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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: Yès we can


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Au bout de nos hontes bues à longueur des siècles de chicottes, de tortures raciales et d’insultes haineuses, une aube  s’est levée hier à Washington.  Elle est éclatante d’espoirs dorés pour la race noire plongée dans la nuit opaque de ses longs cris de douleur poussés par des hommes et des femmes étranglés par l’humanité blanche. Barack Obama est Président de la plus grande puissance du monde. Investi hier au terme d’une cérémonie forte d’enthousiasme populaire et de délire à travers le monde, l’homme porte l’espoir de la terre entière. Pour nous autres Noirs ce n’est pas un Président comme les autres. C’est ” notre ” frère de sang, ” notre ” frère de race qui accède à la plus haute marche du podium des nations. C’est une ascension exponentielle pour cet originaire de l’Afrique réputée pourtant comme une plaie  béante sur la conscience du monde civilisé. Sur les bords du Mississipi comme aux confins du Pacifique, il a su vaincre les mécanismes séculaires du racisme atavique. Amérique ! Comme tu nous éblouit. Obama ! Comme est virile ta voix de Noir nègre et sauvage et civilisé et debout, qui sonne le glas de nos ignominies.

Au bout de nos hontes bues à longueur de sous-développement dont nous avons fini par porter le misérable nom, voilà que renaît le Noir ! ” Ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole, ceux qui n’ont jamais su dompter ni la vapeur ni l’électricité ” comme dirait Césaire, ces Noirs  incapables de paix, absents des registres universels du bonheur, s’arc-boutent définitivement à la fierté. La fierté d’être ce que nous sommes, malgré les tristes avatars de  notre destin collectif. Cette résurrection raciale de l’ébène scintillant sur les toits du monde, est pourtant une invite définitive à sortir des sentiers escarpés de la désespérance. Nous y avons cru, à ces blanches balivernes professant l’irréversibilité de notre condition. Dieu qui en Obama efface de sa main prodigieuse tant de mépris par les siècles accumulés, ne saurait permettre que se perpétue le Golgotha. Il accèdera à l’effort sacrificiel  de ceux et celles qui, restés sur les chaudières ardentes d’ici au lieu d’aller quémander au loin la pitance quotidienne, inondent de leurs sueurs laborieuses la terre nourricière Afrique. L’indicible ascension du Noir     de l’Illinois, et du Kenya,, est ainsi le déclic dans les têtes autrefois imperméables à toute idée d’émergence africaine. Marquera-t-elle pour nous un pas vers l’impérieuse évolution ? On ne saurait en douter. Non pas seulement du fait du surdoué de l’Illinois, mais parce que le surcroît de lumière positive qu’elle jette sur le continent est un ferment de miel pour le futur. Il faut en attendre une plus grande considération pour l’Afrique au concert  des nations, au rendez-vous des grandes décisions engageant le monde.

Au bout de nos hontes bues à longueur de misère, Obama n’apportera pas la félicité toute cuite du ciel.
Il tracera un horizon, balisera de sa présence les sentiers du progrès. Il appartiendra aux Africains eux-mêmes d’en construire l’infrastructure puis la superstructure afin d’être seuls maîtres de leur destin. Il nous appartient, à nous plus qu’à aucun autre, de savoir profiter de cette embellie.

Au bout de nos hontes bues à longueur de désespoir, Obama nous apportant l’espoir, arrache en même temps les faux fuyants d’hier : esclavage, colonisation, néocolonisation, volonté farouche du Blanc d’empêcher l’ascension du Noir. Ces théories de la négrophobie rampante qui victimisent le Noir, sonneront forcément faux d’ici quelques années. Elles sont démenties en lettres d’ébène à la Maison Blanche où trône, non pas un jaune, non pas un Hispanique, non pas un WASP, mais un authentique Luo du Kénya. Nous pouvons reconstituer le tissu de notre prospérité en rêvant comme Martin Luther King. Car le XXIè siècle sera africain ou ne sera pas. Yès we can.    
Olivier Djidénou

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