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Le triomphe de la vérité

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Sanction contre la mauvaise gestion de la Commune d’Allada: 14 conseillers chassent le maire Lucien Houngnibo


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Au terme d’un bras de fer qui aura duré plusieurs mois, le maire Lucien Houngnibo a été destitué hier mardi 20 juillet 2010. Quatorze conseillers sur les dix-neuf que compte la commune estiment qu’il fait une gestion opaque et solitaire.

 La session extraordinaire du conseil communal d’Allada débuté lundi dernier  s’est conclue hier mardi  sur la destitution du maire Lucien Houngnibo. Celui-ci s’est longuement débattu avant de partir, emporté par la contestation de ses pairs qui lui reprochent beaucoup de choses. Tout a commencé ce lundi matin. Convoqués en session extraordinaire pour 8h30 mn, la majorité des conseillers étaient arrivés à l’heure. A dix-heures 22, le Premier adjoint au maire, Grégoire Houadjèto décide d’ouvrir la séance, constatant l’absence du maire Lucien Houngnibo. Ainsi fut fait. Une vingtaine de minutes après le démarrage effectif des travaux, coup de théâtre, le maire Lucien Houngnibo fait son apparition, escorté de quelques conseillers et de son garde du corps. Le premier adjoint tente alors de lui faire le point du démarrage de la séance, mais c’est peine perdue. Le maire lui arrache la parole et lui dénie le droit de se substituer à lui en son absence. Soutenu par quelques conseillers de son camp, il refuse de reconnaître que la session ait effectivement démarré et engage la bataille de l’ordre du jour en contestant celui retenu par les conseillers présents avant son entrée. Il maintient donc l’ordre du jour qu’il a annoncé sur la convocation. La question relative au bon fonctionnement de la mairie d’Allada, point de l’ordre du jour qu’il dit ne pas comprendre, sera examinée dans les divers. « Mettez la balle à terre et nous allons nous entendre », a-t-il lancé.  La séance, électrique depuis son arrivée, s’apaise quelque peu. Dès le premier point de l’ordre du jour, les dés sont jetés. Les conseillers qui avaient accepté de faire le jeu du maire ont rejeté son rapport d’activité pour le premier semestre de l’année. Depuis son installation en 2008, c’est la première fois que le maire Lucien Houngnibo procède à cet exercice capital de la gestion d’une institution digne du  nom. Selon le conseiller Dansoukpèvi Marcellin par exemple, cette situation dénote de la gestion solitaire du maire qui n’associe par les autres membres du conseil au processus de  prise de décision. Il souligne d’ailleurs que le rapport d’activité devrait parvenir aux conseillers en même temps que la convocation pour leur permettre d’en juger dans la sérénité. Ce qui n’a pas été le cas. « C’est le moment de corriger les imperfections », lui a rétorqué le maire. En fait, tous les trois mois, le maire devrait présenter un rapport succinct de ses activités devant le Conseil communal. En ne le faisant pas deux ans durant, Lucien Houngnibo a reconnu lui-même avoir violé la loi. Le rapport d’activités étant rejeté, les quatorze conseillers contestataires s’unissent pour rejeter également les comptes administratifs 2009 présentés par le maire. Les conseillers le soupçonnent d’avoir mal géré les deniers de la commune. A partir de là les carottes étaient cuites pour Lucien Houngnibo. Tous les autres points de l’ordre du jour ont été rejetés, y compris la fête du 1er août que les conseillers, dans leur grande majorité, ont souhaité sobre et sans tapage, à l’arrondissement central au lieu de Sékou proposé par le maire. Hier mardi, deuxième et dernier jour de la session, les conseillers ont décidé de la destitution du maire. Un vote de défiance a été émis à son encontre par l’ensemble des quatorze conseillers contestataires, soit les 2/3.  Refusant d’assister à l’opération, Lucien Houngnibo s’est levé quelques minutes avant le vote de défiance suivi des conseillers de son camp. Néanmoins, l’opération est allée jusqu’à son terme. Pour le moment, Grégoire Houadjèto, le premier adjoint au maire, est chargé de son intérim.

L’inaction du Préfet

La situation a atteint ce niveau de déliquescence du fait du mutisme embarrassé du Préfet de l’Atlantique Littoral, Jules Honorat Hessou. Depuis le 27 mai, treize conseillers sur dix-neuf ont demandé au maire Lucien Houngnibo de convoquer une session extraordinaire en vue de se prononcer sur un vote de défiance en son encontre. Conformément à la loi, le Préfet de l’Atlantique Littoral s’est vu contraint de constituer un comité de conciliation présidé par le Colonel Sébastien Amétépé. Celui-ci devait déposer son rapport au plus tard le 25 juin dernier. Mais la conciliation a échoué. Au terme de l’article 7 du décret 2005-376 du 23 Juin 2005, le maire est alors tenu de convoquer sans délai le Conseil communal pour enclencher le processus de sa destitution. L’article 8 du décret oblige d’ailleurs le Préfet à se substituer au maire pour faire appliquer la loi. Mais depuis, Jules Honorat Hessou est resté muet, obligeant les quatorze conseillers frustrés et amers à passer à l’acte hier.

Olivier ALLOCHEME

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1 thoughts on “Sanction contre la mauvaise gestion de la Commune d’Allada: 14 conseillers chassent le maire Lucien Houngnibo

  1. Mondjinnagni

    Quand un dirigeant a failli à une mission ou aux attentes des dirigés, il n’y pas deux solutions: c’est la destitution. Certaines personnalités proches du pouvoir se croient tout permis. Ce n’est que le début car il y en aura d’autres. Mais ne soyons pas étonné que le prefet ne tienne pas compte de cette destitution ou l’invalide. Tout est possible à l’air du changement. Merci

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