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Le triomphe de la vérité

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Santé: le Maghreb en services de pointe contre le cancer


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En termes de plateaux techniques, la Tunisie et le Maroc sont plutôt bien dotés pour dépister et soigner le cancer. Reste à étoffer le réseau des structures de soins.

 « Avec 12 000 nouveaux cas de cancer par an en Tunisie, la pathologie du siècle n’a fait l’objet d’aucune décision politique réelle, malgré les différents plans stratégiques proposés. Nous avons les compétences humaines, mais le manque de structures publiques crée une discrimination entre les villes et les régions en termes d’accès aux traitements », déclare le Pr Farhat Ben Ayed, éminent cancérologue président de l’Association tunisienne contre le cancer (ATCC). Cause, en 2009, de 1 décès sur 6 (dont 40 % dus au tabagisme), le cancer frappe de plus en plus une population qui vieillit et prend du poids, sans parler de la pollution de l’environnement par des produits chimiques et de métaux lourds.

Actuellement, près de 30 000 patients étrangers atteints de cancer consultent en Tunisie. Venus essentiellement de Libye et d’Afrique subsaharienne, notamment du Gabon et de Côte d’Ivoire, ils sont suivis dans des établissements privés équipés de matériel de pointe, qui assurent des prestations de haut niveau. Si la Tunisie est bien dotée en termes de compétences et d’infrastructures, elle a importé en 2010, faute de production locale de génériques, pour 87,6 millions de dinars (45,4 millions d’euros) de traitements contre le cancer.

Prévention

Au Maroc, le mal touche 30 000 nouveaux patients par an et est responsable de 7,2 % des décès. Depuis 2009, le royaume est entré en guerre contre cette maladie, qui a un coût humain et économique colossal. Au cœur de cette bataille, l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer, présidée par l’épouse du roi. En partenariat avec le ministère de la Santé, elle a lancé en 2010 le Plan national de prévention et de contrôle du cancer. Pragmatique et ambitieux, ce plan part du constat que 40 % des cancers pourraient être évités et insiste en particulier sur la prévention et la communication.

En termes d’équipement, certaines structures sont à la pointe. Ainsi, le centre d’imagerie Rabat Petscan vient de se doter d’un appareil de tomographie par émission de positrons, le premier du genre en Afrique et dans le monde arabe. Coût : 25 millions de dirhams (2,2 millions d’euros). Cependant, l’insuffisance des structures de soins et de personnels spécialisés oblige encore les patients à de grands trajets ou à des rendez-vous tardifs.

Il n’existe aujourd’hui qu’une dizaine de centres d’oncologie au Maroc, aussi est-il prévu d’en ouvrir prochainement à Meknès, Tanger, Safi et Laayoune, et de créer des services d’oncologie de proximité dans les hôpitaux provinciaux. Deux centres d’hémato-oncologie pédiatrique vont également être mis en place à Fès et Marrakech. Le Maroc a par ailleurs lancé une commission du médicament pour tenter de développer le recours aux génériques et de réduire les prix de vente.

                                                           Un institu ouvert au Gabon

Omar Bongo Ondimba en avait rêvé, Ali Bongo Ondimba le voit naître. L’Institut de cancérologie de Libreville, situé dans le quartier d’Angondjé, est opérationnel depuis fin décembre 2010. Avec le CHU auquel il est adossé, cet établissement, troisième du genre en Afrique subsaharienne francophone (après ceux de Dakar et Brazzaville), devient un pôle de référence en matière de prise en charge du cancer, du diagnostic au traitement.

Financé sur fonds européens (espagnols, autrichiens et allemands), il dispose d’une unité de médecine nucléaire et d’un service de chimiothérapie. Le centre de radiothérapie sera quant à lui livré en juillet. Les accélérateurs sont en cours d’installation, et une équipe de médecins nucléaires et de physiciens médicaux étrangers, pour la plupart marocains, sont attendus pour faire fonctionner le plateau technique. Le temps, pour une vingtaine de spécialistes gabonais, de se former dans des centres d’études nucléaires occidentaux. Clarisse Juompan-Yakam

SOURCE: Jeune Afrique

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