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Le triomphe de la vérité

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Interview du roi du « Zinli rénové », Alèkpéhanhou « Je n’ennuie jamais mon public avec mes chansons»


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Pour cette nouvelle année que nous venons d’entamer, votre rubrique « Paroles d’Artistes » a reçu pour vous un des baobabs de la musique traditionnelle béninoise. Le Roi Alèkpéhanhou Lèlè ton se dévoile et parle de ses deux dernières sorties discographiques pleines d’histoire. Déjà 27 albums à son actif, l’homme promet encore d’importantes surprises pour ses fans. Dans cette interview qu’il nous a accordée, le Roi Alèkpéhanhou parle de façon très amère des promoteurs d’artistes béninois et avoue sa méfiance envers eux. A cœur ouvert, l’artiste de renommée internationale parle des vraies raisons qui justifient son mutisme discographique à la célébration du tricentenaire du roi Akaba. Il indexe surtout les organisateurs qui n’ont pas su lui reconnaître ses mérites. Quant à l’association « Anapromut » qu’il dirige actuellement, Alèkpéhanhou promet marquer les Béninois. Aux pirates, il promet l’enfer.

L’Evénement Précis : Un coup double discographique cette année. Un album « Zinli », tinté du « Hanyé » à la fin et un autre album purement consacré au rythme « Agbotchébou », ce qui ne vient pas de vous tous les jours. Pourquoi cette option aujourd’hui ?

 Le roi Alèkpéhanhou : J’ai préféré cette fois-ci un coup double, d’abord parce que, j’ai voulu rendre hommage aux religions traditionnelles, à nos divinités que sont vodoun Sakpata et Hêviosso à travers leur nom fort que vous entendrez heureusement sur l’album. Ces noms forts qui sont prononcés d’une manière artistique et agréable à entendre. Je dois avouer que j’ai fait des recherches depuis des années et j’ai pu découvrir ce panégyrique du Vodoun Sakpata et Hêviosso. En entendant la personne qui a mis ces noms forts à ma disposition, en l’entendant prononcer ce panégyrique, cela m’a donné des frissons et je me suis dit, est-ce qu’il ne faut pas exploiter ceci, est-ce qu’il ne faut pas pérenniser ça en ce sens que lui il est mortel et à tout moment, il peut disparaître de ce monde, en l’occurrence Baba Hounon Dègoun, j’ai dit le nom dans la chanson, s’il arrive à trépasser, tout ce trésor là sera parti de cette façon là. Donc je me suis dit qu’il faut vraiment y consacrer quelque chose pour que la postérité en bénéficie. C’est dans ce sens là que j’ai dû faire de la composition des chansons d’Agbotchébou pour accompagner les noms forts de ces fétiches là puisque que je suis né dans cette tradition là que j’aime pour laquelle je travaille toujours.

Roi Alèkpéhanhou, en plus de ces chansons que vous avez consacrées aux divinités, vous avez également consacré une chanson au roi Guézo. Et pour celui qui vous connaît et qui vous a suivi, il y a d’abord eu « Aho sin han » pour la famille « Aho Glèlè », ensuite, on a eu « Wanilo sin han » à travers le centenaire du roi Béhanzin et maintenant « Guézo sin han ». Alors, le roi Alèkpéhanhou veut-il devenir un « Kpalingan » de la dynastie royale de « Dako Donou » ?

