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Le triomphe de la vérité

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Petits déjeuners de la Bourse:Bio Tchané présente l’état des lieux de l’UEMOA


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Petits déjeunes de la Bourse. C’est la nouvelle activité initiée par le cabinet Okapi dans tous les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En collaboration avec la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), il a procédé au lancement hier jeudi 13 octobre 2011, de ces petits déjeuners de la Bourse, au Benin Marina hotel de Cotonou.

 Les échanges se sont déroulés autour du thème : « Nouveaux défis au sein de l’UEMOA : quelle nouvelle architecture pour la croissance économique. » Dans son allocution d’ouverture, M. Gilbert Mèdjè, modérateur de la séance, a noté que le lancement de cette nouvelle activité intervient après les deux évènements majeurs que le Cabinet OKAPI réalise depuis 2008, le Forum AfriKBourse et le Salon des Produits et Métiers de la Bourse pour promouvoir la culture et la pratique boursières d’une part, faire découvrir la bourse, et vulgariser ses produits et ses métiers d’autre part. De prestigieux conférenciers ont été invités à cette séance.

 Il s’agit d’Abdoulaye Bio Tchané, ancien Président de la BOAD et Directeur Général du Cabinet Alindaou Consultancy International, Amadou KANE, Président du conseil d’administration de la BRVM et Claude d’Almeida, Consultant. Dans sa présentation qui a ouvert le bal des communications, Abdoulaye Bio Tchané a procédé à l’historique de la BRVM qui a démarré ses activités le 16 septembre 1998.

Treize années plus tard, ce sont seulement trente-neuf sociétés qui y sont cotées. Faisant l’état des lieux de l’économie sous régionale, le Directeur Général de Alindaou Consultancy International a fait remarquer que la zone UEMOA fait des progrès mais demeure encore la région la plus fragile en Afrique Subsaharienne en matière de croissance économique et d’inflation. C’est le cas par exemple en ce qui concerne la gouvernance budgétaire qui reste opaque dans la zone UEMOA: « Le budget qui est voté par le parlement ou adopté par ordonnance n’est presque jamais celui qui est exécuté dans la réalité », a-t-il dit en substance.

 Le défi principal de nos pays étant de stimuler une croissance économique forte et durable, il conviendrait selon lui, de mettre en place une stratégie globale de réformes des politiques budgétaires, monétaires et de change. (Voici l’intégralité de ses deux communications

Histoire de la Bourse: quelques rappels et rôle des acteurs

Introduction et contexte

– La nécessité de création d’un Marché financier régional remonte au Traité de l’Union Monétaire Ouest Africaine signé par les Etats membres en 1973 et s’est réaffirmée lors des réformes des années 80.

– Lorsque les pays de la sous région ont connu des difficultés économiques et financières, une des approches de solution fut la dévaluation du franc CFA en 1994 afin de résorber les déséquilibres économiques et financiers de la zone de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA).

– Introduction et contexte

– bAu niveau économique, la dévaluation a visé à :

– Rétablir la compétitivité et redresser les balances commerciales

– Stimuler les exportations

– Réduire les déficits budgétaires

– Stimuler la croissance économique

– Au niveau financier, il s’agissait de :

– uppléer à l’insuffisance de ressources longues

– Renforcer les fonds propres des entreprises

– Accroître le taux d’épargne

– Diversifier les moyens de financement des entreprises

– Réduire les coûts d’intermédiation

– Pour cela, il a été conclu qu’il fallait:

– Multiplier les acteurs dans l’environnement financier

– Diversifier les instruments d’intermédiation

– C’est donc en application de cette stratégie qu’ont été lancés les travaux de création de la BRVM.

Introduction et contexte

– Les pays de la sous région ont réfléchi à la conception d’instruments de mobilisation de fonds et l’idée d’un marché financier, et plus particulièrement, celle d’une bourse régionale a été émise. En l’occurrence, les pays tels que la Côte d’Ivoire et le Sénégal respectivement avaient déjà une bourse ou qui étaient dans le processus d’en ouvrir une, ont dû abandonner l’idée de bourse nationale.

– Ainsi, la liberté de prise de participation par les nationaux dans toute entreprise de l’UMOA est assurée en vue d’un fonctionnement harmonieux de la Bourse. Aussi, le projet a suscité une harmonisation du cadre institutionnel et une uniformisation des réglementations dans les Etats.

