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Le triomphe de la vérité

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Martin Assogba, Président de l’Ong ALCRER sous l’Arbre à Palabres:« Nous exigeons que la Lépi soit revue avant tout référendum »


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50ème invité de votre atypique rubrique « Sous l’arbre à palabres », le Président de l’Ong Alcrer, Association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme scrute avec les journalistes de l’Evénement Précis, les faits marquants de l’actualité nationale. Détendu et sans langue de bois, Martin Assogba revient sur les temps forts des présidentielles de 2011, parle du K.o de Boni Yayi et de ses combats pour l’enracinement de la démocratie au Bénin. Actualité politique obligeant, l’homme n’a pas occulté de se prononcer sur la grève des douaniers et la loi qui supprime désormais l’exercice de ce droit. La révision de la loi fondamentale préoccupe également Martin Assogba. Mais il rappelle qu’il urge de retoucher d’abord la Liste électorale permanente informatisée (Lépi).

 

Martin Assogba, «Je suis contre cette affaire de quota dans les recrutements car c’est une discrimination»

Et si on en parlait

Le Bénin malade !

Le Bénin est malade suite à un certain nombre de problèmes. Il faut avoir le courage de le dire. Il y a beaucoup de problèmes dans beaucoup de secteurs. Il y a de problèmes dans le secteur de l’éducation surtout avec le PDDSE que Alcrer est en train de promouvoir. Il y a de problèmes dans le secteur de l’économie tel que vous le constatez avec la grève répétée des douaniers ; il y a de problème dans le secteur de l’agriculture et je pense que le ministre Sabaï Katé fait des efforts car je l’ai vu à plusieurs reprises dans les champs de coton, de maïs, de riz. Si bien que je me demande son secteur de provenance.

 Je trouve que c’est un ministre qui fait des efforts. C’est un ministre qui est sur le terrain comme son patron le Président Boni Yayi. Je crois qu’un effort se fait dans ce domaine. Mais je suis déçu du traitement qui se fait de la gestion des machines agricoles. Je le dis parce que lorsque je visite les communes dans lesquelles sont installées les Cellules de participation citoyenne (Cpc) qui aident les communes à bien faire face à leurs préoccupations éducatives, je vois souvent ces tracteurs donnés, encore entreposés dans les cours des communes et je me demande le problème qui fait que ces tracteurs ne sont pas dans les champs en train de travailler dans le cadre de la révolution verte et dans le cadre de la lutte contre la pauvreté pour que ces tracteurs soient encore garés là en état.

 Alors je me demande aussi s’il y a assez de terres cultivables avec le nombre de machines achetées pour le pays. N’est-ce pas des actions encore politiciennes pour faire croire à une volonté de faire de la « révolution verte ». En gros je vous dis que notre pays est malade. Il est malade de part notre indiscipline, de part notre incivisme, de part de notre apatridie ….

Le Bénin à la lumière du régionalisme, l’ethnocentrisme et le racisme

Par rapport à cette question de régionalisme, ethnocentrisme et de racisme, je constate qu’il n’y a pas de racisme au Bénin. Mais il existe bien sûr l’ethnocentrisme et le régionalisme. Cela se remarque surtout en période électorale parce que c’est à ce moment que les politiciens en panne d’arguments cultivent l’ethnocentrisme et le régionalisme à travers leurs régions de provenance pour se tailler la part du lion électoral.

 Donc on veut faire comprendre aux populations qu’on est de leurs ethnies de leur région, et il faudrait qu’elles votent pour sa liste afin qu’une fois à l’Assemblée nationale ou à la Présidence de la République, qu’on puisse défendre les causes de la région. A cet effet, il s’effectue une prise de position au niveau du sommet dans la gestion. Des gens disent que c’est leur fils qui est au pouvoir et par conséquent, il doit améliorer leurs conditions de vie.

Et lors des élections passées, j’ai répondu à un journaliste qui était venu m’interroger sur le rôle d’Alcrer pour limiter les élans régionalistes et ethnocentriques en période électorale, qu’aucun candidat d’une région ne pourra être élu avec le suffrage de sa seule population. C’est tous les béninois qui élisent un Président. Et une fois que le président est élu sans cette coalition de toutes les ethnies, il doit savoir qu’il est national et il n’est pas question qu’on réserve des parts belles à sa région, et plus loin qu’on réserve des quota pour les examens et pendant qu’on fait cela qu’on remplisse notre administration de personnes nulles.