 Je ne le deviens pas. Je le suis parce que d’abord, le rythme zinli que je fais, c’est un rythme par excellence royal. C’est donc un rythme qui doit normalement véhiculer l’histoire. C’est dans ce sens là que comme vous avez pu bien l’énumérer, j’ai chanté l’histoire du roi Aho, l’histoire de Béhanziin à sa déportation, le retour de son fils « Wanilo » et sa mort. Je suis passionné de l’histoire en fait, passionné de l’histoire en général et celle de chez moi en particulier. C’est dans ce sillage que je viens de consacrer un album, le 2ème de l’année, référencé ACM 27 à un certain palais du roi Guézo érigé dans la région d’Agbanyinzoun. La chanson en parle bien éloquemment. Maintenant, pour répondre entièrement à ta question, le souci qui a fait que j’ai opté pour deux albums, c’est que, si Alèkpéhanhou ne fait que « Agbotchébou », mes fans croiraient que j’ai dévié et que je ne voudrais plus exécuter le rythme zinli. C’est pour éviter cela donc que j’ai trouvé cette occasion de l’historique du roi Guézo pour en faire un album à part. Comme c’est quelque chose de particulier, j’ai dû sortir les deux en même temps. Je n’ennuie jamais mon public. Ce n’est pas le même rythme sur les deux albums. Cela fait donc une différenciation de rythmes. En plus du zinli sur cet album du roi Guézo, il y a le rythme « Hanyé » qui est un rythme qui s’exécute à l’occasion de la sortie des rois ou des cérémonies royales. C’est donc des rythmes que j’ai choisis pour montrer en réalité que c’est l’histoire que je fais et que je chante.

Le roi Alèkpéhanhou chante l’histoire, mais on a remarqué qu’il a été absent sur un grand événement. C’est la célébration du tricentenaire du décès du roi Akaba qui a été jumelée à la dernière édition du festival du Danhomè. Est-ce que cela veut dire que le roi Alèkpéhanhou est-il partisan. Sinon, pourquoi n’a-t-il pas chanté pour Akaba alors qu’il l’a fait pour les autres rois ?

 Vous savez, on ne s’autosaisit pas des événements. Moi je ne suis pas artiste à m’autosaisir des événements. Bien vrai, je suis d’Abomey, c’est un événement qui me concerne. Il y a des organisateurs sur cet événement là. Il aurait été courtois quand même qu’on me contacte puisque ces gens là ont su ce que j’ai valu pour Aho, Béhanzin pour son centenaire. Ils doivent donc savoir que je suis un artiste qui peut apporter sa pierre à l’édifice de la célébration de ce tricentenaire. On ne m’a pas fait appel. Si on m’avait fait appel, ce n’était pas au moment opportun. Je n’aime pas l’improvisation. D’ailleurs, le nom Danhomè que toute la nation a porté pendant des années a été donné à l’avènement de ce roi Akaba. Alors, c’est un roi qui mérite et même plus ce que nous avons chanté pour Béhanzin. Il fallait à la programmation de l’événement, contacter, je ne dis pas moi seul, des artistes et nous consacrer un budget pour composer des chansons pour la pérennisation de tout ce qui serait fait et qu’il soit mis à la disposition de la postérité. En quoi faisant ? Nous ferions carrément un album pour ce tricentenaire là. Il ne s’agit pas de nous prendre à la volée comme ça et de nous mettre sur un podium pour improviser de n’importe quoi. Ils ont attendu presque la veille pour me demander si on peut leur faire quelque chose et j’ai dit non. Moi, c’est mon principe. Cela ne peut pas se passer comme ça. S’il m’avait assez tôt contacté pour me le demander avant, pourquoi ne l’aurais-je pas fait ?

L’année 2009 est définitivement terminée et nous venons d’entamer une nouvelle et le public avec amertume n’a pas du tout remarqué Alèkpéhanhou dans une tournée. Généralement d’ailleurs, on ne vous sent pas dans les tournées. Pourquoi avoir fait cette option ?

 Bon, tournée pour tournée, moi je ne fais pas. J’ai des principes comme tout être humain. Il faut que ces choses là se négocient. Mes propres albums, c’est moi-même qui les produis. Alors, comme on le dit, on ne peut pas être partie et juge. Il faut des promoteurs dignes du nom, des promoteurs sérieux pour vous amener sur scène pour ces tournées là. Tant que nous n’avons pas des gens qui nous approchent, traitent de façon sérieuse avec nous, nous n’allons pas nous lancer dans ces aventures là. Aller sur podium pour le plaisir d’aller sur podium, je ne le fais pas. Nous avons des promoteurs sur la place qui ne sont pas, excusez-moi le terme, très sérieux. Les gens négocient un spectacle avec vous, le cachet, vous avez la moitié et le reste, c’est difficilement qu’on vous le paie. On commence par vous brandir l’argument comme quoi, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Moi, je suis très méfiant quant à la négociation des spectacles.

