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Le triomphe de la vérité

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Multiplication des incohérences dans l’exécution des marchés publics au Bénin:Le syndicat du ministère des transports dénonce les entreprises chinoises et menace


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Le Secrétaire général du Syntra-TP, Marcel Kindoho (au centre) assisté de son premier adjoint, Jacques Ayadji, lors de la conférence

Le Syndicat national des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra-TP) s’insurge contre les travers de la coopération bénino-chinoise en matière de travaux routiers. Il a organisé mercredi une conférence de presse au cours de laquelle ses principaux responsables sont revenus sur des attitudes jugées inacceptables de la part des entreprises chinoises.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase de leur mécontentement, c’est le meurtre opéré samedi dernier par un ouvrier chinois contre un Béninois froidement abattu dans le village de Biro (commune de Nikki) sur le chantier d’aménagement et de bitumage de la route N’Dali-Nikki-Chicandou-Frontière du Nigeria. Le Syntra-TP exige alors le « jugement par la justice béninoise de l’ouvrier chinois pour assassinat » ainsi que « l’exclusion à la fin des travaux en cours de l’entreprise China Railways N°5 Engineering Group Co Ltd (Creg 5) ».

 A ce dernier acte , s’ajoutent des coups violents portés à l’attaché de cabinet du ministre des transports en mission officielle sur le chantier d’aménagement de la voie Calavi-Akassato par des ouvriers chinois qui ont même fermé le chantier pour y empêcher une visite d’inspection du ministre des Transports, Lambert Koty. Selon le Syntra-TP, ces faits sont « suffisamment graves et constituent des précédents fâcheux avec l’administration béninoise».

Car, selon le secrétaire général adjoint du syndicat, Jacques Ayadji, ‘’les entreprises chinoises du secteur des Travaux publics ne respectent pas du tout les lois en vigueur chez nous, encore moins la Constitution béninoise’’. Il cite, en exemple, certains projets financés par le gouvernement chinois ; des projets systématiquement confiés à des entreprises d’Etat chinoises par le gouvernement chinois et qui font l’objet, selon lui, de surfacturations énormes. « L’absence de contrôle fait que l’entreprise une fois sur le terrain surévalue les matériaux/matériels, produits, fournitures y compris les produits de subsistance dont elle a besoin pour bénéficier exagérément des mesures d’exonération sauvage accordées par le gouvernement », estime le Syntra-TP.

De ce fait, les entreprises chinoises réalisent des stocks abondants avec lesquels elles font de la concurrence aux autres entreprises sur d’autres appels d’offres en proposant « des prix anormalement bas ». Elles gagnent alors presque systématiquement les appels d’offres sur les projets non financés par le gouvernement chinois dans notre pays, grâce à ce subterfuge qui tue les entreprises béninoises du secteur des TP alors que les Chinois ne paient aucun impôt à notre pays, bénéficient d’exonérations sur toutes leurs importations et ne recrutent que rarement des Béninois.

Sur les projets financés par d’autres bailleurs, les entreprises chinoises qui appartiennent toutes à l’Etat chinois soumettent des dossiers et gagnent presque toujours, contrairement aux dispositions du code des marchés publics qui voudraient qu’en ce cas de figure, les entreprises soumissionnaires parce que appartenant au même propriétaire, soient éliminées. Même sur les chantiers financés sur budget national, les entreprises chinoises font leur loi. Quand bien même elles n’ont pas postulé aux appels d’offres, c’est le Chef de l’Etat en personne qui les impose.

C’est le cas des travaux d’aménagement du corridor Ségbana-Samia (25 km) et Bodjécali-Madécali-Illoua (38 km) dont l’appel d’offre en cours a été brutalement interrompu parce que le Chef de l’Etat en a ainsi décidé pour remettre le marché à l’entreprise chinoise CREG 5 qui n’y avait jamais postulé. De ce fait, les entreprises nationales ont été sacrifiées, selon le Syntra-TP qui affirme d’ailleurs que jusqu’ici, elles n’ont pas été informées officiellement de cette entorse à la procédure, alors qu’elles ont engagé des frais pour acheter le dossier d’appel d’offres et déposé des garanties bancaires dont les décotes courent toujours.

Le Syntra-TP a attiré l’attention des hommes et femmes de média sur le cas de l’étude technique faite sur le tronçon Akassato-Bohicon qui, précédemment réalisée par un cabinet béninois a coûté 257 millions mais qu’un bureau chinois a voulu actualiser à 7 milliards 260 millions avant d’être ramené à 6 milliards 91 millions après les protestations du ministre des Transports.

 Le chantier lui-même est évalué à plus de 100 milliards de FCFA alors qu’une précédente estimation l’a évalué à 52 milliards de FCFA. Ainsi, a conclu Jacques Ayadji du Syntra-TP, chaque fois que les entreprises chinoises ont le monopole d’un chantier financé par leur Etat, les surfacturations sont massives, mais chaque fois qu’il s’agit d’une mise en concurrence, les prix proposés sont très bas.

Olivier ALLOCHEME

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