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Le triomphe de la vérité

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Entretien exclusif à bâtons rompus avec une vedette de la musique traditionnelle béninoise:Allèvi parle… des révélations sur son différend avec Gbèzé et sa vie privée


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Apollinaire Houénou alias Allèvi, «Gbèzé et moi, on était des amis inséparables. On se rend visite pratiquement tous les week-ends...»

Apollinaire Houénou est son nom à l’état civil. On le connaît sous son pseudonyme Allèvi. Sur mon insistance, cet artiste, spécialiste du rythme Toba a fini par m’accueillir dans son village natal à Klouékanmè (une localité située à 21 kilomètres de Dogbo, dans le département du Couffo). Le but de nos échanges à bâtons rompus avec l’artiste, c’est d’obtenir de l’homme sa part de vérité au sujet de son différend avec son vieil ami Gbèzé. A cœur ouvert, Allèvi s’est prêté à mes questions et m’a révélé les origines de ces querelles qui ont fini par détruire environ 9 années de grande amitié. En attendant de rencontrer également Gbèzé, nous vous convions à apprécier les propos d’Allèvi qui nous a également permis de faire une belle balade dans sa vie de famille qui n’est pas moins intéressante. Rassurez-vous. C’est un entretien réalisé entièrement en langue locale Fon que nous avons traduite le plus fidèlement possible.

 L’Evénement Précis : La vraie raison de notre rencontre avec vous reste le différend qui vous oppose depuis peu à l’artiste Gbèzé et qui a sérieusement détruit votre vieille amitié. Quelles sont réellement les origines de cette affaire ?

Apollinaire Houénou alias Allèvi : (Il soupire puis entonne une chanson introductive de l’entretien). En substance, la chanson raconte : « Je voudrais que tous les Béninois sachent que c’est réellement l’artiste Allèvi qui parle. J’ai souvent l’habitude de chanter quand on me pose des questions, mais cette fois-ci, je parlerai clairement pour que tout le monde puisse me comprendre. (Après cette brève chanson, il répond) : Mon différend avec Gbèzé date de très longtemps.

C’est parce que tout est véritablement cassé maintenant que le problème est mis sur la place publique. Sinon, à vrai dire, Gbèzé et moi, on était des amis inséparables. On se rend visite pratiquement tous les week-ends. Il arrive même qu’on se raccompagne sur les lieux où on sollicite l’un quelconque d’entre nous pour prester. Mais un jour, il a été sollicité par la famille Ahoha de Klouékanmè dans mon village pour prester.

Celui qui l’avait sollicité dans le temps s’appelle Philippes. On lui a expliqué que quand il finira de prester, trois jours après, moi-même Allèvi, son ami devrait jouer pour la même personne. Quand ils sont allés chez lui, ils lui ont fait comprendre qu’il devrait venir la veille passer la nuit chez eux, histoire d’honorer la famille afin que les gens puissent se rendre compte qu’il y a un artiste de grande renommée qui était venu depuis la veille même pour jouer.

L’accord étant conclu, la veille, au lieu de venir à temps et faire les choses comme cela a été arrêté, il est venu dans le village vers deux heures du matin, donc très tard la nuit. L’autre chose très importante, c’est que la famille Ahoha qui l’a sollicité pour jouer avait un différend avec un célèbre artiste de son village. Cet artiste s’appelle Super Ayikpé. A son arrivée, il a conduit directement son véhicule au domicile de cet artiste Super Ayikpé puis y a passé la nuit.

 Cet acte a quelque peu énervé la famille qui l’a sollicité, mais en fin de compte, ils ont dû se calmer puis ont finalement décidé de le chercher le jour de la prestation. Je dois préciser que la veille, ils sont allés lui apporter de boisson, histoire de l’accueillir. Mais Gbèzé a refusé de consommer la boisson. Les membres de la famille ont assimilé ce refus au fait qu’il était venu dans la nuit profonde. Le lendemain matin, le jour de la prestation donc, la famille a demandé qu’il vienne maintenant à son domicile pour prendre réellement contact avec les membres de la famille.

