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Le triomphe de la vérité

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Sortie médiatique du Chef de l’Etat à la suite des scandales: Boni Yayi se confesse et s’excuse au peuple


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Le Président Boni Yayi(Lire en intégralité sa version des faits dans le dossier cen Sad)

Boni Yayi à la quête d’une nouvelle chance auprès du peuple
Le Président de la République Dr Boni Yayi, à l’occasion du 49ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, s’est exercé face à la presse à un décryptage de l’actualité nationale. Les sujets brûlants de l’heure ont été abordés. Mais c’est plutôt un Chef d’Etat conscient de ses limites dans la lutte pour la bonne gouvernance, qui s’était confessé à son peuple.

Contrairement aux premières heures de l’avènement du régime de Changement où la tendance était de peindre en blanc ou en noir les régimes selon qu’ils datent de la période de Changement ou qu’ils précèdent ce rubicon, le peuple Béninois a découvert ce 1er Août,  un Chef de l’Etat qui a pleinement pris conscience des limites de sa prophétie de bonne gouvernance. Autant que les autres régimes l’ayant précédé, le Changement du Dr Boni Yayi couve en son sein d’énormes germes de corruption et de mal gouvernance. Le réel adversaire du combat du Président de la république dans la lutte pour la bonne gouvernance, cesse d’être indexé à l’extérieur du cercle des partisans du pouvoir et s’avère être logé au sein même du système. Sans aucun doute, le Président de la république Boni Yayi dans son intervention, a perdu de son argumentaire moraliste des heures de gloire du changement pour se réfugier dans la complexité des hommes.

Son alentour en pâture !
L’impression générale qui se dégage des explications du Président de la République au cours de cette sortie médiatique notamment au regard des sujets brûlants de l’actualité, est que le Chef de l’Etat semble de moins en moins assuré de la confiance de ses collaborateurs et est enclin avec une certaine facilité à établir leur culpabilité. Face au dossier de la réfection du centre international de Conférence de Cotonou et du Palais des congrès dit  « scandale cen-Sad », le Chef de l’Etat a fait un exposé des faits qui en même temps qu’il dégage entièrement sa responsabilité, trempe  jusqu’au coup ses coéquipiers du gouvernement. Pour atteindre ce résultat, il n’eut point de secret de gouvernement ou de secret de délibération qui ait été gardé sous silence par le Chef du Gouvernement dans cet entretien. Des cadres d’interpellation du ministre des fiances Mana Lawani sur ce dossier aux déclarations de défense tenues par ce dernier dans un cadre solennel et secret,  rien n’a été occulté par son chef Boni Yayi devant les médias pour établir la culpabilité de ce ministre. La stratégie semble la même dans le dossier de l’interdiction de la marche des travailleurs. Là encore, c’est encore un délégataire de pouvoir qui aurait abusé, selon le Chef de l’Etat, de la délégation du pouvoir. Tout en reconnaissant son souhait que « …cette marche soit reportée pour ne pas en ajouter à la souffrance du peuple », il dénonce la non autorisation de cette manifestation par les autorités compétentes, condamnant même au passage le tort qu’a créé cet acte à la démocratie dans notre pays.

La profession de bonne foi
A la défense du Chef de l’Etat pour son innocence dans les grands dossiers de scandales économico financiers, l’on  peut joindre la profession de bonne foi de Boni Yayi pour résumer cet entretien. Dans l’impossibilité de se prévaloir d’une couverture de « Saint » dans cette atmosphère de scandales, le chef de l’Etat a du recourir à la stratégie de mea culpa. Ainsi donc, autre qu’un Chef d’Etat  au pupitre pour justifier et persévérer dans une politique de gouvernance donnée, le peuple béninois a assisté à une intervention de remise en cause, un renoncement d’une partie de sa politique de gouvernance pour une promesse de nouvelle orientation. Et le seul gage que le peuple a aux termes de ce débat pour ce nouveau contrat est la « bonne foi » du Chef de l’Etat. Puisque c’est d’ailleurs à cela que l’invite le Président de la République. Le peuple devra alors, pour les deux années restantes pour le quinquennat du régime de Changement, croire aux bonnes intentions de leur chef qui n’a de cesse durant ce débat, en faire la profession. En clair, le Président Boni Yayi appelle son peuple à un nouveau rendez-vous, donc une nouvelle chance, après s’être rendu à l’évidence des promesses non atteintes des trois premières années du Changement.