 Si nous voulons vraiment aller vers une administration intellectuelle, performante et moderne, il va falloir que nous ayions une bonne éducation pour que les enfants aillent à l’école avec des enseignants et des professeurs de qualité partout sur le territoire national afin que les enfants soient bien formés pour bien faire face aux différents concours et examens sur une base égalitaire afin que ceux qui réussissent le soient selon les moyennes.

Moi je suis contre cette affaire de quota car c’est une affaire de discrimination. C’est donner de la place à ceux qui n’en ont pas besoin. Voilà ce que je pense et qui me vient directement de mon cœur.

Le rapport des élections de Mars et avril dernières par Alcrer

Je ne vais pas faire la langue mielleuse. Alcrer a travaillé dans un regroupement, un consortium que nous avions appelé « Fors Elections ». Donc autant le rapport de Fors Elections vaut pour la coalition, autant il vaut pour l’Ong Alcrer. Spécifiquement, nous n’avons pas sorti un rapport concernant la question de régionalisme et d’ethnocentrisme. On ne l’a pas fait. Donc nous nous inscrivons dans le rapport commun du consortium.

Nous aujourd’hui à Alcrer par rapport à nos activités sur la veille citoyenne, nous sommes dans 35 communes. Nous sommes dans les 08 communes de l’Atlantique et des 12 communes du Mono Couffo, dans les 09 commune du Zou et dans les 06 communes des Collines pour le moment. N’oubliez pas, ça fait déjà trois ans que nous avons commencé par faire cette activité de la veille citoyenne, nous avons eu un financement avec les Pays-Bas qui nous ont permis de faire de nous lancer dans les communes de l’Atlantique et du Mono.

 Un appel à candidature lancé par le Fonds des Nations Unies pour le développement nous a attribué un financement qui nous a permis de relancer les 15 autres communes à savoir les 09 du Zou et les 06 des Collines, où nous avons mis en place notre système de veille. Aujourd’hui, je puis vous dire qu’Alcrer est devenue, un fédérateur d’Ong, en ce sens que dans ces communes nous prenons les Ong à partir des arrondissements pour pouvoir en faire notre cellule au niveau de la commune. C’est-à-dire que si nous allons dans une commune composée de dix arrondissements par exemple, nous prenons une Ong par arrondissement mais sur appel à candidature, les critères d’éligibilité.

 On ne va pas seulement chercher les Ong qui plaisent à nos yeux. Non nous avons nos critères et c’est sur ces bases que nous sélectionnons. Quand vous postulez, il y a un comité de dépouillement qui siège pour examiner les appels à candidatures et puis on retient ceux qui remplissent les conditions. C’est après cela qu’on introduit l’Ong dans le cercle d’Alcrer qui fédère ainsi des Ong. Il y a 350 Ong qu’elle finance par rapport aux activités que nous leur avons confiées sur le terrain avec un cahier de charge.

Bilan de lutte contre l’ethnocentrisme et le régionnalisme

Nous ne sommes pas des décideurs. Mais nous pourrions dire que nos messages dans le cadre de la lutte contre l’ethnocentrisme et le régionalisme ont un impact. Après les élections dernières, Alcrer a fait une sortie le 22 mars 2011 pour appeler les populations au calme face à la tension qui montait parce qu’un candidat aurait fait gagner les élections au premier tour alors même que la Cour constitutionnelle n’ait pas proclamé les résultats définitifs.

On est vite monté au créneau pour apaiser les populations sur la base d’un message que nous avons partagé avec tout le monde. Et je pense ça a porté parce que les résultats sont là. Beaucoup nous ont apprécié tandis que d’autres en raison des intérêts personnels, ont commenté à leur façon. Ce qui nous a enchanté dans ce cadre est que la violence attendue n’a pas eu lieu. Et par rapport à cela, nous pouvons dire que le peuple a gagné.