Alèkpéhanhou est aujourd’hui le président de l’association nationale des professionnels de la musique traditionnelle (Anapromut). On n’a pas non plus senti une activité de cette association au cours de l’année écoulée. Pourquoi cela ?

 Bon, depuis quand est née cette association là ? C’est au cours de l’année 2009. Ce n’est pas encore tard. Rien ne se fait dans cette vie sans le pouvoir financier. Mais nous sommes en train de prendre les dispositions qu’il faut pour faire vivre cette association. Nous ne sommes pas une association morte née. Ce qui est sûr, nous allons marquer notre passage. Il n’y a rien à faire. Attendez de voir ce qui va se passer en 2010. Pour mieux vous connaître en chiffre, que peut-on retenir de vous en parlant d’albums déjà lancés sur le marché du disque béninois, combien d’année de carrière déjà avez-vous fait, bref, Alèkpéhanhou en chiffre tout simplement ? Bon, je n’aime pas trop avancer les chiffres. Mais pour vous répondre, je dirai qu’au jour d’aujourd’hui, j’ai 27 albums sur le marché. Les deux derniers y compris. En ce qui concerne les Vcd, j’en ai déjà sorti 7.

Votre mot de fin

Je dirai d’abord bonne et heureuse année à tout le peuple béninois et plus particulièrement à mes fans. Je voudrais leur demander de consommer sans modération mes produits et que je ne les décevrai jamais. Maintenant, aux pirates, nous voulons leur dire que nous les avons à l’œil et nous allons les traquer par tous les moyens. D’ailleurs, j’en traduis plusieurs devant les tribunaux et jusqu’aujourd’hui, le procès se poursuit. Qu’ils fassent donc attention. Je vous remercie.

 Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI

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4 thoughts on “Interview du roi du « Zinli rénové », Alèkpéhanhou « Je n’ennuie jamais mon public avec mes chansons»

  1. adjakpo

    Moi je dois remercier très sincèrement LE roi allèkpehanhou surtout pour le Agbotchebou et le wede. je recourais pour ne pas oublier ce rythm faire recours à de très vieux cassettes de Abitchessou, le rythm est joué exactement comme j’en entendais quand j’étais petit au village entre les jambe de mon feu gran père Affodo de Mougnon. tellement original qu’un adepte a déclaré lors d’un mega dansing à Mougnon “quand ça tonne, on se coirait sous l’arbre sacré satotinsa”. mais ce n’est pas tout, il n’ pas d’égalable à lui encore. mais je pose une question à l’artiste.
    1- est qu’on dit “Heviosso” ou bien “Hebiosso” (noter bien le V et le B)?
    2- pourquoi n’a t’il pas chanté aussi et s’est seulement contenté des dieux. On veut aussi entendre ses philosophie dans propre, c’est a dire sa main enseihante et donneuses de leçons dans ces rythm. pourquoi il nous l’a caché (à moi)? je devine (ou souhaite) qu’il va me répondre que “c’est en gestation”

  2. AKPOLY

    Je suis content si j’entens la chanson d’alèkpéhanhou par tout ou je suis, donc je le remerci beaucoup pour tout qu’il fait pour le monde entier

  3. darius

    moi je ne cesserai jamais de t admirer pour tout ce que tu fais pour ressorti au dela du monde la ville de tes aieux(abomey) que dieu te benisse et ne craind pas les enemi car je vois tout et j entend tout merci

  4. BOCOHONSI Yvonnick

    Les chansons de l’artiste me font attacher à ma culture que je n’oublirai jamais et je prie Dieu de l’accompagner dans ses oeuvres et qu’il nous fasse écouter de belles choses et qui donnent de leçons .IL faut qu’il oublit les on dit .Merci

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