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Le triomphe de la vérité

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Lettre ouverte à Boni Yayi sur la gestion du Bénin: Roger Gbégnonvi avoue sa déception du Changement


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 Roger GbégnonviExcellence Monsieur le Président de la République

“Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir” (Matthieu, 3/17). Une transposition qui induit, malheureusement, le mélange des genres et comme une banalisation des textes sacrés, me permet néanmoins d’affirmer que l’onction reçue par Jésus¬-Christ à son baptême et lors de la Transfiguration sur le Mont Thabor (id., 17/5) ressemble ¬mutatis mutandis donc – à celle que le peuple béninois vous a conférée en mars-avril 2006. Les 34% du premier tour ont conduit presque naturellement au 75% du second tour. Les ethnies réunies et les partis réunis vous ont désigné comme l’homme de la situation, le “Fils bien-aimé” devant prendre la tête de notre marche vers la terre promise de l’homme nouveau, où nous avons décidé nous-mêmes d’aller. Et si j’en crois des sondages d’opinion, qui ont circulé sous le manteau, nous étions, trois mois après votre prestation de serment, plus de 80% de la population à voter pour vous dès le premier tour. Unanime Dimanche des Rameaux, enthousiasme et ferveur populaires pour vous consacrer en votre mission. Car une onction, c’est toujours pour une mission. Et la vôtre était de conduire le Bénin vers l’unité et vers l’éradication de l’impunité afin que cesse la corruption endémique et qu’adviennent la nation et la moralisation de la vie publique. Et le peuple, conscient de la difficulté de la double mission, s’était mis spontanément à votre disposition pour vous aider.
Je me rappelle le témoignage de ce jeune homme, spécialiste, comme beaucoup d’autres, des petites “affaires” avec le Nigeria voisin. Nous sommes au CIC, à une conférence sur le thème de la lutte contre la corruption. A l’heure des questions, le jeune homme confie au public une étrange difficulté devenue la sienne. Depuis le 6 avril 2006, il n’arrive plus à rien faire passer en fraude. Les douaniers, ses complices d’hier, sont devenus méfiants et lui imposent de payer normalement toutes les taxes au motif que “c’est le changement” et qu’ils ne veulent pas d’histoire. Et le jeune homme de conclure, à la surprise générale: “C’est très dur pour moi, mais c’est très bien pour le pays. Je soutiens le changement”. N’ a été longuement ovationné par la salle.
Je me rappelle le témoignage de ce jeune médecin, habitué à faire en taxi le trajet Cotonou-Dassa-Cotonou. Il s’étonne du relèvement sensible et inopiné du tarif. Le chauffeur de circonstance lui explique calmement qu’à cause du changement, leur syndicat a interdit toute surcharge mais les a autorisés à récupérer honnêtement le manque à gagner en augmentant légèrement les tarifs. Dont acte. Honnêtement…à cause du changement.
Les deux témoignages tiennent à l’intérieur du laps de temps des six premiers mois de votre avènement à la Présidence de la République. Enthousiasme et ferveur populaires. Le peuple béninois était au rendez-vous du changement voulu par lui-même et qu’il venait de vous charger de conduire à bon port. Aujourd’hui, il y a fort à parier que le jeune homme a repris ses combines avec les douaniers revenus à la norme du vieil homme, et que le taximan sur le trajet Cotonou-Dassa-Cotonou a renoncé à l’onéreuse honnêteté de la non surcharge. Et tous disent, chacun à sa manière: “Bof! C’était du bluff, son changement. Comme toujours !” Oui, Monsieur le Président, partout aujourd’hui, au Bénin, on fait l’état des lieux de l’échec du changement, et l’on vous rend responsable de cet échec, sur le front de l’unité nationale comme sur le front de la lutte contre la corruption qui passe par l’impunité zéro.
Sur le front de l’unité nationale, je ne sache pas que vous ayez blâmé officiellement
votre ministre qui est allé tenir à Dassa des propos qui font gravement entorse à notre marche vers l’unité. Quelle idée, en effet, de faire de la cité mariale la chasse-gardée électorale d’un seul Béninois, vous, en l’occurrence! Je ne sache pas non plus que vous vous soyez démarqué

