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Le triomphe de la vérité

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Editorial: De brillants députés


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Il y a exactement un an, la loi sur la Lepi a été promulguée. 78 députés présents et représentés ont adopté la loi 200-10 du 13 mai 2009 portant organisation du RENA et établissement de la LEPI. Et depuis cette unanimité massive, tout est allé comme de travers. Contrairement à cette belle entente qui a inauguré le processus de réalisation de la Lépi, un an après, la Lépi présente un visage de misère et de malheur.  Lundi dernier encore, l’alliance des partis politiques proches du Président de la Boad a rendu public un communiqué de presse demandant l’arrêt du processus et la mise en place d’une nouvelle loi électorale.  Faisant l’analyse des difficultés actuelles, l’alliance recommande « l’arrêt du processus de réalisation de la LEPI pour les élections de mars 2011 dès la fin du recensement porte-à-porte et la prise en compte des corrections indispensables à la validation de la phase de la cartographie censitaire.» Elle demande également « l’introduction, l’examen, le vote et la promulgation d’une loi modificative de la loi n°2009-10 du 13 mai 2009 sur la Lépi ». Cette  requête intervient précisément en un moment où tous nous pensions qu’enfin la Lépi était encore réalisable. Surtout que l’Union fait la Nation a desserré l’étau autour de  la CPS et de la MIRENA en renonçant au boycott de l’opération. Malgré cette éclaircie, chaque jour apporte son lot d’incertitudes qui noircissent abondamment le ciel de la Lépi. De plus en plus, les acteurs penchent pour des élections de 2011 sans Lépi, malgré les accords internationaux et malgré tout l’investissement financier, matériel et humain consenti aussi bien par le Bénin que par les partenaires au développement. Alors la question se pose de savoir si nos députés sont si médiocres     pour nous livrer une loi inapplicable dans les faits. Elle se pose de savoir pourquoi l’un des géniteurs de cette loi, l’Honorable Epiphane Quenum, a pu se rendre incapable de l’appliquer au point de la violer massivement et de provoquer la colère de ses partenaires d’hier. Résultat, alors que personne ne l’y a contraint, il a dénoncé ses propres fautes dans une lettre de démission qui est à elle seule un concentré saisissant des absurdités de la cinquième législature. Dans un pays normal, il devrait être poursuivi en justice pour tant d’incohérences et d’irresponsabilités. Seulement, le verre était dans le fruit, il était dans cette loi dont une bonne partie de la classe politique demande aujourd’hui la correction.        Après avoir essuyé une abrogation manquée, elle pourrait être enfin modifiée conformément aux souhaits de tous les acteurs.

 Pour le moment, la CPS et la MIRENA  vont s’engouffrer dans une stratégie de violation de la loi bancale votée par les parlementaires. Comme autrefois la cartographie censitaire,  le Rena actuellement en cours est marqué par de nombreux dysfonctionnements. A l’étape actuelle, il est clair que des milliers de personnes ne seront  pas recensées, même à la clôture de l’opération. Et déjà, la CPS pense à organiser un recensement spécial pour ces oubliés en faisant ce que la loi n’a pas autorisé : faire déplacer les gens de leur domicile vers les mairies. En clair, on revient à l’ancienne méthode à laquelle la loi 2009-10 était censée remédier. Et nous retombons dans les mêmes bricolages antédiluviens qui font le lit de la fraude et du tripatouillage.

Au total, pour une loi aussi sensible, mise en place avec la minutie de ceux qui sont habitués aux fraudes électorales et qui travaillent à les éviter, voilà les handicaps béants que le personnel politique lui-même  découvre. Voilà les dysfonctionnements titanesques  qui s’érigent. Je n’ose pas imaginer ce qui se passe pour les autres lois auxquelles il y a infiniment moins de soin. Je n’ose  pas imaginer  ce qu’on fait des justiciables dans nos tribunaux du fait des erreurs du législateur.

Dans tous les cas, les parlementaires de la cinquième législature ont prouvé avec la loi sur la Lépi qu’ils sont très peu outillés pour mettre en place des lois efficaces et même pour les appliquer sans verser dans l’absurde.  

Olivier ALLOCHEME

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