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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Vicentia BOCO, Présidente INPF:« Il est temps qu’on joigne à la performance quantitative, l’évaluation qualitative de nos actions »


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Au terme de l’atelier sur la Gestion axée sur les résultats organisé par l’Institut National pour la Promotion de la femme (Inpf) à l’intention des Ong intervenant dans le secteur genre et de son personnel, la Présidente Vicentia Boco revient sur les objectifs de cette formation. Consciente que pendant longtemps, la GAR a été utilisée dans le contexte béninois surtout pour une évaluation quantitative des performances, elle est convaincue que cette approche de gestion est transposable dans le domaine genre et développement pour des évaluations aussi bien quantitatives que qualitatives.

 

La Présidente de l’Inpf, Vicentia Boco

L’Evénement Précis: Madame la Présidente, l’INPF tient à l’intention des Ong exerçant dans le domaine du genre et de son personnel, un atelier de formation sur la Gestion axée sur les résultats (GAR). En quoi cela impactera sur votre mission à la tête de cet Institut ?

Vicentia BOCO: Après quelques semaines de travail, nous avons fait le constat que la planification des activités était un peu difficile. Vous savez que l’Inpf a choisi comme méthodologie de travail « le faire faire ». Les activités initiées par l’Inpf sont conduites sur le terrain par les Ong oeuvrant dans le domaine du genre et de la femme.

L’Inpf n’a pas vocation à être lui-même sur le terrain. Nous nous sommes donc rendu compte que ces Ong ne sont pas très outillées pour planifier les activités, les suivre et les évaluer. D’où il nous est apparu nécessaire de rappeler simplement les grands principes de cette approche de gestion.

L’objectif attendu de cet atelier est que chacune des Ong ou leur staff dirigeant soit en mesure de remplir efficacement son rôle de terrain de sorte qu’avec l’Inpf nous ayons les mêmes méthodologies de travail et de fonctionnement. Donc les deux jours de formation évoqués, ont réuni les membres et Directeurs de l’Inpf ainsi que les Représentants des Ong qui seront appelées à participer à nos travaux.

Expliquez-nous un peu pourquoi avoir choisi une approche de gestion (Gestion axée sur les résultats) qui apparemment mise plus sur l’évaluation quantitative dans un domaine du Genre et Développement beaucoup plus social et où les résultats quantitatifs ont moins d’importance ?

Vous savez, c’est chez nous au Bénin ici qu’on a privilégié la planification et l’évaluation quantitative. Car c’est plus dans le domaine des finances que la Gestion axée sur les résultats a été utilisée. Mais en réalité, c’est une méthodologie de travail qui peut s’appliquer à n’importe quel domaine donc également au domaine social. La quantification et l’évaluation qualitative répond aussi aux exigences de ces méthodologies.

 Il s’agit lorsqu’on a identifié une problématique, de rechercher les intrants c’est-à-dire les moyens pour répondre à cette problématique, d’identifier la démarche d’atteinte des objectifs qu’on aura défini et finir par le suivi au cours de l’activité et l’évaluation. L’important ce sont les indicateurs qui sont utilisés. Ces indicateurs peuvent être qualitatifs, et c’est notre cas à l’Inpf, ils peuvent aussi être quantitatifs. Mais nous avons essayé de mettre à la fois des indicateurs quantitatifs et des indicateurs qualitatifs parce que nous voulons mesurer les impacts de nos actions sur le terrain.

Par exemple, nous voulons mesurer le taux de fréquentation des filles dans un village donné. Il faut mesurer le nombre de femmes qui se sont présentées dans la période. Mais nous allons aussi mesurer la qualité des soins qui sont aussi administrés dans le centre de santé considéré. Donc la quantité seule ne suffit pas car on peut venir dans un centre de santé pour se faire soigner de simples maux de tête comme on peut y être pour des soins d’un mois et plus. Nous voulons donc à la fois mesurer l’aspect quantitatif et l’aspect qualitatif de nos actions.

 Et l’aspect qualitatif évoqué dans cet exemple intéresse aussi la perception qu’ont les femmes du fait de se faire soigner dans un centre de santé. C’est vrai qu’ici au Bénin, dans le domaine social, nous n’avons pas suffisamment insisté sur l’évaluation qualitative de nos actions. Lorsque nous prenons dans les ministères sectoriels la revue des programmes et projets, lorsqu’on lit les rapports de performances, il s’agit seulement des aspects quantitatifs.

Combien on a pu dépenser dans les financements mais on ne mesure jamais ce qui a été fait concrètement. Est-ce que l’argent qui est destiné au Projet a servi à l’objectif du projet ? Et c’est là l’aspect qualitatif qu’on ne mesure jamais. Alors il est temps qu’on joigne à l’évaluation quantitative, l’évaluation qualitative de nos actions.

Et puisque nous sommes dans la GAR, est-il prévu un suivi des acquis de cet atelier et une évaluation des bénéficiaires de cette formation ?

Oui puisque nous avions l’intention de continuer à travailler avec les personnes et Ong participant à l’atelier. D’abord juste à la fin de l’atelier, il y a une fiche d’évaluation de la formation. Par la suite, nous aurons à travailler avec ces structures. Et tout au long de notre collaboration, nous reviendrons sur ces notions pour apprécier l’appropriation que ces apprenants ont faite des notions reçues.

Entretien réalisé par

Médard GANDONOU

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