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Grèves intempestives dans la fonction publique béninoise:Yayi met fin au désordre


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De retour au Bénin après un séjour privé à l’extérieur du pays, Boni Yayi a tapé du poing sur la table. Déterminé à mettre un terme aux grèves intempestives qui n’ont eu de cesse depuis plusieurs semaines, de paralyser l’administration publique béninoise, le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi vient de siffler la fin de la récréation. Dans un discours ferme et réagissant à la grève prévue pour débuter ce jour, le Président de la République s’est dit décidé à prendre les responsabilités qui sont les siennes pour rétablir l’ordre et la discipline dans le pays. Lire ci-dessous l’intégralité de son discours.

DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, CHEF DU GOUVERNEMENT SUITE A L’APPEL A LA GRVE DES SYNDICATS DE BASE DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE

Béninoises,

Béninois,

Mes chers compatriotes,

Qu’il vous souvienne que lors de mes messages précédents au lendemain des scrutins présidentiel et législatif, je déclarais que notre pays, le Bénin, est à la croisée des chemins et doit donc décider de prendre en mains son destin. C’est pourquoi j’invitais la nation au terme des différents scrutins à se mettre résolument au travail, dans nos foyers, nos marchés, nos ateliers, nos bureaux, nos champs. Je disais également que chacun doit honorer ses engagements vis-à-vis de la nation et mettre les intérêts de la République au-dessus des intérêts particuliers.

Aussi, ai-je placé ce quinquennat sous le signe des grandes réformes qui relèvent de la bonne gouvernance politique, économique, administrative et sociale.

Les réformes annoncées comme vous vous en souvenez, nécessitent une nouvelle gouvernance dans tous les domaines c’est-à-dire une refondation de notre République.

Pour y parvenir, nous devons en finir avec des comportements mettant à mal notre démocratie, c’est-à-dire tous ces maux qui freinent inutilement notre marche vers le progrès de chacune, de chacun et de tous.

Ces propos sont toujours d’actualité et j’y crois fermement.

En effet, la stabilité sociale que mon gouvernement s’emploie à instaurer dans notre pays vise à remettre notre nation au travail mais, si nous n’y prenons garde, cette trêve relative va connaître de nouvelles perturbations avec les mouvements de grève annoncés par certains syndicats de base de notre administration publique. C’est pourquoi, fidèle à mon serment de rendre compte à la nation de la gestion des affaires de notre chère patrie, j’ai décidé de m’adresser de nouveau à vous, pour rappeler aux uns et aux autres l’importance que mon gouvernement a toujours porté aux préoccupations des travailleurs et au dialogue centré notamment sur les attentes de ceux du secteur public que sont les Agents Permanents de l’Etat.

Mes chers compatriotes,

C’est conscient du rôle de l’Administration publique dans le développement que mon Gouvernement a pris l’engagement de faire de notre administration, une administration de développement.

Les arriérés salariaux d’un montant global de 180 milliards de FCFA dont mon Gouvernement a hérités à ma prise de fonction en 2006 ont été entièrement apurés sous diverses formes pour tous les engagements arrivés à échéance. Je puis donc dire sans me tromper que, au jour d’aujourd’hui, le Gouvernement ne doit rien aux Agents Permanents de l’Etat ; le contribuable béninois non plus. Pour ainsi dire, le Bénin est l’un des rares pays de la sous-région à ne pas devoir aux agents publics, ce qui démontre, si besoin en était encore, de la sollicitude de mon Gouvernement à l’égard des fonctionnaires surtout en cette période de crises multiformes.

Non seulement le Gouvernement ne doit rien en matière salariale mais il a surtout contribué à améliorer le pouvoir d’achat des Agents de l’Etat avec la prise en compte de nouvelles mesures suite aux nombreuses revendications qui ont été exprimées.

En raison de toutes ces actions, les dépenses de personnel de l’Etat se sont sensiblement accrues, passant de 135 milliards de francs CFA en 2006 à 270 milliards en 2011, soit une augmentation de 100 %.