 Mais il leur a opposé un refus catégorique en disant ceci : « Je ne mettrai pied là qu’à l’heure à laquelle je vais prester ». Etonnée, la famille lui a encore envoyé du petit déjeuner au domicile du sieur Super Ayikpé dans lequel il se trouvait et il leur a répondu aussi qu’il n’y toucherait pas. Effectivement, dans la soirée, sans venir voir ceux qui l’ont invité, il a installé ses instruments de musique au lieu de la prestation et a commencé par jouer. C’était un dimanche. Moi j’étais en train de donner une prestation à Tindji (un village de la commune de Bohicon).

Par rapport à ces comportements, les gens ont commencé par m’appeler pour me faire part de la situation. Quand j’ai commencé par l’appeler, son téléphone était hors de la zone. C’est de là que le sieur Philippes s’est approché de celui qui jouait le « Gota » (l’instrument principal dans le rythme tchingounmè) en lui demandant de faire signe à Gbèzé d’arrêter de jouer.

Pourquoi a-t-il agi ainsi ?

Les membres de la famille ne comprenaient pas comment un artiste peut venir jouer pour eux sans venir chez eux pour s’informer des réalités de la famille. C’est pour cela qu’ils lui ont demandé d’arrêter. Quand celui qui jouait le « Gota » fit signe à Gbèzé, il lui a répondu ceci : « Si tu me touches encore, je te fends le crâne ». C’est de là que le sieur Philippes s’est mis véritablement en courroux et s’est introduit sur la scène et a intimé l’ordre à Gbèzé de tout arrêter, de plier bagage et de rentrer chez lui sans même lui rembourser le cachet qui lui est payé. C’est ainsi qu’il est effectivement rentré.

Qu’est-ce qui s’est passé par la suite ?

Le lendemain, quand j’étais revenu au village, je l’ai rappelé pour m’informer de la situation. C’est de là qu’il m’a tout expliqué et je lui ai dit exactement ceci : « Je t’ai souvent dit que même si on est milliardaire, il faut toujours mettre entre parenthèses sa valeur si l’on est sollicité à faire ce qui nous procure de l’argent».

 Et il m’a expliqué qu’il a été trop malmené et qu’il n’a pas du tout apprécié la situation. C’est de là que je lui ai fait comprendre que moi-même je devrais jouer là. Dans le même temps, je lui racontais que la tension était vive au village et que les gens estiment que c’est l’artiste Super Ayikpé avec qui la famille avait des problèmes qui lui a demandé de troubler leur initiative et qu’ils sont capables de s’en prendre à lui.

Je lui ai dit que s’il ne revenait pas jouer ou si moi, son ami je ne le faisais pas comme l’a demandé la famille, on assimilerait tout ceci à un complot contre la famille Ahoha et que nous aurions là mis dans de mauvais draps le sieur Super Ayikpé chez qui il a passé la nuit et que l’on soupçonne déjà comme celui qui a organisé le complot. Et là il m’a répondu que ce n’était pas grave. Le jour de ma prestation étant arrivé, je suis allé effectivement jouer. Le lendemain quand j’ai allumé mon portable, Gbèzé était la première personne qui m’a appelé. Il m’a dit exactement ceci : « A partir de ce jour, je mets fin à notre amitié ».

Moi je n’y croyais pas parce qu’on avait l’habitude de se dire des bêtises pour rigoler. On en était là quand une semaine après, Gbèzé était allé jouer à Akodébakou, une localité du Zou sise dans la commune d’Agbangnizoun. Comme on en a l’habitude, un des membres de mon groupe qui était sur les lieux était allé là-bas le saluer en signe de respect et de l’amitié qui nous liait. Par surprise, il l’a mis debout puis à travers une chanson a raconté tout ce qui s’est passé devant lui et tout le public. C’est après ça que celui-ci est venu me voir pour me narrer les faits.

