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Le triomphe de la vérité

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Après 4 mois de tournée en Europe et aux Etats-Unis: Stan Tohon revient au pays avec « 50 ans de gâchis », son nouvel opus


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Editorial : Si tu crois…

Le jeu de chaises musicales qui s’est joué au Ministère de l’Intérieur la semaine dernière ne manque pas d’intérêt. On avait cru trop tôt que le Chef de l’Etat nommerait Candide Azanaï pour combler le vide laissé par l’ex-ministre de l’intérieur. Mais le remplacement d’Armand Zinzindohoué, originaire d’Abomey et évangéliste, par Martial Souton, originaire d’Abomey et  évangéliste lui aussi, montre deux éléments fondamentaux de la gouvernance sous le régime du changement.

      La première variable est connue. Depuis la période coloniale, la région d’origine est un facteur politique déterminant. Les plus brillantes carrières politiques se sont construites chez nous sur l’instrumentalisation de la variable régionale au détriment des idées et des capacités intrinsèques des acteurs politiques. Que le Chef de l’Etat ait recouru au Plateau d’Abomey pour combler un vide créé par le départ d’un fils d’Abomey, voilà qui n’étonne personne. Mais ce qui a davantage pesé en sa faveur, hormis son origine régionale, c’est son appartenance religieuse.

      Car plus que par le passé, le personnel religieux est placé au cœur des jeux de pouvoir qui se nouent au Palais de la présidence.  Depuis son arrivée en 2006, on dit Boni Yayi phagocyté par un quarteron de pasteurs qui régentent sa pensée et son action. Boni Yayi serait pris en otage par un aréopage de pasteurs visionnaires à leurs heures, déversant de saintes prières sur la tête présidentielle tous les matins, lui prodiguant conseils et remontrances sur ses ministres, lui édictant les épitres du ciel tout droit tombées de leurs transes nocturnes. On sait comment parviennent du Très Haut, les instructions divines qu’ils reçoivent pour éclairer la lanterne du premier d’entre nous. Ces Ayatollahs du christianisme  veillent sur le Président de la République, du plus profond de leurs prières. Le lobby religieux agissant en sous-main dans les allées du palais contrôle ainsi une bonne partie des processus de décision par une voie mystique.  En créant par exemple le Cadre de concertation des confessions religieuses dont l’activité est ouvertement politique, les évangélistes confirment leur engagement « aux côtés du Président de la République »,  comme disent les pontes du régime. D’ailleurs, le Pasteur Michel Alokpo qui le dirige, est connu comme chargé de mission du ministre de l’intérieur, un peu comme pour trouver un symbole fort devant manifester la profonde collusion  entre les cercles religieux et le pouvoir politique. Et lorsqu’il prend la parole pour se prononcer sur les affaires publiques, Michel Alokpo utilise un manteau religieux largement sali par ses fonctions au ministère de l’intérieur et qui l’empêche de garder une quelconque neutralité. C’est une société civile constituée sur l’amalgame et la duperie, dénoncée en fin de semaine dernière par un nouveau réseau d’évangélistes, le Réseau évangélique national pour le réveil.

Mais l’assemblée des pasteurs formant ainsi un puissant lobby derrière le Chef de l’Etat, a connu ses premières divisions avec la montée  en flèche du leadership de Simon Pierre Adovèlandé. L’emprisonnement de celui-ci est vécu comme un règlement de comptes du Chef de l’Etat, apeuré, dit-on, par la concurrence de son « frère en Christ » qui tentait de lui arracher une partie de  l’électorat évangéliste. En « lâchant » Armand Zinzindohoué, Boni Yayi ouvrait un autre front pouvant constituer une ligne de faiblesse auprès de cet électorat.

