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Le triomphe de la vérité

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Editorial:La Lepi aux orties ?


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Ceux qui avaient prédit la mort de la Lépi ont raison. Les partenaires techniques et financiers doivent être en train de regretter de s’être engagés dans une opération qui, malgré ses garanties légales, comportait une bonne part d’insincérité et de vénalité. L’opposition a clairement décidé d’abattre cet instrument électoral en sortant hier deux cartes sensibles. Dans un premier temps, une nouvelle coalition anti-Lepi est née. Dénommé Cadre de Concertation pour la Sauvegarde de la Démocratie (CCSD), elle regroupe l’UN, la Coalition ABT 2011 et le G13. La configuration de ce cadre de concertation laisse présager des décisions de boycott actif vis-à-vis des travaux de la Lépi. On peut aller plus loin en envisageant une nouvelle donne : la violence préélectorale à dix mois de l’échéance elle-même. Dans tous les cas, ce mégagroupe né pour saborder la Lepi constitue une terrible force de pression voire de coercition à même de faire plier la CPS et la MIRENA. Son pouvoir de nuisance est décuplé par les rouages de la décentralisation. Un maire, un CA ou un simple délégué peuvent faire capoter le recensement dans sa localité en faisant agresser les agents recenseurs ou en les empêchant de faire leur travail dans sa zone. Le deuxième élément reste le cas G13. Dix des treize membres de ce regroupement ont démis hier Arifari Bako, coordonnateur et porte-parole du G13. Les motifs de cette décision laissent pantois. Il aurait refusé de démissionner de la tête de la Commission politique de supervision de la Lepi comme réclamé par ses pairs. L’intéressé a longuement expliqué sa réticence à jeter l’éponge lors d’un entretien réalisé sur une chaîne de télévision. Car pour lui, les démissionnaires de la CPS qui ont choisi de s’en aller le 05 avril en exigeant de lui d’en faire de même, ont fait preuve d’une ” très grande irresponsabilité “. D’autant que le groupe de travail qu’il a contribué à mettre en place et dont il a participé aux travaux, avait été invité à une séance de restitution avec le Chef de l’Etat le 06 avril. Cette séance devrait déterminer le reste du processus, notamment le recensement des difficultés et la mise en place d’un mécanisme de correction approprié. En toute logique, il fallait attendre les conclusions de ce groupe de travail mis en place sur demande des acteurs politiques eux-mêmes avant de mener une action de boycott ou de démission. En dehors de cette précipitation qui cache des inten tions de sabotage, il y a sa moralité même qui pose problème. Le mandat des membres de la CPS est-il lié à l’humeur des partis et groupes politiques dont ils sont originaires ? Pourquoi demander à Bako de démissionner au même titre que Epiphane Quenum alors que les malheurs de la LEPI proviennent précisément d’un seul individu, Epiphane Quenum ? Le G13 n’est décidément qu’un groupe sans boussole, comme je l’ai indiqué sur tous les tons dans ces mêmes lignes. Ses positions contradictoires et manquant parfois outrageusement de la vertu la plus élémentaire, ont fait dire à beaucoup qu’il s’agit ni plus moins d’un groupe d’entrepreneurs politiques, n’hésitant pas à marchander leur soutien ou leurs critiques. Le cas de cette décision singulière en donne la preuve. Voilà une décision manuscrite, signée de dix membres sur les treize, prise en l’absence du Président du Groupe Parlementaire G13 en personne Issa Salifou, et de son adjoint Antoine Dayori. Elle intervient à un moment où le G13 n’a jamais adressé aucune critique à l’encontre du travail de son représentant à la CPS, Bako Arifari. Au contraire, au moment de son accession à la tête de l’institution, les députés membres de l’alliance avaient assuré que les choses allaient désormais changer et que le G13 ne voterait pas la loi abrogatoire. Mais visiblement, personne dans ce groupe n’a le sens de la parole donnée puisque le G13 a voté ladite loi sans s’expliquer par ailleurs sur ce geste d’instabilité et finalement d’irresponsabilité. Voulez-vous mon sentiment ? J’ai une irrépressible nausée. Mais il faut avoir peur en réalité. L’immoralité est devenue l’autre nom de la politique béninoise. Et les partenaires techniques et financiers n’ont qu’à préparer leur mouchoir pour pleurer. Ils seront sermonnés par leurs institutions respectives pour s’être engagés dans une opération dont les principaux responsables sont désormais réputés de peu de moralité.

Olivier ALLOCHEME

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