C’est de là que moi j’ai pris conscience de la situation. Tout de suite, je l’ai mis dans mon véhicule et ensemble, on est allé à Agbangninzoun. J’ai également pris un ami à moi dans la localité. Il s’appelle Adiko. On est allé chez un autre ami commun à moi et Gbèzé à Bohicon. Il s’appelle Sètossi Sévérin. Il est le Chef d’arrondissement de Setto. C’est de là que le CA a appelé Gbèzé en lui demandant de venir le voir à son domicile.

 Il est effectivement venu et quand il m’a vu là, il a sans même nous saluer dit ceci : « CA, notre amitié aussi s’arrête ici ». Finalement, il s’est assis et on lui a demandé de répéter ce qu’il avait dit au jeune homme de mon groupe quand il jouait. Et là encore, il a dit : « Quand je dis quelque chose derrière quelqu’un, je suis capable de le répéter devant lui ». A ces mots, il a effectivement narré les faits puis aussitôt fini, il s’est levé.

 C’est de là que moi je me suis opposé en lui demandant de se rassoir puisque si les gens apprennent que notre amitié est rompue, ils vont beaucoup se moquer de nous. Je parlais encore quand il s’est levé et a rappelé en aparté le CA, en lui disant : « Cette affaire, nous allons la disputer un peu en inspiration ». En ce moment, le lancement de son premier album visuel restait 14 jours. Tout ceci remontait à l’année 2008.

Avez-vous aussi rompu les ponts avec lui après ces propos ?

Non. Jusque-là, moi je me disais encore qu’il était possible qu’on s’entende. C’est ainsi que le jour de son lancement d’album à Goho, je suis allé avec quelques amis à moi. Au portail, j’ai payé le ticket d’entrée aux 5 personnes avec lesquelles je suis allé. Là, les gens ne comprenaient pas pourquoi je devrais acheter de ticket pour assister à un lancement de Gbèzé. Ils ont voulu me remettre les sous quand j’ai camouflé les choses en disant que mon intention était de soutenir un ami à moi, surtout que j’avais en premier l’expérience des sorties de Vcd.

 On était rentré donc et puis la cérémonie a effectivement commencé. Après plusieurs heures de prestation de son habituel rythme tchingounmè, il a installé les instruments de Toba (Le rythme que fait Allèvi). La première chanson qu’il a entonnée, c’est celle qui parle d’un fou qui s’étonne qu’on l’appelle l’enfant d’un centre psychiatrique (Jacquot vi). Tout de suite, j’ai compris qu’il m’apostrophait et c’est de là que je me suis levé pour lui donner de l’argent. Quand j’ai fini de lui donner les sous, histoire de lui faire comprendre que je comprenais ce qu’il me disait à travers cette chanson, dans un mouvement d’ensemble, le public s’est levé et les gens m’ont donné assez d’argent. Tout faisait environs 103.000FCFA.

 Dans le même temps, il expliquait au public que dans son prochain album, il va déguster du bon « toba », l’authentique venu de sa région mahi. J’ai compris donc par là que quelque chose se préparait. Moi j’ai devancé les faits et je suis entré en studio puis j’ai fait aussi tchingounmè.

Je vous assure que quand je l’ai fait, je l’ai honoré en tant que tenancier de ce rythme ainsi que ses aînés Alèdo et Gangnon. Normalement, il devrait le faire aussi quand il a fait le « toba ». Il ne l’a pas fait. La seconde fois quand j’ai encore fait le tchingounmè, je l’ai honoré. De son côté, il ne l’a pas fait.

Y-avait-il eu d’autres tentatives de réconciliation après celle initiée par votre ami commun, le CA de Setto à Bohicon qui s’est d’ailleurs soldée par un échec ?