La position de l’Ong Alcrer lors des élections passées

Alcrer était centriste. Nous sommes des politiques non partisans et je n’ai pas de camp à avoir. Car à partir du moment où je me

Martin Assogba au milieu des journalistes de l’Evénement Précis

déclare membre de la Société civile, je n’ai pas ce droit.

Société civile et guerre de représentativité au sein des organes des élections

J’étais le meneur de cette guerre médiatique. Car il y avait une certaine violation de textes. La société civile béninoise est un fourre-tout. J’ai demandé qu’il faille distinguer désormais les associations simples des Ong. Les Associations simples ne prennent pas la défense des populations mais plutôt les Ong.

Et dans ce cas d’espèce où vous parlez de guerre, cela a eu lieu parce qu’il y a un regroupement d’Ong qui se disent des Ong du Cadre de concertation et qui montent tout le temps au créneau pour féliciter le gouvernement pour ne rien trouver de mauvais au gouvernement parce que soutenus par un certain nombre de politiciens. Ils sont téléguidés. Et quand il y a contentieux entre les deux camps, c’est eux qui ont souvent le dessus.

N’ayons pas peur de le dire. Notre lutte à nous, était là au niveau de la justice. Car les députés ont demandé à ce que celui qui devra représenter la société civile provienne d’une Ong qui se préoccupe des Droits de l’homme pendant cinq ans au moins, c’est là que nous avons choisi démocratiquement à travers tout le Bénin, Orden Alladatin pour aller représenter la société civile à la Lépi. Mais à notre grande surprise, c’est un acteur de micro crédit qui a été envoyé au nom de la société civile pour aller discuter des questions des droits de l’homme et de la bonne gouvernance.

 Mieux nous avons constaté que pour la représentation au sein de la Cena, c’est à ce même coup que nous avons été soumis. Jean-Baptiste Elias que tout le monde connait pour sa lutte quotidienne que nous avons choisi et qui peut nous représenter, et empêcher les combines, on nous encore envoyé un autre qui s’occupe des questions de micro finances et de tontine. Et vous pensez qu’on devrait se taire ? C’est la mal gouvernance. La preuve on ne les a jamais vu faire des déclarations pour dénoncer ce qui ne va pas.

Société civile de Cotonou : hors du cadre juridique légal instauré par le gouvernement

Je m’inscris en faux contre votre allégation de dire que nous sommes une Société civile de Cotonou car Alcrer siège comme je vous l’ai dit, dans 35 communes sur 77 communes. Ce n’est pas normal qu’on se réfère au cadre de concertation car c’est le gouvernement qui a installé et accompagne ce cadre de concertation.

Que vous me dites qu’il y a dans nos rangs des acteurs de la société civile manipulée par l’opposition, moi je ne le sais pas. Il se pourrait que ce soit vrai ou il se pourrait aussi que ce soit, comme on le dit, de l’opprobre qu’on jette sur certaines personnes. Je ne peux pas défendre. Beaucoup de gens l’ont dit mais comme moi, je ne suis pas dans ce sillage-là, je reste là où je suis. J’étais à l’aise de travailler avec eux parce que ce que je disais n’avait rien de politicien.

On réfléchissait sur les questions de gouvernance, on réfléchissait sur les questions d’apaisement des populations, sur comment on doit faire pour que les élections soient propres. Bien sûr que la Cour constitutionnelle a reconnu une société civile qui a été représentée au sein de la CENA. Mais ça ne nous a pas empêché nous autres, qui ne sommes pas reconnus par la Cour constitutionnelle mais qui savons quand même que nous existons et que nous existons légalement, de faire notre travail.

Fors Elections sans résultat définitif des élections

Si vous dites que vous n’avez pas eu les résultats jusque-là, vous avez raison. Mais si vous allez sur le site de FORS Elections, vous trouverez les résultats. Mais, les résultats tels que nous l’avions fait au départ en vous informant par le biais d’une conférence de presse, il était normal qu’à la dernière conférence de presse après les élections le 21 mars, il était normal qu’on vous livre les résultats verbalement avant de vous demander d’aller sur le site comme nos responsables l’ont fait ce jour-là.