officiellement de ce député, qui vous soutient, et qui a parcouru triomphalement pendant des
jours une partie du pays en y tenant de graves propos à l’encontre de l’unité nationale. Quelle
idée, en effet, d’opposer entre elles deux régions du pays en allant insinuer chez l’une que
l’autre a suscité la candidature du Béninois Untel pour torpiller une autre candidature, la vôtre en l’occurrence! A mon humble avis, vous avez obligation de désavouer officiellement votre ministre, parce que l’article 41 de la Constitution fait de vous l’incarnation de l’unité nationale, obligation également de vous démarquer officiellement du député divisionniste, parce que l’article 80 de la Constitution fait de hu “le représentant de la Nation toute entière”. Infidélité à vos promesses? Voire. Mais de grâce, pas d’infidélité à la Constitution!
Il  me semble également qu’en portant de 12 à 29 le nombre de départements pour faire plaisir à des mécontents, vous attisez le régionalisme au lieu d’aider à son atténuation pour nous conduire lentement mais sûrement à son extinction en vue de l’avènement de la nation. Vous voyez d’ailleurs que les populations vous prennent au mot et que chaque commune ou municipalité se sent désormais une vocation à devenir chef-lieu de département, quitte à vider de son sens la notion de département, qui est une notion foncièrement unificatrice.
En quarante-neuf ans d’indépendance, et parce que j’étais jeune adolescent le 1er août 1960, j’ai tout vu et tout vécu, si j’ose dire, au moins par personnes interposées, de l’histoire politique post-coloniale de notre pays, notamment en matière de menaces sur l’unité nationale. Nous avons traversé moult tempêtes en faisant toujours très attention à ce que le navire, à bord duquel nous sommes tous embarqués, sorte indemne des eaux. Il a fallu votre avènement à la Présidence de la République pour que de nombreux Béninois se mettent à craindre la guerre civile pour 2011, voire à l’envisager ouvertement comme thérapie de choc pour sortir de la situation politique installée par vous depuis trois ans, situation politique jugée insupportablement délétère.
Et pour alimenter cette angoisse, une rumeur insupportable court depuis quelque temps déjà: à deux reprise au moins, dans des cercles très fermés, vous auriez dit en substance que si les gens [de telle région du Bénin] veulent la guerre, ils l’auront, mais que vous ne serez pas le premier à mourir. Les mauvaises langues vous auront-elles prêté ces propos inadmissibles de la part d’un Chef d’Etat? Pourquoi n’ont-elles jamais rien prêté de tel à aucun de vos prédécesseurs? “On ne prête qu’aux riches”, et vous avez dû vous montrer apte à ce prêt.
Sur le front de la lutte contre la corruption, et malgré la célèbre “marche verte” du début flamboyant (mais trompeur) de votre présidence, j’ai beau scruter l’horizon, je ne vois rien venir. Et n’est-ce pas précisément parce qu’ils ne voyaient rien venir sur le front de la lutte contre la corruption, contrairement à leur attente et à vos promesses, que les acteurs des deux témoignage cités plus haut ont baissé les bras et ont recommencé à mettre la main à la triste besogne dont ils voulaient bien se corriger? Hélas, celui qui devait donner le signal du départ est resté silencieux. Vous êtes resté ambigu et comme consentant.
Pour m’assurer que nous ne nous étions quand même pas trompés, au moins sur la forme, j’ai repris et relu votre” Agenda pour un Bénin nouveau”, le programme politique du
candidat Boni Yayi, programme qui nous a soulevés d’enthousiasme et de ferveur, programme auquel nous avons adhéré en 2006 dans un élan d’espérance rare dans notre histoire post-coloniale. Au chapitre “Gouvernance” notamment, vous avez dit tout ce que nous voulions entendre et voir mettre en pratique: “Je veux constituer autour de moi, pour diriger les affaires publiques, une équipe d’hommes et de femmes de grande qualité, réputés
