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Le triomphe de la vérité

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Editorial : Le parlement dans tous ses états


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 Le front anti-Yayi se ravive à nouveau au parlement. Les députés de l’opposition, épaulés cette fois par une quinzaine de leurs collègues de la mouvance, ont boycotté mardi dernier l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2010. Cette forme de résistance en vogue depuis deux ans transforme le Président Mathurin Nago en un véritable dindon en l’humiliant devant la communauté internationale. Devant ses hôtes invités pour la solennité de l’événement, le Professeur Nago est régulièrement tourné en bourrique depuis deux ans, mis en pièces pour ainsi dire pour sa fidélité proverbiale vis-à-vis du régime Yayi. La répétition outrancière de ce rite d’humiliation mérite réflexion. Il est évident que les diplomates étrangers qui suivent le développement de cette banalisation accentuée de la personne de Mathurin Nago, en viendraient à l’idée d’une déliquescence parlementaire généralisée. L’image de l’Assemblée nationale écornée jusqu’au scandale réclame un toilettage de fond. Et l’alchimie providentielle devra provenir du Président lui-même en vue de mettre fin à la malédiction qui le frappe personnellement depuis deux ans. Depuis deux ans, il traîne son soutien au Chef de l’Etat comme un boulet et s’est rendu tout à fait incapable de faire marche arrière alors que tout conspire à le perdre jusqu’en 2011. Au terme de ces deux dernières années, ses rapports d’activité ont été rejetés à quatre reprises et il a frôlé la destitution tout au long de 2009. La question de la destitution évacuée, il reste désormais l’autre arme, celle permanente du rejet du rapport d’activité qui sera probablement utilisée une fois encore au cours de cette session. Et comme chaque fois, ce n’est pas tant la qualité de son travail qui est visée, mais bien la personne du Chef de l’Etat, son éternel mentor. Ce cercle vicieux le laisse sur la brèche, d’autant plus que la radicalisation de l’opposition le laissera sans arme aux mains de l’écrasante majorité de ses collègues plus que jamais remontés contre le pouvoir. Même au sein du bureau, la majorité autrefois stable a basculé avec la démission de la deuxième secrétaire parlementaire Amissétou Affo Djobo des rangs de la mouvance présidentielle. Nago se retrouve ainsi esseulé avec Djibril Débourou dans un bureau de sept membres. Esseulé et sans doute malmené. C’est lui qui, servant de bouclier du Chef de l’Etat, récoltera le courroux de la majorité qui grossit de mois en mois. La session qui a démarré vendredi lui sera un enfer, un nouveau calvaire en réalité où il aura à craindre la foudre née de la mise en place controversée de la LEPI et son corollaire de tension électorale. Il ne faut pas en douter. Quoi qu’il fasse, il se verra entouré d’une haie de critiques, voué aux gémonies du fait de son alignement en faveur du Chef de l’Etat et de son engagement presque aveugle à ses côtés. Que faire dans ces conditions presque intenables ? Le Professeur Nago sera obligé de jouer jusqu’au bout son rôle de souffre-douleur de la mouvance. Au milieu de la tourmente, il n’aura pas l’excuse de la renonciation mais seulement l’obligation de la ténacité. Il usera alors de la méthode Coué pour surmonter la bourrasque en cours, du moins psychologiquement. Mais je ne donne pas cher de sa personne dans cet engrenage de folie où désormais tous les coups sont permis. La simple moralité est en pleine déconfiture au Parlement transformé à quelques mois des élections en une véritable caverne d’Ali Baba. Il faut prier qu’il ne devienne une foire d’empoigne. Chaque chapelle vient y régler ses comptes au Chef de l’Etat ou en sa faveur, oubliant royalement les grands discours sur le développement et la démocratie. Les m Editorial : Le parlement dans tous ses état Le front anti-Yayi se ravive à nouveau au parlement. Les députés de l’opposition, épaulés cette fois par une quinzaine de leurs collègues de la mouvance, ont boycotté mardi dernier l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2010. Cette forme de résistance en vogue depuis deux ans transforme