Là, vous avez raison. Même si sur le site comme vous me l’objectez, les résultats ne sont que partiels, comprenez aussi que tout est question de moyens. Nous n’avons pas pu, par exemple, avoir autant de moyens pour faire tout ce qu’on devrait faire normalement. Donc, les miens ont expliqué.

Martin Assogba a voté pour …

Moi, je vous parle franchement. Vous savez, j’ai un âge certain et non un certain âge et j’ai une expérience certaine. Donc, ce que je vous dis vient de mon cœur. Moi, que ce soit Boni Yayi qui gagne, que ce soit un autre qui gagne, l’essentiel est que nous ayons un Président qui nous conduit à bon port.

Moi, je n’avais pas de choix, j’ai laissé libre cours aux populations de choisir leur candidat mais j’ai voté. Je ne vous dirai jamais pour qui j’ai voté parce que moi, je ne viendrai jamais vous demander pour qui vous aviez voté. Le vote est secret et personnel. Même si vous me dites qu’il n’est pas interdit de le dire, je ne vous dirai jamais pour qui j’ai voté. Et puisque nous sommes sous l’Arbre à palabres, je vais vous surprendre encore.

 Si vous voulez savoir pour qui j’ai voté, il faut aller voir mon épouse. Le jour du vote, j’étais en voyage en Afrique du sud pour aller discuter de la Charte africaine sur la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance. Je n’ai pas choisi voyager un jour de souveraineté nationale. Vous n’êtes pas sans savoir que plusieurs fois on a changé la date des élections. Donc, quand cette date-là a été prise, elle coïncidait avec mon voyage et mon billet d’avion était déjà arrivé. Ayant donné ma parole aux organisateurs en Afrique du sud, j’ai effectué le voyage.

 Et avant de partir, j’ai fait légalement ce que je devais faire. J’ai donné procuration à mon épouse et je lui ai dit de voter à ma place sans lui donner de consignes.

Boni Yayi devrait gagner !

Absolument ! Nous sommes sous l’arbre à palabres et je vous jure que Yayi Boni devrait gagner parce que c’est un Monsieur qui a pris tout son temps, pendant cinq ans, à faire campagne. Et c’est quelqu’un qui a parcouru monts et vallées, brousses et déserts. Je ne savais peut-être pas qu’il devrait faire K.O On n’a jamais gagné des élections au premier tour au Bénin.

Mais, il a fini par faire K.O parce qu’il faut dire que ses adversaires n’étaient pas au rendez-vous au bon moment. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Mais, vous les avez écoutés eux-mêmes. Ils ont dit que « nous avons laissé le septentrion à telle personne et nous-mêmes, nous avons fait jusqu’à tel niveau et vous pensez qu’on peut gagner des élections comme ça ? non ! Le candidat doit être partout comme l’a fait Yayi Boni.

Il est allé au contact des populations. Et psychologiquement, c’est ça que les béninois aiment. Que le patron vienne vers eux et il rend compte. Ils trouvent que le patron qui vient vers eux à une considération pour eux. Alors, si le patron a une considération pour moi, il faut que je lui retourne l’ascenseur. K.O je ne sais pas. Mais, je sais qu’il a battu beaucoup campagne et qu’il a fini par l’emporter.

Les Osc présentes dans le FDD

Moi, Je n’étais pas là-dedans parce que je disais que ce n’était pas sain que pendant une période électorale comme ça, que nous allions nous mélanger aux politiciens. Moi, je l’ai reproché dans mon milieu parce que beaucoup de gens m’ont appelé pour me dire « ALCRER, toi tu es avec ces gens-là ?

 Avec ton expérience et vous allez vous fondre dans les politiciens ?» Quand je suis revenu de la tournée que j’effectuais, je me suis rapproché des miens pour leur demander « pourquoi vous asseoir avec les politiciens pour faire des déclarations? » Quand bien même, vous-mêmes, vous n’auriez pas tenu des propos, votre présence seulement là, vous entache et nous entache.

Mais ils m’ont alors rappelé la campagne que nous avons faite en 2005 avec « Touche pas ma constitution ». Une autre fois, ils avaient programmé une autre rencontre au Palais des congrès, je n’y suis pas allé parce que je n’étais pas d’accord avec cette approche.