      On s’aperçoit dès lors que le ministre Martial Souton disposait du profil idéal pour remplacer son « frère en Christ », sans frustrer la population d’Abomey et surtout sans susciter des désapprobations au sein de la communauté des évangélistes.  S’il ne doit sa promotion qu’à sa foi, le nouveau ministre ne pourra pas résister à une soumission aveugle aux injonctions du Chef de l’Etat. Il est tenu d’être un béni-oui-oui comme son prédécesseur. Et comme celui-ci, il est tenu de contenter le lobby religieux par qui le drame ICC-Services est arrivé. Une bonne partie des membres de ce réseau se retrouve aujourd’hui derrière les barreaux pour répondre de leurs accointances mafieuses avec ICC, ce qui ne tardera pas à montrer leurs sales dessous. Mais en nommant Martial Souton, Boni Yayi semble vouloir sauver les apparences, alors que tout le lobby évangéliste est décapité et mis à nu.  Ils sauront peut-être se reconstituer autour de Dieu après le farfelu pardon   demandé par Michel Alokpo, mais il y a longtemps que Dieu ne fait plus peur, pas même aux Pasteurs.

 Le roi du tchinc system, Stan Tohon est  au bercail depuis ce week-end. Après plus de trois mois de tournée dans l’Hexagone et aux Etats-Unis, Papi Grande revient au pays pour célébrer avec les siens, le cinquantenaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale. Et c’est justement pour marquer cette fête nationale que l’artiste vient les bras chargés de belles mélodies comme il en a l’habitude. Stan Thon consacre entièrement son son nouvel album au cinquantenaire de l’indépendance du Bénin avec une multitude de titres tous pleins de sensations et d’émotions. « Zougoulou-Guèdè ou 50 ans de gâchis », c’est le nom que porte cet album dans lequel le créateur et roi du tchinc system fait à sa manière, le bilan des 50 ans de l’indépendance du Bénin. Et comme le titre l’indique, c’est un bilan très amer que Stan Tohon fait du Bénin et des pays africains d’une manière générale. Pour l’artiste, « Il s’agit de 50 ans de gâchis, de corruption et d’impunité… ». Plutôt que de fêter avec pompe ce cinquantième anniversaire de l’accession des pays africains à la souveraineté internationale, Papi Grande invite tout simplement à une profonde réflexion sur l’état des nations africaines pour mieux repenser développement du continent pendant les 50 ans à venir. A travers son album qui sera lancé officiellement le  07 Août prochain dans  la cité historique de Ouidah, l’artiste de renommée internationale rend un grand hommage au maire Sévérin Adjovi qui selon lui a donné tout au long de ces 50 dernières années, l’exemple d’un véritable artisan de développement. Et il trouve bien d’arguments pour illustrer sa démarche. Selon Stan Tohon, le maire Sévérin Adjovi reste et demeure l’unique personnalité politique béninoise qui, dans l’histoire de notre pays, a refusé de toucher ses émoluments à l’Assemblée nationale en tant que député à l’époque et actuellement maire de la ville de Ouidah, s’est abstenu de prendre son salaire mensuel. Tout ceci constitue une véritable référence qu’il faut suivre. L’autre grande surprise de cet album que vient d’amener au bercail lez roi du tchinc system, c’est sa rencontre avec le pianiste non voyant français, Rickyel, fils de  Sonia Rickyel qui a étalé ses talents incommensurables sur cet album riche de 8 différents titres pleins de sensations et d’émotions. Au nombre des titres qui ont meublé cet album qui sera bientôt mis sur le marché du disque, on peut citer Ota Oto, Ton sin min, Carlos, Zougoulou-Guèdè, le titre phare qui fait le procès des hommes politiques africains et les invite à la barre, Wissky Soda, Atchao, nouvelle formule, Waya Waya particulièrement dansant et Essamse-Guélé. Il faut dire tout simplement que Stan Tohon est revenu en puissance avec ce nouvel album qui inévitablement fera date dans l’histoire du Bénin et celle du continent africain.

 Donatien GBAGUIDI

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