Les écueils de Boni Yayi qui compromettent l’apaisement du climat social
L’intention manifeste d’apaisement du climat social et politique relevée tout au long de cette entrevue du Chef de l’Etat avec la presse le 1er Août dernier, semble néanmoins à maintes égards, être compromise par des déclarations et propos polémistes, à la limite belliqueux. Des faux-pas qui, à en croire certains observateurs de la vie politique nationale, portent en eux, les germes de la résurgence des tensions sociales et politiques. 
Dans un premier temps, au même moment que le Chef de l’Etat s’évertuait à anoblir le combat des centrales syndicales pour condamner l’interdiction dont a fait l’objet leur marche de protestation, il s’est subitement trouvé des qualités pour remettre en cause l’organisation interne desdites centrales qui, selon lui ne respectent pas toujours les normes démocratiques de gestion. A cet effet, il se réserve même le droit au regard  des dispositions statutaires qui lient le Bénin au Bureau International de travail, de fouiner son nez dans cette « affaire ». on s’attend donc dans les prochains jours à une commission rogatoire pour suspecter dans les affaires des organisations syndicales, les actes anti-statutaires pour des décisions administratifs. Il est évident que sur ce chemin, il n’y trouvera pas la paix sociale.
Mais si dans ce cas sus énoncé, le Chef de l’Etat est dans ses prérogatives légales, il faut reconnaître que le front qu’il a voulu ouvrir en soulevant la question des obédiences politiques des responsables syndicaux, est non seulement illégale puisque ne faisant l’objet d’aucune interdiction conventionnelle, mais aussi belliqueux car intervenant dans un contexte déjà très délicat et sensible. Le Chef de l’Etat Boni Yayi suscitant un débat sur l’appartenance politique des acteurs syndicaux ne fera qu’activer un feu en voie d’extinction. Et dans ce cas, l’illégalité de l’acte s’accompagnera d’une certaine illégitimité au vu de la frange importante que constitue les travailleurs en général dans le pays.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat au cours de ce débat, a lancé un débat national sur le rôle et la qualité des partis politiques à même d’animer la vie politique nationale. Si réellement le Chef de l’Etat a un mérite sur cette question, c’est d’avoir pensé intérieurement à la remise en cause des modes de fonctionnement des partis. La manière et le cadre d’évocation de la question se révèlent très mal appropriés. Le sujet tel qu’abordé dans ce contexte frise simplement un mépris des formations politiques actuelles et n’apportent rien dans l’apaisement du climat politique déjà surchauffé.
En somme, le Chef de l’Etat dans son entretien avec la presse n’a pas manqué d’afficher de la volonté d’aller vers l’accalmie du climat socio politique. Une volonté néanmoins trahie par l’absence de retenus sur certains sujets.