pour leur patriotisme et leur compétence, enclins à la vertu, responsables et intègres et aptes à servir le pays avec humilité et abnégation.” (p.19) Je voudrais vous rappeler que tout ce passage, comme certains autres, a été rédigé en caractères gras pour retenir l’attention comme faisant partie des traits essentiels de votre action politique à venir. Or le moins que l’on puisse dire est qu’il y a loin de la coupe à la lèvre, que les gens vertueux n’ont jamais brillé par leur nombre dans les rangs de vos collaborateurs et que, plus le temps passe, moins il y en a autour de vous. Le Bénin manquerait-il à ce point “d’hommes et de femmes de grande qualité…, enclins à la vertu…” ? Je pense que non. C’est plutôt vous qui donnez le sentiment de préférer travailler avec les gens qui ont les mains sales ou qui se les salissent sans scrupule.
Et je fais partie de ceux qui tiennent pour un affront à notre volonté de lutte contre la corruption le fait que la grande coalition FCBE, qui vous soutient, comprenne des parlementaires qui pourraient avoir des comptes à rendre à la justice de notre pays pour leur gestion à la tête de telle de ses sociétés d’Etat. Il ne dépend pas de vous qu’ils soient parlementaires et couverts par l’immunité, mais il dépend de vous qu’ils soient membres de la mouvance présidentielle et vous soutiennent. Et comment pourriez-vous lutter contre l’impunité quand vous êtes porté par de possibles justiciables qui, en plus de l’immunité parlementaire, profitent de votre protection personnelle pour ne jamais être mis en examen ? Je suis, je le répète, de ceux qui ne s’y retrouvent pas: nous voulons l’impunité, or sous nos yeux et sous votre règne l’impunité prospère.
Et comment l’impunité ne prospérerait-elle pas sous votre règne? Dans votre “Agenda pour un Bénin nouveau”, vous avez promis qu’à effet de la lutte contre la corruption, “sera proposée une loi sur l’enrichissement illicite, rendant imprescriptibles les crimes économiques” (p. 21). Je ne sache pas que cette loi ait jamais été proposée et que vous et vos soutiens au parlement ayez œuvré pour qu’elle soit adoptée. C’est, du reste, cohérent, cette infidélité à la parole donnée, cohérent compte tenu de ce qui précède, compte tenu du fait que vous vous laissez porter par des gens qui ont peut-être des crimes économiques à se reprocher. Sans une telle loi, vous le savez pourtant, la corruption et l’impunité ont de beaux jours devant elles pour le plus grand malheur de notre pays.
Excellence Monsieur le Président de la République, c’est un homme profondément déçu qui s’ouvre amicalement à vous en prenant, pour vous parler, quelques exemples sur les deux seuls ftonts de l’unité nationale et de la lutte contre la corruption. Je suis profondément déçu parce que je vous ai ardemment soutenu. Aujourd’hui, au fond de l’amertume avec beaucoup d’autres, je me dis souvent “ce n’est pas vrai, il ne peut pas nous faire ça !”, et je
suis infiniment peiné de devoir me convaincre, tant les faits sont établis, que vous nous avez trompés. Le “ça va changer”, auquel nous avons cru et adhéré parce que nous le voulions de tout notre vouloir, n’aura jamais été que slogan et vaine promesse électorale. Aujourd’hui sous votre règne, au mois d’août 2009, aujourd’hui plus qu’hier, le peuple béninois est en crise et en recul par rapport à son désir d’unité et par rapport à sa volonté d’en finir avec l’impunité qui fait le lit de la corruption, génératrice des maux que vous savez. Votre valse hésitation entre remaniement ministériel raté, un peu de limogeage ici, une touche de permutation là-bas et une pincée de suspension plus loin, constitue un aveu d’échec et d’impuissance. Il n’y a pas de vision, nous ne savons pas où vous nous menez. Le changement, sous votre égide, a échoué. Nous devons recommencer à zéro. Etes-vous capable de reprendre la main, capable de redevenir l’homme de la situation? Vous seul pouvez répondre à la question.
Pour ce qui nous concerne, “le messie viendra le lendemain de sa venue.”, c’est-à¬dire que nous n’avons pas le droit de renoncer à l’espoir, espoir tenace, actif et proactif, exigé par l’urgence de la tâche de redressement de notre pays. Et nous voici donc toujours déjà en quête du Béninois ou de la Béninoise qui, au sommet de l’Etat béninois, cultivera, pour l’exemple et pour la bonne gouvernance, la “vertu politique”, selon Montesquieu, vertu politique du respect des textes et du respect des promesses. Notre quête, je le sais, sera couronnée de succès.