Structuration de la BRVM

– La mise en œuvre de la BRVM a nécessité des ajustements aux niveaux de:

– Gouvernance: La gestion commune des domaines financiers et monétaires est assurée conjointement par tous les membres et par eux seuls soit au niveau des instances politiques, soit au niveau des conseils d’administration chargés de veiller à la solidarité du groupe.

– Organisation technique :

.Autorité de marché (CREMPF)

. Dépositaire central et Gestionnaire du système de règlement-livraison DC / BR

.Sociétés de Gestion d’Intermédiation (SGI)

. Sociétés de Gestion de Patrimoine (SGP)

– Partenaires: La BRVM a bénéficié de l’assistance et du soutien des institutions suivantes:

– Trésor français , Caisse française de développement, Ministre de la Coopération français

– Banque mondiale

– SFI

– Canada

– Etats Unis

La BRVM à ce jour

A ce jour, 39 sociétés sont cotées à la Bourse régionale qui présente les caractéristiques suivantes:

Défis et perspectives

– La BRVM est un modèle d’instrument régional qui nous est envié par beaucoup d’autres pays africains pour de multiples raisons:

– L’existence d’institutions régionales (BCEAO, CREPMF, etc.)

– L’uniformité des procédures d’émissions

– L’harmonisation des cadres macroéconomiques des pays membres qui entraîne plus de stabilité

– Cependant elle est loin des performances des places internationales et se classe parmi les trois dernières, en compagnie de la Bourse du Ghana et celle du Nigéria. Cela s’explique par une myriade de facteurs:

– La prédominance du secteur informel

– Le manque d’accompagnement des gouvernements vis-à-vis des entreprises privées

– La faible promotion de la BRVM

– Ces contraintes peuvent être surmontées, notamment à travers une amélioration du climat des affaires, de meilleures incitations pour encourager les entreprises à être cotées et un allègement de la règlementation et des procédures de la Bourse.

– La crise financière internationale démontre l’importance d’un marché financier régional pour faire face aux difficultés de finances publiques des Etats et de l’importance de la solidarité et de l’accès aux fonds propres pour le développement économique et social des pays.

Contexte

– L’Union Économique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA) est la communauté économique régionale ayant la coopération et l’intégration économique les mieux structurées en Afrique Sub-Saharienne (ASS).

– Paradoxe

Cependant, au regard des statistiques, elle présente sur bien de plans d’énormes retards socio-économiques comparé aux autres communautés économiques régionales d’ASS.

-Il s’avère donc opportun d’appréhender les défis auxquels sont confrontés nos pays afin de mieux les corriger.

Etat des lieux

– L’ UEMOA a la plus faible performance économique de l’Afrique sub-saharienne.

– Sur la période 1980-2009

La croissance du PIB 5.1% en Afrique sub-saharienne 2.9% dans l’UEMOA

La croissance du PIB par habitant était en moyenne de 2.7% parmi les meilleures économies en Afrique sub-saharienne mais quasi-nulle dans l’UEMOA.

Sur la période 1995-2009 (post-dévaluation)

La croissance des pays de l’UEMOA ne suit plus la tendance continentale:

0,6% contre 4.2% dans les autres économies africaines.

Le PIB par habitant a plus que doublé en Afrique sub-saharienne, hors:

– il n’a augmenté que de 5% dans l’UEMOA

-il est plus faible en 2009 qu’en 1980 (aujourd’hui moins de 1000 $ US).

Performances et indicateurs de croissance

Comparaison du cadre macroéconomique UEMOA vs. Afrique Sub-saharienne (ASS)

* Indique que la moyenne de l’UEMOA est significativement différente de celle des pays émergents d’Afrique.

Source: FMI, WEO

Indicateurs favorables à l’UEMOA: Inflation et IDE.

Gouvernance

*Analyse comparative des composantes de la gouvernance: UEMOA vs. ASS entre 1996 et 2008

Les valeurs des variables varient de 0 (mauvaise qualité ) à 5 (meilleure qualité)

* Indique que la moyenne de l’UEMOA est significativement différente de celle des pays émergents d’Afrique

Source: Banque Mondiale

La qualité de la gouvernance est faible dans l’UEMOA par rapport aux pays émergents d’Afrique (Corruption & Justice), elle n’est cependant pas différente de celle d’ASS.

