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Le triomphe de la vérité

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Interview à Alexandre Hountondji, porte-parole des participants à la rencontre entre membres de la Majorité présidentielle:« Des opposants purs et durs de l’UN nous rejoindront bientôt »


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A l’issue de la rencontre tenue entre les membres de la Majorité présidentielle au Palais des Congrès hier, Alexandre Hountondji s’est prêté à nos questions. Il parle des grands sujets abordés à l’occasion de cette séance de concertation, notamment les grandes réformes entrant dans le cadre du projet de refondation de la République annoncé par le Chef de l’Etat, Docteur Boni Yayi. Dans cette interview, Alexandre Hountondji annonce le ralliement imminent de certains opposants au régime Yayi dans le cadre des négociations engagées pour la formation du gouvernement d’ouverture promis par le Président de la République.

Alexandre Hountondji, porte-parole des participants à la rencontre entre membres de la Majorité présidentielle

L’Evénement Précis

: De quoi avez-vous parlé exactement à cette rencontre ?

Alexandre Hountondji: Il s’agit en fait de la suite de nos rencontres de la dernière fois à Lokossa. Etant donné que nous ayons fini d’aborder le volet politique de nos discussions, il était utile de nous retrouver pour poursuivre les échanges afin mieux éclairer les députés de la majorité présidentielle sur les différents axes de la question de la refondation et le projet de société du Chef de l’Etat.

Quels sont les axes majeurs des réformes à engager dans le cadre du projet de la refondation?

Deux axes, on ne change pas d’axe en pleine action. On va plus loin, dans un certain nombre de secteurs, c’est ça que nous avons appelé refondation. Dans le temps on a décliné l’action gouvernementale selon deux axes majeurs: l’axe du renouveau économique, donc de l’émergence du pays avec deux sous –axes : renouveau économique et prospérité partagée.

Et le deuxième grand axe c’est l’axe de la bonne gouvernance et des réformes politiques : la gouvernance administrative, la gouvernance économique, la gouvernance institutionnelle et autres. Ces réformes-là ont été conduites jusqu’à un certain niveau. Cette fois-ci le diagnostic qui est fait montre clairement qu’il faut que la Loi fondamentale de notre pays soit révisée. Lorsque nous arriverons à toucher certains fondements de la démocratie dans cette révision, nous parlons de refondation. C’est aussi simple que cela. Mais alors la mise en œuvre de ces réformes appelle d’abord la prise d’une loi référendaire et l’engagement de toute la classe politique et du peuple béninois dans le processus de révision de la Constitution.

Mais à côté de tout ça il y a d’autres aspects qui appellent par exemple le système partisan, le code électoral, l’institutionnalisation d’un certain nombre de structures comme la Céna, notre Liste électorale permanente informatisée. Lorsqu’on a réglé ces problèmes, il y a des lois ordinaires qui sont aussi importantes que les lois que je viens de citer.

 Par exemple, la loi sur la grève. Il faudrait que nous nous retrouvions pour savoir comment nous gérons la question de la grève chez nous, comment nous faisons en sorte que l’article 35 de la Constitution qui concerne la dignité que l’on doit observer dans l’exercice de la parcelle d’autorité ou de pouvoir qu’on nous confère dans la société soit respecté. Voilà donc autant de problèmes. Même la presse, elle réclamait à corps et à cri un certain nombre de retouches, la dépénalisation de ceci, de cela, etc. Nous nous sommes donc retrouvés pour voir si ensemble on peut s’accorder sur un certain nombre de choses.

 Donc c’est tout cela qu’on a partagé avec les honorables députés, les nouveaux élus. Là il y a un paquet de textes de lois qui devrait être rapidement mis à disposition pour qu’ils s’en chargent pour la procédure.

Monsieur le Ministre, on a observé qu’il y a un certain nombre de ministres qui n’ont pas pris part à cette importante séance. Je veux nommer par exemple l’Honorable Rachidi Gbadamassi, Candide Azannaï, Laourou Grégoire. Qu’est-ce qui peut justifier cette absence de leur part ?

C’est clair, je sais qu’il n’y a pas que ces trois députés qui soient absents. Vous avez vu, ils sont presque tous là, sauf quelques trois députés. L’Honorable Azannaï est excusé. Il y a d’autres qui sont appelés à répondre devant la Cour constitutionnelle, parce que la Cour constitutionnelle est entrain d’écouter certains qui ont des dossiers là-bas qui sont pendants. Donc il n’ya aucun problème par rapport à ça.

Avez-vous abordé la question de l’ouverture promise par le Chef de l’Etat ?

Ce n’est pas un problème de clin d’œil, il y a à adopter une posture dans la classe politique. Vous savez, une élection consacre deux groupes : la majorité et l’opposition. Pour être une force de l’opposition, il faut remplir un certain nombre de conditions et aller se faire connaître au ministère de l’intérieur. Jusque-là, je ne connais pas encore une force politique après cette grande élection, qui se soit consacrée de l’opposition.

Il est donc clair que nous sommes dans la phase de recomposition de la classe politique et dans l’ordre de cette recomposition, les gens que vous aviez vu et qui avaient une posture tout à fait rigide par rapport à l’action gouvernementale puissent nous rejoindre et que d’autres qui avaient tout vu rose avec nous peut-être puissent dire nous, nous ne sommes pas d’accord parce que ça n’épouse pas nos sensibilités.

Donc nous sommes dans cette phase-là et quand nous parlons d’ouverture c’est que nous restons disposés à ce que cette transaction-là ait lieu sans aucune entrave. Effectivement, toutes les tractations qui ont lieu au niveau de l’Assemblée nationale me disent que d’ici à là le vrai visage de la nouvelle configuration de la classe politique béninoise sera connu. Il y a quelques uns qui sont de l’opposition pure et dure et qui appartiennent à l’UN et qui voudraient bien nous rejoindre.

Vous avez vu l’honorable Dayori qui était G13 et qui a déclaré publiquement depuis quelques jours qu’il nous rejoint. Il y a beaucoup d’autres également qui le feront savoir. En tous cas, moi je m’attends à ce que tous les citoyens Béninois qui voudraient collaborer à la mise en œuvre du projet de société du chef de l’Etat se rejoignent à nous pour accompagner ce projet de société adopté par le peuple.

N’avez-vous rien dit sur l’élection du bureau de l’Assemblée nationale prévue pour demain ?

Non, pas du tout. On en avait déjà parlé. Je vous l’avais dit la dernière fois à Lokossa. Je vous ai dit que nous nous sommes donné une idée de ceux qui peuvent animer les structures à l’Assemblée nationale. C’est une idée que nous avons de notre famille politique. C’est une chose qui appartient à tous les 83 élus de l’Assemblée nationale. Notre schéma n’a donc pas changé. Mais au regard des tractations concertations, l’idée que nous avons émise peut être modifiée.

Propos recueillis par

Donatien GBAGUIDI

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