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Le triomphe de la vérité

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Editorial : Pour l’amour des enfants


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A l’approche des examens de fin d’année, l’anxiété
           des parents et surtout des candidats s’accroit. Les
           parents se demandent alors s’ils ont pu jouer le rôle qui leur revient auprès de leurs enfants afin de leur assurer l’indispensable succès. Le contrat affectif qui se noue entre l’enfant et ses parents semble devenir de moins en moins solide au fil des exigences économiques de notre société. L’amour des parents pour leurs enfants se volatilise dans les sombres dédales de l’argent qui règne en maître dans notre société de consommation.  L’affection parentale ne se limite qu’à un placébo économique, surtout lorsque les enfants ont atteint un certain âge. Avec les horaires de travail qu’on se donne, père et mère sont de plus en plus absents de la maison. Les parents se contentent alors de fournir les biens nécessaires au confort de l’enfant : l’écolage, l’argent de poche, la nourriture et l’habillement ainsi que les petites gâteries qui font leurs plaisirs. De leur vie affective, on se soucie rarement ou si peu. Lorsque les déviances commencent vers les douze ou treize ans, et surtout lorsque commence l’adolescence virulente, la plupart des parents sont déboussolés par les nouvelles réactions de leurs ” enfants “. Ce temps de passage extrêmement complexe se négocie aujourd’hui dans le drame, notamment avec les suicides qui se multiplient au lendemain des résultats scolaires. Le phénomène connu depuis des lustres dans les pays développés, commence à se répandre dans nos contrées. On ne compte plus les cas de suicide dus au stress des examens. Il y en a qui tentent de mettre fin à leurs jours à la suite de leur échec. Aujourd’hui, l’échec seul n’explique plus les suicides scolaires, d’autant que beaucoup se jettent dans le vide ou prennent de l’acide en réaction à des résultats jugés insuffisants au Bac.

 Si le spectre des grandes écoles pèse lourdement sur leurs espoirs, c’est parce qu’ils considèrent très souvent, comme leurs parents, que les facultés de l’université sont de véritables foutoirs pour étudiants sans avenir. ENAM, ENEAM, FSS et consorts, mobilisent leurs espoirs. Avoir au moins quatorze ou quinze, tel est le rêve de beaucoup d’élèves ayant misé sur les grandes écoles pour entrer dans le gotha des cadres. Et si ces moyennes ne sont pas atteintes, les parents doivent s’attendre à des tentatives désespérées ou à des crises de larme difficiles à consoler. Bien souvent, les élèves ont compris que leur salut réside dans des résultats scolaires brillants, mais sont ébranlés par le mur des contraintes qu’ils imposent. Il faut alors toute l’affection des parents pour rassurer et accompagner les enfants. Cela commence normalement dès le début de l’année scolaire, mais la vie urbaine qui se mène à la vitesse grand V éloigne les parents de leurs enfants. A tel point que cette période préparatoire aux examens est mal perçue par beaucoup. On se rend difficilement compte du drame qui sourd en l’enfant secoué par mille déchirements, par mille questionnements.  

A vrai dire, peu d’entre nous jouons encore convenablement le rôle qui nous revient. Dans une sociologie africaine où les parents sont censés être durs avec leurs enfants, on oublie souvent que les assurances, les petites attentions, les sollicitudes et   les câlineries affectueuses permettent de redonner confiance aux candidats, largement mieux que les gronderies gratuites ou les jactances inutiles. Il ne sert souvent à rien de vociférer sur le candidat pour l’obliger à aller ” prendre son cahier “. Il est contreproductif de se mettre à vanter ses propres résultats du temps où ” l’école était encore l’école “. Bien souvent, ils ont eux-mêmes une conscience aigüe de leurs responsabilités, état d’esprit qui se démultiplie à cette avant-veille d’examen. La solution, c’est de les rassurer, de les encourager et de leur montrer que l’on a une entière confiance en leurs capacités. Et surtout qu’en cas d’échec, on sera toujours là pour les soutenir, l’examen n’étant qu’une étape de la vie. A quelques pas du Bac, du CAP, du BEPC, du CEP, et même en plein DTI, la posture de père fouettard doit être reléguée au tiroir. Les mutations sociales nous obligent à comprendre et à montrer aux enfants que nous comprenons leurs difficultés et que nous sommes là pour les accompagner et non pour les gronder.

Olivier ALLOCHEME

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