Médard GANDONOU

Version des faits sur le dossier Cen Sad

Monsieur le Président, les béninois veulent vous entendre sur le dossier de la Cen-Sad.
C’est leur droit puisque je leur ai dit que notre démocratie gagnera au fur et à mesure que mes compatriotes vont s’imposer un certain nombre de principes au nombre desquels figure l’obligation de reddition des comptes, l’obligation du compte-rendu je crois et naturellement l’obligation de résultats. Bon… je crois que je dois vous dire que naturellement je suis un peu peiné d’en parler ; que je sois aujourd’hui devant ce tribunal parce qu’il y a un tribunal. Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées. Bon, mais je pries Dieu tout puissant que la nation se retrouve le plus rapidement que possible. Mais naturellement, c’est à nous de créer les conditions. C’est à moi, le devoir qui m’incombe, c’est de rassurer les gens. Ma vision n’a pas changé s’agissant de la meilleure utilisation de nos ressources limitées à des fins de développement de notre nation. Ma vision n’a pas changé sur la question de la lutte contre la corruption, je vous le jure. Mais je crois, vous entendrez beaucoup de choses, c’est normal. Je suis un peu, plus ou moins la poubelle.
La Cen-sad, est-ce qu’on a eu tort de demander ce sommet ? Vraiment ! Moi, je pensais que c’était nécessaire. Que tous les investissements que nous avons fait, à un moment où les ressources étaient limitées, il faut le reconnaître. Mais, à un moment, puisque nous sommes condamnés à régler ça, il faut le faire. Je vous ai parlé des ressources additionnelles que Dieu nous a donné au prix de poursuivre, de pourchasser certaines ressources qui nous échappaient hier. Il faut les récupérer ; ce que nous avons fait. On va aller vite puisqu’on a ça. Quand on dit que c’est à cause de la Cen-sad qu’on a fait même des fois, bon, je suis un peu…comment m’expliquer même, je ne sais pas. C’était nécessaire. Même s’il n’y avait pas la Cen-sad, il fallait le faire. Peut-être, ce qu’on me dira, ça devait être programmé dans le temps. C’est vrai ! mais de temps en temps, je constate que quand on veut aller vite aussi, eh bien, on a des problèmes. Depuis l’indépendance, notre aéroport, est-ce que c’est ça que nous méritons aujourd’hui ? on est en train de parler de quarante neuvième anniversaire, qu’on ait qu’une piste où il y a à peine neuf postes de parking. Même les gros porteurs ne pouvaient pas atterrir. Il faut qu’ils aillent jusqu’au Togo. Mais ce n’est pas possible. Il y a aussi des questions qui devaient être non négociables. On a pour parler jusqu’à vingt (20) y compris au moins certains postes pour accueillir les gros porteurs. Ce que nous avons fait dans un premier temps d’abord pour aller à vingt deux (22) lorsqu’on nous a dit attention ça ne suffit pas. On a dit bon, poussez, on va aller à vingt cinq (25) postes. On a fait lancer un appel d’offres international. Je crois que c’est Colas qui a gagné ce marché là. La voie qui quitte l’aéroport qui passe devant le Ministère de la défense, qui va à Air Afrique…là aussi, je reconnais que ce n’était pas prévu dans le budget voté par nos illustres, nos honorables députés. Je le reconnais vraiment. C’est pourquoi d’ailleurs lorsqu’on on a dit nous allons saisir la BIDC, cette banque de la Cedeao pour nous aider à régler aussi, parce qu’à un moment donné, cette piste là se dégradait, était totalement dégradée lorsqu’on quitte l’aéroport ; l’aéroport en fait, c’est notre label. Lorsqu’on dit qu’il faut créer au Bénin un environnement d’affaires de classe internationale, c’est de ça qu’il s’agit. On ne pouvait plus passer parce qu’on a déjà oublié que cette voie là allait disparaître si rien n’était fait. On a dit, on va aller vite également. Bon, les députés vont nous taper dessus mais ce n’est pas grave. N’est-ce pas ! On s’est lancé dedans, il y a eu un appel d’offres international et il y avait deux entreprises on m’a dit, un certain Yaya, un opérateur économique plus Colas je crois. Sauf erreur de ma part. et les deux avaient proposé une offre de l’ordre de treize, quatorze milliards. Ce dossier est passé au conseil des ministres aussi. Ils ont dit treize, quatorze milliards, allez négocier, on n’a pas de moyens etc. prenez celui qui aura consenti plus de réduction. Ils sont venus nous dire, je crois le ministre de TP, oui c’est Yaya qui a accepté pour dix, onze milliards. On avait décidé de faire ça. Et quand on a commencé déjà, j’ai fais venir le Président de la BIDC, Christian Adovelande.