Comme il narrait la situation à tous ceux qui le croisent, finalement, un autre ami commun à nous deux l’a aussi appris. Celui-ci s’appelle Wilfried Gbétchédji, l’ancien maire d’Allada. En effet, un jour, il m’a appelé à son domicile en me faisant comprendre qu’il était temps que nous mettions fin à ce différend. Je ne me suis pas opposé et je me suis donc rendu à son domicile à Allada. Il a également appelé Gbèzé puis lui aussi est venu.

A son arrivée, Wilfried Gbétchédji m’a demandé de l’attendre au second étage, le temps pour lui d’échanger d’abord avec Gbèzé. Après leurs échanges, ils sont venus me trouver puis ensemble, on a bu et mangé. Mais curieusement, quand il a sorti son album, il m’a non seulement apostrophé, mais a également apostrophé Wilfried, notre conciliateur en disant dans l’une de ses chansons qu’il n’aime pas les amis qui fomentent des coups d’Etat contre leur ami. Ce n’est qu’après cet album que moi-même j’ai sorti un nouvel opus pour lui répondre. C’était les 17 et 18 décembre 2011 respectivement à Abomey et Cotonou.

 Les injuries à travers des albums interposés ont commencé à partir de là. Après la sortie de cet album donc, j’ai reçu une convocation des autorités ayant en charge la gestion de la culture. Il a été expressément demandé une rencontre de haut niveau à la Préfecture d’Abomey.

Sur son dernier album, Gbèzé, en expliquant la situation a fait comprendre que lorsque vous étiez allé jouer, vous l’avez apostrophé en racontant dans l’une de vos chansons que puisque la prestation ne lui était pas prédestinée et qu’il s’est précipité pour le faire, il a fini par échouer. Qu’en dites-vous ?

J’ai l’impression que le génie de l’inspiration n’était plus avec lui quand il chantait cette chanson là. La preuve, je vous ai dit que nous étions des amis inséparables. Comment puis-je alors jouer quelque part où il a eu des problèmes et l’insulter alors même qu’on ne s’est même pas disputé? Ce n’est pas compréhensible ça.

Cette rencontre de haut niveau s’est effectivement tenue le 12 janvier 2012 à la Préfecture d’Abomey. Les Préfets des départements du Mono-Couffo, du Zou et des Collines, le directeur du Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins, le directeur département du ministère de la culture et les différents représentants des associations des artistes se sont fortement mobilisés. Mais Gbèzé n’était pas là. Pourtant, de grandes décisions ont été prises. Comment appréciez-vous ces décisions des autorités ?

Effectivement, la rencontre a eu lieu. Et comme vous l’avez dit, Gbèzé n’était pas venu. Néanmoins, puisque ses parents, nos doyens Alèdo et Gangnon étaient aussi là, les autorités ont pris des décisions et ont exigé qu’elles entrent immédiatement en vigueur. La substance de la décision, c’est qu’elle interdit formellement à nous deux de continuer des chansons allusionnistes et injurieuses. C’est de là que moi j’ai pris la parole pour leur dire que je me soumettrai à la décision tout en prenant soin de souligner que si jamais Gbèzé sort un autre album et viole la décision impunément, je n’hésiterais pas à le faire à mon tour. Mais on m’a rassuré que la décision sera appliquée à 100%. C’est là qu’on en est actuellement.

Dites-nous et de façon franche : Si l’on réussit à régler ce différend entre vous, seriez-vous en mesure de redevenir un véritable ami de Gbèzé comme c’est le cas il y a quelques années ?

Il y a un adage fon qui dit ceci : « Le retour d’une guerre abandonnée peut tuer » (Il s’agit d’une traduction faite de la langue fon en français en essayant d’être le plus possible proche de la réalité). Je reconnais aussi qu’en dépit de l’existence de cet adage, les gens ont pu régler des problèmes de meurtre. Cela veut dire donc que rien n’est impossible si on y met la volonté. Sinon, ce que nous faisons aujourd’hui n’est pas inédit. Nos doyens l’ont fait, même plus que nous et pourtant, certains ont réussi à se comprendre à finalement.