        Respectueusement et patriotiquement vôtre,
Roger Gbégnonvi

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15 thoughts on “Lettre ouverte à Boni Yayi sur la gestion du Bénin: Roger Gbégnonvi avoue sa déception du Changement

  1. SONDJO D. Bertrand

    Voila qui est bien dit de la bouche d’un compatriote ce que je pense très bien.
    TRISTE VÉRITÉ !

  2. DOSSOU

    je suis perplexe à la lecture de cette lettre. où allons – nous réellement? Heureusement que dans le plus grand désespoir l’expérance est béninoise. je crois en notre sens de fraternité même si aujourd’hui, il est altéré. Dieu est pour tout le monde.Les ivoiriens, les soudanais et dans une autre mesure les nigériens mais…. que DIEU nous épargne. ça fait peur. restons donc éveiller. merci professeur

  3. Jules OMITCHESSAN

    Je suis content que le professeur ait compris finalement que le Changement tant prôné etait un vain mot. Cela prouve que le Président de la République lui-même n’était pas prêt pour son changement. Je suis profondément déçu des actes du Président et je ferai tout pourqu’il parte en 2011. Cela participe aussi au changement tant souhaité de tous nos voeux.
    Merci

  4. popo

    Excellence Monsieur le Professeur,
    Je suis très heureux ; Je ne pouvais jamais imaginer que vous retrouveriez un jour votre lettre de noblesse qu’un jeune béninois de 28 ans vous connaissait. Oui ! Depuis 2001 que j’ai commencé par m’intéresser à la société politique de mon pays, j’ai eu le privilège de vous suivre sur les chaines de télévision ; sur les ondes des radios ; bref dans la presse. J’avoue que je vous admire et vous respecte profondément. Sans vous mentir, je vous ai choisi comme mon homme idéal auquel je veux toujours ressembler. C’est à dire un homme qui n’hésite devant rien ; et qui dit sans ambages ses opinions sur tel ou tel sujet de la vie publique.
    Il me plait de vous rappeler que j’avais porté mon choix sur le président YAYI BONI en mars 2006.Mais avant la fin de 2006, je l’ai regretté amèrement ce choix.Parceque l’homme s’était lancé dans une politique de division des fils du pays. De plus, il agitait déjà à l’époque son intention de vouloir contrôler toutes les institutions du pays. Cela s’appelle simplement de la dictature.
    Ce que je regrette le plus, est que, contre tout attente, mon mentor (son excellence GBEGNONVI Roger) avait accepté de rejoindre ce gouvernement qui se disait ” gouvernement émergeant” ( je tire ce terme de l’entretien que l’ex ministre de la justice B.KASSA avait accordé à RFI ).Vous vous étiez lancé dans la course à défendre l’indéfendable. Je me rappelle surtout de votre appel à son Excellence monsieur Nicéphore Soglo.Parceque ce dernier avait eu le courage de tirer sur la sonnette d’alarme à l’époque, il a été vilipendé et traité de tous les mots. Vous l’aviez invité à se désolidariser des G et F (qui selon vous l’avaient fait partir en 1996) pour venir soutenir l’homme Emergeant. Les faits donnent raisons à ceux là aujourd’hui et je suis particulièrement heureux de votre lettre ouverte de ce jour qui ne regrette que la même chose.
    Le passé est passé, et je sais que vous vous êtes trompé comme bon nombre de Béninois. C’est pourquoi je voudrais avoir la promesse que ce n’est que le début de votre combat (que vous avez d’ailleurs toujours mené) pour qu’ensemble nous ramenions notre Président le Dr YAYI BONI à la raison.
    Excellence Monsieur le Professeur sachez que je vous admire toujours car je sais qu’avec cette reprise de conscience, le Bénin en sortira grandi. Votre admirateur