Je lui ai dis sauvez nous, on va finir ça une fois pour toutes. Mais la voie qui quitte l’aéroport et qui passe par Sheraton et autres, là on a fait ça sous forme de maîtrise d’ouvrage déléguée parce qu’on voulait faire tout ça là à la fois et qu’on en finisse. On sait qu’au moins Cotonou, notre capitale économique, il faut l’embellir une fois pour toute, et la doter d’infrastructures quand même qui puisse être à la hauteur de notre démocratie. Naturellement, c’est ce qui a été fait parce que la Banque mondiale nous a recommandé en disant « si vous avez des problèmes de bureaucratie, de lourdeur administrative, vous pouvez vous attacher les services d’un privé, d’une institution privée». Et c’est dès qu’ils ont fait l’appel d’offres, ils ont pris Agetur. Donc, c’est l’Agetur qui s’est substitué à l’Etat pour faire cette voie qui passe devant Sheraton et c’est l’Agetur qui a fait l’appel d’offres de lui-même je crois. Les comptes de l’Agetur sont certifiés, sont reconnus sur le plan international, les comptes sont audités etc. c’est-à-dire qu’on fait l’hypothèse que l’appel d’offres de Agetur est transparent. Voilà ce que nous avons fait. Mais, naturellement, tous ces dossiers Aéroport, devant Sheraton jusqu’à Air Afrique, tous ces dossiers sont passés au conseil des ministres mais ce qui n’est pas passé d’une manière formelle en tant que marché public, suivez bien, c’est la rénovation du Cic et du Palais des congrès. Je dois vous dire qu’à la faveur du sommet, on a dit qu’il faut embellir notre ville, nos institutions là où on va faire des réunions et tout ça. Je le reconnais. Jusque là encore, c’était le fait on repeint, on fait ceci, on fait cela ; voyez. Et puis, j’ai entendu aussi qu’il fallait revoir la salle etc. etc. le conseil des ministres, il y a des moments où je n’y vais pas si je n’ai pas de point particulier, s’il n’y a pas de dossiers qui nécessitent ma présence parce que pour moi, je leur fais confiance. Et je demande Monsieur le ministre d’Etat qui coordonne l’activité gouvernementale, d’aller présider. Jusque là encore, c’est vrai, il n’y a pas une pratique en tant que telle, puisqu’on avait vu ces dossiers sur les trois voies, les trois infrastructures, lorsqu’on a appris, rappelez vous, tout le peuple béninois a constaté que la devanture du Cic est tombée en pleine réfection. Je crois que c’est ça qui a attiré l’attention des gens, que tout le monde a, à un moment regretté, puisqu’il y a eu mort d’homme. Il y a un compatriote qui est mort. Et puis, naturellement, ce n’est plus un sujet banal quand on était à quelques jours du sommet de la Cen-sad, les gens s’étaient affairés à travailler partout, partout et il n’y avait pas de temps. Je m’étais dit, après le sommet, on va régler ça. Il y a eu le sommet. Lorsqu’il y a eu le sommet, après le sommet, les gens continuaient par dire oui, voilà il y a ceci, surfacturation… il y a ceci. Très bien ! J’ai été heureux d’apprendre un jour que les députés disent qu’ils vont envoyer une commission d’enquête parlementaire. Je dis ah ! Dieu, je te remercie infiniment. Donc on était là, premier mois rien. Deuxième mois, rien. Troisième mois rien. Qu’est ce que ça veut dire ça ? je dis mais, j’ai poussé même certains députés « allez me voir ça » parce que les résultats des députés me permettaient naturellement de faire le ménage dans mes rangs. Jusque là, je vous le jure, Dieu est témoin, j’ai toujours crû que c’était le ministère de l’urbanisme qui avait fait le travail.
Ce que je voudrais ajouter, c’est que le comité d’organisation aurait, je dis bien aurait, là il faut être honnête, aurait fait une communication pour dire qu’il vont renouveler, ils ont même donné le coût de 2 milliards 600 millions je crois en Hors taxe (HT) soit l’équivalent de 3 milliards 100 millions en toutes taxes comprises (TTC) sous forme de communication au conseil. Je le dis parce que lorsque l’affaire est arrivée, tout le monde avait oublié que une telle communication est passée. Tout le monde ! J’étais chez moi lorsqu’un jour on m’a attiré la main, j’ai appelé le secrétaire général je dis mais, « vous dites qu’il n’y avait pas le dossier, vérifiez. Je viens d’apprendre qu’il y a eu une communication ». il se lève, ils ont fouillé. Lui aussi, en tant que secrétaire général par intérim, il a fouillé, fouillé