le Président Mathurin Nago en un véritable dindon en l’humiliant devant la communauté internationale. Devant ses hôtes invités pour la solennité de l’événement, le Professeur Nago est régulièrement tourné en bourrique depuis deux ans, mis en pièces pour ainsi dire pour sa fidélité proverbiale vis-à-vis du régime Yayi. La répétition outrancière de ce rite d’humiliation mérite réflexion. Il est évident que les diplomates étrangers qui suivent le développement de cette banalisation accentuée de la personne de Mathurin Nago, en viendraient à l’idée d’une déliquescence parlementaire généralisée. L’image de l’Assemblée nationale écornée jusqu’au scandale réclame un toilettage de fond. Et l’alchimie providentielle devra provenir du Président lui-même en vue de mettre fin à la malédiction qui le frappe personnellement depuis deux ans. Depuis deux ans, il traîne son soutien au Chef de l’Etat comme un boulet et s’est rendu tout à fait incapable de faire marche arrière alors que tout conspire à le perdre jusqu’en 2011. Au terme de ces deux dernières années, ses rapports d’activité ont été rejetés à quatre reprises et il a frôlé la destitution tout au long de 2009. La question de la destitution évacuée, il reste désormais l’autre arme, celle permanente du rejet du rapport d’activité qui sera probablement utilisée une fois encore au cours de cette session. Et comme chaque fois, ce n’est pas tant la qualité de son travail qui est visée, mais bien la personne du Chef de l’Etat, son éternel mentor. Ce cercle vicieux le laisse sur la brèche, d’autant plus que la radicalisation de l’opposition le laissera sans arme aux mains de l’écrasante majorité de ses collègues plus que jamais remontés contre le pouvoir. Même au sein du bureau, la majorité autrefois stable a basculé avec la démission de la deuxième secrétaire parlementaire Amissétou Affo Djobo des rangs de la mouvance présidentielle. Nago se retrouve ainsi esseulé avec Djibril Débourou dans un bureau de sept membres. Esseulé et sans doute malmené. C’est lui qui, servant de bouclier du Chef de l’Etat, récoltera le courroux de la majorité qui grossit de mois en mois. La session qui a démarré vendredi lui sera un enfer, un nouveau calvaire en réalité où il aura à craindre la foudre née de la mise en place controversée de la LEPI et son corollaire de tension électorale. Il ne faut pas en douter. Quoi qu’il fasse, il se verra entouré d’une haie de critiques, voué aux gémonies du fait de son alignement en faveur du Chef de l’Etat et de son engagement presque aveugle à ses côtés. Que faire dans ces conditions presque intenables ? Le Professeur Nago sera obligé de jouer jusqu’au bout son rôle de souffre-douleur de la mouvance. Au milieu de la tourmente, il n’aura pas l’excuse de la renonciation mais seulement l’obligation de la ténacité. Il usera alors de la méthode Coué pour surmonter la bourrasque en cours, du moins psychologiquement. Mais je ne donne pas cher de sa personne dans cet engrenage de folie où désormais tous les coups sont permis. La simple moralité est en pleine déconfiture au Parlement transformé à quelques mois des élections en une véritable caverne d’Ali Baba. Il faut prier qu’il ne devienne une foire d’empoigne. Chaque chapelle vient y régler ses comptes au Chef de l’Etat ou en sa faveur, oubliant royalement les grands discours sur le développement et la démocratie. Les mœurs politiques sont entrées désormais dans une phase de liberté absolue. Les débats régionalistes vont bientôt y prospérer avec ardeur parce que mieux que les idées et l’efficacité du travail abattu, ce sont les objectifs finaux qui comptent. Doit-on craindre un effondrement des valeurs démocratiques ? Elles ne subsistent aujourd’hui qu’au prix du renoncement général à la morale la plus élémentaire. œurs politiques sont entrées désormais dans une phase de liberté absolue. Les débats régionalistes vont bientôt y prospérer avec ardeur parce que mieux que les idées et l’efficacité du travail abattu, ce sont les objectifs finaux qui comptent. Doit-on craindre un effondrement des valeurs démocratiques ? Elles ne subsistent aujourd’hui qu’au prix du renoncement général à la morale la plus élémentaire.

Olivier ALLOCHEME

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