Mon gouvernement, en prenant toutes ces mesures malgré la modicité de nos ressources, a montré sa bonne volonté de résoudre au mieux les problèmes des agents de l’Etat dans un souci d’apaisement et de stabilité sociale.

En effet, notre pays ne peut se construire que dans un climat de paix et de sérénité ; c’est justement la recherche de cette paix avec nos partenaires sociaux que sont les travailleurs qui a conduit mon gouvernement à créer le cadre permanent de concertation et de négociations collectives entre le gouvernement et les centrales et confédérations syndicales.

Mes Chers compatriotes,

En adhérant massivement à mon projet de société en mars 2011, j’ai compris à travers votre vote massif que vous m’avez chargé d’une mission claire et nette : celle de mettre de l’ordre dans la gestion des affaires de notre cité commune. La démocratie n’est pas en effet synonyme d’anarchie. Le Bénin appartient à tous les Béninois et chacun a droit à une part de la richesse nationale. Mon Gouvernement est ouvert au dialogue mais il doit opérer les réformes indispensables pour que notre pays aille de l’avant. C’est pourquoi, le cadre de concertation avec les centrales syndicales sera élargi désormais à la société civile et au secteur privé pour leur permettre d’apprécier l’utilisation qui est faite de la richesse nationale.

Mes très chers compatriotes,

La grève des agents du Ministère de l’Economie et des Finances justifiée au départ par l’ « affaire DANGNIVO » qui est loin d’être une revendication corporatiste s’est subitement muée en une autre revendication portant sur la revalorisation du traitement indiciaire. Après la signature de l’accord contenu dans le Relevé des Conclusions de la session extraordinaire de la Commission chargée des négociations en date du 20 avril 2011, avec tous les Secrétaires Généraux des centrales syndicales censées être les plus représentatifs des travailleurs, j’ai du mal à comprendre le bien fondé de cette nouvelle grève déclenchée par les syndicats de base de l’Administration publique. Il se pose alors un problème d’éthique qui amène à se demander avec qui négocier désormais ?

Je rappelle que c’est à son corps défendant que le Gouvernement a donné suite aux revendications des agents du Ministère chargé des Finances puisque nous étions déjà hors de la norme.

Béninoises, Béninois,

Accéder aux nouvelles revendications des syndicats de base de l’Administration Publique, nous conduirait à choisir délibérément de dénoncer les engagements que notre pays a pris vis-à-vis de la Communauté Internationale.

Le ratio masse salariale/recette fiscale va passer à près de 50 % contre 35 % qui constituent la norme. Nous prenons ainsi le gros risque de nous rendre peu crédible et de nous mettre en porte à faux avec les partenaires techniques et financiers qui nous appuient à travers le programme économique et financier négocié avec le Fonds Monétaire International, lequel a marqué sa désapprobation pour les mesures prises suite aux dernières négociations.

Ce faisant, non seulement notre pays s’isolerait de la Communauté Internationale mais aussi l’Aide Publique au Développement sera suspendue et les Investissements Directs Etrangers compromis.

Par ailleurs, la remise en cause de notre démocratie est inévitable parce que sans ressources, la pauvreté va s’aggraver et comme vous le savez bien, il n’y a pas de démocratie pérenne dans un contexte de pauvreté.

Au regard de tout ce qui précède, nous sommes condamnés à rentrer dans les normes. Il faut créer plus de richesses par notre travail, nos efforts soutenus et la promotion du secteur privé.

S’agissant de ce secteur, c’est-à-dire du secteur privé, l’Etat doit prendre des mesures pour lui permettre de produire grâce aux investissements structurants à charge pour lui de rétrocéder à l’Etat ce qu’il lui doit aux travers des impôts et taxes.

Mes chers compatriotes,

Vous comprenez aisément que les revendications agitées sont inadéquates, contraires à la démarche légale prescrite en la matière et qu’il est quasiment impossible d’y donner suite.