certainement il n’était pas là, il n’était pas le titulaire. Le titulaire est devenu aujourd’hui ministre de la justice, garde des sceaux. Donc il a fouillé et il a dit « Monsieur le Président, j’ai trouvé un dossier. C’est le comité d’organisation qui a introduit le document la-dans, ils ont dit que la réhabilitation devait revenir à 2 milliards 600 millions hors taxes soit 3 milliards 100 millions toutes taxes comprises». Eh bien, puisque moi j’avais dis au ministre Lawani, vous êtes dur. Puisqu’à un moment donné, moi j’avais entendu dire qu’il n’y a pas une communication. Mais en réalité, ce n’est pas lui qui a introduit. C’est le comité. Mais à la seule différence qu’il n’y avait pas un dossier de marché public. Voyez la nuance. Il y a une seule communication pour dire on va réhabiliter, mais il n’y avait pas un dossier pour aider à minimiser les coûts etc. ou à tenir compte de la qualité de l’adjudicataire. Il n’y avait pas ça. Mais ils avaient dit, nous allons le faire, ça coûtera 2 milliards 600 millions hors taxes. Il semble, je dis bien que je n’étais pas à ce conseil en ce moment, il y a eu le sommet. Lorsqu’il y a eu le sommet, quelques mois après, nos députés avec raison, ont commencer par dire attention ça ne va pas, on va faire une commission d’enquête parlementaire mais qu’ils n’ont pas mise en place pendant trois mois. Je dis mais cette affaire là, eh bien, j’ai besoin de connaître ce qui s’est passé. J’ai besoin d’informer le peuple dans le cadre de l’obligation de reddition des comptes. Et c’est comme ça que j’ai appelé l’IGE. Personne ne m’a contraint. Personne, personne ! Parce que personne ne savait comment je fonctionne. Aucun partenaire financier ou chose ne m’a…c’est de l’intoxication tout ça là. J’ai dis à l’IGE, allez me faire ça. Et c’est comme ça que l’IGE est allée. Dix jours après, ce détail est important parce que je suis obligé de dire ce qui se passe. J’ai déjà appelé, je dis «mais où est-ce que vous en êtes depuis que vous avez commencé le travail». «Oui on a… je dis allez-y vite, c’est indispensable pour moi». Et c’est comme ça qu’ils ont travaillé. Nous sommes arrivés au mois de novembre. Au mois de novembre, naturellement, il faut donner une base légale à tout ce que nous avons fait dans le cadre de la Cen-sad qui n’était pas prévu dans le budget initial de 2008. Donc naturellement, d’où l’idée du collectif budgétaire. Naturellement, les députés, ils sont dans leur rôle. «  Ah, nous, on n’a pas été associé etc. » ça a été rejeté. Mais, je rends grâce à Dieu puisque le constitutionnaliste a exprimé que pour faire tourner les institutions de la République, pour faire tourner la nation, il fallait un point de sortie. Et c’est comme ça que j’ai décidé le collectif avec l’ordonnance. Mais, je l’ai fais parce que c’était nécessaire. C’est pour prouver que je suis attaché à notre constitution. Si je ne l’avais pas fait, ça veut dire quoi et que je continuais de poser des actions dans le cadre de l’action gouvernementale, ça veut dire que j’ignore les députés, ça veut dire que je viole notre constitution. C’est ce que ça signifie. Et naturellement, ils seraient dans leur droit en disant nous allons traduire le Président de la République devant la Haute Cour de Justice pour raison de parjure. Je dis ah, ce n’est pas moi ça. A Porto-Novo, j’ai prêté serment sur cette constitution. Je vais prendre l’ordonnance. Pour eux, c’est anti-démocratique. Je dis mais, je suis obligé de prendre par la porte qui va me sauver moi ! Donc, c’est comme ça que j’ai pris l’ordonnance. Mais, naturellement, ce qui est écrit dans le collectif, vous pensez combien de comptes, combien de ceci et tout ça là, je sois capable de lire au moment où tout ce travail là se faisait ? Seul le ministre des finances peut savoir ce qui a été écrit dans les chapitres etc. Donc, toujours est-il qu’on est passé. Mais pendant qu’on faisait ce débat, puisque les députés posaient ce problème de mal gouvernance, naturellement, l’IGE ne m’avait pas remis ses résultats. L’IGE continuait de travailler. Mais, sur quelle base, je pouvais sanctionner les gens ? sur la base de « ils ont dit, ils ont dit » ou sur la base des intoxications auxquelles on est habitué maintenant? J’ai gardé mon sang-froid. J’ai dit, il vaut mieux que j’aie un support. Et effectivement, l’IGE a fini par me donner le support. Il faut dire que j’avais demandé, mais pourquoi