  5. DJOSS CAÏD

    la vérité est souvent amère dit-on, mais elle vaut toujours la peine d’être dite pour le bien commun. Le président est un béninois comme nous, et la nation est unique. C’est notre patrimoine commun. Ainsi, nous nous devons de la sauvegarder en travaillant ensemble pour son émergence. Maintenant que vous avez pu dire ce que vous pensez être vrai en vérité, je voudrais vous demander de lui faire des propositions concrètes de développement. Car, moi je crois que le problème dont nous souffrons tous n’est pas l’homme de la gouvernance, mais plutôt notre comportement à refuser de nous accepter et à confonder biens publics et biens privés. Monsieur le professeur, votre expérience peut sauver notre pays. Alors accepter volontier de la mettre au service de la nation qui vous la donnée. Regardons le Bénin, puis, de notre position contribuons à l’émergence proné par notre président actuelle. Telle est notre avis. Merci de nous comprendre dans la diversité des opinions. Bien à vous, professeur!

  6. Espera

    Sacre Roger Gbegnonvi.J’aime ta rhetorique et je suis tres content d’avoir ete ton etudiant en linguistique pendant 3 ans au lieu de 2 ans ( j’ai repris une annee). Je pensais que les gens sont jaloux du pouvoir de Yayi mais depuis que j’ai lu votre lettre, je suis convaincu que Yayi a reellement trompe le peuple.Et pour repondre a votre question , il ne peut plus continuer. Les beninois doivent le deposer en 2011 et continuer sans lui.

  7. SALAKO

    Merci Prof. Gbégnonvi! Nous savons que cette lettre va provoquer la colère chez ceux qui ne veulent pas entendre la vérité; cependant il était utile de l’avoir dite. J’espère que le Président, au-delà des émotions, saura tirer les leçons dont est porteuse cette lettre: d’abord, il s’agira dans les nominations de mettre un point d’honneur relativement aux critères objectifs de compétence, d’intégrité…Le minimum est d’exiger le casier judiciaire des potentiels collaborateurs, ce qui permet déjà d’éliminer les repris de justice, dont le nombre autour du Chef inquiète.
    Ensuite, il faudra veiller à l’unité du pays, car le Chef qui un Tchabè est avant tout un béninois; mais quand il se révendique de la région du Nord dans un but politicien, avec un discours purement régionaliste qui tente d’opposer certaines parties du pays, c’est dangeureux. Il doit sortir de ce triste schéma et exiger autant de son entourage.

  8. Marx

    Merci Professeur pour votre culture et pour votre courage. Pour avoir certainement mangé et bu avel le président Yayi (puisque vous êtes un ex ministre de son gouvernement) vous êtes à féliciter.C’est la preuve que “vous êtes un homme et non un humain”! Vos convictions et votre amour pour notre pays vont au delà de vos intérêts personnels et au delà de la PEUR que peut inspirer un chef d’état en l’occurence le notre.Je suis fier d’avoir été votre étudiant.
    Courage professseur nous y arriverons!!!

    “Q’est ce que toi dans ton toi tu penses de moi dans mon moi?”
    Marx G.