Gouvernance

Qualité de la gouvernance entre les pays de l’UEMOA entre 1996 et 2008

Les valeurs des variables sont rangées de 0 (mauvaise qualité ) à 5 (meilleure qualité). Source: Banque Mondiale, WGI

La quasi-totalité des indicateurs sont en deçà de la moyenne (2,5), ce qui signifie qu’en matière de gouvernance, la qualité des institutions est fortement déficitaire dans l’ensemble des pays de la zone.

Gouvernance économique

Gouvernance budgétaire

En 2010, les résultats de l’enquête sur le budget commanditée par International Budget Partnership (IBP) révèlent que la transparence budgétaire au sein des 4 pays de l’UEMOA qu’elle a couverts (Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal), est largement insuffisante.

Aucun des 4 n’a pu atteindre le score moyen (fixé à 42 sur 100) pour l’indice sur le budget ouvert.

-Environnement des affaires

Même si des efforts importants ont été faits au sein de l’union, l’environnement des affaires continue de faire face aux insuffisances d’investissements endogènes comme étrangers.

Explications: Les lourdeurs administratives, la complexité et l’opacité des systèmes judiciaires.

Conséquences: Renchérissement des coûts, affaiblissement des avantages comparatifs de la région et manque de motivation des investisseurs, dans un environnement international concurrentiel marqué par de nombreuses zones de transparence et d’équité.

Gouvernance politique et environnementale

– Gouvernance politique: Développement local

Constat: Population à majorité rurale alors que la richesse et les services sont beaucoup plus présents dans les villes.

Explications: L’accès inégal aux services socio-sanitaires, à l’offre d’éducation, et aux infrastructures de tout ordre (route, communication, énergie) aux dépens des populations rurales.

Conséquences: Sous-optimisation des performances des économies et accroissement substantiel de l’écart de qualité de vie entre les populations urbaines et les majorités rurales.

– Gouvernance environnementale

La construction de l’équilibre environnemental et l’assurance d’un développement durable sont toujours à des niveaux sous-optimaux.

Explications: L’implication des populations qui restent un facteur essentiel et commun à tous les accords et protocoles internationaux ratifiés par les pays de l’UEMOA n’est pas encore effective.

Conséquences: Les populations sont sous informées sur les questions de développement durable et la gestion durable des ressources énergétiques, forestières, minérales et maritimes ne fait encore l’objet d’une gouvernance environnementale avéré. Les aléas climatiques accentuent l’insécurité alimentaire et la destruction de la faune et de la flore.

Infrastructures

– Les infrastructures représentent les vecteurs manifestes d’industrialisation et de croissance.

Avantage du développement commun des infrastructures

-Elles participent fortement à la création d’un marché commun pour les facteurs de productions d’une part et d’autre part pour les marchandises et les services.

– Leurs développement affectent très positivement tous les secteurs d’activité. Réalisation timide des infrastructures dans la région face aux défis que posent les progrès techniques, la libéralisation et la réduction des distances économiques.

Conséquences

Le manque d’infrastructures cause:

Des difficultés pour l’acheminement de la production agricole sur les marchés ,des coûts de transaction élevés

Une faible chaîne des valeurs de la production industrielle (approvisionnement, acquisition des technologies, transformation et commercialisation).

Perspectives

C’est à travers une approche pragmatique de mise en œuvre de manière efficace des multiples programmes et d’accélération de ceux entamés qu’on répondra aux besoins structurels de la sous-région.

En matière de gouvernance, les pays de l’UEMOA ont besoin de renforcer: Les mécanismes de transparence et de lutte contre la corruption

L’administration publique afin qu’elle soit réellement au service des usagers

La gestion budgétaire à travers l’assainissement des finances publiques

Le défi principal de nos pays étant de stimuler une croissance économique forte et durable, il conviendrait de mettre en place une stratégie globale de réformes des politiques budgétaires, monétaires et de change.

Finalement, il incombe à nos gouvernements de mieux orienter les politiques structurelles et sectorielles qui tend vers l’amélioration de la compétitivité (notamment les infrastructures, l’accès aux services sociaux tels que l’éducation, l’accès aux services financiers et des politiques agricoles plus adéquates).

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