vous avez mis tant de temps. Ils m’ont dit ces gars là ils ont mis du temps, deux mois, ils ne voulaient même pas se prêter à leurs investigations d’après ce qu’il m’a dit. Je dis, je vous félicite. Il m’a remis ça. Naturellement, je n’ai pas tardé. Lorsque, je crois que c’était en deux temps. Je dis mais il vaut mieux fusionner. Je veux aller au conseil des ministres. Et c’est comme ça que le conseil des ministres a été convoqué de moi-même en toute indépendance. Aucun partenaire au développement ne savait que j’avais cette affaire. Et c’est comme ça que j’ai réuni le conseil des ministres. On a pris la décision d’aller, le conseil a été houleux, c’est normal, de neuf heures à seize heures, ce n’était pas gai. C’était comme si je tirais sur mes troupes. Moi-même, je savais que beh, eh bien cette période là, voici une période difficile qui s’ouvre pour moi. C’est normal. Mais je me devais de le faire, dans l’obligation de rendre compte à ce peuple. Je l’ai fais. Mais le rapport qui a incriminé le ministre des finances, le pauvre, vous savez les relations qui le lient à moi ? D’abord quand je vois les gens s’agiter ; est-ce qu’avant de le nommer, j’ai consulté qui que ce soit ? C’est moi qui l’ai fait venir. Je continue de l’aimer mais s’il y a quelque chose, qui ne va pas, non tu as mal fais, je ne suis pas d’accord. Ça s’est passé comme ça. Et lorsque les résultats ont été diffusés, bon je vous ai dit qu’on n’a pas changé une virgule pour respecter l’indépendance de l’IGE. Mais je vais avouer que le jour où l’IGE m’a remis le document, j’ai ouvert et c’est le jour là que j’ai su que c’est le ministère de l’économie et des finances qui a fait les travaux. C’est Monsieur Lawani puisqu’ils ont écrit que c’est lui qui a géré l’affaire. Mais malgré ça, j’ai appelé le ministre Noudégbèssi. Je l’ai appelé. Je dis « répondez à l’IGE ». Et effectivement, j’ai vu que c’est le ministre Lawani qui m’a remis sa réponse. Vingt quatre heures après, comme je n’ai pas vu Noudégbèssi réagir, je l’ai convoqué et j’ai dis mais vous là, comment ça, et la réponse ? Et c’est là qu’il me dit mais Monsieur le Président, je ne me suis pas occupé du dossier. Donc, ça vient confirmer ce que l’IGE a écrit. Je vous dis que c’est le jour là que j’ai su que c’est le ministère de l’économie et des finances qui s’est occupé de la rénovation. Mais naturellement, ça a suscité une polémique. Et avant d’aller au conseil, j’ai appelé l’IGE, je dis mais, le ministre Lawani vous a répondu ? Vous tenez sur ce que vous avez écrit ? Voici ce qu’il a écrit quand même. Il me dit « Monsieur le Président, Ce qu’il a dit n’est pas vrai ». On a quitté là pour aller au conseil des ministres. Donc, on est parti au conseil. Si c’est ça, je ne veux pas, puisque l’IGE, en la créant, je tiens à respecter ce qu’elle a écrit, ce qu’elle fait. Et c’est comme ça qu’on a balancé l’affaire sans toucher aux virgules. En principe, si je voulais tricher avec le peuple, mes chers compatriotes, c’était de prendre et de cacher. Loin de cacher, je ne sais pas si c’est ce qui se faisait avant, je dis de prendre et de cacher et puis terminé. Les gens vont bouder, bouder et puis c’est terminer non ! Je dis non. Je ne veux pas trahir ce peuple là. C’est vrai, c’est un problème. Si le Cic s’est effondré, voilà, voilà…appréciez ! on a prononcé, sur la base des propositions de l’IGE, c’est l’IGE qui a identifié les gens pour dire il faut sanctionner tel, il faut sanctionner tel. Moi, je ne connais personne. On a adopté la recommandation. C’est après qu’on a dit que c’est tel ministre. Je dis bon, si c’est ça, Monsieur le Ministre d’Etat Koupaki, regroupez moi tous les protagonistes. Surtout que le ministre Lawani, dans la réponse qu’il a donné, a rejeté ce que l’IGE a écrit. Je dis bon, si c’est ça, je veux être juste, regroupez tous les protagonistes, écoutez-les. Et c’est comme ça que le ministre d’Etat Koupaki les a regroupé et les a écouté. Et nous a fait un rapport en disant, en réalité, les conclusions de l’IGE ne peuvent pas être rejetées. Mais le problème dans cette affaire, c’est qu’ils ne sont pas arrivés à nous situer les responsabilités. Je ne veux pas rentrer dans les détails. Je dis que si c’est ça, les gens ont dû constater d’ailleurs entre le rapport de l’IGE lorsque le rapport a été publié, que c’était le ministre Lawani qui a été incriminé. Mais lui était déjà parti pour les histoires