Nous allons maintenant aborder un autre sujet. Depuis quand avez-vous commencé à chanter ? Quel était le rythme que vous faisiez ?

Pour dire vrai, lorsque que j’ai atteint l’âge de la raison, je me suis découvert chanteur des rythmes Sakpata (dieu de la terre au Bénin). Quand il y a des manifestations du vodoun quelque part, c’est moi qui joue pour les faire danser. J’étais à la fois chanteur et chorégraphe des rythmes vodoun.

J’étais perçu à l’époque comme un phénomène. Cela remonte à ma tendre enfance. Actuellement, j’ai 32 ans. C’est donc précisément à l’âge de 12 ans que j’ai réellement commencé par faire ces rythmes là à la surprise générale. Je voyageais même à travers tout le pays pour jouer aux vodounsis lors des grandes manifestations. C’est à partir de là que les gens ont découvert en moi les véritables talents d’artiste. En réalité, c’est un grand-frère à moi qui faisait le Toba.

 A l’époque, il n’avait pas la chance de se faire connaître parce qu’il n’avait pas les canaux par lesquels il pourrait donner de la visibilité à son talent. Sinon, c’est lui qui devrait être bien connu aujourd’hui par rapport au rythme Toba et non moi. Et puisque les gens sont convaincus de mes talents, beaucoup m’ont conseillé de m’y lancer réellement. C’est de là que j’ai commencé le Toba.

Tel que vous vous adonnez au rythme toba, beaucoup ont tendance à vous confondre à un homme de la région Mahi étant donné que ce rythme tire ses origines de là-bas. Or, vous êtes Adja. Avez-vous vécu dans cette localité ?

Croyez-moi sincèrement. Je vous jure que je n’ai jamais passé trois jours dans la région mahi. Si je pars, c’est soit pour me retourner le même jour ou le lendemain. La première fois que j’ai rencontré le doyen du toba, Gangnon, c’était à l’occasion du pèlerinage marial de Dassa-Zounmè. Quand j’étais venu, puisque je fais aussi du toba, j’ai décidé d’aller le rencontrer à Savalou. Le jour là, il allait prester à Monkpa. Je suis resté là avec ses enfants puis le lendemain, j’ai pris le chemin du retour. C’était quand j’étais encore enfant.

Comment êtes-vous parvenu alors à parler couramment la langue mahi et à même chanter avec ça ?

Je vous dirai simplement que c’est un don de Dieu. Ceux qui sont intelligents doivent le savoir. Parce que personne ne pourra dire que je suis resté chez lui en pays Mahi pour apprendre cette langue. Il n’y en a pas. C’est de la même manière que si Dieu veut bien, il peut attribuer ce talent à un homme Mahi qui viendra faire le rythme Agbadja qui est le nôtre ici. Pour être franc avec vous, ce don, je n’arrive pas à me l’expliquer à moi-même.

Vous avez sorti récemment un album sur lequel vous avez fait le rythme Agbadja. Est-ce là aussi un défi ?

Oui. Je ne l’ai pas fait parce que j’ambitionne continuer. Si j’ai chanté en Adja avec le rythme Agbadja, c’est juste pour démontrer à ceux qui racontent que je n’en étais pas capable que je le peux vraiment. Car, beaucoup racontent que c’est parce que je n’ai pas grandi en pays Adja et que j’ai passé tout mon temps dans la région mahi que je ne peux jamais faire ce rythme. C’était donc pour leur démontrer que je suis un Adja 100%. De toute façon, lorsque ceux qui sont nos ainés et qui promeuvent le rythme Agbadja aujourd’hui ne seraient plus de ce monde, nous allons faire en sorte que cela ne disparaisse pas.

Quand avez-vous sorti votre tout premier album ?