La lutte contre la corruption: une course de relai

Absolument, le pays est corrompu. Absolument, nous nous sommes illustrés dans beaucoup d’actes de corruption. Mais, je vais profiter encore de votre arbre à palabres pour dire que la lutte contre la corruption est comme une course de relais. Il faut absolument le savoir.

 Nous, nous sommes une organisation non gouvernementale. Nous avons déjà le génie de nous organiser pour avoir dans toutes les structures étatiques des personnes qui peuvent nous renseigner sur les différents actes de mauvaise gouvernance. Et quand ces gens-là nous envoient des dossiers qui prouvent qu’il y a vraiment mauvaise gouvernance, et quand nous prenons la peine de prendre nos ressources pour organiser des conférences de presse pour dénoncer des choses, il revient à l’autorité en charge de punir de prendre le témoin et de faire le travail. La loi qui vient d’être votée par l’Assemblée nationale devrait normalement permettre de faire cette course de relais.

C’est pour cela que nous sommes en train de combattre un certain pan de cette loi-là pour que véritablement elle nous soit serviable, pour que véritablement, elle puisse impacter sur la lutte. Le pan, c’est la désignation des personnalités chargées d’animer l’autorité nationale de lutte contre la corruption. Nous disons que sur treize personnes, ceux qui ont fait la proposition ont proposé onze personnes puisque j’étais présent pendant l’étude de cette loi-là à l’hémicycle.

 C’est les députés qui ont plaidé après pour qu’on mette un membre du patronat parce que c’est les hommes d’affaires qui sont la plupart du temps aussi rançonnés à gros sous et c’est les députés qui ont toujours fait le plaidoyer pour qu’on donne une place à la Société civile. Donc, ceux qui avaient fait la proposition de la loi ne voulaient pas reconnaître l’effort de la Société civile dans la lutte contre la corruption et ne voulaient pas positionner la Société civile dans ce dispositif-là qui est un dispositif très important pour la République.

Et aujourd’hui, on dit que l’autorité nationale de lutte contre la corruption doit rester sous la tutelle de la présidence de la République. Nous disons non ! Même les Nations unies ont dit que tout organe chargé de lutter contre la corruption dans n’importe quel pays doit rester indépendant. Nous n’avons pas dit qu’on nous donne la présidence de l’autorité. Mais, nous disons qu’il faut que nous soyons suffisamment représenté pour que nous puissions jouer notre rôle. Parce que, ne nous leurrons pas, il y a toujours ce qu’on appelle la solidarité de corps.

Vous pensez qu’un douanier va dénoncer un autre douanier ? Vous pensez qu’un percepteur d’impôts va dénoncer un autre percepteur d’impôts ? Les agents permanents de l’Etat, les cadres de notre administration ne sont pas des gens qui ont déjà ce degré de patriotisme et c’est ce que nous, nous craignons. Ce que nous sommes en train de dire, ce n’est pas que nous sommes contre le Chef de l’Etat. Mais, c’est que nous voulons l’emmener à faire des choix judicieux pour que la loi soit vraiment une loi qui serve.

 Et puis dans cette loi, on nous aurait concerté que le Chef de l’Etat qui prône la gouvernance concertée, on nous aurait fait l’honneur de nous envoyer cette loi-là pour que nous puissions faire une lecture et faire des propositions qu’il y a beaucoup d’éléments que nous aurions proposé.

Quelques qualités de la loi contre la corruption

Les qualités que je reconnais à cette loi premièrement, c’est bien que nous ayons une loi contre la corruption désormais. C’est un instrument de travail pour la Société civile, pour les gens qui veulent aider le pays à arrêter l’hémorragie financière à laquelle nous assistons parce que c’est plus de 100 milliards de francs qui rentrent dans la poche des individus mal intentionnés, assoiffés de gains faciles chaque année à partir de la conclusion de beaucoup de marchés publics parce que c’est là où se trouve la vraie corruption.

 Donc, il faut pouvoir mettre des gens qui sont décidés, des gens engagés qui puissent faire le travail, des gens qui n’auront peur de rien. Parce que plus vous travaillez pour l’amélioration de conditions de vie de toute une communauté, plus la nature travaille pour vous-même pour l’amélioration de vos conditions de vie.