  9. Patrice AMOUSSOU

    Monsieur Roger Gbegnonvi,
    Je suis content de pouvoir prendre connaissance de cette ouverte qu’il vous a plu d’envoyer au président de la république en ces temps de crise.Pour tout dire,je suis sur la même longueur d’onde que vous même si,comme je l’avais fait remarquer à plusieurs reprises,je n’avais jamais approuvé qu’un leader de votre trempe ait accepé de composer avec des hommes et femmes de moralité douteuse et bassement négative que ces ministres qui ont constitué et continuent,hélas,de composer l’équipe de gouvernement du président boni yayi.J’en étais désolé parceque chacun des jeunes de ma jeune génération sait et reconnait la valeur de vos actions de veille et d’éducation civique par le passé.Et qu’en intégrant une équipe de rapaces et d’apatrides à tout crin,le rsique était là très grand que vous ne soyez emporté et souillé par la fiente purulente de l'”émergeance” d’où rien n’émerge en définitive.Il est vrai,ansi que vous l’aviez souligné l’expérience en valait peut être la peine.Mais,je reste convaincu que pour que survive et prospère un système,il faut qu’il existe essentiellement trois pôles de pouvoirs dans la cité,qui sont:le pouvoir civil (où sont représentés les rois et leaders,dirigeants libéraux,syndicats,promoteurs économiques,etc),le pouvoir intellectuel (où figurent les penseurs,chercheurs,etc.) et enfin le pouvoir politique.Mais ce dernier pouvoir est toujours tenté par la grisure et les dérives de toute sorte si les deux premiers sont languissants et déliquescents.Car,comme on le sait si bien,le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument.Il est donc impérieux que nous travaillions à maintenir en forme et en état d’alerte maximale,car George Burdeau faisait remarquer que:”chaque démocratie est un moment du mouvement démocratique”.
    Si le chef d’état a l’excuse d’être mû par des idées nobles,il n’a pas ailleurs rien fait pour se donner une méthode cohérente de gestion si ce n’est que volonté d’embarquer manu militari les béninois dans une aventure dont il avait seul les articulations.Je ne voudrais pas en rajouter à la liste déja trop longue des griefs que chaque béninois conscient fait à son président.Descartes disait que :”ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon,le principal c’est de l’appliquer bien”
    Il nous faut malheureusement retravailler pour déjà remplacer un président dont la jeunesse et le profil académique ainsi que l’agenda de gouvernement faisaient palir plus d’un.Dommage,qu’il nous faut encore recommencer à faire remonter cette pierre vers le haut,comme ce fut le cas dans le célèbre mythe de Sisyphe,jusqu’à ce qu’on ait eu la conviction que le peuple ait enfin le dirigeant qui le fait vivre mieux et mieux exister en tant que peuple digne et souverain.Dommage qu’il nous faudra déjà penser à l’alternance politique dà un moment où celui que nous avions élu presqu’unanimement n’ait encore rien prouvé de susbtantiel qu’il se soit volontairement enfermé dans une logique de malgouvernance à tous les paliers.
    Mais,la valeur d’un peuple réside aussi dans sa capacité à se redresser de ses chutes et à mieux fixer l’horizon.
    Le meilleur est encore à venir,Cher Prof ! Bandons nos muscles et rêvons encore et encore car autrement nous aurions cessé d’exister en tant que peuple et en tant que nation.
    Patrice

  10. kpolédji

    Merci professeur pour cette lettre. J’espère qu’elle puisse la toucher afin qu’elle limite les casses pour les 18 mois restant. Merci.

  11. LIONEL

    j’ai honte à la place de notre soit disant fameux prof.une seule question pour Gbégnonvi:pourquoi n’a t-il pas rédigé cette lettre quand il était ministre de ce président dont il prétend lui donner des leçons? le prof n’a qu’à savoir s’il vocifère aujourd’hui,c’est le simple fait qu’on l’a éjecté du gouvernement.Je veux juste donc le conseiller à prendre son mal en patience et cesser d’emmerder le peuple béninois.

  12. Jesugnon

    Ah, ah, ah, que puis-je dire d’autre sinon que j’ai ete effectivement forme par un brillant erudit de l’UAC et homme d’etat! Vous l’aviez couvert entre temps, notre cher president, maintenant est venu le temps de le deshabiller et de le faire retourner a la banque. Ne perdez surtout pas votre temps a vouloir le changer, car il vous promettra qu’il changera lui meme et nous attendrons encore trois autres annees pour regretter encore. Renvoyons-le a la banque, la ou il a sa place puisqu’il n’apprendra jamais qu’on ne dirige pas une nation comme une banque ou on ne fait que crediter et debiter pour regler les comptes.

  13. Prosper Audrey

    Merci Professeur,
    Votre entré au gouvernement avait surpris plus d’un.Mais aujourd’hui on est tous fier de vous car voilà qui est bien dit.
    Puisse notre très cher Président en tenir compte.
    Tous ensmble pour un Bénin émergent.
    Le changement est notre affaire à nous tous.