J’ai sorti mon premier album dans les années 1990. C’était sur cassette. Cet opus, je l’ai baptisé « Adjo kan man o djè ko nu mi houn witché kpo » (Tant qu’on ne me taxe pas de voleur, je garde toujours ma dignité ».

Combien d’albums avez-vous à votre compte aujourd’hui ?

Je suis aujourd’hui à 18 albums. Le 19ème est sans doute en route. Je chante sur tous les faits de la société, le quotidien de notre vie. Je chante notamment sur la mort, l’amour et consorts. Je n’avais pas donc pour l’habitude d’insulter les gens dans mes chansons. Je considère ce qui se passe actuellement comme un dérapage dans ma carrière.

Peut-on affirmer aujourd’-hui qu’Allèvi se nourrit de son art ?

Je pense que oui. Car, c’est grâce à la chanson que d’autres portes se sont ouvertes à moi.

Si je vous comprends bien, vous menez des activités autres que la chanson. Si oui, quelles sont-elles ?

Je mène plusieurs autres activités. J’ai toujours chanté que nous artistes, nous n’avons pas de retraite. De même, quand on vieillit, on ne peut supporter les mêmes charges comme c’est le cas quand on était jeune. C’est pourquoi je m’investis dans d’autres activités. Mon activité principale après la chanson, c’est la plantation et la commercialisation des bois de teck. Même des Blancs me connaissent par rapport à ça. Mis à part cela, je m’investis également dans l’agriculture.

Ce que vous n’avez pas encore dit, c’est que vous êtes aussi un élu local, un Conseiller municipal. Comment avez-vous réussi à vous faire élire et sur quelle liste vous vous étiez inscrit pour aller aux élections ?

J’ai été élu sur la liste du Parti Social Démocrate (PSD). En fait, c’est une reconnaissance des populations à ma disponibilité à leurs côtés. J’ignorais moi-même que cela suffirait pour qu’elles acceptent me choisir à une élection.

 J’étais de retour d’une prestation que j’ai donnée à Avrankou quand les populations se sont réunies pour me désigner comme leur représentant sur la liste PSD aux élections. Le choix a été opéré comme ça. J’avoue que moi-même, quand je supportais un candidat, il réussit toujours. Mais cette fois-ci, les gens ont voulu que ce soit directement moi qui sois sur la liste et c’est ce qui a été fait.

Permettez qu’on parle un peu de votre vie privée. Qui sont vos parents ?

Mon père se nomme Houénou Adantchédé. Il vit toujours. Ma défunte mère s’appelle Anagonou.

Allèvi est-il polygame ?

Oui, je le suis.

Combien de femmes avez-vous alors ?

J’en ai trois. Et pourtant, il y a encore beaucoup de femmes qui cherchent de mari. Moi je n’ai jamais entendu des hommes se plaindre de ce qu’ils n’ont plus de femme puisque des artistes se sont mariés à plusieurs femmes. Cela veut dire que ça ne pose pas de problème.

Combien d’enfants avez-vous ?

Je suis présentement père de 6 enfants issus de mes trois femmes.

Y-en-a-t-il parmi eux qui veulent bien chanter comme vous ?

D’abord, je dois vous dire que tous mes enfants fréquentent. A l’école, quand il est question de chanter, ils sont toujours premiers. C’est pour vous dire que beaucoup d’entre eux se préparent à m’emboiter le pas. Mon fils aîné surtout s’adonne trop à la chanson. Je précise qu’aucun de mes enfants ne m’accompagne lors de mes sorties artistiques.

Allèvi est-il un polygame heureux ?

Votre question est très pertinente. J’ai souvent dit à mes enfants qu’ils ne  marieront pas plus d’une femme. Et les gens me rétorquent que pourtant moi j’en ai jusqu’à 3. Je leur explique que ce que Dieu m’a donné comme source de revenu, il ne pourra pas le faire à tout le monde. Or, pour dire vrai, entretenir plusieurs femmes, c’est trop de soucis.