La loi sur le droit de grève des paramilitaires n’est pas concertée

Je suis pour les reformes mais pas de manière tapageuse mais de manière scientifique. Ça veut dire que lorsqu’on veut prendre une loi pour faire une réforme, il faut faire associer les groupes organisés. On n’est pas des cancres. Il est élu par K.O ce n’est pas une raison pour qu’il n’associe pas les groupes organisés à la lecture et à la proposition de certaines idées pour améliorer les premiers jets qu’on lui aurait proposé.

 Ce n’est pas une loi concertée. On nous aurait concerté nous ou un membre de groupes organisés au sein desquelles se trouveraient des personnalités quand bien même elles ne sont pas des politiciens, qu’on aurait fait des propositions. Moi, j’ai des propositions par exemple à faire au Chef de l’Etat. Si le Chef de l’Etat m’avait concerté ou avait demandé à des gens qui ont proposé cette loi-là de faire une large concertation au niveau des groupes organisés et qu’entre temps, je pouvais me retrouver dans ce groupe-là pour lire la loi avant que cela ne passe à l’hémicycle et avant qu’elle ne soit votée, je vous jure que moi, je vais faire des propositions qui, bien que la loi soit ce qu’elle est aujourd’hui, les douaniers ne peuvent pas bouger le doigt. Je ne ferai pas ces propositions ici.

C’est une richesse à moi et je la garde. Si l’autorité me fait l’honneur de m’inviter, je pourrais lui dévoiler mes plans. Là maintenant, je ne vous le dévoile pas.

L’excès des douaniers

Les douaniers aussi exagèrent aussi quelque part. Ce n’est pas parce qu’ils ont trouvé que c’est eux qui emmènent l’argent dans les caisses de l’Etat qu’ils doivent abuser de leur position. Ils emmènent certes de l’argent mais on les paie aussi. Et puis, quand ils arrêtent les marchandises et qu’on amende les délictueux, ils ont des ristournes légales. Mais, Yayi a raison d’être dans la fermeté. Je vous le dis hein.

Moi, je suis un homme de fermeté, de principes. Il ne faut pas que Yayi recule. Comment est-ce qu’on va demander à un Chef d’Etat de demander des excuses publiques. A quel titre ? Ça, c’est de l’impolitesse caractérisée. Mais dire qu’il va radier tous les douaniers, il ne pourra pas radier tout le monde.

Non ! il ne pourra pas faire la politique de la chaise vide. Il l’a dit sous le coup de la colère. Il ne faut jamais prendre les vraies décisions quand on est en colère. Et il ne faut jamais prendre les vraies décisions quand on est aussi en joie parce qu’on passe souvent à côté.

Les grèves perlées !

J’ai fait le débat avec les gens du COSYNAP sur l’une des stations radio de la place. Je leur disais qu’ils grèvent et disent que le gouvernement viole leur droit mais dans le même temps, ils violent aussi les droits des contribuables que nous sommes. Je dis que je soutiens ses reformes mais il ne faudrait pas qu’il les fasse de manière désordonnée.

La révision de la Constitution

Il a dit que s’il avait la chance de revenir au second mandat, qu’il va réviser la Constitution. Et notre Constitution a besoin d’être relue. Notre Constitution a besoin d’être toilettée. Et il a dit que les articles 42 et 44 ne seront pas touchés. C’est vrai que je ne peux pas croire aussi naïvement en la parole d’un politicien. C’est le président de la république qui a parlé, c’est un homme. Et beaucoup de présidents de la république ont parlé dans la sous-région et on a vu ce qu’ils ont fait par la suite.

Donc, pour que nous ne soyons pas surpris, moi je suis d’accord avec le débat qui a lieu aujourd’hui, pour que le chef de l’Etat sache que nous sommes aux aguets. Et que nous le surveillons comme du lait sur le feu. Et que nous ne sommes pas des bêtes.

Le référendum

La Constitution l’a prévu. Mais avant qu’on aille au référendum, nous, nous exigeons que la Lépi soit revue pour que ceux qui ne sont pas intégrés soient intégrés, et que la carte censitaire soit rétablie. Parce qu’il ne serait pas question que nous allions au référendum avec des procurations.

