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Le triomphe de la vérité

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Anne Adjaï Cica, ancienne présidente de la Cellule de moralisation de la vie publique:« Le succès de la lutte contre la corruption passe par la prévention »


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Anne Adjaï Cica, ancienne présidente de la Cellule de moralisation de la vie publique

Dix ans durant, elle a imprimé sa marque à la lutte contre la corruption au Bénin. L’ancienne Conseillère technique à la moralisation de la vie publique du Président de la République, Anne Adjaï Cica est sortie de son silence hier, dimanche 21 août 201, sur Canal 3 pour passer en revue l’actualité nationale dans son pays. À l’occasion, la « dame de fer » a fait part de son expérience de la lutte contre la corruption avant d’apporter son soutien à la Refondation prônée par le Chef de l’Etat.

Mettre un accent particulier sur la prévention dans le cadre de la lutte contre la corruption. C’est le plaidoyer de l’ancienne présidente de la Cellule de moralisation de la vie publique au cours de sa sortie médiatique. Ainsi, prenant appui sur ses actions durant les deux derniers quinquennats du Président Mathieu Kérékou, la « dame de fer » estime indispensable de fonder cette lutte sur la sensibilisation des populations en vue de réduire l’impact négatif de cette plaie qui gangrène l’économie nationale.

C’est d’ailleurs dans ce souci de prévention que, expliquera-t-elle, « nous avions élaboré un guide des usagers » et ensuite le « bureau des usagers » sur toute l’étendue du territoire national pour freiner le fléau. La prévention n’exclut cependant pas des effets dissuasifs. C’est ce qui explique l’initiation de la Loi contre la corruption et l’enrichissement illicite par ses soins et qui a été transmis à l’Assemblée Nationale le 31 mars 2006 en vue de son vote.

Cependant, plus de cinq années après, le vœu de voir cette loi fait partie de l’arsenal répressif du Bénin demeure un vœu pieux ; toute chose qui constitue un frein pour l’efficacité de la lutte contre la corruption, aux dires de Anne Adjaï Cica. En appelant l’assemblée nationale à examiner et à adopter cette importante loi qui est importante pour l’avenir de la nation, l’initiatrice de la loi en examen au sein de la commission des lois du parlement plaide pour l’aboutissement de ce processus qui a trop duré.

Se prononçant à l’occasion sur la dissolution le 22 juin 2006 par Boni Yayi de la Cellule de moralisation de la vie publique dont elle a la charge au profit de l’Inspection générale d’Etat dont elle a la charge, Anne Adjaï Cica estime que la cohabitation des deux structures auraient constitué un atout indéniable dans la lutte contre la corruption.

La refondation, une nécessité

Membre de l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA), Anne Adjaï Cica apporte un soutien franc et sans réserve à la refondation prônée par le Chef de l’Etat à la faveur de son deuxième mandat à la tête du Bénin. « Evoquer la refondation comme solution aux maux qui minent la République du Bénin et compromettent son développement doit être encouragé et soutenu… », explique-t-elle.

 Car, selon ses propos, face à l’échec des politiques développées et surtout le bilan mitigé du Changement prôné par le Chef de l’Etat lors de son premier quinquennat, la refondation constitue la seule alternative pour remettre en scène le Bénin et favoriser son essor dans le concert des nations. Mais, pour y parvenir, elle juge impérieux de « veiller à une décentralisation de la gestion de la chose publique pour impliquer la majorité de la population dans l’œuvre de reconstruction, la négociation d’un nouveau cadre de partenariat avec la coopération internationale qui tienne compte des réalités de chez nous ».Ainsi, expliquant que Boni Yayi est le premier dirigeant à s’approprier le concept de refondation dans le cadre de la gestion d’un Etat africain, Anne Adjaï Cica estime que « nous avons intérêt à accompagner la refondation ».

Selon l’ancienne présidente de la cellule de moralisation, chaque béninois doit faire les efforts nécessaires pour que le mot refondation ne soit pas galvaudé et qu’il y ait du nouveau sous le soleil. Car l’objectif c’est de mettre en place une politique d’effort où tout le monde a quelque chose à gagner, c’est d’installer une politique de culture d’évaluation, de la culture de résultat, de la culture de la qualité : cela repose sur une conviction profonde : celle du travail.

C’est dans cet cadre qu’elle propose qu’il il faut revaloriser le travail, libérer le travail, encourager le travail, récompenser le travail. C’est parce que l’Afrique ne travaille pas assez que la société va mal, conclut Aine Cica Adjai qui pense que pour l’Afrique des cinquante années à venir, il faut une meilleure redistribution des revenus. Surtout que les pratiques infâmantes et délictueuses consument les recettes budgétaires de l’Etat qui fragilisent les services publics, encouragent l’esprit mafieux et hypothèquent gravement le développement politique, économique et socioculturel de la Nation.

 Pour endiguer ces maux, il est important de mettre l’accent sur la restauration des valeurs morales sans lesquelles l’on ne peut diriger ou servir la nation et qui sont la loyauté, la responsabilité, l’honnêteté, le patriotisme, l’amour du travail bien fait, la dignité, le respect de soi et du bien commun, ce qui fait appel à la conscience ; Définir les bases de cette refondation en tenant compte de nos réalités socio culturelles : nous devons tisser notre propre natte tout en restant ouvert au reste du monde ; lancer un débat, organiser un grand forum de refondation de la gouvernance et de la République à l’échelle continentale et à l’échelle nationale avec la participation de toutes les couches vives de la Nation et l’appui des partenaires techniques et financiers pour approfondir la question,

« Nous avons besoin d’un médiateur à l’UNDP »

Militante de l’Union nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), Anne Adjaï Cica n’est pas indifférente aux profondes dissensions qui minent le parti fondé par le Président Emile Derlin Zinsou depuis les dernières joutes électorales. Pour favoriser le retour à la sérénité dans ce pays dont les principaux ténors n’ont pu accorder leur violon en se ralliant à diverses listes, Anne Adjaï Cica plaide pour une médiation. « Nous avons besoin d’un médiateur pour ramener la paix à l’UNDP », dira-t-elle à l’occasion.

Candidate aux dernières élections législatives sur la liste G13 Baobab, Anne Adjaï Cica regrette amèrement cette expérience politique. « C’est l’expérience la plus malheureuse que j’ai vécue », se désole-t-elle avant d’expliquer son soutien au candidat à l’élection présidentielle de mars 2011, Abdoulaye Bio Tchané par sa volonté de mettre à profit sa grande expérience de la lutte contre la corruption.

Jean-Claude D. DOSSA

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