  14. kocou

    professeur en lisant votre lettre je me rend compte que vous etiez en train de dire vrai et je me demande pourquoi vous ne multiplie de telles lettres souvent pour qu’il ne puisse conduire notre pays au bord du gouffre

  15. Vilpre Loubert

    Pofesseur, President de la Republique du Benin, apres la lecture de votre lettre nous rendons compte que vous etre une personnage de haute capacite intelectuel et un homme capable de bien dirige pas comme les notre, comme les americains disent “The right man in the right place”. Une tache qui n’est pas facile mais de toute facon on a rien contre son gouvernement. De toute facon, nous voudrions vous soumettre un dossier assez delicat, mais du meme coup qui porte atteinte a la dignite de notre personne humaine a chacun de nous.
    Dans l’urgence d’executer d’offre de la Fondation dans le projet ” Afrique Haiti” 100 bourses d’etudes ont ete offertes aux jeunes haitiennes frappes par le cataclysme du 12 janvier 2010. La protectrice du citoyen, a ete malade a cette epoque avait transfere le dossier au consulat du Benin en Haiti, qui lui a son tour avait contacte une majorite d’officiels haitiens pour le suivi du dossier. Aucun n’etait interesse, tels le Ministre de la Jeunesse et des sport qui etait en France qui a declare n’a assez de temps pour cela, meme Jocelerme Privet membre du cabinet presidentiel de la Republique. le bureau du premier Ministre qui a renvoye le consul aupres de ce meme ministre de la jeunesse et des sports qui cette fois-ci, lui meme a son tour retourne le consul aupres du Ministere des Affaires Etrangeres.
    Entre autre, le consul du Benin en Haiti pour ne pas perdre la possibilite, de part et d’autre avait procede au recrutement pres de 300 etudiants ecoliers, universitaires de partout a travers le pays, parmis les quels il a tire un echantillon de 100 postulants. En leur donnant un visa Beninois dans l’urgence pour les garder en lice. Le Ministere des Affaires Etrangeres, en recevant la correspondance du Ministere des Affaires Etrangeres du Benin qui luia fournit les informations sur l’existence de la Fondation et les conditions d’hebergement de ces etudiants a categoriquement refuse de donner une signature officiel pour que ces etudiants puissent laisser le pays pour aller au Benin. Par contre nous formons une delegation d’etudiants pour aller aupres du ministere des Affaires Etrangere en Haiti pour en savoir le niveau du dossier. En guise de nous repondre, le ministeres des Affaires Etranger en Haiti s’est accorde avec le Ministre de la Jeunesse et des sports pour faire une autre inscription pour d’autre etudiants en rejetant les etudiants que le consulat avait recrute pour ces bourses. En declarant que c’est une affaire d’Etat a Etat.
    N’est ce pas la une injustice criante du gouvernemant haitien en vers ses propre fils?
    N’est ce pas laaussi un manque total de respect pour les jeunes de ce pays?
    Comment comprendre ce refut total de ses dirigeants qui se dissent patriotes, ministres de l’etat, directeurs generaux qui ont pour mission d;aider et de supporter les plus vulnerable, qui offrent ce spectacle desolant et humiliant aux yeux du monde entier.
    Nous sommes 100 etudiant; nous avons ete les premiers a etre dans ce dossier, nous sommes decides a poursuives notre luttre jusqu’a la fin pour le respect de notre personne et pour la consideration de notre cas. A chacun de nous, nous sommes confiant et solidaire des travaux de la Fondation du Cardinal Bernadin Gantin a travers le monde mais nous nous demandons qu’allons nous faire avec notre visa d’etudes universitaire delivres en urgence pour ne pas perdre cette opportunite. Puisqu’un autre processus est mis en place par le gouvernement haitien. Nous vous demandons, vu la sensibilite manifestee par le Cardinal Gantin pour le peuple haitien et vous aussi comment les responsable de la Fondation qui porte son nom pourrait ne pas prendre en consideration notre cas.
    Face a cette situation, nous invitons le gouvernement du Benin a prendre en charge notre dossier, tout en esperant que le President retiendrait une meilleur attention du dossier et qu’il saurait gree d’accepter nos plus meilleurs remerciments et nos salutation les plus distinguees.

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