d’arrêtés qui devaient nous coûter vingt et un milliards sans que moi je ne sois informé, sans que le ministre des finances ne soit informé. Je dis mais ça là quand même, ça viole les dispositions de la Charte de fonctionnement du gouvernement. Donc, lorsqu’il est parti, vous avez dû remarquer qu’au moment où on a publié ce rapport, on n’a rien dit jusque là de Noudégbèssi. C’est lors de la réunion qu’on a appris évidemment qu’il y avait un problème de correspondance entre les structures du ministère de l’urbanisme et les structures du ministère des finances sur cette affaire. Dès cet instant, pour voir clair, il vaut mieux que le ministre Noudegbèssi, accusé, ils ont accusé, est-ce que c’est vrai, est-ce que c’est faux, d’avoir quelques adjudicataires, je dis si c’est ça monsieur le ministre, je vais vous mettre de côté à des fins d’enquêtes ou de justice. On est en démocratie, c’est vous qui devez vous dire: «d’ailleurs même, moi je démissionne, je me mets à la disposition de la justice. Donc, c’est comme ça que dans un second temps, il a été mis à l’écart. Mais puisqu’on nous a dit que les responsabilités n’étaient pas identifiées, on va faire une commission qui va écouter tout le monde maintenant, franchement dans les détails et nous situer les responsabilités. Nous en sommes là. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui qui a tort, qui a raison. Le ministre Lawani, je ne l’accuse pas du tout. Je marche sur ce que l’IGE a écrit et j’ai fais ça parce que, il le sait bien, je tiens à l’obligation de compte rendu à ce peuple là devant qui j’ai prêté serment. Donc, ça s’est passé comme ça. Mais, naturellement, ce que je voulais vous dire dans cette affaire, j’endosse la responsabilité puisque je suis le président, c’est moi qui ai nommé Lawani et Noudégbessi…c’est moi qui ai nommé les ministres. J’ai cette responsabilité morale. J’assume. Mais l’objet de la commission neutre d’enquête va situer les coupables et je rassure que les coupables seront sanctionnés, il n’y a rien à faire. Mais je ne peux pas sanctionner, mais qui vais-je sanctionner en l’étape actuelle des choses ? Encore que, il y a une confusion. Qui a fait quoi etc. etc. a ce jour, je préfère ne pas en parler parce que je ne sais pas ce qui s’est réellement passé. Mais là où je veux en arriver, je dis que j’assume parce que je suis responsable. Mais quelque part, est-ce qu’il faut que je dise comment nous travaillons ? Non, naturellement. Je ne voudrais pas mettre dans la rue ce qui me lie aux ministres, je ne préfère pas, vraiment. Mais il y a l’essentiel quand même parce que je suis très attaché à cette obligation de reddition des comptes. Dans tous les cas de figure, je ne rejette pas mes ministres. Ils sont braves. Quand je nomme quelqu’un, c’est que je lui fais confiance. Est-ce que vous pouvez me reprochez d’avoir nommé le ministre Lawani ? il est expert-comptable, chargé de la comptabilité de la BCEAO, le budget de la BCEAO. En terme de niveau, je n’ai rien à reprocher à ma conscience. J’ai  voulu servir la nation. Honnête, j’ai voulu être honnête. Je cherche des compétences. Ce que j’ai cru faire. Le ministre Koupaki qui était là qui n’a pas du tout, du tout démérité ; qui a fait du bon travail d’ailleurs pour aller à l’autre département du développement. Je dis qu’à un moment donné, on a presque fini l’assainissement des finances publiques. On était des rares pays à avoir résorbé  les arriérés intérieurs c’est-à-dire la dette du secteur productif vis-à-vis de l’Etat. On avait tout payé à un moment donné. Tout, tout, tout. On était prêt. On fait parti des rares pays à avoir des arriérés salariaux. On s’est lancé dans le processus de la résorption des arriérés salariaux vis-à-vis des fonctionnaires. L’assainissement était proche. Franchement, je rends grâce à Dieu. Lorsque j’ai dit bon, puisqu’on est arrivé à ce stade là, monsieur le ministre d’Etat Koupaki, vous, vous irez au développement pour repréciser la vision, où est-ce que nous conduisons notre cher peuple, notre cher pays. nous devons identifier la voie, où est-ce que nous allons, quelles sont les stratégies etc. mais si vous êtes au ministère des finances, vous allez faire du quotidien. C’est comme ça que je luis ai dit…et j’ai fais venir Lawani. C’est comme ça. Naturellement, je dois reconnaître dans cette affaire là, lorsque les faits se sont passés, j’ai convoqué le ministre Lawani, je dis