Pour toutes ces raisons, j’ai décidé, sans remettre en cause la liberté syndicale, de mettre un terme au désordre. C’est pourquoi, tous les ministres ont été instruits de relever dès le mardi matin à 8 heures les noms de tous ceux qui ne seront pas à leur poste de travail. Ces derniers auront ainsi pris leur responsabilité et je prendrai les miennes.

Conscient des responsabilités qui sont les siennes, le Gouvernement ne saurait concéder la moitié de la richesse nationale aux seuls fonctionnaires qui ne représentent que 1 % de la population nationale privant ainsi la majorité de nos pauvres populations déjà écrasées par la misère du bénéfice de la richesse nationale à travers la réalisations des infrastructures communautaires dans les domaines de la santé, l’éducation, l’agriculture, les routes, les pistes rurales, l’eau potable et l’électrification rurale, etc… Le Gouvernement ne saurait cautionner la paralysie du développement de nos communes. Dans le contexte actuel de notre pays où plus de 50 % de notre population est constituée de jeunes sans emploi, l’on devrait privilégier l’investissement et la promotion de l’emploi décent au détriment de la consommation.

Mes très chers compatriotes,

Je sais lire dans le cœur de mes compatriotes du Bénin profond le chagrin et les privations de tous genres qu’ils ressentent. A travers mon projet de société, j’ai pris l’engagement de me battre à vos côtés contre notre ennemi commun qu’est la pauvreté.

Dans les efforts de construction d’un Etat moderne et conscient de ses prérogatives, mon Gouvernement a décidé d’engager des réformes porteuses d’espoir et d’espérance pour notre peuple. Ces réformes relevant pour la plupart de notre Institution parlementaire, les nouveaux projets de lois sont entrain de lui être transmis.

Je crois en la reconstitution de nouvelles institutions, je crois en leur crédibilité, à la qualité des hommes, à la justice, en une Administration apolitique vecteur d’un développement durable.

Enfin, je voudrais rappeler aux agents de l’Etat, qu’une étude est en cours pour remettre à plat la rémunération des travailleurs en vue d’une harmonisation des traitements dans l’administration publique.

Mesdames et Messieurs les Agents de l’Etat, je voudrais savoir pouvoir compter sur votre sens élevé du devoir et de votre amour pour notre commune patrie. Les grandes nations sont celles qui arrivent à surmonter courageusement les difficultés et garder leur espoir en l’avenir. Je souhaite que notre nation suive ce chemin et devienne aussi une grande Nation. Cet objectif interpelle tout notre peuple en général et particulièrement les agents de l’Etat. Mon gouvernement prendra les dispositions appropriées pour que le service public soit accompli sans discontinuité dans l’intérêt de notre peuple.

Je vous le répète, mes chers compatriotes travailleurs, ce mot d’ordre de grève annoncé, d’où qu’il vienne et lancé à partir de demain mardi 14 juin 2011 est totalement illégal et irrecevable ; il est contraire à l’éthique et à la morale sur la base des décisions consensuelles qui ont été prises à l’issue de la dernière rencontre et validées par vos propres centrales et acceptées par le Gouvernement en dépit de la protestation des partenaires techniques et financiers.

J’exhorte donc les agents de l’Etat à répondre présents à leur poste de travail le mardi 14 juin 2011 à 8 heures et j’invite les syndicats de l’administration publique à une prise de conscience collective.

Encore une fois, je vous le répète, mon Gouvernement est définitivement déterminé à mettre un terme à ces grèves intempestives et à prendre les responsabilités qui sont les siennes pour rétablir l’ordre et la discipline pour que notre pays soit mieux géré, mieux gouverné et plus solidaire.

Que Dieu veille sur notre chère nation et répande sur elle ses innombrables grâces !

Vive la République,

Vive le BENIN

Cotonou, le 13 juin 2011

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