.
.

Le triomphe de la vérité

.

Gestion des Sociétés d’Etat sous la Refondation:L’IGE dépose un rapport accablant sur la Sonapra


Visits: 1

L’Inspecteur général d’Etat, Alidou Koussé

Le discours vitrioleur du Syndicat des Travailleurs de la Sonapra à l’endroit de leur désormais ex-Dg Idrissou Bio GounouSina au moment où ce dernier passait le témoin à son successeur Idrissou Bako, était suffisamment grave pour nous forcer à des investigations plus approfondies sur les non-dits qu’il dégageait. Des inconnues auxquelles nous avons trouvé le vrai contenu dans un Rapport de l’Inspection Générale d’Etat.

Envoyée depuis octobre 2011 en mission de contrôle de la gestion administrative et financière de la Sonapra, la Commission de l’IGE a déposé un premier rapport le 10 février 2012. A y voir de près, il est accablant et cloue au pilori tant les pratiques audacieusement attentatoires à la bonne gouvernance érigées en règle dans cette société. L’IGE a démasqué tout ce qui sent mauvais dans la gouvernance à la passoire des ex-dirigeants. Le dernier responsable de la société a, d’après le rapport que nous détenons, battu le record des fausses notes.

 Les gendarmes de la gestion des sociétés d’Etat ont en effet été outrés de découvrir que la gestion laissait à désirer : la procédure de passation du marché de construction d’un magasin de stockage des engrais s’est résumée à un marché de gré à gré dans lequel aucun dossier technique n’a été demandé aux trois entreprises consultées. Le marché a été attribué à une société dont « aucune des pièces fournies n’était valide » et les travaux ont été lancés sans études préalables.

Le comble c’est la découverte faite par l’Ige au sujet du marché de vente des ferrailles dont nous avons fait état dans l’une de nos récentes publications : Une véritable parodie d’appel d’offres dans laquelle les cotations prétendument concurrentes ont été en réalité produites par le même soumissionnaire. En effet, le Groupe Giga et le Groupe Géant ont des en-têtes affichant les mêmes numéros de téléphone, les mêmes erreurs de date « Cotonou, le 09 février 2011-02-09 », les mêmes fautes sur l’objet « cotisation au lieu de cotation », et les mêmes contenus de tableaux, le tout pour des signataires de noms différents.

Les observations des inspecteurs sont sans équivoques. En matière commerciale, la Sonapra qui a reçu des milliards de fonds publics pour acheter du maïs et du riz auprès des paysans, les a tout bonnement redistribués en capital à des sociétés privées. Certaines n’ont ni livré les produits, ni remboursé les sous et restent devoir à l’entreprise d’Etat, sans compter que les procédures de collecte, les délais de livraison et les règles de qualité n’ont pas été respectées et que plusieurs pôles de commercialisation ont été développés, facilitant des spéculations qui désorganisent les marchés.

Selon les remarques de l’Ige, en matière de politique salariale, les dirigeants de la sonapra se sont attribués des rémunérations sans passer par le Conseil d’Administration comme il est de coutume, en s’octroyant sous le prétexte des droits acquis, des salaires supérieurs aux rémunérations politiques qu’ils percevaient avant d’y être nommés. Cette pratique viole les dispositions du décret n°2006-187 du 30 avril 2006 portant fixation du traitement des membres du Gouvernement a dénoncé l’Ige qui remarque que l’Assistant du DG traditionnellement classé comme Chef de Service a été exceptionnellement logé au grade de Directeur.

L’Inspection Générale d’Etat s’est enfin prononcée sur les véhicules mis en réforme par l’ex-Dg Sina avant sa nomination comme Conseiller Spécial du Chef de l’Etat. Après avoir annulé une première procédure et dissout une première Commission de dépouillement remplacées par de nouvelles, il a été donné priorité aux utilisateurs des véhicules soumis à réforme et ce, en violation des dispositions de l’article 5 du décret n°95-110 portant création de la Commission Nationale de Réforme des Véhicules Administratifs qui stipulent que « tous les véhicules réformés doivent être mis en vente par appel d’offres et cédés aux plus offrants ».

La Commission de dépouillement recomposée s’est contentée d’attribuer d’office au Directeur Général ses deux véhicules de fonction et aux Directeurs Régionaux d’Exploitation Zone Nord et Zone Centre, leurs véhicules aux prix d’expertise. Face à de si grossières infractions, le leader de la refondation, Dr Boni Yayi, qui proclame depuis sa réélection qu’il va combattre la mal gouvernance a désormais de la matière et des raisons suffisantes pour montrer aux Béninois, qu’il sait nettoyer ses propres écuries.

Wandji A.

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page