Si tu n’as pas les moyens, tu en souffriras vraiment. C’est par rapport à cela que je conseille à ceux que j’admire d’être tout simplement monogame. Mieux, se marier à plusieurs femmes n’est nullement un signe de bonheur. Si on peut se limiter à une femme ou au plus à deux au maximum, ce serait mieux.

Un message pour conclure cet entretien ?

(Il entonne une autre chanson comme il l’a fait au début puis conclut l’entretien en ces termes) : Que ceux qui prennent leur temps pour me suivre m’écoutent. Je les remercie énormément car je pense qu’on ne pourrait préparer le lendemain si déjà la veille on avait connu de mévente. Donc une fois encore, quand je prépare, vous qui m’écoutez en achetant mes œuvres, je vous en sais gré.

 Que mes fans qui se sont fâchés pour le fait que j’aie insulté dans mes chansons me pardonnent. Bientôt, je leur sortirai un album plein d’enseignements et de philosophie comme j’en avais l’habitude et là, ils pourront encore déguster mes belles mélodies. A chacun et à tous, je souhaite une bonne et heureuse année 2012.

Entretien réalisé par

Donatien GBAGUIDI

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5 thoughts on “Entretien exclusif à bâtons rompus avec une vedette de la musique traditionnelle béninoise:Allèvi parle… des révélations sur son différend avec Gbèzé et sa vie privée

  1. Donou Baudouin

    allèvi a menti car le jour où l’ancien maire d’allada a voulu régler le differend dans son domicile, allèvi avait déja le cd dandjaï an main. de plus il est le 1er à attaquer si non comment comprendre sa chanson ”katro” sur le cd video dandjaï (décembre 2010); or ce n’est que 10 mois (septembre 2011) après cela que Gbèzé s’est mis à l’insulter.
    de plus, Gbèzé a deja fait 15 morceaux de toba parlant de mort, fait de société, d’amour, de richesse etc…. mais lui allèvi a fait seulement 4 morceaux de tchingounmey uniquement dont le 1er pour insulter les mahi et les 3 autres pour insulter Gbèzé. donc cessez de nous prendre pour des imbéciles

  2. edmond

    moi je pense qu’en tant que bons amis, il faut se soutenir dans les moments d’attaques. mais visiblement, allèvi n’a point fait preuve de maturités amicales puisque non seulement il est allé jouer en lieu et place de son ami qui a été frustré et pire encore, il attaque premièrement son ami. par ce comportement, il met la relation en situation difficile pour ne pas dire qu’il l’a sacrifié. je crois chacun doit mettre de leau dans leur vin.

  3. BEN Landro

    ALLEVI le jour où tu cesseras de mentir tu retrouveras ta valeur d’artiste.tu etais talentueux mais aujourd’hui la population Béninoise sait de quoi tu es capable.vos oeuvres vous départagent deja.merci de reconnaître que c’est toi qui est le fautif.tu aurais pu éviter tout ça.merci au sieur Baudouin un peu plus haut

  4. Augustin Tossou B.

    Pour rien Allevi ne peut jamais se mettre à insulter son ami tres sincer.Nous devons chercher correctement les vraies causes de cette situation et de chercher les voies et moyens necessaires pour la bonne reconciliation et non de dire l’autre a menti a fait çi et ça.Cessons la jalousie ,la haine et le regionalisme.

  5. Kerekou

    S’il n’y avait pas un non-digeré, Gbeze ne pourrait pas venir a une prestation et directement se pointer, et pire encore aller nuiter ailleurs. Refus categorique de gouter a quoi que soit signifie qu’il ya une mefiance totale du terrain de prestation. Sûrement qu’il a sa raison de se comporter ainsin. Sinon d’apres les propos de Allevi c’est Gbeze qui a le premier pris position contre Allevi, mais c’est incongru je me leve un jour pour se comporter de la sorte envers mon ami!!!
    A suivre…

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