bien que j’aime bien, qu’est ce qui s’est passé ? quelque part, est-ce que je peux conclure ou déduire. Donc je l’ai convoqué. Je lui ai dis mais, ce dossier là, Cic et tout ça là, vous êtes courageux ! pourquoi vous n’avez pas transférez les marchés publics au conseil des ministres si vous ne voulez pas m’en parler ? de deux, et d’une manière générale d’ailleurs, j’ai constaté que les fonds publics, vous les gérer seul. C’est dangereux. Lorsqu’il y a des marchés publics, lorsque vous prenez le système des ministères, le ministre des finances, c’est lui qui a la responsabilité financière de la nation. Et prenons le cas des marchés publics. Un ministre qui décide de droit du gré à gré. On le présage. Tel qu’on est là aujourd’hui, je ne suis pas informé. Mais le code des marchés publics dit que ce ministre là s’adresse au ministre des finances qui seul donne la dérogation. Mais le code des marchés publics ne dit pas qu’avant de donner la dérogation, il doit voir le Président de la République ou il doit aller au conseil des ministres. Le code des marchés publics ne dit pas ça. Mais, si c’est quelqu’un qui a peur, qui est humble, il doit se dire ce dossier là, je ne peux pas gérer ça seul. Je préfère aller me couvrir, n’est-ce pas ?. Il n’a pas crû faire ça parce que soit-disant d’après la réponse qu’il m’a donné: «j’ai crû avoir agi dans le cadre de ma délégation de pouvoir». C’est ce qu’il m’a dit. C’est la réponse qu’il m’a donné. D’abord, la première fois, je l’ai eu ; je l’ai convoqué dans mon bureau. Je dis mais, «c’est grave ce qui se passe. Pourquoi vous l’avez fait seul ?» lorsque j’ai reçu le rapport de l’IGE. Puisque vous ne voulez pas me parler, et votre collègue Koupaki? Il m’a dit, « je croyais à l’autonomie des ministères ». Deux jours après, j’ai convoqué le ministre d’Etat Koupaki, le ministre d’Etat Kogui plus lui-même le ministre des finances. Je dis mais, monsieur le ministre Lawani, d’une manière générale, vous avez engagé la nation avec les fonds publics seul, mais qu’est-ce que vous faites ? les institutions de la République, les administrations et tout ça, si vous faites seul, mes compatriotes vont vous induire en erreur si vous ne savez pas faire. Partagez ! Il y avait Kogui et Koupaki. Et c’est là qu’il m’a répondu une deuxième fois, « j’ai crû avoir agi dans le cadre de la délégation de mes pouvoirs ». Voilà ce qu’il m’a répondu. Et je dis, moi, si j’étais à votre place, je ne l’aurais pas fait. Je ne l’aurais pas fait. Puisque vous ne m’en avez pas parlé et vous n’êtes pas venu chercher la couverture au conseil des ministres. Donc, voilà ce qui s’est passé. Ce qui s’est passé, je dois vous dire,  je suis mal placé pour savoir aujourd’hui ce qui s’est réellement passé dans les détails. Je ne l’accuse pas. Il s’est passé un incident, le Cic s’est affaissé, le peuple s’en est indigné. Moi, en tant que premier responsable, puisque je n’avais pas l’information, j’ai dis à IGE, d’allez me faire une enquête ça. J’ai pris le rapport, j’ai réuni mes ministres, j’ai dit voici ce qui s’est passé. Allez, nous allons publier. Vous qui êtes à côté de moi, je vous aime, je vous adore. Faites votre travail convenablement vis-à-vis de la nation. Si vous faites autre chose, eh bien, je vais vous lâcher. Je ne vais pas  vous couvrir. Je n’ai pas d’amis, je n’ai pas de parents. Je vais vous lâcher sur la question de la meilleure gouvernance, ça n’a pas de prix. Et effectivement, au moment où je le dis, c’est vraiment gênant mais il faut le faire. Je les aime tous et je salue le travail qu’ils font. Mais malheureusement, le problème qui concerne aujourd’hui le ministre Lawani, je dois vous dire que je suis le seul peut-être qui souffre énormément parce que j’aime ce garçon. Je l’aime bien. Comme, il s’est passé quelque chose qui transige avec mes convictions à moi, mais je me suis dit bon, je suis obligé. Et demain, il saura que en réalité, Yayi Boni a réellement raison. Alors, demain si on me donne les coupables, naturellement, je vais sanctionner.

Propos retranscris par Jean-Claude Dossa

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1 thoughts on “Sortie médiatique du Chef de l’Etat à la suite des scandales: Boni Yayi se confesse et s’excuse au peuple

  1. SONDJO D> Bertrand

    S’expliquer et s’excuser, c’est bien mais assainir vraiment et sévir serait bienvenue !

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