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Le triomphe de la vérité

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Doing Business 2010: Les raisons du retard du Bénin selon Christophe Aguessy


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 L’environnement des affaires au Bénin est encore loin de rassurer les investisseurs. Pour être clairs, les experts de l’Institution Financière Internationale (IFC) et de la Banque Mondiale n’ont pas manqué de l’être vendredi dernier face à la presse. Lors d’un cocktail de presse qui a eu lieu au siège de la Banque Mondiale à Cotonou, quatre experts de l’institution ayant participé à l’élaboration et à la rédaction du rapport Doing Business 2010, ont expliqué les détails du classement effectué cette année et qui met le Bénin au 172ème rang mondial sur 183 pays en terme de facilitation du climat des affaires. Selon les experts, le rapport Doing Business est un important outil de décision pour les investisseurs car il constitue un baromètre qui met en exergue les difficultés de création d’entreprise dans presque tous les pays du monde. Par exemple, en Ile Maurice (17ème rang sur les 183 pays), il faut cinq procédures et six jours pour créer une entreprise mais au Bénin, il y a sept procédures pour trente et un jours en moyenne, selon le rapport Doing Business 2010. Le Burkina (147ème sur 183 pays) a réussi à réduire la durée moyenne de création d’entreprise à 14 jours avec seulement quatre procédures. En terme de coût, les simples procédures de création d’entreprise représentent 155,5% du revenu moyen par habitant au Bénin, alors qu’au Burkina, ils en font 50,3%. C’est que chez nous, le créateur d’entreprise est tenu de disposer d’une garantie financière qui représente environ 290,8% du revenu moyen par habitant, alors que le Burkina Faso a carrément supprimé cette caution de base. Résultat, les jeunes béninois désireux de créer leur propre entreprise ne le font pas toujours parce qu’ils n’ont pas forcément cette garantie bancaire de base. Sur le plan fiscal, le Bénin a réduit de 38% à 30% (soit une réduction de 8%) l’impôt sur le revenu et de 8% à 4%, les impôts sur les salaires. Mais les procédures de paiement des impôts sont encore longues. Les meilleures pratiques en la matière misent aujourd’hui sur un paiement des impôts assuré par systèmes électroniques, le regroupement des taxes et des procédures simples de déclaration d’impôt. Au Bénin, il faut en moyenne 55 paiements d’impôts par an alors qu’au Ghana (92ème rang sur 183 pays), il en faut seulement trente. Sans compter que les services des impôts prennent beaucoup de temps au contribuable (environ 270 heures par an selon Doing Business). Pour imposer son port dans la sous-région, le Bénin devra encore faire des efforts supplémentaires. Car pour exporter à partir du port de Cotonou, les opérateurs économiques mettent environ 30 jours, alors qu’au Sénégal, il leur en faut environ 13. Tous ces chiffres montrent à suffisance que le Bénin est encore loin du compte. Invité à la séance d’échanges avec la presse, Christophe Aguessy, Secrétaire permanent du Conseil présidentiel de l’investissement (CPI) et de surcroit Président du comité exécutif de Doing Business mis en place par le Chef de l’Etat, a expliqué que les réformes mises en place cette année dans le cadre du budget 2009 n’ont pas encore été prises en compte par l’équipe de rédaction de Doing Business. Ce à quoi les experts de la Banque Mondiale ont rétorqué en indiquant que les réformes elles-mêmes ne sont valables et prises en compte que lorsqu’elles sont mises en application et ont des impacts réels sur la vie des entreprises. En réalité, depuis la mise en place du Conseil Présidentiel de l’investissement en septembre 2008, les effets de ses actions tardent à se faire sentir. Suite à une mission au Bénin du 16 au 19 février dernier, la Banque Mondiale a recommandé la mise en place d’un Comité Doing Business en vue d’accélérer les réformes. Et c’est en mai qu’un comité de pilotage dirigé par le ministre d’Etat Pascal Irénée Koupaki a été mis en place. Il dispose d’un bras exécutif qui est le comité exécutif dirigé par Christophe Aguessy. Celui-ci a indiqué que les travaux des six sous-comités du Comité exécutif et provenant de 27 structures publics comme privés, sont destinés à faire doter le Bénin d’un véritable programme Doing Business. Mais il faut encore attendre jusqu’au premier trimestre 2010 pour que ce programme voit le jour.

Olivier ALLOCHEME

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1 thoughts on “Doing Business 2010: Les raisons du retard du Bénin selon Christophe Aguessy

  1. Gregoire Marius

    Des idées, tout le monde en a. Souvent les mêmes. Ce qu’il faut, c’est savoir s’en servir

    Connaissant mr christophe aguessy je crois qu’il mettra en oeuvre toute sa capacité intellectuelle economique en jeu pour que Doing business soit une entrée facile aux investisseurs .
    je lui souhaite avec son equipe du Courage.

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