Ce serait trop bas pour nous. Ça va dégrader, ça va diminuer la force de notre démocratie. Et s’il veut vraiment tenir le pays, il faut qu’il sauve son honneur. Sauver son honneur, c’est parler et agir selon la parole donnée. Il l’a dit le jour de son investiture, devant ses pairs, devant le président Mathieu Kérékou, dans ses discours ; il est allé chez le président Obama le répéter. Tout ça est déjà comptabilisé pour lui en matière d’honneur.

 Pour qu’il ne se déshonore pas après, il faudrait qu’il tienne parole. Le président Yayi Boni peut quitter le pouvoir et ne pas quitter le pouvoir! Il peut faire en sorte qu’il devienne le premier conseiller du Président élu. Donc, le chef de l’Etat, pour garder toujours son honneur, sauver la patrie, sauver son nom de famille et être toujours vu en homme grand, doit pouvoir respecter sa parole en faisant en sorte que quelqu’un d’autre puisse lui succéder et qu’il reste derrière le rideau pour aider celui-là à aller de l’avant.

Que dire du PVI ?

Quand c’est bien géré, le PVI n’aura que des avantages. Je l’ai lu, je l’ai compris. N’oubliez pas que ce que les douaniers font aujourd’hui, c’est parce que on est entrain de bloquer leurs intérêts, la facilité dans laquelle ils végétaient avant ne serait plus ça désormais. L’argent ira dans la caisse de l’Etat. Le PVI est mixte : c’est privé-Etat.

Puisqu’il a été dit qu’on doit installer 8 scanners et l’Etat doit en acheter un certain nombre, la société privée doit acheter un certain nombres. Donc ce n’est pas seulement le privé qui agit, non ! Le privé agit ensemble avec le gouvernement, avec l’Etat que nous sommes. Et vous savez, nous sommes tous réfractaires aux questions de réformes. C’est normal, les nouvelles choses font toujours peur, on ne sait pas à quelle sauce on sera bouffé.

Nous ne devons pas avoir peur du PVI et il ne faudrait pas que le PVI soit mal géré, pour que cela engraisse seulement la société qui est avec l’Etat. Il faut que l’Etat reste vigilant, il ne faut pas que l’Etat reste négligeant comme d’habitude et laisse mains libres à la société qui fera du PVI ce qu’elle veut. Alors il faudra faire un bilan de l’exercice pour une certaine période. Ce n’est que sur ça que nous allons opiner et c’est pour cela que je dis que le chef de l’Etat doit trouver des gens corrects qui ne lui mentiront pas et qui seront du côté de cette société privée pour gérer le PVI et que régulièrement on nous fasse le point

. Qu’on ne nous informe pas seulement qu’on a fait le PVI, qu’on nous informe aussi des avantages que le PVI va générer, parce que nous avons l’habitude dans ce pays de faire des effets d’annonce. On annonce les choses et après le peuple n’a plus le retour. C’est tout comme les différentes parlementaires qu’on nous met en place, et qui coûtent des centaines de millions. Il faut laisser le PVI s’exercer pour une période et qu’on nous fasse le bilan. Nous ne pouvons pas critiquer le PVI tant qu’on ne l’a pas mis en exercice.

Prêt pour assumer le sacerdoce de la société civile

Nous avons fait l’option du sacerdoce et nous l’assumons à notre manière et selon les moyens dont nous disposons et je remercie les partenaires techniques et financiers. Les partenaires ne vous donnent pas tout.

Les choses à éviter par Yayi II en 3 points

La première chose que je vais dire et qui est la fondamentale, il faut que les lois qui vont nous aider à aller à la refondation soient des lois consensuelles. Deuxième point, que le chef de l’Etat sache qu’il est le chef de l’Etat et le grand tas d’ordures de la nation et où tout le monde balayera chez soi et viendra le déposer. Troisième point, il faudrait que le chef de l’Etat sache raison garder ; pendant même qu’il est énervé, il y a des choses qu’il ne devrait pas dire.

