatifs

    Même les pays comme le Rwanda et le Ghana qui sont aujourd’hui cités comme des modèles en la matière ne sont pas encore à l’abri de l’échec de ce mode de financement. Au Ghana précisément, il y a un débat sur l’efficacité et l’efficience de l’assurance maladie universelle dans la mesure où les populations continuent de payer une contribution de leur poche jugée élevée. De sorte que plusieurs acteurs, y compris des partenaires internationaux qui ont soutenu le mécanisme de financement s’interrogent depuis le début désormais sur la nécessite de son évaluation et sur la correction à y apporter. Il existe plusieurs manières de réaliser la couverture universelle. L’une d’entre elles passe par la mobilisation des ressources sur la Tva et d’autres produits de luxe pour garantir le financement d’une partie des dépenses de santé. Il y a aussi les engagements communautaires au sein de l’Union Africaine avec la Déclaration d’Abuja qui vient d’être réitérée la semaine dernière dans la Capitale Nigériane, demandant aux Etats d’investir 15% du budget national dans la provision des soins de santé. Ou en est le Benin? Avons-nous même atteint 10%? La mise en oeuvre du Ramu, si elle n’était pas conçue pour servir d’outil de propagande a un régime devrait explorer toutes les avenues en instaurant un débat national franc et ouvert parce que c’est de la santé et donc du bien-être de toute la communauté nationale qu’il s’agit. Cela ne devrait pas être emballé dans une entreprise de ruse politique dont les dirigeants de notre pays sont coutumiers depuis 2006 et qui se poursuit honteusement, contre vents et marées.

    L’attelage de la honte et de l’escroquerie politique

    Au Bénin, les faits les plus marquants du processus de mise en place du Ramu furent les voyages d’études au Rwanda, la nomination de Directeur général et de Directeur général Adjoint un an avant même le démarrage, le lancement politique et les discours savamment élaborés pour vendre le Ramu aux populations dans le cadre d’une entreprise honteuse d’escroquerie politique. Au lieu de conduire un processus à travers une méthode qui associe dans une démarche rigoureuse, participative et consensuelle tous les acteurs et les bénéficiaires, on a précipité, escamoté les étapes importantes que sont les consultations des concernés, l’évaluation de l’incidence financière pour l’Etat et les futurs bénéficiaires ou adhérents et les débats sur les choix a opérer et ensuite lance, avant de commencer a expliquer. Quel gouvernement? Abonné qu’il est à la précipitation chère a son Chef, le gouvernement a procédé tambour- battant au lancement de cet important mécanisme de financement de la santé avant de chercher à convaincre les populations. Pourquoi veut-on toujours procéder ainsi? Quel intérêt a-t-on à imposer aux populations un mécanisme dont on n’a pas débattu avec elles? Même si le gouvernement consentait à investir massivement dans le Ramu, à quels résultats s’attend-il en procédant ainsi?
    La réponse n’est pas compliquée. Nous avons à faire a un système politique ou le Chef est obnubilé par le désir de s’accrocher au pouvoir à tout prix, au-delà d’Avril 2016, terme constitutionnel de son second mandat. Ainsi, dans la hantise de la fin de mandat, on a estimé qu’il faut obligatoirement modifier la constitution du Benin pour enfin créer les conditions de développement du Bénin. Mieux et c’est la bonne nouvelle pour les Béninois, le Chef de l’Etat, dans son infinie bonté et dans sa générosité sans borne, leur offre le Ramu couple avec la révision de la constitution. Voila le nouvel attelage de la honte et de l’escroquerie politique: coupler le Ramu qui est un mécanisme de financement des services de santé a une honteuse entreprise de révision de la constitution. Tout cela est délivré par les sbires du régime agonisant a des populations analphabètes ou aux “siens” du Chef de l’Etat, les mêmes qui sont manipulées au quotidien pour les marches de soutien au Prince de la Refondation. Ce qu’on en retient, c’est toujours la fidélité à la ruse, à la tricherie, voire même au cynisme politique, Sinon, comment expliquer autrement qu’un mécanisme de financement dont l’objectif est d’améliorer l’accès des populations aux soins de santé et qui dans un premier temps devrait même se faire à titre pilote, évalué et généralisé en cas de succès, soit aujourd’hui instrumentalisé et annexé à un projet pathétique de révision de la constitution dont les initiateurs et les défenseurs peinent eux-mêmes à expliquer les vrais motifs et à convaincre, tellement le discours est pluriel et les motifs variés. Tandis que l’auteur principal jure la main sur le cœur qu’il se prépare à quitter le pouvoir en Avril 2016, ses collaborateurs maintiennent que la révision de la loi fondamentale est désormais la condition pour que notre pays se développe enfin. D’autres affidés lâchent, sans honte pour eux-mêmes et leur famille, que la vision de leur Prince va jusqu’en 2025 ou encore qu’il faut que les :”siens du Président” restent unis s’ils veulent que leur “champion toute catégorie” revienne en 2016. Quelle tristesse? Quelle imposture vis-à-vis de la loi et des valeurs républicaines? Que penseront de notre pays, les partenaires susceptibles d’aider ce mode de financement à s’étendre rapidement au bénéfice de nos populations surtout déshéritées qu’on instrumentalise aussi gratuitement?

    Professeur Ministre de la Santé !

    Face à cet attelage de la honte que constitue le Ramu arimé à la révision de la constitution, je voudrais exprimer mes sentiments de frustration devant les agissements du Ministre de la Sante, elle qui est une professionnelle de la santé et donc principale responsable porteuse de la réforme Ramu. Comment a-t-elle pu accepter que son Maître, avide de pouvoir et toujours dans la logique de la ruse et de la tricherie, ait pu mettre en place cette combinaison qui est une violation flagrante de toutes les règles d’éthique et des principes moraux qui guident sa profession. Je m’insurge contre ses agissements dans la mesure où c’est la deuxième fois qu’elle gère ce ministère, en raison certainement de ses compétences. Et donc, elle devrait être à l’aise pour rejeter toute idée de combiner le Ramu, une réforme du financement des services de santé, pour les Béninois, et un projet de révision de la constitution qui est une entreprise purement politique et foncièrement partisane, du moins dans les conditions de son avènement.
    Il est souhaitable que notre pays cesse d’instrumentaliser les efforts de développement au profit des populations pour des fins purement personnelles et de politique inopportune. Personne ne nous prendra au sérieux quand on observe ce qui se passe. La boulimie du pouvoir peut-elle nous conduire à de telles extrémités? Les intellectuels de notre pays qui maitrisent leur science ou leur art et à qui on demande de s’investir dans ces entreprises de la honte et d’escroquerie devraient commencer par dire non en repoussant ces idées, au prix de laisser leur poste. C’est le prix de l’intégrité et de la foi en sa science. C’est aussi le sacrifice à consentir si l’on est loyal vis-à-vis des populations qu’on devrait servir, plutôt que servir un homme qui cherche à s’accrocher au pouvoir et qui les instrumentalise, au mépris de toutes les valeurs républicaines. A défaut d’agir ainsi, on finira par être rattrapé demain par les avatars de l’histoire. La santé fait partie des droits humains et nul n’a le droit de jouer avec le droit légitime des populations aux soins de santé de qualité.

    KOUDEBI MEDARD RICARDO
    BAGNEUX FRANCE

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