Carte d’identité

De l’Ouvrier au leader d’opinion

Né le 30 janvier 1952 à Porto-Novo, Martin Assogba est devenu aujourd’hui un acteur clé et pratiquement incontournable de la vie sociopolitique béninoise. Mais avant de se construire cette carapace d’homme incontournable, il a dû très tôt suivre la voix de son cœur. En effet, après son échec au Baccalauréat en 1973 et conscient de ce que de longues études ne lui permettront pas d’assouvir ses ambitions, il abandonne les bancs et se lance dans la recherche d’une qualification professionnelle.

 Ainsi, il s’inscrit juste après son échec à la SEIB, une structure spécialisée dans les formations professionnelles, notamment en électricité, bâtiment et froid et consorts. Il en sort professionnel dans les domaines d’électricité et bâtiment après deux années accomplies de formation. Fort de ce bagage professionnel, Martin Assogba se sent désormais outillé pour se mettre à son propre compte. C’est ainsi que le 3 Août 1976, il crée sa toute première entreprise.

C’est à la Société FRODOSEB (Froid Domestique et Electricité Bâtiment) que l’actuel Président de l’Ong Alcrer venait de donner vie. Cette entreprise ne déroge pas aux spécialités de son fondateur que sont l’électricité et le Bâtiment. Mais polyvalent, il ne s’arrêtera pas exclusivement aux activités relevant de son champ de compétences.

Ainsi, touche à tout qu’il est, il créera la célèbre buvette baptisée Rodéo qui dans le temps avait connu une affluence monstrueuse qui lui a permis de se faire beaucoup d’économies. Ceci lui permettra plus tard de s’offrir un vaste domaine dans la commune d’Abomey-Calavi, lequel domaine dont il rêve de transformer en une grande ferme pour en faire sa véritable source de revenus dans sa vieillesse. Mais en 1993, Martin Assogba extériorisera un de ses rêves chers : celui de créer une structure capable de contrer efficacement les velléités racistes et ethnocentriques qui rongeaient le monde.

C’est de là que naîtra l’Ong ALCRER qui aujourd’hui s’impose à la société béninoise et continue de faire des émules à la cime de l’Etat du fait des nombreuses dénonciations qu’elle laisse entrevoir dans ses actions, notamment dans la lutte contre la corruption. Mais c’était un vieux projet qui a pris corps depuis qu’il était à Lomé où il était Porte-parole de l’Association des jeunes métisses de Togo. Ce titre le hissait déjà au rang des interlocuteurs directs du Président Eyadéma père.

L’art oratoire qu’il détient aujourd’hui n’est donc pas né du néant. Il l’a acquis dans le théâtre au sein de sa troupe théâtrale baptisée « troupe théâtrale et culturelle des jeunes comédiens ». Grâce à ses atouts forgés par le temps et le militantisme, Martin Assogba devient aujourd’hui un homme quasiment incontournable dans la vie sociopolitique du Bénin.

Intimité

Sexagénaire, mais pourtant jeune

En dépit de ses 60 ans de vie accomplie, Martin Assogba n’accepte pas qu’on l’appelle « vieux ». Il se considère d’ailleurs toujours comme jeune et ne manque pas de mots pour se justifier. « La jeunesse, c’est dans la tête. Si j’étais vieux, je ne pense pas pouvoir être en train d’échanger avec vous.

 De toute façon, je ne suis pas vieux », a-t-il laissé entendre. Père de 6 enfants, Martin Assogba est aujourd’hui Pépé même s’il n’apprécie pas l’appellation « Vieux ». Don juan pendant sa jeunesse dont il est particulièrement jaloux, il est aujourd’hui une source de sagesse pour ses enfants. Forgé par le temps et anéanti par de lourdes conséquences, il se trouve aujourd’hui bien placé pour déconseiller les jeunes qui s’adonnent toujours aux conquêtes féminines tous azimuts.

 « L’une des conséquences que moi j’ai connues dans la conquête effrénée des filles est la faillite de mes affaires », a-t-il confessé avant d’inviter la jeunesse à se consacrer plus à l’essentiel qui selon lui constitue le travail. A table, Martin Assogba adore la pâte de maïs qu’il accompagne souvent d’un bon whisky.

En bon Béninois, l’homme consomme la plupart du temps, « La Béninoise » qui se révèle être sa boisson préférée. Avis donc à ceux qui se préparent à accueillir le Président de l’Ong ALCRER.

Photo de famille

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